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EAN : 978B01CUW2PF8
Hardigan (18/12/2015)
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4.37/5   4840 notes
Résumé :
Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l'Angleterre dont elle n'est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l'accueil glacial qu'il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l'accident qui l'a rendu tétraplégique, Will veut mettr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (988) Voir plus Ajouter une critique
4,37

sur 4840 notes
Quand Babelio m'a envoyé ce roman en disant qu'ils voulaient ma critique, j'ai été flattée.

Quand j'ai découvert sa couverture et le nom de sa collection (Grande Romance - Milady), je n'ai pu m'empêcher de froncer un sourcil.

Quand j'ai lu sur la 1ère et la 4ème de couverture les chaleureuses recommandations de mags féminins ("Un roman irrésistible, magique et déchirant qui ne vous épargne aucune émotion", Marie-Claire. "C'est un triomphe ! Cette histoire d'amour improbable est si intense que vous aurez besoin de toute la boîte de mouchoirs !" Elle), j'ai carrément frémi intérieurement !

Grâce à ma capacité bionique à concevoir des préjugés négatifs, j'ai ensuite levé les yeux au ciel et je me suis dit : "Ah, voilà une Anglaise qui aura vu "Intouchables" au ciné et qui aura flairé la manne !".

Bon, sérieusement, si je continue comme ça, il y a des chances que je vous perde, si ce n'est déjà le cas... Allez, courage, tournons la première page et commençons notre lecture...

LA CLAQUE !!!

Monumentale, énergique et inattendue.

Littéralement happée, aspirée, entourbillonnée (le lyrisme m'inspire de nouveaux mots parfois) par une narration fluide, simple et parfaitement maîtrisée, je suis incapable d'échapper à une première nuit blanche, suivie d'autres heures fiévreuses quand, du fond de mon lit où je tiens une sacrée grippe, je suis totalement incapable de lâcher prise...

Je dévore, je ris, je pleure, purée, je pleure !?
La boîte de mouchoirs est bien là, posée à côté de moi, et son niveau baisse...
Je re-dévore, je re-ris, je re-pleure, non mais Gwen c'est pas bientôt fini de chialer comme ça ? c'est un BOUQUIN, une fiction, c'est imaginaire, c'est déchirant, c'est réel, purée c'est réel !

Pas la romance, bien sûr, elle, elle est bien inventée et très belle, sensible sans jamais être mièvre. Non, ce qui est réel, c'est la complexité des relations entre les personnages, leurs rapports aux autres, aux leurs, au familier comme à l'inconnu. Malgré la banalité des liens entre les gens, une force se dégage et vous enveloppe, vous séduit.

Lou, 27 ans, qui a oublié de développer ses compétences en se bornant à être serveuse dans un troquet où son cerveau a pu confortablement resté sur "pause" pendant six ans, devient, suite à un licenciement, l'aide-soignante de Will, un ex-Golden-boy londonien devenu paraplégique après un banal accident de la circulation. Sans aucune formation professionnelle ni expérience personnelle du handicap, Lou va être soudain catapultée dans un univers tétanisant (c'est le cas de le dire!) où elle n'aura aucun repère et où elle devra se heurter à ses propres handicaps sociaux : handicap relationnel avec les membres de sa famille, en particulier avec sa soeur cadette Katrina, et handicap affectif avec Patrick, son compagnon dont la passion non-bridée pour le sport tiédit irréversiblement leur vie de couple. Les rapports entre Lou et son patient vont devoir, quant à eux, évoluer et trouver leur voie dans un contexte familial tendu, un environnement médical oppressant et un décor isolé et déprimant, celui de l'Annexe, un logement entièrement adapté à une vie en fauteuil roulant et qui n'est rien d'autre qu'une cage.

De l'incompréhension naîtra l'attention, du mutisme surgira laborieusement le dialogue et le lien social, du drame triomphera le cynisme rationnel d'une existence brisée.

Les questions de société que pose l'oeuvre (la place du handicap dans notre civilisation, l'isolement et la dépendance des invalides, l'euthanasie, les conflits de générations, les différences sociales, les rapports filiaux, les maux économiques, l'équilibre précaire de la vie de couple...) sont traitées avec une finesse et une sensibilité qui m'ont complètement et définitivement séduite.

Un coup au coeur ; un coup de coeur !


Challenge ABC 2012 - 2013
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Moi, je mets d'emblée un 5/5. Bon oui, c'est une histoire d'amour, mais une histoire d'amour exceptionnelle malgré tout, même si tout un chacun trouve que la sienne l'est aussi. 654 lecteurs sur Babélio, 138 citations, 178 critiques, et bien après cela, je ne peux rien ajouter si ce n'est que j'ai aimé cette lecture, que j'ai été touchée par Louise et Will, Louise qu'on appelle plus souvent Clark son nom de famille, c'est la seule chose que je n'ai pas aimé dans ce livre.
Lou qui pour subvenir aux besoins de sa famille va se lancer dans ce travail qui est d'accompagner un homme tétraplégique tout au long de son chemin vers la mort, parce qu'il choisit de mourir malgré l'amour de Lou. Son caractère volontaire, sa bonne humeur, son courage ont permis à Will de" vivre" moins mal les 6 mois qu'il avait promis à sa mère avant de s'en aller. J'ai aussi bien compris les motivations de Will, pour lui, cela ne s'appelait plus vivre, c'était son choix et il voulait qu'on le respecte. Un livre que je n'oublierai pas de si tôt, pas mièvre pour un sou, pas de lamentation, je dirais même, malgré la fin, un livre de vie.
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Un roman d'amour, je n'y suis pas habitué ; Jojo Moyes, je ne connais pas ; de la littérature anglaise, je suis loin d'être contre. C'est donc la curiosité qui m'a, avant tout, porté vers la lecture d'Avant Toi. Merci évidemment à Babelio, via ses opérations Masse Critique, et aux éditions Bragelonne (dont j'adore particulièrement les publications de fantasy), via leur label Midaly, de m'avoir permis de découvrir les épreuves non corrigées de ce roman salué par les critiques outre-Manche.
Autant le dire tout de suite : je n'ai pas accroché. Et j'ai réfléchi longtemps avant de me convaincre de publier cette critique négative.

Nous avons là un roman d'amour sur le handicap, où la formulation du « bien penser » politiquement correct est omniprésente. On comprend rapidement la critique sous-jacente à propos de notre vision du handicap, qui est bien sûr mauvaise sous plusieurs points de vue, mais finalement les personnages de ce roman ne participent-ils pas à ancrer encore davantage ces stéréotypes et ces habitudes dans notre inconscient ? Pour moi, si, malheureusement. Et tout d'abord, les deux personnages principaux m'apparaissent comme des personnages adolescents qui tentent de réagir face à un monde mû par l'égoïsme pur. C'est peut-être ainsi que l'auteur se voit dans notre société, mais une telle vision conduit cette histoire vers des archétypes basiques qui ne font que fustiger des comportements que nous connaissons déjà sans jamais nous surprendre et surtout en nous balançant sans arrêt à la figure l'idéologie bien pensante qu'elle s'est fixée.
Le summum de la facilité est atteint quand l'auteur se focalise sur les choses faisables ou non par une personne handicapée dans notre petit monde anti-handicapé. Je dois sûrement être insensible pour ne pas y voir le culte de la différence ou l'acceptation du handicap sûrement souhaités par l'auteur, mais j'avoue trouver cela trop facile, tout simplement. Vivre avec le handicap, ce n'est justement pas le stigmatiser, à mon sens. Et puis alors, impossible de s'attacher à la compréhension des personnages ou de la société qui les entourent ; c'est peut-être à cause des larges généralisations faites à partir de la société anglaise, me direz-vous, mais « bizarrement », j'adore toute référence culturelle à une société donnée, d'habitude ; là j'ai fait chou blanc.
Je dirais même qu'il n'y a aucune surprise finalement (à part peut-être l'ultime dénouement) : chaque point de l'intrigue est annoncé cent pages avant, aucun personnage ne se surprend lui-même à sortir des sentiers battus. On voit tout venir, même la réflexion sur le rangement des CD (les lecteurs sauront). À force de constater ce genre de choses, comment apprécier la lecture ? C'est ce que je me suis demandé tout du long. Pourtant, il y a des bonnes idées, notamment celle de varier les narrateurs et les points de vue (même s'il n'y a que quatre sur les vingt-sept chapitres !), mais là encore, la remarque me semble basique, n'est-ce pas alors aberrant de ne jamais voir Will devenir le narrateur ? Parce que sur une telle histoire, son avis aurait, peut-être, pu être intéressant. Ce n'est qu'une idée toute personnelle…

