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EAN : 9782841865543
160 pages
Michalon Editions (14/10/1900)
3/5   2 notes
Résumé :
Vous n’auriez jamais dû entendre parler de moi ni de Liès Hebbadj. Dieu en a voulu autrement.

Nous avons toujours mené une vie tranquille dans la banlieue nantaise, à l’abri des rumeurs, appréciés par les instituteurs de nos enfants, essayant de mener au mieux notre existence telle que nous l’entendions. C’est-à-dire, entre autres, selon un certain nombre de préceptes musulmans.

Je n’aurai pas imaginé qu’une contravention bouleverserait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.
(J'avais sélectionné une cinquantaines de titres à toute vitesse pour être sûre d'en recevoir un, et je n'aurais jamais coché celui-ci si j'en avais lu attentivement le résumé).
Car je suis parfaitement d'accord avec la critique de Fredcandian, il s'agit d'un livre prosélyte. (Je me permets d'ailleurs ici de poser la question du choix des ouvrages de l'opération ?) Mais comme je me suis engagée à lire et à critiquer ce livre je le fais, avec mon seul bon sens, car je ne connais pas grand chose à l'argumentation religieuse.
Dans la première partie du livre, Sandrine (Française convertie à l'Islam depuis 10 ans) raconte comment elle a été verbalisée par un gendarme pour port du voile intégral au volant. Lorsqu'elle décide de contester l'amende de 22 € (sur le plan du droit en effet on ne pouvait pas la verbaliser sur ce motif, puisque les faits sont antérieurs à la loi du 12 mai 2010 interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics), c'en est fini de la vie tranquille et anonyme qu'elle semble souhaiter. Dès la page 15 je me suis sentie mal à l'aise, car elle nous délivre sa vérité, il faut la croire sur parole, sans preuve à l'appui. Elle dit avoir été en butte à un déchainement médiatique et à des arrestations et détentions arbitraires et humiliantes. On s'en est pris à son compagnon, musulman biensûr. Comme sa polygamie n'était pas attaquable sur le plan légal (un seul mariage civil), la police a fouillé dans sa vie professionnelle pour trouver quelque irrégularité qui justifierait une détention. Elle en a trouvé une petite (2 mois d'allocations touchées à l'étranger de manière indûe. Sandrine plaide l'ignorance). de telles mésaventures sont éventuellement plausibles, mais à aucun moment elle n'en apporte de preuve. Elle pourrait également dissimuler des éléments qui ne vont pas dans le sens de ses propos.
Dans une deuxième partie, elle parle de son enfance, de sa conversion, de sa vie d'épouse, dans le but de "changer votre regard" (citation de la quatrième de couverture). Non, dit elle, elle n'a pas rejeté ses parents ni son éducation vaguement catholique, sa conversion à la pratique musulmane la plus rigoriste est un choix personnel, son mari polygame n'a rien d'un obscurantiste fanatique et violent. Encore une fois il faut la croire sur parole, comme elle croit sur parole les interprétations du Coran qu'on lui enseigne.
Ses choix s'effectuent toujours de la même manière : elle prend connaissance d'un précepte (par exemple le port du voile intégral). Elle s'adresse à des religieux qui l'aident à trouver les "justifications" de cette pratique dans le Coran, puis l'adopte sans la moindre critique (par exemple elle ne se pose pas la question de savoir si le port du voile intégral édicté au VIIème siècle peut encore s'appliquer au XXIème siècle).
Le plus choquant est la question de la polygamie : elle devient amie avec une autre européenne convertie du même âge (21 ans), qui lui propose au bout d'un certain temps de devenir la seconde épouse de son mari, que Sandrine n'a jamais vu. Elle réfléchit, puis accepte, justifiant la polygamie par le fait que beaucoup d'hommes non musulmans en France ont une maitresse clandestine, mais que si tout est clair entre l'homme et ses concubines, la chose est acceptable, voire souhaitable pour la stabilité de la famille et le bien de la communauté ! Pour elle tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes dans cette communauté familale élargie, elle n'évoque jamais d'états d'âme personnels, d'individualité. Tout au plus regrette t'elle que ses parents tolèrent ses choix pour continuer à garder le contact avec elle, mais ne les comprennent ni ne les acceptent .
La famille élargie tente de s'installer à Dubaï, petit état ultra-capitaliste des Emirats. C'est pour elle le lieu de vie idéal, car il y a des hôpitaux modernes, des écoles coraniques, une communauté musulmane soudée (et tout de même la tolérance vis-à vis des autres religions). Cela lui suffit. Mais leur mari n'y trouve pas de travail, car les emplois réservés aux occidentaux ou assimilés sont ultra qualifiés, et lui est simple commerçant de détail (il vend des produits orientaux et des livres religieux). A aucun moment elle ne remet en question les inégalités sociales et raciales à Dubaï, et ne se demande si cet état de fait est conforme à l'islam.
Bref, elle n'a pas du tout changé mon regard sur les musulmans intégristes, au contraire.
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L'histoire d'une femme qui n'est donc coupable de rien vis-à-vis de la loi et qui n'aspire qu'à vivre sa religion comme la constitution et les droits de l'Homme le garantissent. Seulement voilà il faut croire qu'il existe en France (et en Europe) des citoyens de seconde zone qui ne subissent pas le même traitement juridique et médiatique qu'un français de souche.
Sandrine nous montre comment on fait passer le musulman pour un monstre, on lui colle toutes les étiquettes possibles et imaginables, surtout celle d'intégriste quand celui-ci aspire simplement à vivre dans le respect de la tradition prophétique de l'Islam.

