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Aucun mystère quant à l'identité de l'assassin dans ce policier Grec.
Le plaisir et l'intérêt sont ailleurs ; plaisir celui de l'humour de Petros MARKARIS qui nous divertit tout au long de son livre avec un ping-pong verbal assez virulent entre le commissaire Charitos et sa femme en voyage organisé à Istanbul avec d'autres touristes grecs assez pénibles ; tel ce général en retraite qui rêverait qu'Istanbul "pardon Constantinople pour les Grecs orthodoxes" soit restituée à la Grèce.
Vacances manigancées par Charitos dans l'espoir de calmer "sa chère épouse" très remontée contre leur fille qui ne veut pas se marier religieusement.
Mais séjour perturbé pour celui-ci par plusieurs empoisonnements impliquant une vieille Grecque Maria arrivée depuis peu à Istanbul après la mort de son frère en Grèce et qui obligent le commissaire à collaborer avec un jeune policier Turc né en Allemagne ; ce qui ne l'enchante guère.
Leur recherche commune de Maria, qui sème des morts sur son passage en leur faisant manger sa délicieuse pita, nous fait découvrir Istanbul en dehors des circuits touristiques ainsi que son art culinaire qui réjouit un commissaire gourmand.
Les rapports entre les deux policiers, assez tendus au début, évoluent au fur et à mesure qu'ils se côtoient oubliant ainsi leurs préjugés.
L'intérêt , avec la découverte au cours de l'enquête, d'une petite communauté Grec "Les Roums" qui désigne les "Romains" ou plutôt les descendants de l'empire romain d'autrefois, boucs émissaires de querelles entre Ankara et Athènes sur la question chypriote et qui a obligé la plupart d'entre eux à quitter la Turquie.
Ceux qui restent, un peu plus de 2000 et la plupart âgés, essayent difficilement de maintenir leurs traditions et leur langue mais beaucoup de jeunes Roums sont de plus en plus tentés à partir en Grèce.
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C'est le drame chez les Charitos ! Katérina, leur fille chérie, a décidé de se marier sans passer devant le pope ! Depuis, le commissaire et son épouse sont au désespoir, partagés entre honte et colère, et se reprochant mutuellement l'entêtement de leur progéniture. Pour consoler et calmer sa chère moitié, le policier lui propose un voyage organisé vers Istanbul, ou plutôt Constantinople comme l'appellent encore les Grecs. Sur place, le couple partage son temps entre visites culturelles, shopping effréné et repas pantagruéliques. Mais même en vacances, Charitos reste un flic. Quand il est contacté par un concitoyen pour enquêter sur la disparition d'une vieille dame d'origine grecque, il ne peut s'empêcher d'aller fouiner et quand la disparue est soupçonnée d'avoir empoisonné son frère, l'affaire devient officielle. le Grec doit collaborer avec un policier turc et pour avancer il va falloir surmonter méfiance et préjugés, pendant que l'empoisonneuse continue de tuer.

