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Critique de Fleitour


Aux bruits de la ferraille qui montent au ciel répond le bruit assourdissant des tours qui s'effondrent en ce 11 septembre 2001, les premiers sont porteurs d'espoir, de dépassements vertigineux pour construire, l'autre bruit devient le symbole d'une Amérique qui doute et qui parfois perd tout espoir au point d'élire un frappadingue.

Et à qui convier les clés de ces symboles vivants, à deux pas de la statue de la liberté, de ces dieux de prestige qui défient l'univers, l'Amérique les dépose entre le mains de ceux qu'ils ont chassés, les indiens.

Quel paradoxe ! Et quelle revanche pour John Laliberté , " Il paraît que nous sommes des dizaines de Mohawks des Six Nations à Ground Zéro. Et des centaines se préparent à descendre. Ces tours, nos pères les ont bâties; elles sont à nous. Nous devons être là, aux premiers rangs, pour leurs funérailles." p129

Ce livre porte le deuil, et en même temps soulève le destin d'un peuple qui reconquiert sa liberté, c'est ce que j'ai très tôt ressenti à cette lecture du Ciel d'Acier de Michel Moutot, l'Alpha et l'Oméga de toute chose.

Ce qui me semble le plus passionnant c'est l'émergence de ces enfants des réserves indiennes, retrouvant leur dignité, plus encore leur âme.
la grande histoire commence sur les rives du St Laurent à Kahnawake en juin 1886, l'auteur perd en 1907 la trace ces pionniers. les premiers indiens vont s'illustrer pendant la construction d'un pont au-dessus du fleuve Saint Laurent.Leur intrépidité et leur absence de vertige vont créer la légende des ironworkers.


Cette absence de peur d'appréhension est pour chacun un défi, ce n'est pas inné, cette capacité de s'extraire du vide se cultive, et peut aussi se perdre. Apprivoiser le vide c'est un terme de varappeur pas de physicien. "ses oncles disaient, respecter sa peur, dialoguer avec elle , peu à peu l'amadouer apprendre à la connaître pour l'apprivoiser."p115

La construction des tours jumelles est spectaculaire, sans doute un poil trop technique à mon goût, l'intéressant ce sont les hommes et tous les incidents qui se produisent, comme ces oiseaux qui s'écrasent de nuit, une hécatombe.

Après avoir renoué avec le drame du 11 septembre où ces mêmes indiens vont d'initiatives folles aux exploits qui vous donnent le vrai vertige, c'est une image qui s'efface, celle d'indiens désoeuvrés, et qui dément bien des clichés.

Ayant lu trop de commentaires, romans, textes, sur ce 11 septembre je pense qu'une dernière synthèse entre le passé et le futur, et la symbolique qui se fait jour, pouvait clore bien plus clairement le propos.
Pour ceux qui sont comme moi dans l'overdose du 11 septembre on peut le shunter sans perdre toute la saveur de ce très beau récit. C'est ma seule réserve.



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