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EAN : 9782709648530
230 pages
J.-C. Lattès (10/02/2016)
3.4/5   44 notes
Résumé :
À la demande de Mathilde, Charles a quitté Paris et son appartement de la rue de Vaugirard pour s'installer à la campagne avec leurs deux filles, le rêve d'une vie. Une vie au vert, rythmée par ses allers-retours vers la capitale pour s'occuper de sa société. Le bonheur de Mathilde n'a pas de prix, tout le monde le sait, Charles ferait tout pour sa famille.
Alors pourquoi Mathilde est-elle de plus en plus distante?
Est-ce le regret de Paris, de sa vie ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai hésité à accorder la troisième étoile à ce roman qui reste, malgré sa construction bien élaborée, plutôt moyen.

L'histoire est aussi moyenne et banale, celle de la vie d'un couple, sentimentale très cahotante dès les débuts de leur relation, physique inexistante, marquée par les désirs inassouvis de la femme, Mathilde, et la paranoïa du mari, Charles.

C'est donc surtout l'histoire de Charles dont la vie est déroulée tout au long du livre, avec des retours fastidieux sur son enfance, son adolescence, son insatisfaction de son corps (mais les hommes moins beaux n'épousent-ils pas presque toujours les femmes les plus belles?), avec une tension qui monte assez haut pour une fin pas si surprenante qui finit par accrocher le lecteur avec un suspense mêlé d'incertitudes diverses. de ce point de vue, l'auteur laisse un peu deviner le lecteur et cette liberté justifie sans doute la troisième étoile.

Le positif est aussi dans les dialogues, souvent non terminés, se transformant en monologues, là aussi l'imaginaire du lecteur peut vagabonder.

Malgré cela, les personnages ne sont guère creusés, hormis celui de Charles, il est vrai que c'est lui le héros choisi par l'auteur dans le titre, mais tous les autres dégagent une fadeur, ne traduisent pas ce tumulte des sentiments qui fait les très bons romans.

Mathilde aurait pu s'appeler Thérèse ou Emma, pour cela il aurait fallu que sa personnalité monte en puissance pour s'opposer en apothéose à celle de Charles, c'est vraiment ce qui m'a paru manquer à cette histoire.

Bien sûr, les niveaux de l'écriture de Mauriac et Flaubert restent inaccessibles.
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Xavier de Moulins explore le couple, la jalousie, ce mal moderne autour des moyens de communication. Un roman qui oscille entre drame intime et mal collectif. Une réussite.

Charles, chef d'entreprise, se partage entre son travail à Paris en semaine, sa femme et ses enfants en province le week-end. Un mode de vie éprouvant qu'il a adopté pour faire plaisir à celle qu'il aime depuis le lycée, sa femme Mathilde. Et d'échanger leur duplex rue de Vaugirard contre un corps de ferme à la campagne. Que ne ferait-il pas pour le bonheur de sa famille ?

Pourtant, ces derniers jours, Mathilde semble s'éloigner de lui. Son portable n'arbore plus la photo d'eux deux, ses yeux sont davantage accaparés par l'écran de son téléphone que par son mari. Des doutes qui peu à peu se muent en certitude. Puis en obsession. Térébrante. Sa femme ne le trouve plus attirant. Sa femme a forcément un amant.

Une jalousie dévorante le gagne. Telle une armée de termites, elle ronge les fondations de son couple. Prisonnier d'une mauvaise série, Charles se voit dans la peau de l'antihéros trahi par son conjoint et un tiers, et filme en plan serré les comportements de ses partenaires comme autant d'indices du crime dont il sera la victime. Mais ne se trompe t-il pas de film ? Et qui sont les vrais acteurs ? Qui joue et qui se joue de qui ?

