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Critique de Denis_76


Nawal Marwan, Libanaise, meurt au Canada. le notaire, Hermile Lebel convoque les enfants, les jumeaux Jeanne, prof de maths et Simon, boxeur. le voeu testamentaire de leur mère est spécial : que Jeanne remette une lettre à son père ; que Simon remette une lettre à son frère. Mais pour cela, il faut d'abord les retrouver, et donc retourner au Liban. A travers ces recherches, Jeanne et Simon ( plus réticent ) découvrent, derrière le silence de leur mère, toutes les horreurs de la guerre qu'elle a subie au Liban ; guerre que eux n'ont pas vécue.
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Du sang, il y en a beaucoup.
Des promesses, Nawal en fait pour "tenir" malgré le sang de la guerre : il y a d'abord la promesse faite à sa grand mère pour briser le cercle de la violence : lire-écrire-penser ; puis elle fait le serment de retrouver deux personnes, mais elle meurt, alors ces missions seront celles de ses enfants.
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C'est une deuxième lecture pour moi. Ce livre est l'écriture d'une pièce de théâtre épique contemporain.
Beaucoup d'émotions circulent derrière ces descriptions de scènes de guerre, de tueries, de vengeances. Heureusement ou malheureusement, ces émotions me dépassent. Ceux qui ont vécu la guerre auraient mieux « bu » les incendies de bus, les coups de fusils, les viols et les tortures, à moins que, comme certains, ils aient effacé tout cela de leur mémoire.
La construction est faite de bric et de broc, sans doute à l'image de ce qu'est une guerre de miliciens, sans cohérence. On a du mal à se retrouver avec tous les flash back volontaires.
Les dialogues des enfants avec la mère morte sont intéressants pour le spiritisme.
Les interventions de Nawal sont très fortes, tout comme celle de Chamseddine. Simon peut avoir de l'humour, et détendre involontairement l'atmosphère.
C'est un livre rempli de symboles, en particulier avec les phrases répétitives, comme :

« Maintenant que nous sommes ensemble, ça va mieux », qui semble être le symbole de la dispersion familiale imposée par la guerre ;

« L'enfance est un couteau que l'on vient de me planter dans la gorge. », pourrait symboliser le passage direct à l'âge adulte, sans passer par la case « enfance », quand il y a une guerre.

« You know, Kirk... », est pour moi le pétage de plombs ( de Nihal ) dont les valeurs n'ont jamais été cadrées, pour cause de guerre.

J'ai aimé l'engagement, « La promesse » faite à sa grand-mère de lire, écrire et penser, car elle donne un fil directeur, des valeurs à Nawal pour ne pas se faire exploser au milieu des miliciens, afin de casser le cycle de vengeance expliqué par le médecin.

C'est un livre de guerre pour inciter à la paix, et en cela, Wajdi Mouawad mérite le respect.
La guerre du Liban, ou guerre civile libanaise, est une guerre civile ponctuée d'interventions étrangères qui s'est déroulée de 1975 à 1990 au Liban en faisant entre 130 000 et 250 000 victimes civiles.
Wajdi Mouawad, Libanais d'origine, a été très marqué par ce conflit, même s'il a quitté son pays pour le Québec en 1978, à l'âge de dix ans.
Autour des années 2000, l'auteur a rencontré la résistante libanaise Souha Bechara, dont le combat fut une source d'inspiration pour Mouawad.
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