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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sindbad quitte son domicile un matin avec soixante pengos en poche....il doit acheter une robe à sa fille. Mais la journée sera longue, et au fil des rencontres, ou des ballades en calèche, les pengos s'envolent. Sindbad, c'est le nom du héros du roman "Sindbad ou la Nostalgie" de Gyula Krúdy, un nom que Sándor Márai donnera à son personnage principal qui n'est autre que Gyula Krúdy lui-même.
Un personnage, un auteur qu'il aime et veut honorer, et surtout qui fait partie de la culture hongroise.
Découvrir un peu plus deux auteurs, découvrir une époque, un pays voisin, mais si loin de nous, belle tentation de lecture...! une tentation déçue en partie.
Certes le lecteur découvrira un peu plus cette société hongroise, Budapest et certains de ses lieux emblématiques, ses cafés, ses restaurants, sa culture, mais aussi la cuisine hongroise, les lectures de Krúdy, les auteurs et le peuple hongrois, les femmes qu'il aimait tant séduire, la littérature hongroise, l'hiver et l'été hongrois...mais les phrases longues, passant du coq à l'âne, sont parfois déroutantes.
J'ai renoncé à compter les mots "Il écrivait"...on doit largement dépasser la centaine, voire plus....."il écrivait", il écrivait sur tout...sa vie était organisée autour de l'écriture, y compris dans les bars où il se trouve et dépense les pengos de la robe de sa fille...Cette répétition est parfois lassante et impossible à mémoriser.
Les temps ont passé et peu de livres de Krúdy sont arrivés jusqu'à nous. Oubliés, balayés !
Peut-être est-il encore lu en Hongrie ? Quelle place a-t-il dans le coeur des lecteurs hongrois contemporains. On peut, sans aucun doute, en dire autant de tant d'écrivains français qui publièrent avant 1940..le temps passe vite et très vite la vie nous pousse à passer à autre chose...
Sándor Márai... Gyula Krúdy...deux auteurs que j'ai appréciés et commentés. L'étincelle n'est pas venue, ne pas totalement enflammé. Des petites pépites nostalgiques et plaisantes côtoient une certaine forme d'ennui, de déjà lu.
J'ai eu parfois envie de le refermer, ce que je n'aime pas trop. J'ai résisté.....
Toutefois, je conserverai de cette lecture la nostalgie de cette époque, de cette culture, de ce pays qu'a souhaité nous transmettre Sándor Márai.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Sándor Márai (de son vrai nom Sándor Grosschmied de Mára) né en 1900 à Kassa qui fait alors partie du Royaume de Hongrie dans l'Empire austro-hongrois (aujourd'hui en Slovaquie) et mort en 1989 à San Diego aux Etats-Unis, est un écrivain et journaliste hongrois. La vie de l'écrivain fut itinérante, européenne et quasi-vagabonde dans sa jeunesse pour fuir la Terreur Blanche de 1919, hongroise pendant vingt ans, américaine et italienne après le passage de la Hongrie dans la sphère soviétique et le choix par Márai de l'exil qui le mènera de New York à Salerne, en Italie, puis en Californie où il se donnera la mort à 89 ans, quelques mois avant la chute du mur de Berlin.
Dernier jour à Budapest, publié en 1940, n'est pas une biographie comme le précise son auteur mais prend pour héros, Gyula Krudy, un écrivain dandy décédé en 1933, admiré par Sándor Márai, transposé dans le roman sous le nom de Sindbad.
Comme son titre l'indique, le récit se déroule le temps d'une seule mais longue journée. Un matin, l'écrivain Sindbad part de chez lui en promettant à sa femme de rapporter une certaine somme d'argent – le ménage vivant chichement - pour payer une robe à leur petite fille. le but premier va passer au second plan quand emporté par sa personnalité, Sindbad va se lancer dans une sorte de pèlerinage à travers Budapest, la ville tant aimée où il a vécu ses plus belles années et connu le succès…
Commençons par les défauts du livre afin de bien vite les oublier, certains passages me sont passés au-dessus de la tête car ils font référence à des écrivains hongrois dont je ne connaissais même pas le nom : ces pages m'ont carrément soûlé et se situent dans les débuts du roman. Voilà c'est dit.
Heureusement il ya tout le reste. La journée de Sindbad se déroule comme un long souvenir nimbé de mélancolie : les voitures à cheval disparaissent au profit des automobiles, les thermes ne sont plus ce qu'ils étaient avec leurs masseurs qui « connaissaient les secrets du corps et de l'âme de la ville. » Notre vieil homme sillonne Budapest dans une calèche, revenant sur ses lieux de prédilection, les cafés où se réunissaient les écrivains et les tavernes où l'on savait alors ce que manger veut dire, les plaisirs de la table ayant une part importante dans ce roman, « il célébrait un monde perdu dans lequel le Hongrois nouait encore une serviette à son cou et, fourchette et couteau à la main, se penchait sur le pot-au-feu… » Nostalgique mais pas complètement passéiste, reconnaissant qu'on « ne doit pas rater les mouvements intellectuels de son époque. »
De très belles pages encore sur la littérature ou ce qui le pousse à écrire, « parce que la voix se mettait à parler, qu'elle lui murmurait toutes sortes de choses à l'oreille », ou bien ces sublimes passages sur les saisons.
Sindbad constate que le monde a changé, sa Hongrie et sa ville ne sont plus ce qu'elles étaient, il le regrette comme on regrette de constater que ses plus belles années sont déjà écoulées. Ainsi va la vie, il faut l'accepter, c'est à cela que servent nos souvenirs. le roman s'achève sur une ambiguïté aussi belle qu'elle laisse songeur…
