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EAN : 9782876790087
122 pages
Caribeennes (30/11/-1)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Dans une introduction qui reflète quelque peu son engagement politique au Parti communiste guadeloupéen, le député Ernest Motoussamy retrace l'historique de l'immigration indienne en Guadeloupe.

Après un siècle et demi de présence, l'Indien s'est peu à peu fondu dans le mouvement de perpétuel brassage racial de l'île. S'il est difficile, nous dit l'auteur, de maîtriser le concept d'identité culturelle dans un monde de métissage, personne ne peut nier ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On connaît l'apport que la population guadeloupéenne d'aujourd'hui doit à la composante africaine. On connait moins celui de populations arrivées plus tardivement, comme les Indiens, les Syro-Libanais ou les Chinois.

C'est ce premier groupe ethnique qu'Ernest Moutoussamy, Guadeloupéen d'origine indienne, a choisi de nous présenter dans cet ouvrage, qui date un peu (1987) mais dont l'essentiel est encore d'actualité trente ans plus tard.

Après l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe (1848) les planteurs locaux ont du rechercher une nouvelle main d'oeuvre pour travailler dans les champs de canne à sucre, ainsi que dans les usines sucrières qui commençaient à se développer.

Après plusieurs tentatives infructueuses pour faire venir des Cap-Verdiens, des Vietnamiens, ou à nouveau des Africains, ils se sont tournés vers l'Inde où la France possédait alors encore quelques territoires, les fameux comptoirs de Mahé, Pondichéry, Karikal, Yanaon et Chandernagor. Mais ceux-ci ne suffisaient pas à fournir la main d'oeuvre demandée par les planteurs antillais et, à partir de 1863, la France passa une convention avec la Grande-Bretagne afin de pouvoir recruter des travailleurs dans tout le territoire indien.

C'est l'empreinte de ces immigrants dans la Guadeloupe d'aujourd'hui qu'Ernest Moutoussamy nous présente dans ce petit livre, de façon claire et illustrée de nombreuses photos et dessins.

Une manière agréable de découvrir un pan souvent inconnu de l'Histoire de la Guadeloupe - et par la même de l'Histoire de France.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Après l'abolition de l'esclavage, en 1834 dans les colonies britanniques, en 1848 dans les Antilles françaises et en 1863 dans les colonies hollandaises, les autorités locales et les métropoles européennes firent appel à l'immigration indienne pour sauvegarder l'économie sucrière de ces différentes régions. De 1838 à 1917, c'est plus de 500 000 Indiens qui furent ainsi introduits dans les colonies de la Caraïbe. La Guyane britannique reçut 44% du total des immigrants, et Trinidad 27%. La Jamaïque, Grenade et Sainte-Lucie, Saint-Vincent accueillirent près de 50 000 Indiens, Surinam environ 35 000, la Guyane 8 000 et la Martinique 25 000.

Du 24 décembre 1854 qui vit l'Aurélie sous le commandant du capitaine Blanc introduire en Guadeloupe les 344 premiers Indiens au 15 mai 1885, la Guadeloupe reçut elle, un peu plus de 42 000 immigrants dont près de 20 000 moururent dans les champs de cannes, augmentant ainsi la production de sucre d'autant de tonnes que de morts en l'espace de 30 ans.

Seuls 8 000 d'entre eux prirent le chemin du retour. Les autres en acceptant bon gré, mal gré, de vivre et de mourir en Guadeloupe, firent de celle-ci leur terre d'adoption.
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L'hindouisme populaire avec des cultes sanglants et des pratiques propres aux basses castes venues du Sud de l'Inde, restitua à des divinités de caste inférieure les valeurs universelles de l'hindouisme.

Religion relayée au second plan, elle survécut par des pratiques cycliques et événementielles. Elle perdit sa permanence quotidienne et sa suprématie pour n'être évoquée que de façon épisodique à l'occasion de "cérémonies indiennes" organisées par certaines familles. Dans ces communautés, les divinités adorées viennent renforcer le christianisme et font souvent l'objet d'une plus grande confiance dans l'obtention des "grâces" sollicitées.
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La religion indienne de Guadeloupe est [...] un mélange syncrétique de pratiques, de rites, de cultes d'origines hindouiste, musulmane et chrétienne. Ce brassage a facilité l'amalgame et a altéré les traditions ancestrales,sans pour autant évacuer le fond cultuel, même si l'apport hindouiste se trouvait déjà dégradé au moment de l'immigration du fait du recrutement des travailleurs parmi les, couches sociales les plus défavorisées et inférieures. L'on observe ainsi l'absence totale de culte dédié aux grands dieux du panthéon hindou Brahma, Shiva et Vishnou, adorés par les brahmanes dans l'orthodoxie la plus pure. La religion indienne de Guadeloupe se caractérise par l'adoration populaire de Maldévilin, Maliémin et Kâli, et par les pratiques du sacrifices qui sont rejetées par le brahmanisme.
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Les Indiens aussitôt débarqués en Guadeloupe durent s'adapter à la vie des habitations sucrières en commençant par l'acquisition de la langue créole. Ils se créolisèrent rapidement par l'abandon progressif de leurs langues d'origine. Le tamoul et le télougou parlés par ceux qui venaient du Sud, l'hindi et l'ourdou par ceux qui venaient du Nord, disparurent dans l'expression des relations de tous les jours, au profit du créole. Mais les Indiens conservèrent avec une volonté admirable leurs langues d'origine pour communiquer avec leurs dieux et avec leurs parents disparus. Le champ de la transmission se rétrécit, et seul le culte devint dépositaire des deux langues dominantes que furent le tamoul et l'hindi.
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Pendant longtemps, la famille indienne est restée très unie et regroupée autour de l'habitation sucrière. Même mariés, les garçons ne s'éloignaient guère de la case paternelle et la belle-fille acceptait de vivre à l'ombre de ses beaux-parents, dans une ambiance de solidarité. A partir des années 50 commencèrent l'éclatement, l'éparpillement imposés par les difficultés économiques et par une certaine volonté d'épanouissement et de plus grande intégration. L'on assista alors à un début d'émigration vers la France et d'exode rural. L'Indien fut happé par la vie urbaine et se lança surtout dans le commerce, ce qui brisa l'homogénéité de la famille.
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