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3,4

sur 102 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Tout part d'un jour où San triant par hasard des photos emmagasinées dans l'ordinateur, remarque que le visage de son mari et la sienne se ressemblent comme deux gouttes d'eau, "cela avait quelque chose d'inquiétant." Là voici lancée dans l'investigation de "l'inquiétant" et nous lectrices et lecteurs à sa suite....ca va nous emmener loin.....
San est femme au foyer, sans enfant, vivant depuis quatre ans avec un homme censé être son époux , un homme qui n'a envie de penser à rien en rentrant chez lui et se shoote aux programme de variétés télé et jeux vidéos, voulant entraîner sa femme à sa suite. Une relation de couple, qui hormis la séance d'agitation à sens unique sous le plumard, en reste là. Bien que cet énergumène, "ce spécimen humain" lui devient de plus en plus étranger, San n'essaie pas de fuir ce mariage dilué dans le flot de la vie quotidienne, "j'avais toujours laissé les hommes se repaître de moi". Une relation qui se voudrait être fusionnelle, devient aliénante pour finir anthropophage, mais.... San trouvera la sortie, une sortie en beauté ("Ce qui était étrange, c'est que mes partenaires cherchaient tous à me servir de terreau. Et cela finissait toujours de la même façon, je sentais mes racines menacées de pourriture à cause du terreau et je me dépêchais de briser le pot pour m'en extirper de force.")

Une superbe satire du mariage que l'auteur termine avec une magnifique chute tout en douceur avec une touche surréaliste. Ce petit livre de 128 pages a reçu le fameux prix Akutagawa 2016, le Goncourt japonais.



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Quel drôle de livre !
Motoya Yukko ne fait pas l'apologie du mariage c'est le moins que l'on puisse dire. Avec une dimension onirique, poétique et même surréaliste, Motoya Yukiko nous montre à travers le couple de San et son mari , la difficulté de rester soi et de ne pas se faire « manger », « vampiriser » par l'autre. Avec des images très suggestives, elle nous montre combien il est difficile de ne pas se perdre dans une relation et de rester soi-même lorsque l'on est en couple.
La fin peut être interpréter de différentes façons et je vous laisse le soin d' imaginer votre fin, elle dépendra sans doute de votre expérience du mariage !
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Lui, il regarde des émissions de variété à la télé.
Elle, elle décapsule une bière, bien fraiche, pour la lui donner.
Un couple parfait ou un mariage contre nature, servir son gentil et bedonnant mari, fonction premium de l'amour ou du mariage.

Rien à voir avec le roman, mais déjà je trouve la couverture magnifique. Elle donne immédiatement un aperçu de l'intérieur des pages : de la beauté, de la poésie et du spleen. Je sens déjà le parfum de ces fleurs qui se mêlent à la cuisine japonaise et à la levure de ma bière. Point de bon bouquin sans bière, c'est une évidence. Fin de l'aparté.

Mais si je rentre au fond de ce court instant littéraire, fusion des éditions Picquier avec Harmonia Mundi, je me fonds discrètement dans l'intimité de cette vie de couple, San et son mari. San s'ennuie, son mari rit, des débilités télévisuelles qui font la célébrité des chaines nippones. Je comprends ainsi qu'il soit nécessaire d'avoir bières et whisky au pied du canapé pour supporter cette avalanche de cris et de musiques. Mais là n'est pas le problème, enfin si, un peu tout de même. En regardant des photos d'eux deux, anciennes puis récentes, San a la triste, effarante, impression que leurs visages se mélangent et que physiquement ils se ressemblent maintenant. WTF ! Tu veux un whisky-soda pour faire passer l'image ?