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Attention, ce livre s'adresse à des lecteurs avertis. Oui, c'est un livre difficile. Et moi, je suis parti la fleur au fusil, ayant lu auparavant le premier amour dont l'écriture est limpide, alors que j'aurais du attaquer ce livre plus armé. J'ai vite été désarçonné et j'ai eu beaucoup de mal à remonter en selle.
Sachez que ce roman de 240 pages n'aurait pu être qu'une seule et même phrase de bout en bout. On en est pas là, évidemment, mais l'esprit est là. Il n'y a aucun chapitre, seuls de rares paragraphes, les phrases sont très longues, et il n'y a pas d'histoire. le récit est un prétexte à un long monologue intérieur, où de descriptions en digressions, l'esprit vagabonde rendant un hommage nostalgique au peuple hongrois et à la Hongrie ainsi qu'à son auteur phare du début de siècle,Gyula Krúdy (1878-1933) qu'admire Sándor Márai.
Et, je dois dire que si la voix du narrateur emprunte mille chemins de traverses, mon esprit s'est souvent perdu et a décroché.
Hommage à la Hongrie, mais également à la littérature, avec à la fin du livre six pages consacrées à la liste des auteurs hongrois cités dans le livre ! Sans compter les nombreuses notes de bas de pages.
Je reste pourtant convaincu que la note que j'attribue ici ne reflète pas la qualité de l'oeuvre. Je pense que c'est moi qui n'étais pas à la hauteur.
Le texte est admirablement écrit, poétique et réaliste à la fois, tous les sens sont mis à contributions. Certains passages sont éblouissants.
Un livre costaud que des lecteurs exigeants apprécieront pleinement.
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A travers Sindbad, écrivain de son état et personnage principal du roman, l'auteur rend hommage à Gyula Krúdy, autre écrivain hongrois du début du XXème siècle. Il rend également hommage à l'oeuvre de Gyula Krúdy, aux personnages de ses romans, à l'époque à laquelle il a vécu et aux autres écrivains de la scène littéraire de cette époque. Tout le livre est donc une mise en abyme qui offre une immersion totale dans plusieurs univers assez hermétiques : les pensées profondes, rêveries et états d'âme de l'écrivain ; les relations au sein du monde littéraire du Budapest de l'entre-deux-guerres ; l'évocation perpétuelle d'un passé en train de disparaître, magnifié, idéalisé, sur un mode extrêmement nostalgique.
Cette immersion est riche, car extrêmement évocatrice. Elle convoque aussi bien les codes de conduite désuets dans les cafés et les restaurants que les souvenirs olfactifs de bonnes tables et de bons vins dans les maisons bien tenues, les rêveries orientales auxquelles portent les ambiances d'établissements de bain de la ville ou encore les mille détails du mode de vie des Hongrois de la province.
Avec Sindbad, marin sans bateau (clin d'oeil à l'amputation territoriale de la Hongrie après la Grande Guerre), on voyage en plongeant dans tous ces univers, mais on finit par se noyer dans les détails. Les phrases sont très longues, les analogies et évocations s'empilent parfois laborieusement les unes sur les autres. On appréciera que le style traduise l'état d'esprit de Sindbad, qui est las, terriblement las, désespéré de voir disparaître un monde auquel il était tant attaché, parce que dans les années 1930 le monde avait changé, les tramways avaient déjà remplacé depuis longtemps les fiacres à Budapest. le récit a quelque chose de crépusculaire, c'est un adieu déchirant au monde d'avant, qui n'en finit pas de s'appesantir sur les détails, avec une nostalgie qui confine à l'obsession. A l'instar des pensées de Sindbad (qui prononce un nombre extrêmement réduit de mots), les phrases retiennent le passé autant qu'elles peuvent, mais il en résulte une lecture assez fastidieuse.
Le roman foisonne par ailleurs de références, allusions et descriptions qu'il est difficile d'apprécier à leur juste valeur lorsqu'on n'a pas déjà une connaissance assez poussée de la Hongrie.
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À Budapest, une journée de l'écrivain hongrois Gyula Krúdy, renommé Sindbad dans le roman, lui donne l'occasion, au gré des endroits qu'il visite, de partager ses souvenirs et d'évoquer les écrivains qu'il a connus. Une sorte de promenade littéraire, où Sándor Márai passe en revue les grands écrivains hongrois, dont l'énumération ne dira rien au lecteur français. La journée de cet écrivain est aussi un prétexte à parler, non seulement de la littérature hongroise, mais aussi de Budapest, de l'âme hongroise, de la gastronomie hongroise...
Écrit d'une seule traite, sans être découpé en chapitre, ce court roman est difficile à lire. Dépourvu d'action, ses phrases sont souvent longues. Si Sándor Márai écrit toujours aussi bien à mon goût, le récit ne donne cependant pas envie d'aller de l'avant et d'en savoir davantage. Son intérêt réside principalement dans la description de ce qui peut inspirer un écrivain. Pourquoi un écrivain écrit-il ? Les pages 119 à 175 qui y sont consacrées, comportent ainsi de beaux passages sur l'inspiration, notamment une phrase très longue (de la page 123 "Il sentait" à la page 124 "paix et bonheur").
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Dernier jour à Budapest a été écrit en 1940 en hommage à l'écrivain Gyula Krúdy (1878-1933) et à la Hongrie d'entre-deux-guerres. Gyula Krúdy fut le maître de Sándor Márai.