Finalement, Jojo Moyes a tenté, pendant 480 pages, de rendre compliquée une situation assez limpide. Ce genre d'histoire n'a, à mon sens, pas besoin d'artifices pour devenir intéressante. le pitch de départ, qui ressemble, comme beaucoup l'ont dit, au script du film Intouchables, devient au fil des pages une intrigue lourde et pesante, loin de la bonne humeur voulue autour du personnage de Louisa. Une déception donc, pour moi, qui aurait aimé être vraiment transporté et non être un spectateur d'une historiette mièvre, sans saveur et dont l'intérêt a rebondi sur moi sans jamais m'imprégner.
Je ferais également deux remarques plus personnelles. Premièrement, avec un peu de recul, cette lecture fut une continuelle succession de « ah ! une idée intéressante » suivis par des « ah non… elle n'en fait rien » (ou bien par des « ça retombe comme une merde sur une planche », pour citer une série inspirée). Deuxièmement, j'avoue, en définitive, que j'irais presque jusqu'à dire que mon personnage préféré restera Patrick ! Simplement parce que, malgré ses nombreux défauts, il évite au moins les comportements contradictoires et est ouvert à la discussion, chose trop rare chez les personnages de ce roman.
Pour vraiment finir, j'utiliserais une citation dont j'use trop souvent sûrement : « À force de ne jamais être singulier, on finit par ne parler à personne ». Ce n'est pas en parlant d'amour ou de handicap qu'on crée une histoire singulière, la preuve : celle-ci, trop lisse, ne m'a pas parlé.

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Tout d'abord, je voudrais remercier Babelio ainsi que les Éditions Milady pour m'avoir offert ce livre avant sa parution en France (le 22 mars). Il s'agit d'épreuves non corrigées mais je dois avouer que je n'ai guère vu de différence.

En général, ce genre de bouquin n'est pas vraiment ma tasse de thé mais ayant vu que c'était un vrai succès Outre-Manche, je me suis laissée tenter. Et j'ai eu bien raison car j'ai littéralement dévoré les 482 pages en quelques jours. Oh, bien sûr, le texte reprend des thèmes bien connus : une histoire d'amour peu bénéfique d'un côté, un handicapé malheureux d'un autre... les deux personnes sont réunies et.... Vous pensez connaître ce qu'il y a derrière les trois points de suspension ? Eh bien justement, voilà où réside tout le talent de Jojo Moyes. Car non, vous n'êtes pas au bout de vos surprises, croyez-moi. On est loin du roman Harlequin modernisé. Et si ce roman s'avale en si peu de temps, c'est parce que tous les ressorts du "revenez-y" sont là. le tout est saupoudré de suspense et d'émotions (même si je n'ai pas vidé la boîte de mouchoirs, comme cela était annoncé dans Elle).

Si vous avez un peu de temps devant vous, n'hésitez pas !

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Au vu des 923 critiques sur ce livre, je vais vous éviter un énième résumé de ce livre. Qui parmi mes amis n'a pas lu ce livre et pire, n'a pas vu le film ?

Et bien moi, je vous avoue sans honte que j'ai vu et revu ce film. C'est d'ailleurs le seul film que j'ai vu autant avec joie et émotions dans ma petite vie. Il pourrait repasser demain sur nos chaînes que sans hésiter je le visionnerai une sixième fois, dixième fois... J'ai arrêté de compter. J'ai toujours eu peur de lire le livre, la peur d'être déçue, de comparer le livre et le film. le livre serait-il aussi beau et touchant que le film ? M'apporterait-il quelque chose de plus puisque je connaissais déjà toute l'histoire par coeur?