Comme rien n'est simple dans la littérature japonaise, j'apprécie ce mélange d'onirisme cette pointe de bouddhisme et/ou de shintoïsme qui se distille entre les lignes. Et même, surtout, quand tu te promènes en montagne pour y laisser vivre ton chat… D'ailleurs, es-tu plus pivoine ou gentiane ?
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Le mariage, qu'est-ce que c'est finalement ?
Une association financière, une fusion des corps et des esprits, une camaraderie teintée de tendresse, une lente survie aux cotés d'un être autrefois choisi ?
L'auteur ne doit pas avoir une vision très agréable du mariage elle-même pour nous proposer un roman qui nous raconte ce qu'il advient du jeune couple de San et de son mari, une sorte de déchéance psychologique, un abandon de soi mais qui n'a rien de charnel, l'arrivée fourbe d'une sorte de néant qui engloutit tout sur son passage.
Bien que pas très gaie, j'ai beaucoup aimé cette histoire au style délicat, frais, léger comme une brise d'automne et avec une fin très poétique.
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Balance ton chat
Avant son mariage, San, la narratrice était employée de bureau dans une petite entreprise où on lui imposait des cadences infernales. Elle sortait avec un homme qui gagnait mieux sa vie que la moyenne. Elle a sauté sur l'occasion. Elle est devenue femme au foyer. Mais elle est à présent d'autant plus mal à l'aise qu'elle peine à tomber enceinte. Elle s'ennuie toute la journée et quand il rentre du travail, son mari épuisé passe trois heures devant la télé un verre à la main. Il ne veut penser à rien. Depuis quelque temps, San voit le visage de son mari se décomposer littéralement jusqu'à prendre les traits du sien. Elle se confie à Kitae, une voisine âgée qui lui raconte une étrange histoire. Celle-ci est accompagnée d'un chat obèse et incontinent dont il va bien falloir se débarrasser tant il empeste...
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Sur un ton badin et moderne, Yukiko Motoya, mêle réalisme froid, fantaisie et métaphores poétiques pour évoquer la décomposition d'un couple, dans une société dure et conservatrice.
Un prix Akutagawa 2016 bien mérité.
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Après la lecture de ce court roman, vous ne regarderez plus votre conjoint, petit ami de la même façon !!!
Yukiko Motoya nous emmène au coeur de l'être humain, pas n'importe quel être humain, le conjoint. Elle le fait avec délicatesse, douceur, lenteur en y ajoutant une dose de surréalisme.

San est mariée à un homme qui gagne très bien sa vie et elle n'a plus besoin de travailler, l'ennui s'installe peu à peu, entre l'entretien de l'appartement, les courses et la préparation des repas, seule réelle distraction une vieille dame Kitae, qu'elle retrouve de temps à autre pour discuter.
San se confit à Kitae de son interrogation sur le devenir de son couple, elle a l'impression de ressembler physiquement de plus en plus à son mari, que le visage de celui-ci devient bizarre, ses yeux et son nez semblent s'y déplacer.
Cette interrogation l'obsède et lui revient en mémoire cette histoire de la boule de serpent que lui a raconté la petite amie de son frère : "Ce sont deux serpents qui mangent chacun la queue de l'autre. Ils se grignotent l'un l'autre, à la même vitesse, et pour finir, ça fait comme une boule avec seulement les deux têtes, avant qu'ils disparaissent en entier, engloutis jusqu'au dernier morceau.”
Est ce comme cela la vie d'un couple ?

Je ne vous en dit pas plus et je vous laisse découvrir ce petit roman original, troublant et fantaisiste sans vous en révéler la fin.
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> San parle de sa vie de couple. de la métamorphose de son mari en « légume » tous les soirs quand il rentre du travail et s'assoit devant la télévision.

J'ai enfin trouvé le roman idéal à offrir à de jeunes mariés !
C'est un court roman sur la vie de couple et le mariage.
Il ne cède pas à la facilité d'un récit pittoresque et anecdotique.
Il lorgne plutôt du côté de Kafka. On pourrait presque dire que c'est une « Métamorphose » version couple.

Pourquoi se marie-t-on dans le fond ?
Par pression sociale ?
Pour devenir une femme au foyer d'un homme qui gagne bien sa vie ?
Pour trouver une cuisinière, femme de ménage, aide à domicile ?
Pour faire la déception de voir comment se comporte le partenaire dans le confort de la relation ?
Pour perdre son identité sous l'influence de l'autre ?
Pour bouffer l'autre ? Pour le nourrir de soi ?
Pour que l'autre vous abandonne quand vous êtes trop vieux comme le chat du roman ?

