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Livre surprenant!!
Dans la 1ère partie, ce sont les membres du corps d'A (dont on apprend le prénom que dans la 2ème partie) qui s'expriment: Marguerite et Mirabelle sont les jambes, Boris et Brice les bras qui expliquent comment ils ont grandis, se sont imposés face à Camille, le cerveau..
Dans la 2ème partie, Agathe s'exprime: elle court, elle court sans arret. Elle ne pense pas à elle, ne pense qu'à son travail ou ses enfants jusqu'au jour où son corps dit stop!! Et là elle va devoir par la force des choses, apprendre à écouter son corps et à se ménager et à trouver d'autres moyens de faire..;
Livre surprenant, qui se lit facilement. 1ere fois que j'entends le corps humain parler....
A découvrir
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Ce roman au thème assez rebattu mais très originalement traité pourrait s'intituler le "journal d'un corps" !

Marguerite, la narratrice, nous raconte sa naissance avec Mirabelle, sa "jumelle", son inséparable (quoique...) sa plus proche et les péripéties de l'enfance. Les découvertes, les craintes, les essais, les incidents et accidents qui mènent à une autonomie très contrôlée et limitée par Camille, le chef, le guide, la tour de contrôle en quelque sorte. Babette, Brice et Boris et bien sûr Mirabelle participent de plus ou moins bonne grâce, plus ou moins adroitement, à tous ces moments émouvants, cocasses, vrais, qui emmènent A. de l'enfance à l'âge adulte. A. c'est l'Ensemble, c'est le personnage étrangement absent et complètement présent dans la première partie de ce roman atypique... et Marguerite, Mirabelle, Babette, Brice et Boris sont ses jambes, ses fesses et ses bras. Adopter le point de vue d'une jambe pour tracer le portrait d'un personnage, avouez que ça n'est pas banal ! Et ça marche (si je puis employer cette expression !) ! On l'imagine, on y croit, on s'amuse de ce ton parfois malicieux, parfois ironique, qui donne une identité à une jambe !
Mais rien ne va plus lorsque A. devient Agathe. Agathe qui s'épuise entre ses ambitions professionnelles, ses enfants et la volonté d'être parfaite partout. Agathe qui continue d'avancer malgré son corps, contre son corps, sans l'écouter, sans le dorloter, sans y prêter attention. Alors Camille, le cerveau, déconnecte tout, ne contrôle plus rien et c'est l'effondrement... Considérée comme le membre inférieur d'une société, Agathe oublie Marguerite et Mirabelle ses propres membres inférieurs.
Sous ses airs légers et frivoles, ce roman raconte plein de choses de la vie d'une femme aujourd'hui, de cette nécessité de rester debout toujours, quitte à imposer à son corps des combats qui l'épuisent et qui anéantissent l'expression des émotions et des sensations. Alerte et nuancée, l'écriture court, ralentit, virevolte à l'image d'une vie d'aujourd'hui. Il y a bien quelques longueurs, quelques considérations superflues, mais on les oublie vite pour suivre Agathe dans la reconquête de son être. Un très, très chouette premier roman découvert grâce aux 68 Premières fois !
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Quoi de plus banal, une jeune cadre dynamique va faire un burn-out.
Quoi de plus original, cette chronique annoncée d'une chute nous est livrée par des parties du corps d'A. dans un style alerte et drolatique.
Jusqu'à ce qu'A. se matérialise dans le corps malmené et nié d'Agathe.
J'ai adoré cette autre vision du monde que nous propose Julie Moulin et j'avoue que depuis je me surprends souvent à penser à Marguerite et Mirabelle.
Un premier roman donc, à lire et relire, qui vous accompagne et vous entraîne à vous considérer autrement.

Merci aux 68 premières fois pour cette lecture enthousiasmante.


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"Je me prénomme Marguerite" , ainsi commence ce livre où l'auteur donne le parole aux différentes parties du corps de A. Marguerite et Mirabelle sont les jambes, Camille le cerveau, Boris et Brice les bras et Bavette les fesses de cette jeune femme.

A. est une cadre stressée qui doit se battre pour prouver ses compétences, pour ne pas être mise sur la touche dans son entreprise car, jeune mère de famille de retour de son deuxième congé maternité, on l'imagine forcément moins performante et moins motivée.