Je répondrai oui et non. J'ai en effet eu l'impression de revoir le film une énième fois. L'effet de surprise n'était évidemment pas au rendez-vous. Par contre, ce fut un régal de retrouver l'écriture de Jojo Moyes qui est à mon sens, l'auteure so british la plus en vogue. C'est une auteure qui plait à beaucoup, ses livres sont frais, bien écrits, ses romances ne sont pas mièvres pour un sou ou fleur bleue. Ici notamment, ça sent la vie, et l'humain y a la première place dans ce qu'il a de plus palpable et véritable : ses doutes, ses peurs, sa liberté de choisir. La mort pour l'un, la vie pour l'autre. Avec suffisamment de temps, de mots posés ici pour nous apprendre à écouter ces deux troubadours que sont Lou et Will.

Jojo Moyes donne suffisamment de crédibilité à ses personnages et à son histoire pour que l'empathie et l'émotion soient porteuses. Tantôt, un passage me cueille par sa touche poétique, tantôt je sens l'ambiance anglaise, une tasse de thé fumante au coin d'un feu de bois pendant que la neige recouvre de blanc immaculé le paysage au loin. Tantôt encore, je me surprends à sourire des réparties de ce duo improbable. Follement épicées et épiques. Pour une nana qui n'a pas vécu grand-chose, elle en a sous le capot mademoiselle Clark ! Et Will est délicieusement exaspérant par moment. Jojo Moyes me réapprend la patience et le plaisir des mots qui valdinguent dans tous les sens.

519 pages lues en quelques jours pour un livre chiné sur une brocante pour 1,5 euros ce n'était que du bonheur pas cher payé.

Deux autres tomes sont sortis après cet éponyme Avant toi ; Après toi et Après tout. Je serai bien curieuse de recueillir vos avis si vous avez lu la suite des aventures de Lou. La magie opérera-t-elle de nouveau ? Ma foi, je me laisserai bien tentée.
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Citations et extraits (501) Voir plus Ajouter une citation
« Clark,
Quelques semaines se seront écoulées lorsque tu liras cette lettre (même avec tes compétences toutes neuves en matière d’organisation, je doute que tu puisses être à Paris avant début septembre). J’espère que le café est bon et fort, et les croissants frais. J’espère aussi qu’il fait encore assez beau pour s’asseoir dehors, sur ces chaises métalliques toujours condamnées à être plus ou moins bancales sur le trottoir. Le Marquis est une bonne adresse. La viande est bonne, si jamais ça te dit de revenir y déjeuner. Et si tu regardes un peu plus loin sur ta gauche, tu devrais voir L’Artisan Parfumeur. Après la lecture de cette lettre, tu devrais y aller pour essayer leur parfum qui s’appelle quelque chose comme « Papillon Extrême » (je ne suis plus très sûr du nom). J’ai toujours pensé qu’il serait parfait sur toi.
D’accord, fin des instructions. Il y a un certain nombre de choses que je voulais te dire, ce que j’aurais volontiers fait en personne, mais :
a) tu aurais été gagnée par l’émotion ;
b) tu ne m’aurais jamais laissé finir. Tu as toujours été bien trop bavarde.

