On connaît l'apport que la population guadeloupéenne d'aujourd'hui doit à la composante africaine. On connait moins celui de populations arrivées plus tardivement, comme les Indiens, les Syro-Libanais ou les Chinois.
C'est ce premier groupe ethnique qu'
Ernest Moutoussamy, Guadeloupéen d'origine indienne, a choisi de nous présenter dans cet ouvrage, qui date un peu (1987) mais dont l'essentiel est encore d'actualité trente ans plus tard.
Après l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe (1848) les planteurs locaux ont du rechercher une nouvelle main d'oeuvre pour travailler dans les champs de canne à sucre, ainsi que dans les usines sucrières qui commençaient à se développer.
Après plusieurs tentatives infructueuses pour faire venir des Cap-Verdiens, des Vietnamiens, ou à nouveau des Africains, ils se sont tournés vers l'Inde où la France possédait alors encore quelques territoires, les fameux comptoirs de Mahé, Pondichéry, Karikal, Yanaon et Chandernagor. Mais ceux-ci ne suffisaient pas à fournir la main d'oeuvre demandée par les planteurs antillais et, à partir de 1863, la France passa une convention avec la Grande-Bretagne afin de pouvoir recruter des travailleurs dans tout le territoire indien.
C'est l'empreinte de ces immigrants dans la Guadeloupe d'aujourd'hui qu'
Ernest Moutoussamy nous présente dans ce petit livre, de façon claire et illustrée de nombreuses photos et dessins.
Une manière agréable de découvrir un pan souvent inconnu de l'Histoire de la Guadeloupe - et par la même de l'Histoire de France.