C'est un roman que j'ai eu le plus grand mal à finir, je me suis ennuyée et agacée devant tant de références totalement hermétiques pour moi. Je crois que c'est une oeuvre pour hongrois cultivés.

Dans le livre, l'alter ego de Krúdy apparaît sous le sobriquet de Sindbad, c'est un chant désespéré de la part de Márai (dans sa veine désenchantée), un roman mélancolique avec un style désuet fait de longues phrases rythmées par des anaphores ad libitum (=reprise du même mot au début de phrases successives).

Ce Sindbad du roman est un écrivain hongrois disparu et un vrai anti-héros: c'est un sybarite qui recherche une atmosphère, des lieux, des odeurs…Il erre dans les cafés et les gargotes, les hôtels, le bain turc, il fuit la ville moderne. C'est un réac et un passéiste. Il mène une quête névrotique des souvenirs sur un passé révolu.

Sándor Márai a construit probablement un être pétri avec du réel mais aussi avec de la fiction : Sindbad est un dandy ténébreux, une légende de la bohème littéraire de Budapest d'entre-deux-guerres.

D'après la traductrice spécialisée dans Márai, Catherine Fay, (dont ce livre est la huitième traduction !), Sándor Márai a réussi à rentrer dans le souffle de Krúdy (considéré comme « un écrivain pour écrivains », pour vous situer la complexité de lecture) et à rendre, entre autres détails, l'importance que revêt le fleuve Danube dans l'âme d'un Hongrois car c'est une véritable colonne vertébrale de la Hongrie.

Oui un livre assez abscons pour qui n'a pas les clés des lieux et des personnages évoqués. J'ai trouvé page 228 un paragraphe qui résume assez bien la problématique soulevée par la lecture de cet ouvrage :Sindbad était descendu en ville à la recherche des souvenirs de sa vie et d'un monde disparu, et il y avait quelque chose de profond, d'élégant et de chevaleresque que seuls les connaisseurs étaient capables d'apprécier…Dame, oui, seuls les connaisseurs !
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Sindbad doit absolument écrire pour payer une robe à sa fille lorsqu'il quitte sa maison mais très vite il se laisse aller dans les lieux de Budapest qu'il a appréciés toute sa vie. Ainsi on suit Sindbad et partage avec lui les regrets du monde qui change.
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