Voilà : le chèque que tu as trouvé dans la première enveloppe que t’a remise Michael Lawler ne représente pas l’intégralité du montant. C’est juste un petit cadeau pour t’aider à voir venir dans tes premières semaines de chômage, et pour que tu puisses faire ce voyage à Paris.
Lorsque tu rentreras en Angleterre, porte cette lettre à Michael à son bureau londonien, et il te remettra tous les documents qui te permettront d’accéder à un compte qu’il a ouvert pour moi, à ton nom. Ce compte contient de quoi te permettre d’acheter un bel endroit pour vivre, de couvrir tes frais universitaires, et de subvenir à tes besoins pendant que tu étudies à temps plein.
Mes parents auront été prévenus de ces dispositions. J’espère que cette précaution, associée au travail juridique de Michael Lawler, permettra que tout se déroule sans encombre.
Clark, je l’entends pratiquement d’ici que tu es au bord de l’hyperventilation. Ne commence pas à paniquer, ou à faire des dons à droite à gauche. Cette somme est insuffisante pour te permettre de passer le reste de tes jours assise sur ton cul. Mais ça devrait être juste ce qu’il faut pour te permettre de te libérer, à la fois de cette petite ville qui nous rend claustrophobe et que nous appelons tous les deux « chez nous », mais aussi des choix que tu as eu l’impression de devoir faire jusqu’à présent.
Je ne te donne pas cet argent pour que tu te sentes mélancolique ou redevable envers moi. Ou que tu aies le sentiment qu’il s’agit d’un genre de mémorial.
Je te le donne parce qu’il n’y a plus grand-chose qui me rende heureux, mais toi, si.
Je suis conscient que le fait de croiser ma route aura été une source de douleur et de chagrin pour toi. Mais j’espère qu’un jour, quand tu seras moins fâchée contre moi et moins bouleversée, tu verras non seulement que je n’avais pas d’autre choix, mais aussi que ce geste te permettra de vivre une bien meilleure vie que si tu ne m’avais pas rencontré.
Pendant un certain temps, tu vas te sentir mal à l’aise dans ton nouveau monde. C’est toujours un peu étrange de se faire virer de sa zone de confort. Mais j’espère que tu te sentiras un peu euphorique aussi. Le visage que tu avais quand je t’ai vue revenir de la plongée sous-marine m’a tout dit : il y a une faim en toi, Clark, et une grande audace. Tu les as juste enfouies au plus profond de toi, comme le font la plupart des gens.
Je ne suis pas en train de te dire de te jeter du haut d’un immeuble ou d’aller nager avec les baleines (même si j’adorerais penser que c’est ce que tu fais), mais juste de vivre pleinement. Bouge, remue-toi, ne t’installe pas. Porte fièrement des collants à rayures. Et si un jour tu insistes pour te caser avec un mec ridicule, fais en sorte de cacher une partie de cet argent quelque part. Savoir qu’on a toujours une porte de sortie est un véritable luxe. Et savoir que c’est moi qui, peut-être, t’aurais offert cette porte me rend la vie plus douce.
Alors voilà. Nous y sommes. Tu es gravée dans mon cœur, Clark. Tu l’as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens. Tu as changé ma vie infiniment plus que cet argent ne pourra changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent. Je ne veux pas t’imaginer toute larmoyante. Vis bien.
Vis.
Avec toute mon affection,
Will. »
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« Clark,
Quelques semaines se seront écoulées lorsque tu liras cette lettre (même avec tes compétences toutes neuves en matière d’organisation, je doute que tu puisses être à Paris avant début septembre). J’espère que le café est bon et fort, et les croissants frais. J’espère aussi qu’il fait encore assez beau pour s’asseoir dehors, sur ces chaises métalliques toujours condamnées à être plus ou moins bancales sur le trottoir. Le Marquis est une bonne adresse. La viande est bonne, si jamais ça te dit de revenir y déjeuner. Et si tu regardes un peu plus loin sur ta gauche, tu devrais voir L’Artisan Parfumeur. Après la lecture de cette lettre, tu devrais y aller pour essayer leur parfum qui s’appelle quelque chose comme « Papillon Extrême » (je ne suis plus très sûr du nom). J’ai toujours pensé qu’il serait parfait sur toi.
D’accord, fin des instructions. Il y a un certain nombre de choses que je voulais te dire, ce que j’aurais volontiers fait en personne, mais :
a) tu aurais été gagnée par l’émotion ;
b) tu ne m’aurais jamais laissé finir. Tu as toujours été bien trop bavarde.

