AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782267045680
272 pages
Christian Bourgois Editeur (03/03/2022)
4.15/5   10 notes
Résumé :
Au 133, on vit en couple. Jean-Max est célibataire, mais c’est exceptionnel. Il y a Toto et sa femme, dont il tente de connaître le prénom ; le sociocouple, qui décrypte ses voisins ; le couple de sculpteurs, dont le mari s’est enfermé dans sa sculpture ; ou encore le couple policier qui investigue dès lors que quelque chose de louche advient... Car au 133, il paraît qu’une hache est dissimulée quelque part, ainsi qu’une sortie. Encore faut-il les trouver. Certains ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je ne sais pas très bien ce qu'est ce livre.
A part qu'il est complètement original.
Sa structure : bien écrit, utilisant pour s'en moquer (ou pas) l'écriture inclusive par moments (assez rares).
Décrivant un univers tellement bizarre que j'ai un peu honte de ne pas avoir reconnu les références s'il y en avait.
L'ensemble est donc totalement onirique et ne vous attendez pas à un dénouement explicatif (jusqu'au bout j'y ai cru à moins qu'encore, je ne sois passé à côté de quelque chose).
Commenter  J’apprécie          364

Toto, il est lecteur au 133.
Au 133 : les couloirs gris interminables, l'obligation d'aller par deux, les rôles endossés sans penser. Policiers, dentistes, ex-présidents, sculpteurs…
Toto et sa compagne fourmiphile en colère perpétuelle, dont il suit passivement les avis, sont lecteurs. Dans ce monde clos, des chambres doubles aux rares fenêtres s'ouvrent sur des panneaux de bois, et aucune sortie n'est connue. Seule source de distraction et de joie : exploser de gros ballons colorés dès leurs apparitions aussi mystérieuses qu'imprévisibles dans les interminables couloirs gris, dans l'allégresse et une excitation enfantine. Et puis retomber dans cette existence monotone, vide de sens et de remise en question qu'impose ce drôle de système arbitraire. Loufoquerie. Toto a le sens de la formule, le sens de l'humour et la dérision tendre et foisonnante dans son observation de ce monde qui est le sien.
Mais le regard de Toto sur sa drôle de vie se décale sans en avoir l'air, tout doucement le pas de côté, de vaporeux à acéré, troquant la posture désabusée et passive pour de la quasi-lucidité vibrante vitale et poétique. La rencontre foudroyante avec Genova, unique habitante du 133 vivant seule et totalement désintéressée par la distraction des ballons y serait pour quelque chose ? Celle d'avec le sculpteur qui vit reclus dans sa sculpture aussi, peut-être ? Sa curiosité grandissante pour le monde du dehors et son nouvel appétit de vivre ?
Toto est lecteur – (re)lecteur ? Correcteur ? Lire rendrait donc curieux, voire critique ? Dans l'histoire de Toto s'ouvre le tiroir de l'histoire d'Otto, que Toto lit et nous fait lire par fragments. Otto est libraire. Dans un monde un poil plus réaliste que celui de Toto mais tout de même étrange, une atmosphère de film de Jean-Pierre Jeunet qu'aurait remanié Kusturica en empruntant à David Lynch le mieux (sans le pire). Les scènes de librairie, truculentes : Toto se cache sous les tables pour conseiller sans être vu, laisse les voleurs chaparder les livres, refuse de faire des retours et glisse les pages des livres oubliés dans la boite aux lettres du … 133, ne se souvient jamais des clients sauf de la toute jeune et pétillante Apo, squatteuse trop curieuse … du vécu ? du vivant ! Otto a un frère jumeau qui évince son existence, Hans, garçon de café au bar d'à côté, sa beauté et son magnétisme effacent Otto de toutes les mémoires, tout le monde le prend pour Hans, malgré tout ses efforts. Otto est effacé, inexistant, pourtant identique à son frère il n'existe pas vraiment. Une histoire presque réaliste emboîtée dans une histoire surréaliste et si proche de nos quotidiens.
Mais où va-t-on, se demande le lecteur, intrigué, le chemin serait-il plus important que la destination ? Et ces personnages qui affluent si incarnés, vibrants et entiers, Célie, Irène, Jean-Max. Pourquoi l'histoire de Toto et l'histoire d'Otto sont-elles si dissemblables et parallèles, et vont-elles se rejoindre, sont-elles poreuses ? Quelles sont les issues (du 133), Toto ? Quelle sera l'issue, Otto… les coutures sont superbes, les rebondissements et les virages jouissifs.
Dès les premières lignes, la langue attrape, mutine, puissante et intrigante (lire avoir lu et relire hier encore « les chevals morts » du même auteur, recueil poétique, divin coup de poing en pleine poire du couple amoureux aura certes poussé la curiosité de la lectrice à persévérer malgré l'étrangeté de cet univers)
Une curiosité, une vanité, un cadavre (vivant) exquis, un univers étrange drôle et délicatement inquiétant. Vivre une expérience de lecture hors du connu. Envie tout du long de taper sur l'épaule de Toto de lui crier « Bouge-toi ! Explore plus loin, trouve la sortie du 133 et raconte-nous la suite de l'histoire » Est-ce courant d'avoir cette envie irrépressible d'invectiver les personnages ? « Otto ! oublie ton jumeau Hans, tu es merveilleux, vis, cherche, crois en l'amour ! »
En sortir chamboulée, des images des couleurs des sensations denses plein le corps et l'esprit. Qui ? Qui pour vivre une expérience de lecture hors du commun ? Et puis le fond, tout ce que ça charrie, tout ce que ça interroge sur le monde, les places qu'on y occupe… foncez l'acheter.
Commenter  J’apprécie          40
Quel roman étrange que celui-là ! Au début c'est déroutant, je me suis même demandé si j'allais continuer, mais ces personnages et situations complètement absurdes m'ont donné envie de savoir où ça allait mener.
En effet, nous nous trouvons d'abord dans une sorte d'immeuble, au 133 (de quelle rue, ça, on l'ignore), et même dans un couloir où il y a pleiiiin de chambres (des appartements ridiculement petits sans vue sur l'extérieur) et dans chaque chambre (sauf une ou deux) vit un couple. Et chaque couple a une fonction bien particulière dans ce couloir : le couple ex-présidentiel, le couple policier, le couple lecteur (ils lisent des manuscrits) ; c'est d'ailleurs le mari de ce couple-là, Toto, qu'on suit plus particulièrement (on ne connaît pas le prénom de sa femme, lui non plus). Un bruit court comme quoi une hache serait planquée quelque part dans le couloir. Quelqu'un est d'ailleurs assassiné ! Toto pense aussi qu'il y a un monde à l'extérieur, il le sait car l'un des manuscrits parle de l'extérieur et parle de ce fameux 133 ! Dans ce manuscrit, on suit Otto, libraire, qui a un frère jumeau, Hans. Otto ressemble à Hans mais Hans ne ressemble pas à Otto (ou l'inverse). Et Otto arrive au 133 pour rendre le bob oublié d'un de ses clients. Mais il ne peut pas entrer.