Et le récit aborde tous ces points sous un aspect fantastique voir délicieusement fantasque.
Impitoyable, mais aussi touchant.
Hélas, il est assez court.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Ce roman est tout simplement déroutant. Premier constat : il se lit vite, bien plus vite que je ne l'aurai pensé. Deuxième constat : nous sommes quasiment face à un huis clos, qui met en scène San et son mari. San est une femme au foyer comme il en existe beaucoup au Japon. Elle a cessé de travailler quand elle s'est mariée, son mari ayant une situation financière confortable. Elle ne sort guère de chez elle, ne fait pas grand chose de ses journées, si ce n'est se rendre dans un parc clos, inclus dans la résidence, où les habitants peuvent promener leur chien en toute sécurité. Elle sort aussi pour faire ses courses, ou pour voir son frère et sa belle-soeur, qui eux vivent en concubinage. Ses contacts avec le monde extérieur sont donc limités, elle ne passe pas ses journées à regarder la télévision, ou à surfer sur le net, elle ne le fera guère que lorsqu'elle mettra en vente le réfrigérateur de son mari, avec l'aide avisé de son frère. Je n'irai pas jusqu'à dire « curieux », cependant il est étrange de ne pas maîtriser à ce point les enchères en ligne.

Son mari, parlons-en. Je me demande pourquoi ils se sont mariés. Quelqu'un a dit : « la base du mariage n'est pas l'amour ». Pour ma part, je ne vois pas l'intérêt de se marier avec quelqu'un que l'on n'aime pas. Je dis « son mari », mais je n'ai pas l'impression que son prénom soit dit dans le récit : le mariage seul est leur lien, rien d'autre. le mari travaille. Que fait-il exactement ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'il ressent le besoin de se vider la tête le soir, en regardant pendant trois heures des émissions de variété ou en jouant à des jeux videos, voir en cuisinant à outrance. le dialogue entre eux deux ? Il n'existe pas, lui n'a pas envie de parler, et elle n'insiste pas, sur aucune question, jamais, même quand elle lui demande s'il veut ou non un enfant. Elle n'insiste pas, parce qu'elle n'a plus vraiment la force d'insister sur toutes les questions sérieuses, si tant est qu'elle l'ait jamais eu.

Qu'est-ce que le mariage ? Ne faire plus qu'un ? C'est le rêve de certains, pour qui le nous serait une fusion des deux êtres. Ici, pas de fusion, si ce n'est physique, mais plutôt une vampirisation de la femme par son mari, qui lui impose strictement son genre de vie, sans qu'elle puisse s'en défaire. Il ne s'agit pas de maltraitance, non, c'est bien plus complexe que cela, notamment avec l'irruption d'une touche de fantastique dans le récit. J'ai bien dit « irruption », et non transformation totale, avec parfaite acception des personnages, qu'il s'agisse de San, ou de sa voisine, qui lui raconte une fable sur cette fusion du mari et de la femme, ainsi que le moyen pour faire cesser cette fusion.

Il est aussi question de chats dans cette histoire, du vieillissement du félin et de l'incapacité de ses maîtres de trouver une véritable solution qui ne fût pas cruel pour lui. San, à cette occasion, fait à nouveau preuve d'un silence coupable, elle qui a assisté à toutes les étapes de ce crime – oui, s'en est un à mes yeux, et il faudrait être naïf pour imaginer une fin heureuse pour ce vieux félin.

San trouvera aussi une solution étonnante pour se défaire de son lien avec son mari, révélant ainsi la nature profonde de celui-ci. Libre à chacun d'interpréter à sa manière le dénouement.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce petit livre étrange parle de San, épouse au foyer d'un homme dont elle trouve qu'il lui ressemble de plus en plus. Ou alors est-ce elle qui lui ressemble de plus en plus ?
Une centaine de pages qui se lisent à toute allure, une ambiance bien décrite et un peu dérangeante, une histoire un peu absurde dont je ne sais pas bien quoi penser, et notamment si je suis censée en tirer une conclusion ou pas... J'ai trouvé ce livre sympathique, et j'ai ressenti le côté étrange et peut-être inachevé de l'histoire comme un aspect poétique plutôt qu'un défaut.

Une belle découverte.
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Voici un petit livre (119 pages) qui commence simplement, tranquillement. Peu à peu une certaine étrangeté s'insinue…
On se laisse entraîner dans cette lecture agréable, avec des touches d'humour, d'ironie, de douceur.
L'étrangeté de ce « Mariage contre nature » est un phénomène intéressant. Cependant, on fait parfois des allers-retours, on change de sujet.
Enfin, on plonge totalement dans le processus qui s'empare de San, la narratrice ; on entre dans le vif du sujet et le récit est relancé.
Quant au final, totalement inattendu, il éclot dans une note fantastique et poétique.
Je recommande ce livre, une bien jolie découverte.
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