exprimant mon sentiment
jeune j'aimais les livres
j'examinais méticuleusement chaque phrase
décrépit, si j'aime toujours les livres,
c'est plus pour me distraire et en saisir le sens
général
bien que ce que je viens de lire aussitôt je l'oublie,
tout ce qui a défilé devant mes yeux est devenu
une partie de moi-même
le goût des livres est au fond de ma poitrine,
plus suave que celui d'un vin vieux
Yuang Mei ( 1716-1797 )
Ch V La poésie et les livres
Plaisir de l'oisiveté
Au milieu de la mousse épaisse, d'un vert profond, et
des arbres verdoyants, la demeure de l'homme sauvage
Un livre à la main tandis que le brûle-encens embaume,
mon sentiment est naturellement serein
Qu'on ne me dise pas que lorsqu'un invité arrive
je n'ai rien à lui offrir
Une tasse de thé de Yang hsien d'avant la Pluie des semailles
Wen Cheng ming ( 1470 - 1559 )
Ch. IV Le thé
( Le thé de Yang hsien est un thé de tribut impérial très réputé.
La Pluie des semailles correspond au 18e jour du 3e mois. )
l’éclaircie
sur la mousse verte qui recouvre la terre, le début de l’éclaircie
sous les arbres verdoyants, de la sieste je me réveille, personne
seul le vent du sud, ancienne connaissance,
ouvre furtivement la porte et feuillette un livre
Yuan Mei
(ch.V- La poésie et les livres, p.119)
journée d’automne, habitant dans la campagne
journée d’automne, le vieux campagnard s’attarde à la maison
sur le plateau rouge le poisson mariné d’un blanc aussi éclatant qu’une fleur
le riz de Lei san, de véritables perles, est déjà cuit
du thé de Ting heng, comme de la neige blanche, est en train d’infuser
Lu Yu
(ch.II- La cuisine, p.56)
composé en voyage
le bon vin de Lan ling, parfumé au chèvrefeuille
le bol de jade est rempli de sa lueur ambrée
l’invité, par son hôte enivré,
en oublie qu’il est en pays étranger
Li Po
(ch.III- Le vin et l'ivresse, p.66)