Vous êtes perdu(e)s ? Ne le soyez pas, car tout s'imbrique finalement quand on lit jusqu'au bout ce roman digne de Kafka et de Ionesco !
Je me suis pas mal reconnue dans Otto le libraire (normal).
Pourquoi Toto est-il perpendiculaire au monde ? Eh bien je pense d'une part à cause du couloir (horizontal) qui contient une piscine verticale ; et d'autre part parce que Toto est dans un immeuble (vertical) perpendiculaire au monde extérieur, la rue, horizontale, où se trouve, entre autres, Otto !
Ce livre a un roman dans le roman, une sorte d'imbrication fractale et burlesque, drôle et grave à la fois. C'est un peu poétique, très théâtral et c'est un reflet (pas si) déformé que ça de notre société, de ses défauts surtout, car finalement la vie c'est complètement absurde quand on regarde bien !
Commenter  J’apprécie          30
Je crois n'avoir jamais rien lu de pareil ! Et je ne suis même pas sûre d'avoir saisi toutes les images présentes dans ce texte fabuleux, mais qu'est ce que c'était bon !
Un couloir étrange qui n'en est pas vraiment un, un couple par chambre sauf exception, des ballons à éclater en lieu et place de fête des voisins, un sculpteur qui ne sculpte plus, une fourmi apprivoisée...
C'est un joyeux bazar qui fait étrangement écho à notre société, nos relations humaines, sociales, notre rapport au travail et à l'autorité. Ça donne à réfléchir, mais surtout à s'évader.
L'humour poétique de Raymond Devos, l'imagination parfois noire de Daniel Pennac ( Saga Malaussène), une mise en scene qui n'est pas sans rappeler le théâtre de l'absurde et tout ça sous forme d'un roman à tiroir !!
Monsieur Antoine Mouton, BRAVO !! 👏👏
Commenter  J’apprécie          51

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous nous disputons souvent lorsque nous racontons l’histoire de notre rencontre, dans un récit il ne faut qu’un point de vue même avec deux protagonistes.
Commenter  J’apprécie          160

Videos de Antoine Mouton (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Mouton
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
+ Lire la suite
autres livres classés : contes philosophiquesVoir plus
Notre sélection Littérature française Voir plus




Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
407 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre