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Critique de raton-liseur


Fabien et Rémy, Pierre et Paul, Victor et Max, ainsi que Yann. L'enfant Océan, un titre qui semblait fait pour m'attirer. Et quel joyau que ce livre pour enfant. Tels les sept enfants du Petit Poucet, les sept garçons Doutreleau fuient leurs parents. Mais nul besoin de caillou pour marquer leur chemin, car il n'y a pas de retour, et seul l'Océan, au loin, là-bas, à l'ouest, attire Yann, le petit poucet dont on se demande presque s'il est vraiment le dernier de la fratrie ou s'il est un ange gardien venu veiller sur eux.
Les mots de Jean-Claude Mourlevat sont comme un collier de perles pastel, ses phrases caressent comme un filet d'eau claire. Il construit un roman polyphonique, raconté par les six grands frères et ceux qui ont jalonné cette marche vers l'océan, d'une construction parfaitement maitrisée, entre grande fluidité et rythme de l'alternance des voix ; un roman qui dessine en creux cet enfant aux rêves plus grands que lui.
Jamais moralisateur, ce livre mêle l'âpreté et la douceur et fait, sans y toucher, la part belle à la solidarité quotidienne, celle du pain donné de bon coeur ou d'une couverture remontée avec amitié sur le dormeur inconnu. Un très beau livre pour se rendre compte sans violence des noirceurs de ce monde, mais aussi de l'espoir que chacun est responsable de garder vivant pour soi-même et pour les autres.
Des bons sentiments, certes, mais avec une dose de réalisme ; une histoire toute simple, mais avec une belle nuance d'onirisme. En définitive, un dosage qui me paraît parfait pour des enfants d'une dizaine d'années. Un livre que je ne manquerai pas d'offrir à de nombreux petits lecteurs, en espérant que Yann les emporte dans sa quête, les transporte dans ses rêves, pendant que moi, je regarderai longtemps, les pieds léchés par les vagues, le bateau s'éloigner en me demandant ce qu'il y a là-bas, toujours plus à l'ouest.
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