La précarité primitive de ma contingence entraîne la précarité continuelle de mon existence. Elle ne connaît aucun acquis définitif, elle est toujours remise en jeu, à faire et à refaire. Je dois, à chaque instant, l'assumer à nouveau et la reprendre comme à la base. Je suis, moi, frêle existant perdu dans l'océan amer de la finitude, le dieu solitaire et débile sans qui cette création spontanée de moi-même par moi-même s'effondrerait à chaque instant dans le néant.
La dernière absurdité du siècle devait être la mode de l'existentialisme : la livraison au bavardage quotidien d'une philosophie dont tout le sens est de nous arracher au bavardage. Naguère, les étourdis avaient assez d'instinct pour ne boire que de la mousse de pensée, quand ils tenaient à griser leur étourderie de belles raisons. Les étourdis sont aujourd'hui si étourdis qu'en veine d'excitants, ils ont piqué juste sur l'essaim de doctrines qui introduit toute réflexion par une condamnation à mort de l'étourderie.
"L'individu n'est en rien le porte-flambeau d'une essence antérieure et supérieure. Il est son existence c'est-à-dire sa liberté "en situation", unique fondement de sa grandeur et de sa vocation à l'élargissement presque illimité des possibilités de choix."
Préface de Jacque Le Goff et Jean-François Petit
La souffrance principale de l'existant, c'est l'incapacité de l'existence à se communiquer directement.
Indiscutablement, l'homme est un existant affirmant sans cesse sa liberté dans un monde qui est son œuvre. Si la souveraineté de cette liberté créatrice fait de lui en quelque sorte un dieu, elle rend non moins sa condition tragique. Et c'est par là que l'existentialisme athée rejoint l'expérience profonde du tragique chrétien, particulièrement celui de Blaise Pascal.
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L'investissement socialement responsable est largement méconnu du grand public. Pourtant ce même public est conscient de l'impact environnemental et social des décisions d'investissement. Mais le lien entre les choix personnels d'épargne et l'impact environnemental et social est faible. La règlementation complexe rend encore plus obscur le chemin qui va du sentiment de responsabilité aux choix d'investissement responsable. Cet ouvrage est un plaidoyer pour une évolution de l'article L.214-9 du Code monétaire et financier dans le sens de l'élargissement de l'objet social des OPCVM. Il développe les arguments économiques, financiers et philosophiques pour inscrire dans la loi les intérêts environnementaux, sociaux et de participation démocratique à la gestion de l'épargne des citoyens en sus de leurs intérêts financiers. C'est une prise au sérieux de l'interpellation par l'encyclique Oeconomica et pecuniare quaestiones sur la sortie de la financiarisation de la société associée à la vigilance démocratique de la philosophie d'Emmanuel Mounier.
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