Avec son quatrième roman, Xavier de Moulins nous offre un thriller psychologique qui explore avec brio les arcanes de la jalousie. Mais pas seulement. A l'heure du numérique et du culte de l'ego, en excellent observateur de ses contemporains, l'auteur analyse très finement ce monde de faux-semblants qui est le nôtre. Les nouvelles technologies nous libèrent-elles vraiment ? Ou sommes-nous de nouveaux esclaves modernes, prisonniers du culte de l'image, de la jeunesse et de la réussite ? Un roman qui entraine les lecteurs en apnée dans un jeu d'apparences trompeuses dont Xavier de Moulins est le seul à détenir la clef. Jusqu'à la toute dernière page.

A lire !

P.94 : A trop s'y chercher, on meurt d'épuisement dans le regard des autres. La cataracte du coeur ne s'opère pas.

P.123 : le portable est une arme vicieuse. Sa promesse d'autonomie est un esclavage, celui de l'individu en permanence relié à son ego, à sa peur de manquer.
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La vie semble sourire à Charles Draper : il dirige sa propre entreprise de déménagement, il a deux filles adorables et une femme magnifique. Mais Mathilde a des envies de campagne, elle le convainc de déménager loin de Paris. Leur vie de famille change, elle là-bas, lui à Paris la majeure partie du temps. Mathilde est distante, impliquée dans des projets dont elle ne lui dit rien. Il s'interroge, se remet en question, avant d'envisager le pire: et si Mathilde avait un amant ?

Tout commence par une scène familiale attendrissante, un père aimant donnant le petit déjeuner à sa fille, jusqu'à cette question, triste augure pour la suite du récit : « Papa ? Pourquoi il y a du sang derrière ton oreille ? » le décor est posé, la descente aux enfers peut commencer. Retour en arrière, quelques mois plus tôt, Charles Draper rentre en TGV retrouver sa petite famille, Mathilde n'est pas là pour l'accueillir, elle ne vient plus depuis longtemps. Petit à petit, Charles Draper va remettre en cause la distance, son physique, les cours de théâtre de sa femme, l'utilisation du téléphone portable… Tout devient suspect, tout porte à croire que Mathilde se désintéresse de lui, qu'elle le trompe.

Xavier de Moulins tisse patiemment sa toile, il attrape patiemment le lecteur dans ses filets, par petits coups habilement portés. Jusqu'au bout, on se dit que tout peut encore s'arranger, que cette paranoïa n'a pas lieu d'être et que Charles Draper va finir par s'en rendre compte par lui-même. La tension dramatique nous submerge, nous fait tourner les pages d'impatience et d'incrédulité, l'angoisse nous serre la gorge, mais que va-t-il donc se passer ?

