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Critique de Sachenka


Je viens tout juste de découvrir les enquêtes de Kostas Charitos. Je me dois de souligner la grande force de l’auteur Petros Markaris qui est de se coller à la réalité, à l’actualité, en particulier avec tout ce qui touche la crise économique de 2008. Elle a frappé durement la Grèce et les individus corrompus n’ont qu’à bien se tenir car des meurtriers s’en prennent aux éléments de la société qui ont causé se perte : banquiers, fraudeurs… Dans « Le justicier d’Athènes », un homme qui s’est fait floué décide de se venger, lui et son pays, en tuant des fraudeurs fiscaux et en sommant plusieurs à rembourser à l’État ce qu’ils ont omis de déclarer.

L’intrigue est intéressante. D’autant plus qu’on plonge directement dans l’action avec le suicide de quatre retraitées. Début prometteur. Et l’action continue. Malheureusement, je ne sens pas assez l’élément grec. Oui, Charitos se promène dans une Athènes congestionnée par les voitures et paralysée par les manifestants mais, bien décrire une ville, c’est davantage que nommer toutes les rues et tous les quartiers traversés. Il y manque cette ambiance, qui va de la bouffe aux endroits préférés des personnages. Quand il n’est pas à la maison, au poste de police ou sur les lieux de ses enquêtes, ne va-t-il donc nulle part ? Bien sur, je ne m’attends pas à ce que ça devienne un guide touristique mais un peu plus d’efforts en ce sens aurait été bénéfique.

Charitos est un bon commissaire comme peuvent l’être tous les héros de romans policiers. Alors pourquoi suivre ses enquêtes plutôt que celles d’autres auteurs à la mode ? Je ne sais pas trop. Son point de vue (assez critique) sur l’état des choses en Grèce est une bonne raison - quoique j’aimerais qu’il l’explicite plus, qu’on sente davantage son déchirement face à la situation dans laquelle est plongée son pays. Ce vieux râbleur qui en a vu d’autres (il travaillait déjà l’époque de la dictature des colonels) finit par devenir attachant. C’est qu’il est aussi très humain, et on le découvre grâce à sa relation avec sa fille Katerina, qui représente la jeunesse du pays, et sa manie de lire son dictionnaire, le DImitrakos, le rend plus humain. Et un enquêteur vieillissant a toujours un regard un peu différent (pour ne pas dire désabusé) par rapport à celui de jeunes officiers.

Justement, le reste de l’équipe de Charitos laisse un peu à désirer. Koula, Vlassopoulos, Dermitkazis et aussi le chef Guikas sont mal décrits, on en sait vraiment trop peu sur eux et il devient difficile de les visualiser. Il en va de même pour plusieurs lieux. Pas tous, hereusement ! Dans tous les cas, j’ai retrouvé dans « Le justicier d’Athènes » suffisamment d’éléments positifs pour m’encourager à suivre ses autres aventures.
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