Voilà : le chèque que tu as trouvé dans la première enveloppe que t’a remise Michael Lawler ne représente pas l’intégralité du montant. C’est juste un petit cadeau pour t’aider à voir venir dans tes premières semaines de chômage, et pour que tu puisses faire ce voyage à Paris.
Lorsque tu rentreras en Angleterre, porte cette lettre à Michael à son bureau londonien, et il te remettra tous les documents qui te permettront d’accéder à un compte qu’il a ouvert pour moi, à ton nom. Ce compte contient de quoi te permettre d’acheter un bel endroit pour vivre, de couvrir tes frais universitaires, et de subvenir à tes besoins pendant que tu étudies à temps plein.
Mes parents auront été prévenus de ces dispositions. J’espère que cette précaution, associée au travail juridique de Michael Lawler, permettra que tout se déroule sans encombre.
Clark, je l’entends pratiquement d’ici que tu es au bord de l’hyperventilation. Ne commence pas à paniquer, ou à faire des dons à droite à gauche. Cette somme est insuffisante pour te permettre de passer le reste de tes jours assise sur ton cul. Mais ça devrait être juste ce qu’il faut pour te permettre de te libérer, à la fois de cette petite ville qui nous rend claustrophobe et que nous appelons tous les deux « chez nous », mais aussi des choix que tu as eu l’impression de devoir faire jusqu’à présent.
Je ne te donne pas cet argent pour que tu te sentes mélancolique ou redevable envers moi. Ou que tu aies le sentiment qu’il s’agit d’un genre de mémorial.
Je te le donne parce qu’il n’y a plus grand-chose qui me rende heureux, mais toi, si.
Je suis conscient que le fait de croiser ma route aura été une source de douleur et de chagrin pour toi. Mais j’espère qu’un jour, quand tu seras moins fâchée contre moi et moins bouleversée, tu verras non seulement que je n’avais pas d’autre choix, mais aussi que ce geste te permettra de vivre une bien meilleure vie que si tu ne m’avais pas rencontré.
Pendant un certain temps, tu vas te sentir mal à l’aise dans ton nouveau monde. C’est toujours un peu étrange de se faire virer de sa zone de confort. Mais j’espère que tu te sentiras un peu euphorique aussi. Le visage que tu avais quand je t’ai vue revenir de la plongée sous-marine m’a tout dit : il y a une faim en toi, Clark, et une grande audace. Tu les as juste enfouies au plus profond de toi, comme le font la plupart des gens.
Je ne suis pas en train de te dire de te jeter du haut d’un immeuble ou d’aller nager avec les baleines (même si j’adorerais penser que c’est ce que tu fais), mais juste de vivre pleinement. Bouge, remue-toi, ne t’installe pas. Porte fièrement des collants à rayures. Et si un jour tu insistes pour te caser avec un mec ridicule, fais en sorte de cacher une partie de cet argent quelque part. Savoir qu’on a toujours une porte de sortie est un véritable luxe. Et savoir que c’est moi qui, peut-être, t’aurais offert cette porte me rend la vie plus douce.
Alors voilà. Nous y sommes. Tu es gravée dans mon cœur, Clark. Tu l’as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens. Tu as changé ma vie infiniment plus que cet argent ne pourra changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent. Je ne veux pas t’imaginer toute larmoyante. Vis bien.
Vis.
Avec toute mon affection,
Will. »
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« Clark,
Quelques semaines se seront écoulées lorsque tu liras cette lettre (même avec tes compétences toutes neuves en matière d’organisation, je doute que tu puisses être à Paris avant début septembre). J’espère que le café est bon et fort, et les croissants frais. J’espère aussi qu’il fait encore assez beau pour s’asseoir dehors, sur ces chaises métalliques toujours condamnées à être plus ou moins bancales sur le trottoir. Le Marquis est une bonne adresse. La viande est bonne, si jamais ça te dit de revenir y déjeuner. Et si tu regardes un peu plus loin sur ta gauche, tu devrais voir L’Artisan Parfumeur. Après la lecture de cette lettre, tu devrais y aller pour essayer leur parfum qui s’appelle quelque chose comme « Papillon Extrême » (je ne suis plus très sûr du nom). J’ai toujours pensé qu’il serait parfait sur toi.
D’accord, fin des instructions. Il y a un certain nombre de choses que je voulais te dire, ce que j’aurais volontiers fait en personne, mais :
a) tu aurais été gagnée par l’émotion ;
b) tu ne m’aurais jamais laissé finir. Tu as toujours été bien trop bavarde.

