AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


Kiara, presque 18 ans, et son frère, Marcus, de 3 ans son aîné, vivotent et se démènent comme ils peuvent depuis le décès de leur père et le placement en maison de redressement de leur mère. Depuis le succès d'Oncle Ty, Marcus ne rêve que d'une chose : sortir un disque de rap. Aussi a-t-il abandonné son ancien job et passe son temps dans le studio d'enregistrement de fortune de son meilleur ami, Cole. Kiara, elle, a abandonné les études et essaie de trouver des petits boulots, tout juste de quoi pouvoir manger et payer le loyer qui, malheureusement, va augmenter. Heureusement que sa meilleure amie, Alé, est là pour la soutenir et que les rires de Trevor, un petit voisin âgé de 9 ans, dont elle s'occupe parfois, sa mère étant bien trop occupée à se droguer, sont là pour égayer ses journées. Par un malencontreux hasard, alors qu'elle a passé une partie de la soirée dans un bar de striptease, un homme la prend pour une fille facile, l'entraine sur un toit, fait sa petite affaire et lui file deux billets. L'idée germe alors dans sa tête : vendre son corps...

À partir de sombres affaires qui ont défrayé la chronique, à partir de 2015 et suite au suicide de l'un d'eux, accusant certains membres de la police d'Oakland et plusieurs services de police de la baie de San Francisco soupçonnés d'exploitation sexuelle sur une jeune femme, Leila Mottley donne la parole, à travers le personnage de Kiara, à toutes celles, victimes de violence de la part de la police, qui n'ont pas eu/pu la possibilité de s'exprimer. Dès lors, l'auteure s'imagine ce que peut être la vie de ces jeunes filles. Par manque d'argent, délaissée par sa mère, Kiara voit en la prostitution un moyen facile et rapide d'en gagner. Un moyen qu'elle croyait sans nul doute indolore jusqu'à ce qu'elle tombe sur ces policiers corrompus, abusant de leur pouvoir. de sa plume riche, parfois poétique, parfois écorchée, Leila Mottley nous entraine dans les bas fonds d'Oakland, une ville que l'on ressent chère à son coeur, où la misère suinte, où la violence s'immisce, où les coeurs se fêlent et où, pourtant, l'amour transparait par vagues qui nous emportent, où l'air iodé permet de reprendre son souffle entre deux asphyxies, où les matins clairs font oublier pour un temps les nuits sombres, où les caresses apaisent ces corps écorchés et où un rire permet de sécher quelques larmes. Kiara est de ces jeunes héroïnes inoubliables, dont les épreuves témoignent de sa force, de son courage, de sa foi en la vie, bien qu'elle ait côtoyé la noirceur humaine. Autour d'elle, l'on n'oubliera pas non plus l'amitié indéfectible d'Alé, le soutien infaillible de Tony, la fougue de Marcus et les rires et l'innocence de Trevor.
Un premier roman remarquable, tout à la fois émouvant et déchirant...
Commenter  J’apprécie          720



Ont apprécié cette critique (69)voir plus




{* *}