Ainsi son histoire débuta sur un simple procès-verbal non justifiable qui tournera au drame. de quel droit un représentant de l'ordre pouvait-il se permettre de la verbaliser simplement parce que sa tenue lui déplaisait ?
Peu après, l'affaire pris une autre tournure et ce fut au tour de son mari Liès Hebbadj d'être poursuivi par les médias, ayant été soupçonné par le gouvernement de polygamie et de fraudes aux prestations sociales. Suite à cela, le ministre de l'Intérieur, et de l'Immigration, Brice Hortefeux en personne l'avait menacé de le déchoir de sa nationalité et de l'expulser du territoire français. Une honte pour une société qui se dit respectueuse du droit démocratique.

Au cours de cet ouvrage la jeune femme nous retrace son parcours, son approche de l'Islam, ses certitudes, sa vie de couple en trio, et leur désir d'une vie simple et épanouie. Car oui, elle a choisi la polygamie. le Coran l'autorise tout en édictant des règles très strictes visant à maintenant l'harmonie de la cellule familiale, ainsi par exemple l'époux doit être parfaitement équitable envers ses épouses (4 au maximum), Sandrine préfère vivre ainsi, avec un compagnon et ses compagnes lui apportant sécurité, plutôt que des maîtresses cachées. Elle voit les autres épouses comme des amies et complices et elles s'entraident pour garder les enfants, étudier ensemble ou mener la barque du ménage vers des eaux paisibles.

« La diversité c'est pas une tare, c'est une richesse. »

Si Sandrine s'exprime avec conviction, elle ne cherche pas pour autant à faire du prosélytisme, elle s'exprime tout simplement avec foi et certitude. Difficile à comprendre dans une société désacralisée qui a perdu tout lien avec le Divin, mais Sandrine nous convainc de sa profonde croyance. Ainsi depuis toute petite elle converse avec Dieu, se rend régulièrement à l'église et s'abandonne à Dieu sans pour autant se reconnaître dans la Bible. Elle cherche sa vérité en dépit d'un entourage qui peine à la comprendre, et quand elle découvre enfin le Coran, c'est pour elle une révélation. On ne jugera pas son effort d'interprétation quant au choix du port du voile intégral, il s'agit justement d'un choix (personnel) puisque selon l'Islam « il ne peut exister de contrainte en matière de religion » (Coran II, 256). L'Islam c'est s'en remettre à Dieu et ça Sandrine l'a compris, le port du niqab est pour elle une façon de se rapprocher de Dieu, de vivre sa foi de façon intense, loin de toute pression extérieure.

Sandrine nous délivre un court récit de vie, dans un style simple et léger, mais qui nous invite à méditer sur cette nouvelle chasse aux sorcières qu'est l'islamophobie. Si la jeune femme accepte les épreuves avec dépit, c'est loin du fatalisme qu'elle décide de se mobiliser pour défendre ses droits, droits dont dispose en théorie tout citoyen.
Lien : http://piston.hautetfort.com..
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Le livre de Sandrine Moulères est avant tout une excellente leçon de prosélytisme. l'auteur cherche d'abord à nous faire croire que l'islam est la première, et même la seule religion révélée en revendiquant la filiation d'Adam, le premier "soumis à Dieu", traduction du mot "musulman". Ce raisonnement est absurde. En effet, toute créature est, par définition,soumise à son créateur, et cela n'a rien à voir avec l'attitude que la créature se croit obligée d'adopter pour honorer son créateur. Suivant l'exemple de Sandrine, je pourrais très bien créer une secte baptisée "adorateurs du Dieu qui créa le ciel et la Terre" et revendiquer l'antériorité de ma religion par rapport à toutes les autres puisqu'elle se rapporte au tout premier verset de la Bible.
Tout est à l'avenant dans ce livre. Par un procédé d'inversion systématique, l'islam est placé à la source de tout, y compris de la science.
L'islam, nous dit-on, aurait révélé la rotondité de la terre 1000 ans avant Galilée, alors que cette théorie remonte à l'antiquité grecque. Dans le même élan, nous apprenons que Mahomet a reçu des révélations sur certaines propriétés de l'eau, comme si la civilisation qui a produit Archimède, Pythagore, Platon, Aristote et bien d'autres n'avait jamais existé. Sandrine Moulères ose même nous donner un petit cours coranique sur l'embryologie, que Mahomet aurait miraculeusement révélé au monde ignare:
Les civilisations antiques qui avaient compris les principes de l'Atome n'avaient-ils pas compris qu'après fécondation par le sperme, un nouvel organisme se forme et grandit pour donner naissance à un être humain au bout de 9 mois?
Il y aurait beaucoup à dire sur cette argumentation niveau brevet des collèges. Bien sûr, le harcèlement injustifié dont ont souffert Sandrine et sa famille est condamnable, et l'auteur sait nous émouvoir sur ce point. Voilà pour la forme, qu'en est-il du fond? Sandrine Moulères a parfaitement le droit de pratiquer la religion qu'elle a choisie, mais sa décision de porter le niqab est difficilement compréhensible vu le nombre de femmes qui se battent et meurent aujourd'hui dans les pays musulmans pour ne plus avoir à endosser ces sinistres tenues. Notons également au passage que le débat sur le port du niqab a complètement rendu caduc les polémiques concernant le hijab, qui passerait presque désormais pour un simple accessoire de mode.
Quant à la promotion de la polygamie que nous livre Sandrine Moulères, elle est un copier-coller de celle qu'on a pu me faire de l'échangisme.
En conclusion,"les boucs émissaires de la république" est un parfait outil de lavage de cerveau, qui amusera nombre de gens cultivés, mais à déconseiller aux gens trop naïfs, tout de même.
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je hate de lire ce livre
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