Réussite inconditionnelle pour l'auteur qui parvient à nous bouleverser, au point que nous ne savons plus vraiment qui a raison et qui a tort, cet homme sympathique et aimant, ou sa femme décidément très secrète… Il nous donne le coup de grâce avec une fin à vous laisser éveillé la nuit, yeux grands ouverts sur le plafond. Que demander de plus d'un thriller psychologique?
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Charles rencontre Mathilde en 2004, au rayon télé d'un magasin Darty le jour où se déchaîne le violent tsunami au large de Sumatra. «Trois semaines plus tard, loin des hurlements de la nature déchaînée, la paille d'un mojito coincée entre les dents, Charles et Mathilde se jurèrent de ne plus jamais se séparer, de commencer, enfin, la suite de leur histoire. Alors, ils se mirent à courir.»
La suite aurait pu être la chronique d'un couple modèle, d'une famille sans soucis, d'une ascension sociale gratifiante. Cela devient un thriller psychologique glaçant. Une mécanique d'une précision implacable.
À la tête de la société de déménagement «CD Mouve», Charles voit son entreprise se développer, sa famille s'agrandir, son épouse se plaire dans son rôle de mère au point d'envisager de quitter Paris pour s'installer en province. Bref, tout semble pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais, à l'image du sang que sa fille voit derrière son oreille, les petits détails vont gripper la belle machine. le soupçon s'installe au fur et à mesure. Que se passe-t-il quand il n'est pas là ? Charles retrouve ses interrogations, ses doutes d'adolescent, quand « les filles de son âge ricanent sur son passage, elles moquent sa maigreur de squelette, sa transparence aussi. Il a le béguin pour Alice, Laure, Juliette et Aurore. C'est un garçon paranoïaque, une matière inflammable.»
Clément, le fleuriste, n'est-il pas trop proche de Mathilde ? Et lui, ne s'est-il pas laisser aller ? A-t-il changé au point de ne plus intéresser sa femme ?
«Ventripotent, il estime qu'il ressemble à du mou, du gras mou non identifié, à de la chair blanche avariée, un mauvais cadavre dont même un charognard ne voudrait pas. L'ampleur du constat le rend triste et pâle.»
Il va alors chercher dans un club de sport le moyen de regagner l'estime d'une épouse qu'il trouve par trop distante. Mais soulever de la fonte quelques fois par semaine ne lui suffit pas. Il va donner un coup de main à ses ouvriers et aider aux déménagements, avant de céder à son fournisseur de médicaments et de pilules magiques pour retrouver plus vite encore un corps de rêve.
Tentative aussi pitoyable que dangereuse qui va encore creuse le fossé entre lui et Mathilde qui n'en peut plus. Elle qui «simule sa vie, sans trop de blanc» qui arrive jusque là « à combler la faille», mais s'interroge : «pour combien de temps ?» En attendant que Charles s'assagisse, elle va s'occuper, retrouver une vie sociale mise jusque là entre parenthèses.
Loin des yeux, loin du coeur, Charles va de plus en plus mal. Construit petit à petit le drame qui couve. À ses yeux, «le fleuriste à les mains pleines de Mathilde». Même les conseils de sa soeur Charlotte ne le font pas dévier de ses – fausses – certitudes. Car désormais, à l'image de téléphone portable qui le nargue, tout le renforce dans son idée fixe : « le téléphone est l'intranquillité de ceux qui attendent tout de rien, le territoire de tous les possibles, un terrain miné propice à tous les scénarios, jusqu'au cancer des propositions les plus noires (…) Nos téléphones sont les couteaux suisses de la trahison, des accélérateurs de paranoïa. Dans leur batterie se niche un nouveau virus, pour lequel on ne connaît aucun médicament ni vaccin, le poison du doute. »
Habilement construit et très juste dans l'analyse psychologique, l'épilogue de ce roman a toutes les chances de vous surprendre. C'est pourquoi nous n'en dirons pas davantage.
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Mai 2015. Agée de huit ans, Fleur réclame sa mère au petit-déjeuner à son père Charles Draper. « Maman se repose, reprend-il doucement. Elle est encore très fatiguée. Avec cette chaleur, elle n'a pas fermé l'oeil de la nuit ». Une réponse qui n'a rien d'étonnant mais en la conduisant à l'école, sa cadette lui demande « Papa ? Pourquoi il y a du sang derrière ton oreille? ». Puis l'auteur nous ramène quelques mois plutôt en septembre 2014.

Bien que son entreprise de déménagement soit située à Paris, Charles Draper a accepté que toute la famille s'installe à la campagne pour faire plaisir à son épouse Mathilde. Il ne rentre que le week-end, profite peu de ses deux filles. En somme, il accumule les sacrifices mais le bonheur de sa femme n'a pas de prix. Sauf que Mathilde a changé. Elle se montre distante, moins réjouie quand il rentre pour le week-end. Alors forcément, il se questionne. Mathilde aurait-elle un amant ou alors est-ce lui qui a changé? C'est vrai, il a pris un peu de poids. Et pour reconquérir sa femme, il se lance dans un régime drastique, fait du sport tous les jours et aide même ses employés lors des déménagements. Bref, il ne ménage pas sa peine. Sauf que Charles tombe dans les excès (il prend des pilules illégales censées augmenter la masse musculaire) et dans la jalousie maladive. Pour lui, le fleuriste Clément veuf depuis quelques mois est l'amant de sa femme ou à moins que ça ne soit son professeur de théâtre. Et pourquoi d'ailleurs Mathilde s'investit-elle autant dans ces répétitions ?
Sa jalousie tourne à la paranoïa et on assiste à tous ces changements dans son comportement. Et la tension monte en crescendo et on pressent forcément que quelque chose va se produire ( on n'est pas dupe). Et en effet mais pas ce à quoi on s'attend. Et Xavier de Moulins signe une fin plus que renversante. Je me suis retrouvée bouche bée avec cette sensation d'avoir reçu un double uppercut.