Voilà : le chèque que tu as trouvé dans la première enveloppe que t’a remise Michael Lawler ne représente pas l’intégralité du montant. C’est juste un petit cadeau pour t’aider à voir venir dans tes premières semaines de chômage, et pour que tu puisses faire ce voyage à Paris.
Lorsque tu rentreras en Angleterre, porte cette lettre à Michael à son bureau londonien, et il te remettra tous les documents qui te permettront d’accéder à un compte qu’il a ouvert pour moi, à ton nom. Ce compte contient de quoi te permettre d’acheter un bel endroit pour vivre, de couvrir tes frais universitaires, et de subvenir à tes besoins pendant que tu étudies à temps plein.
Mes parents auront été prévenus de ces dispositions. J’espère que cette précaution, associée au travail juridique de Michael Lawler, permettra que tout se déroule sans encombre.
Clark, je l’entends pratiquement d’ici que tu es au bord de l’hyperventilation. Ne commence pas à paniquer, ou à faire des dons à droite à gauche. Cette somme est insuffisante pour te permettre de passer le reste de tes jours assise sur ton cul. Mais ça devrait être juste ce qu’il faut pour te permettre de te libérer, à la fois de cette petite ville qui nous rend claustrophobe et que nous appelons tous les deux « chez nous », mais aussi des choix que tu as eu l’impression de devoir faire jusqu’à présent.
Je ne te donne pas cet argent pour que tu te sentes mélancolique ou redevable envers moi. Ou que tu aies le sentiment qu’il s’agit d’un genre de mémorial.
Je te le donne parce qu’il n’y a plus grand-chose qui me rende heureux, mais toi, si.
Je suis conscient que le fait de croiser ma route aura été une source de douleur et de chagrin pour toi. Mais j’espère qu’un jour, quand tu seras moins fâchée contre moi et moins bouleversée, tu verras non seulement que je n’avais pas d’autre choix, mais aussi que ce geste te permettra de vivre une bien meilleure vie que si tu ne m’avais pas rencontré.
Pendant un certain temps, tu vas te sentir mal à l’aise dans ton nouveau monde. C’est toujours un peu étrange de se faire virer de sa zone de confort. Mais j’espère que tu te sentiras un peu euphorique aussi. Le visage que tu avais quand je t’ai vue revenir de la plongée sous-marine m’a tout dit : il y a une faim en toi, Clark, et une grande audace. Tu les as juste enfouies au plus profond de toi, comme le font la plupart des gens.
Je ne suis pas en train de te dire de te jeter du haut d’un immeuble ou d’aller nager avec les baleines (même si j’adorerais penser que c’est ce que tu fais), mais juste de vivre pleinement. Bouge, remue-toi, ne t’installe pas. Porte fièrement des collants à rayures. Et si un jour tu insistes pour te caser avec un mec ridicule, fais en sorte de cacher une partie de cet argent quelque part. Savoir qu’on a toujours une porte de sortie est un véritable luxe. Et savoir que c’est moi qui, peut-être, t’aurais offert cette porte me rend la vie plus douce.
Alors voilà. Nous y sommes. Tu es gravée dans mon cœur, Clark. Tu l’as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens. Tu as changé ma vie infiniment plus que cet argent ne pourra changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent. Je ne veux pas t’imaginer toute larmoyante. Vis bien.
Vis.
Avec toute mon affection,
Will. »
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« Clark,
Quelques semaines se seront
écoulées lorsque tu liras cette
lettre (même avec tes
compétences toutes neuves en
matière d’organisation, je doute
que tu puisses être à Paris avant
début septembre). J’espère que
le café est bon et fort, et les
croissants frais. J’espère aussi
qu’il fait encore assez beau pour
s’asseoir dehors, sur ces chaises
métalliques toujours condamnées
à être plus ou moins bancales sur
le trottoir. Le Marquis est une
bonne adresse. La viande est
bonne, si jamais ça te dit de
revenir y déjeuner. Et si tu
regardes un peu plus loin sur ta
gauche, tu devrais voir L’Artisan
Parfumeur. Après la lecture de
cette lettre, tu devrais y aller
pour essayer leur parfum qui
s’appelle quelque chose comme
« Papillon Extrême » (je ne suis
plus très sûr du nom). J’ai
toujours pensé qu’il serait parfait
sur toi.
D’accord, fin des instructions. Il
y a un certain nombre de choses
que je voulais te dire, ce que
j’aurais volontiers fait en
