Les gens d'extrême gauche croient dès lors qu'ils ont pour mission de faire prendre conscience aux gens de la « vérité » de leur situation. Au lieu de désigner l'adversaire d'une manière qui permettrait de l'identifier, ils recourent à des catégories abstraites comme celle de « capitalisme », et échouent donc à mobiliser la dimension affective qui pousse toujours un peuple à agir politiquement. De fait, ils sont indifférents aux demandes réelles du peuple. Leur rhétorique anticapitaliste ne trouve aucun écho parmi les groupes dont ils sont censés représenter les intérêts. C'est pourquoi ils ne sortiront jamais de leur marginalité.
Pour freiner l’ascension des partis populistes de droite, il faut concevoir une réponse proprement politique à travers un mouvement populiste de gauche qui fédérera l’ensemble des luttes démocratiques contre la post-démocratie. Plutôt que d'exclure "a priori" les électeurs des partis populistes de droite en les supposant nécessairement mus par des passions ataviques, les condamnant à rester prisonniers de ces passions pour toujours, il est nécessaire de reconnaitre le noyau démocratique d'une grande partie des demandes qu'ils expriment.
C'est quand s'opère une jonction entre les idées et les affects que les idées acquièrent du pouvoir.
Mercredi dans Mediapart Live: Mabanckou, le scandale Heineken, le populisme de gauche .Au menu : le témoignage de la fille de Maurice Audin, un retour d?enquête sur les pratiques de Heineken et Nestlé, avant un grand entretien avec Alain Mabanckou et un débat autour du dernier livre de Chantal Mouffe, la philosophe proche de Podemos et des Insoumis.