A. est une femme qui prend tout à bras-le-corps maison, enfants, carrière, relations, elle "veut tout, le travail et les enfants, la jupe et le pantalon". Mais elle s'épuise d'autant plus que son compagnon Paul ne partage pas les tâches ménagères et s'occupe peu des enfants, il ne partage pas la responsabilité des enfants de façon générale.

A. parvient à mener une carrière brillante, à être une mère accomplie mais "elle a rendu son tablier de femme" , elle n'a plus la tête à ça...

Tiraillée entre son travail et ses jeunes enfants , A. n'écoute pas les signaux d'alerte que lui donne son corps. le jour où la pression au travail est trop forte et où Paul la quitte, elle finit par vaciller et tombe littéralement dans tous les sens du terme, elle fait un burn-out.

La deuxième partie du livre voit A. devenir Agathe.... Elle tente de se réapproprier son corps, part marcher dans les rues avec une canne et un livre... et passe par de multiples sentiments, la culpabilité, la peur de la solitude mais elle va "prendre le temps de faire une chose après l'autre".

Le traitement de la fin de l'histoire est un point sur lequel je juge souvent les livres, ici l'auteure conclut d'une jolie façon sans aucune mièvrerie.

Insolite, déroutant au départ par le parti pris de l'auteur de faire parler les différentes parties du corps d'A. j'ai rapidement trouvé la lecture assez jouissive avec des passages hilarants en particulier quant les fesses Babette s'en mêlent pour déclencher un déhanchement provocateur par exemple...

Mais ce livre n'est pas que drôle car il traite de façon originale et décalée d'un sujet de société sérieux : la difficulté des femmes à tout mener de front, réussite professionnelle, vie de mère et vie de femme. Il donne aussi une vision réaliste de la vie d'entreprise, de l'inégalité des hommes et des femmes dans le monde du travail et montre bien les liens entre le corps et l'esprit.

L'intérêt de ce livre, aux accents autobiographiques si on se fie à l'autoportrait inséré à la fin, réside dans le traitement original du burn out et de la remise en question qui s'ensuit.

Encore une belle découverte grâce aux 68 premières fois, car sans cette opération je ne serai certainement pas allée vers cet incroyable roman.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Nous sommes tous faits de cicatrices...

Il y celles qui sont visibles mais qui tentent parfois de se cacher.
Un coin de peau qui n'est pas comme les autres quelque part sur notre corps et d'une taille plus ou moins grande. Et puis celles causées par les premières, par la vie qui construit ou qui est parfois chienne. Celles qui laissent le coeur et le corps las, un peu, beaucoup et celles qui font ce que l'on est pour quelquefois plus durement le défaire.

"Jupe et pantalon" m'a laissé sur le carreau. Titubante dans une petite rue de ma banlieue Parisienne les larmes à peine séchées. Il n'y avait pourtant pas de quoi pleurer. le début était même plutôt drôle, léger, je ne voyais pas trop où j'allais. Rentrer dans ce livre et y trouver pour seuls personnages les membres du corps de l'héroïne nommée seulement par l'initiale de son prénom A., l'idée n'est pas banale et m'a fait sourire à plusieurs reprises.

J'aurais pu me lasser, je n'ai pas eu le temps.

Tout a basculé. Les membres ont repris leurs places, l'héroïne nous a donné son prénom et bien plus que ça sa stature de femme. La transition est un ouragan. Fini le côté léger et drôle, fini de lire entre les lignes tout ce qui pèse à A., cessons de tenter de deviner on prend tout dans la figure avec une force sans pareille. Je n'ai plus lâché le livre...au sens propre...je me suis assise comme hypnotisée et j'ai tourné les pages jusqu'à la dernière, jusqu'au dernier mot jusqu'à poser le livre sans en trouver un seul de mot, aucun mot pour écrire ces quelques lignes qui resteront insensées.

Nous continuerons à cacher sous nos pulls douillets nos cicatrices, celles moches qui sont à jamais dessinées sur notre corps et celles invisibles mais tout aussi présentes qui font de nous des femmes.

Merci Julie Moulin, vous pouvez le dire..."j'ai marqué ce monde de mon empreinte".
Lien : https://emiliaetjean.wordpre..
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Donner la parole aux jambes, quel bon point de départ!
C'est qu'il en sait sur nous et en révèle, ou au contraire en dissimule, notre corps....