personne, mais :
a) tu aurais été gagnée par
l’émotion ;
b) tu ne m’aurais jamais laissé
finir. Tu as toujours été bien trop
bavarde.
Voilà : le chèque que tu as
trouvé dans la première
enveloppe que t’a remise
Michael Lawler ne représente
pas l’intégralité du montant.
C’est juste un petit cadeau pour
t’aider à voir venir dans tes
premières semaines de chômage,
et pour que tu puisses faire ce
voyage à Paris.
Lorsque tu rentreras en
Angleterre, porte cette lettre à
Michael à son bureau londonien,
et il te remettra tous les
documents qui te permettront
d’accéder à un compte qu’il a
ouvert pour moi, à ton nom. Ce
compte contient de quoi te
permettre d’acheter un bel
endroit pour vivre, de couvrir tes
frais universitaires, et de
subvenir à tes besoins pendant
que tu étudies à temps plein.
Mes parents auront été prévenus
de ces dispositions. J’espère que
cette précaution, associée au
travail juridique de Michael
Lawler, permettra que tout se
déroule sans encombre.
Clark, je l’entends pratiquement
d’ici que tu es au bord de
l’hyperventilation. Ne commence
pas à paniquer, ou à faire des
dons à droite à gauche. Cette
somme est insuffisante pour te
permettre de passer le reste de
tes jours assise sur ton cul. Mais
ça devrait être juste ce qu’il faut
pour te permettre de te libérer, à
la fois de cette petite ville qui
nous rend claustrophobe et que
nous appelons tous les deux
« chez nous », mais aussi des
choix que tu as eu l’impression
de devoir faire jusqu’à présent.
Je ne te donne pas cet argent
pour que tu te sentes
mélancolique ou redevable
envers moi. Ou que tu aies le
sentiment qu’il s’agit d’un genre
de mémorial.
Je te le donne parce qu’il n’y a
plus grand-chose qui me rende
heureux, mais toi, si.
Je suis conscient que le fait de
croiser ma route aura été une
source de douleur et de chagrin
pour toi. Mais j’espère qu’un
jour, quand tu seras moins fâchée
contre moi et moins bouleversée,
tu verras non seulement que je
n’avais pas d’autre choix, mais
aussi que ce geste te permettra
de vivre une bien meilleure vie
que si tu ne m’avais pas
rencontré.
Pendant un certain temps, tu vas
te sentir mal à l’aise dans ton
nouveau monde. C’est toujours
un peu étrange de se faire virer
de sa zone de confort. Mais
j’espère que tu te sentiras un peu
euphorique aussi. Le visage que
tu avais quand je t’ai vue revenir
de la plongée sous-marine m’a
tout dit : il y a une faim en toi,
Clark, et une grande audace. Tu
les as juste enfouies au plus
profond de toi, comme le font la
plupart des gens.
Je ne suis pas en train de te dire
de te jeter du haut d’un immeuble
ou d’aller nager avec les
baleines (même si j’adorerais
penser que c’est ce que tu fais),
mais juste de vivre pleinement.
Bouge, remue-toi, ne t’installe
pas. Porte fièrement des collants
à rayures. Et si un jour tu insistes
pour te caser avec un mec
ridicule, fais en sorte de cacher
une partie de cet argent quelque
part. Savoir qu’on a toujours une
porte de sortie est un véritable
luxe. Et savoir que c’est moi qui,
peut-être, t’aurais offert cette
porte me rend la vie plus douce.
Alors voilà. Nous y sommes. Tu
es gravée dans mon cœur, Clark.
Tu l’as été dès le premier jour
où tu es arrivée, avec tes
fringues à la con, tes blagues
moisies et ton incapacité absolue
à dissimuler ce que tu ressens.
Tu as changé ma vie infiniment
plus que cet argent ne pourra
changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent.
Je ne veux pas t’imaginer toute
larmoyante. Vis bien.
Vis.
Avec toute mon affection,
Will. »

p.1434.
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Camilla Traynor n’était pas le genre de femmes à qui on pouvait parler comme ça. Et puis j’avais l’impression que cette maison croulait sous les non-dits.
Par exemple, la remarque suivante : « Lily, la jeune fille qui était là avant vous, procédait de manière très intelligente. Elle réchauffait deux légumes en même temps dans cette casserole » signifiait en réalité : « Vous mettez trop de bazar dans la cuisine. »
« Tu veux peut-être une tasse de thé, Will ? » signifiait en fait : « Je ne sais absolument pas quoi te dire. »
Et : « Je crois que j’ai des papiers à ranger » était le code pour : « Tu deviens grossier, je vais quitter la pièce. »

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