Le talent de conteur de
Jean-Claude Mourlevat n'est plus à prouver. Il n'est pas lauréat du prix
Astrid Lindgren pour rien !
Dans "
Jefferson", il met en scène un jeune hérisson injustement accusé du meurtre de son coiffeur. Son enquête pour prouver son innocence va le conduire au pays des humains, pays où il ne fait pas bon être un animal.
"C'est comme s'il y avait plusieurs catégories d'êtres vivants, tu vois avec une hiérarchie bien claire. Tout en haut, les humains, pas peu fiers de leur supériorité. En dessous, il y a nous, que les humains regardent de haut, mais bon, on a la parole, on peut se défendre, un peu. En dessous encore, les animaux de compagnie, qui n'ont pas la parole mais que les humains ont choisis, à qui ils donnent des noms et qu'ils protègent. Et en dessous, tout en bas, il y a la sous catégorie des animaux d'élevage, des animaux de boucherie, quoi.... Et là, mon ami, ça craint !"
Car derrière le meurtre du placide coiffeur et l'enquête trépidante de
Jefferson se cache un enjeu plus ambitieux.
Il fallait toute l'expérience de
Jean-Claude Mourlevat pour lier ainsi fable animalière, humour, solidarité et débat on ne peut plus actuel autour du statut des animaux. Si le sentiment de l'auteur sur les abattoirs ne fait aucun doute, il évite le prosélytisme tout en invitant à la réflexion.
Un roman trépidant et intelligent recommandé par mon loulou qui l'a déjà lu deux ou trois fois. Ça ne trompe pas !