Et au delà de cet angle d'attaque particulier, j'ai découvert avec plaisir la très belle plume de Julie Moulin et un contenu qui m'a totalement séduite!
Car le décalage de point de vue permet finalement d'aborder bien en face des sujets graves. de la difficulté d'être femme... d'être une femme sans enfant à l'approche de la quarantaine, ou au contraire, d'être une femme avec enfant devant tenter de concilier vie professionnelle, vie de couple, de mère... et tant de réflexions que l'on a un jour ou l'autre toutes entendues.

A. veut tout. le beurre et l'argent du beurre. le travail et les enfants. La jupe et le pantalon.

Du sexisme devenu si banal au regard des autres, ce sont nos jambes, nos bras, nos contradictions, nos lâchetés, nos doutes, nos colères, nos angoisse... que met en scène habilement Julie Moulin.
De quoi avoir envie de faire une pause, et de ne plus oublier notre corps, de nous écouter... un livre décomplexant, et qui fait du bien.

Et en prime, on rit, parce que l'humour n'est jamais loin...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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En voilà un roman atypique, audacieux et plus que prometteur pour son auteur. En même temps, j'ai rarement été déçue par un roman d'Alma éditeur.

Jupe et pantalon est le premier roman de Julie Moulin, une jeune femme de trente-sept ans. Travaillant dans la finance, elle a tout claqué pour se consacrer à l'écriture de ce roman qui m'a enthousiasmée mais également remise en question.

Là où le titre laisserait supposer un roman léger, il n'en est rien même si le procédé littéraire choisi étonne. En effet, Julie Moulin donne la parole au corps d'A. et particulièrement à ses jambes, Marguerite et Mirabelle. Dans toute une première partie du roman, Marguerite et Mirabelle – mais aussi Boris et Brice les bras, Babette la paire de fesses et Camille le cerveau – décrivent à leur manière le quotidien d'une jeune cadre dynamique qui vit un burn-out. Quand on n'écoute plus son esprit, c'est le corps qui réagit et le corps d'A. en fait la triste expérience. La seconde partie du roman retourne à une narration plus classique mais permettant de mieux saisir l'ensemble des émotions d'A.

Au-delà du burn-out – qui est cependant un thème peu traité dans la littérature, notamment française – Julie Moulin montre la difficulté d'être une femme à qui on assigne tous les rôles et dont le moindre choix est vivement critiqué :

« Agathe change de position. de son côté, on la renvoie sans cesse à son état de mère, sorte de maladie incurable. Au travail, elle se bat pour prouver ses compétences. Et quand elle s'impose, on le lui reproche : Pourquoi faire des enfants si on ne s'en occupe pas ? Agathe s'éreinte pourtant à élever sa progéniture : les heures qu'elle donne à ses fils, il lui semble les voler à son travail [...] Quant aux personnes de son sexe, elles la critiqueraient : ce n'est pas servir la cause que de vouloir reprendre le tablier. ON s'est tant battues, nous ! Mais Agathe veut tout. le beurre et l'argent du beurre. le travail et les enfants. La jupe et le pantalon. »

J'ai accroché à cette histoire et à sa construction. Julie Moulin maîtrise bien son sujet, son écriture et je pense qu'il y a un gros potentiel pour la suite. Personnellement, j'ai aussi été touchée car les thèmes abordés me parlent beaucoup. J'espère moi-même ne pas faire le combat de trop et réaliser mes projets.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Ce roman ne commence pas comme les autres. On fait connaissait de notre première héroïne au jour de sa naissance. En effet, Marguerite est l'aînée d'une paire de jambes. Elle est notre narratrice et nous raconte. Elle nous raconte la vie de A., une petite fille qu'on verra grandir du point de vu de sa jambe. Il y a également Mirabelle, sa jumelle, avec qui elles font peu à peu connaissance avec les autres parties du corps de la petite demoiselle, Boris et Brice qui sont les bras, Babette la paire de fesses et Camille le cerveau qui dirige le tout.

On suit l'évolution et les pensées de ces parties du corps de A. On découvre comment chaque partie du corps agit seul mais aussi leur obligation à essayer de travailler ensemble. C'est un point de vu original et très amusant. Chaque partie du corps a une personnalité bien à elle et c'est vraiment drôle à lire, on veut toujours en savoir plus, en lire plus, c'est comme si l'histoire toutefois assez banal de A. devient très excitante. Rien n'est pareil, nous n'avons pas une petite fille qui apprend à marcher mais des jambes qui veulent montrer qu'elles sont là et qui veulent prendre leur indépendance vis à vis de ces mains qui leur tripotent les orteils.