Un roman sur la jalousie, sur le culte des apparences mais au masculin, sur le mensonges et les faux- semblants très bien construit car au départ l'auteur nous peint le portrait d'un homme pour lequel on de la sympathie. Et nos ressentis vont fluctuer car Xavier de Moulins nous plonge dans le doute tout au long de ce livre. Cependant, j'ai un bémol concernant la trame. Une ficelle m'est apparue un peu grosse dans l'histoire (l'auteur appuie de trop sur un événement et ce qui en découle se devine très et trop facilement).
Servi par une écriture concise et incisive, ce roman a plus d'un atout ! Et attention à la fin qui secoue (vous êtres prévenus).

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Ciel bleu vantard, mercure déchainé. Le soleil cogne sur les carreaux de la cuisine, la lumière écrase les yeux, fournaise de mai. La main en visière, Charles Draper ouvre la fenêtre, torse nu. Le saule pleureur au fond du jardin masque la perspective. Il ressemble à un yeti, son vert est jaune, ses branches trempent sur la terre, elles forent les dernières gouttes du cours d'eau. A sec, la nature brule sous ce printemps étouffant. Dans les champs, l'herbe est déjà cramée. Écrasés par la chaleur matinale, les chevaux cherchent l'ombre à l'abri du bosquet, la gueule mangée par les mouches, ils ont soif. La campagne a un air de garrigue avant l'incendie. Charles Draper est prudent quand il écrase sa cigarette. Il trempe la tête sous le robinet de l’évier, tire la langue, lape, animal. La main dans les cheveux, il se tourne vers l'imposant réfrigérateur, un modèle américain. De quoi nourrir un régiment.
Ce mois de mai annonce un été canicule.
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Ses grains de beauté dans ses robes légères, la joie en ponctuation, peur de rien, la vie devant. Elle vivait dans un grand appartement parisien, où ses parents recevaient. Chez les Draper, on ne roulait pas sur l'or. Charles n'invitait que très rarement ses copains chez lui, il avait honte, un peu, de ses origines. Elle lui plaisait, il la rassurait. Elle lui avouait ses prières mots d'amour. Ses oreilles rougissaient, il bafouillait ou lui écrivait des mots sûrs. Les promesses de Charles caressaient Mathilde et rendaient ses seins durs. Elle avait peur, au fond, oui, du haut de sa jeunesse insouciante, elle s'inquiétait facilement, surtout les jours gris. Elle cueillait les certitudes dont elle avait besoin sur les épaules du jeune homme, son grand soleil un jour de pluie.
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Son équipe est assez hétérogène, elle aurait été difficile à constituer dans la vie civile à quarante-cinq ans. À cet âge-là, en général, les dès sont jetés. Certains jouent encore avec leurs amis d'enfance, d'autres n'ont plus de relations professionnelles, ou n'étoffent leur cercle amical qu'en couple, quand ils n'ont pas encore tout gâché. Passé un certain âge, on ne rencontre plus vraiment, on croise. À quarante-cinq ans, on est vite un chien.
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Ciel bleu vantard, mercure déchaîné. Le soleil cogne sur les carreaux de la cuisine, la lumière écrase les yeux, fournaise de mai.
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Dehors, la lune tire pleins feux sur sur le toit de la forêt. Les nuages la défient, en vain.
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