Mais la vie n'est pas toute rose pour cette paire de jambes, on rencontrera des difficultés et on arrivera à la partie de femme adulte de A. le stresse, la fatigue, le travail. A. est une femme des temps moderne et tient à bout de bras sa vie de famille et sa carrière, c'est une femme qui frise le burn out et qui en dépassera même le stade.

Même si on trouve ça un peu décevant d'abandonner cette narration pour au milieu du livre retrouver un ensemble plus réaliste de la vie de A. Il est intéressant de voir comme cette femme grandira et changera en quelques jours. Sa vie est bouleversée et elle se rend bien compte qu'elle ne peut pas continuer comme elle le fait, son corps lâche mais pas seulement, on sent que la rupture arrive et lorsqu'elle est là on est soulagé pour A.

Nous avons ici un roman qui commence avec beaucoup d'originalité mais le réalisme que l'on retrouve ensuite est tout autant intéressant, on rentre dans le livre avec beaucoup de facilité et les réflexions nous font nous interroger. C'est avec talent que l'auteur reprend des problèmes que l'on retrouve facilement dans la vie réelle mais qu'elle arrive à en faire une histoire entraînante et passionnante.

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Si vous vous attendez ici à un roman plein de légèreté, passez votre chemin. Car sous un début très original (l'auteur fait parler les différentes parties du corps de A.), c'est le sujet grave du burn-out qui est ici évoqué.

Originalité donc, pour entamer ce roman. le lecteur est pris par surprise, s'étonne, s'attache ainsi à l'héroïne. Il suit les deux gambettes dans leurs aventures. Et devine que quelque chose ne tourne pas rond dès que A. met les pieds dans son entreprise. le retour à la maison n'est guère apaisant. La crise n'est forcément pas loin. Après l'étonnement et l'amusement du procédé, le lecteur pourrait se lasser alors Julie Moulin, intelligemment, revient à un fil de narration plus classique. C'est bien depuis la conscience d'A. qu'elle nous fait vivre la remise en cause nécessaire pour survivre.

Premier roman féministe mais sans revendication particulière, Jupe et pantalon met en lumière la difficulté d'être une femme qui s'assume, quelque soit le choix de vie : femme, épouse, mère, cadre dynamique... Tout mener de front peut être un vrai parcours du combattant et on a vite fait d'y laisser des plumes ! Il faut parfois savoir s'écouter et prendre le temps pour profiter et exister pleinement.

Si je m'attendais à davantage de ressorts comiques, ce roman n'est reste pas moins à découvrir.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Bon, soyons clairs ! Je dois avouer qu'à la lecture des premières pages du premier roman de Julie Moulin, "Jupe et pantalon", je me suis demandée dans quelle galère je m'étais lancée. Mirabelle et Marguerite, les jambes, d'accord ! Brice et Boris, les bras, j'ai compris ! Mais alors quand il a fallu intégrer Camille et Babette, sans parler de A., j'ai pensé n'être décidément pas "ben aouindue*"… Je ne comprenais plus rien.
Puis, la mécanique s'est mise petit à petit en place : la mécanique des bras, des jambes et du reste. Car, si A. est l'héroïne, ce sont bien les parties de son corps qui prennent la parole pour raconter ce personnage au bord de la crise de nerf. Jeune cadre dynamique et débordée, elle est constamment obligée de démontrer que sa seconde maternité ne l'a pas dépossédée de son punch légendaire, qu'elle est toujours décidée à mener sa carrière à bien. Pourtant des chausse-trappes de ses collègues à une chute dans un aéroport en passant par le départ de son mari, tout va de mal en pis et A. devient Agathe.
Car A. victime de ce qu'on appelle désormais un "burn out", Agathe va devoir enfin écouter son corps.
Le thème abordé dans ce roman n'est pas nouveau. En revanche la manière de le relater est d'une grande originalité. L'écriture est vive et dynamique, légère, plaisante et drôle jusqu'à la cocasserie. Elle est aussi d'une grande sensibilité. L'auteur a parfaitement su jouer l'équilibriste et faire de ce sujet grave une histoire divertissante.
"Jupe et Pantalon" est un premier ouvrage réussi.

* Aouindu : mot du patois beauceron (utilisé aussi en Anjou) qui signifie : avisé, subtil
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