Délaissant pour un temps Athènes, Petros Markaris transporte son commissaire en Turquie pour un voyage organisé à Istanbul. Mais les Grecs ne sont pas loin puisque l'auteur en profite pour évoquer la communauté Roum, ces citoyens turcs de nationalité grecque, installés à Istanbul depuis l'Empire byzantin. Cette minorité se bat depuis des décennies pour conserver sa langue, ses traditions, ses prérogatives au sein d'un pays qui a tenté à maintes reprises de les chasser, souvent par la violence. Beaucoup ont fui, peu sont restés.
Nous faire découvrir ces Roums est l'intérêt principal de ce polar dont l'action est loin d'être trépidante. Markaris en profite pour égratigner ses compatriotes nostalgiques du grand empire grec qui rêvent de reconquérir Constantinople. L'antagonisme entre les deux voisins trouve sa source dans L Histoire mais la rivalité est toujours d'actualité. Les Grecs sont fiers de faire partie de la communauté européenne quand les Turcs échouent à l'intégrer mais force est de constater qu'on vit mieux en Turquie depuis que la crise a laminé l'économie grecque...L'Europe longtemps convoitée n'exerce plus la même attractivité, d'ailleurs le policier avec lequel collabore Charitos est né en Allemagne où il a exercé sa profession avant de s'installer à Istanbul où il bénéficie de meilleurs conditions de travail et où sa femme peut porter le voile sans risque d'ostracisme.
Le contexte turco-grec est donc très intéressant tandis que l'enquête piétine, le duo se perdant sur les traces d'une empoisonneuse âgée et malade mais dont le désir de vengeance semble plus fort que le zèle des policiers.
A part cela, comme d'habitude, Adriani, la femme de Charitos, est insupportable, même en vacances et ses compagnons de voyage qui croient être à Istanbul en terrain conquis le sont tout autant. Un voyage à Istanbul en demi-teintes.
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C'est toujours avec grand plaisir que j'inscris mes pas dans ceux du commissaire Kostas Charitos.
Certains esprits chagrins épingleront que le canevas romanesque chez Markaris ne varie guère : chamailleries récurrentes dans le couple Kostas/Adriani, Katerina (leur fille unique) électron libre à l'indépendance ombrageuse, Phanis (leur beau-fils) ménageant adroitement les uns et les autres, ... mais au final, reconnaissons que tout cela sonne généralement juste.
Cet univers familial familier, cette "normalité", petite-bourgeoise certes, mais de si bon aloi nous change agréablement de l'habituelle posture parfois voire même souvent caricaturale du flic de polar : solitaire, misanthrope, alcoolo, dépressif, cynique, plus ou moins ripoux, ... et j'en passe.
Au départ de ses personnages fétiches qui traversent une assez mauvaise passe relationnelle, Petros Markaris, par ailleurs talentueux scénariste de la plupart des films de son compatriote Theo Angelopoulos, nous entraîne à la découverte d'Istanbul/Constantinople dont il est lui-même natif.
Au-delà de l'agrément à savourer une intrigue crédible quoique modeste, bien menée et soigneusement documentée, l'humble mais néanmoins grand lecteur que je suis de polars et romans noirs apprécie tout particulièrement la pertinence, la finesse, la justesse de ton de l'auteur en son approche historique, sociologique et ... gastronomique (vous vous lécherez fréquemment les babines) d'une réalité oh combien sensible à savoir :
- la mémoire et les séquelles de l'exil peu ou prou forcé dans les années cinquante et soixante du siècle passé de la communauté grecque d'Istanbul/Constantinople aujourd'hui réduite à environ 2000 âmes ;
- les relations actuelles toujours un peu sur le fil entre grecs et turcs avec son lot d'idées reçues bien tenaces et de malentendus quelquefois cocasses mais ... pas toujours.
En grand humaniste lucidement engagé sans être toutefois au service de quelque chapelle idéologique ou politique, Petros Markaris ne s'embarrasse jamais de grandes démonstrations, n'use d'aucun excès pédagogique aussi pédant que stérile, ne fait preuve de nulle nostalgie revancharde mais nous enchante constamment par son humour, sa tendresse et son empathie sincère pour tous ses personnages.

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Le commissaire Charitos, est en villégiature à Istanbul mais entre le groupe de touristes grecs qui se refusent à prononcer le nom d'Istanbul, lui préférant Constantinople, n'ayant jamais accepté d'avoir été chassés dans le milieu des années cinquante et sa femme Adriani qui ne décolère pas après que sa fille refuse de se marier à l'Eglise Orthodoxe, le séjour n'est pas de tout repos. Et le séjour se corse quand le fin limier est contacté par ses responsables qui lui signalent que Maria, une femme grecque très âgée, est recherchée après le meurtre de son frère, elle serait en fuite dans la capitale turque. Sans mandat officiel, difficile d'enquêter, le commissaire agira dès lors au côté du jeune flic turc,en charge de l'affaire et l'épaulera grâce à ses connaissances de la vieille communauté grecque dans laquelle la vieille femme peut trouver de l'aide.

Une nouvelle enquête du commissaire, loin de sa ville d'Athènes mais toujours dans l'ambiance hellène...notamment dans la communauté des vieux grecs, les Roums, un terme qui désigne les natifs grecs d'Istanbul, chassés par le gouvernement, spoliés de leurs biens immobiliers et mobiliers, et qui ont dû s'exiler. Une enquête qui se focalise sur cette communauté et sur la collaboration entre grecs et turcs, ravivant les vieilles haines que les deux flics vont néanmoins réussir à surmonter pour mener leur mission à bien.
L'empoisonneuse d'Istanbul est une enquête où le contexte est plus intéressant que l'intrigue elle-même, l'occasion de côtoyer cette communauté chassée et qui continue de faire vivre la nostalgie de la grande Constantinople, qui aborde également le retour de turcs, nés en Allemagne, ayant choisi de s'installer dans la mère patrie, avec toutes les difficultés que cela entraîne.
Une enquête atypique, dans laquelle Pétros Márkaris ne se départit pas de son humour distancié et philosophe. Un bon moment de lecture.

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Petros Markaris ; encore un auteur de polar que je ne connaissais pas, et il a pourtant produit pas mal de bouquins, impliquant un héros récurrent : le commissaire Charirtos.
Dans ce roman, affublé de son épouse acariâtre et un brin pénible, alors que sa fille décide de se marier, il est en voyage organisé à Istanbul . (Constantinople comme disent encore les membres de la communauté Grecque de la ville). Il se voit contacté par sa hiérarchie pour collaborer à une enquête concernant des empoisonnements ayant eu lieu en Grèce et en Turquie.

L'enquête en soi a une trame relativement mince qui est prétexte à la fois à des descriptions d'Istanbul aujourd'hui et à l'exposition de nombreux éléments de compréhension de la situation de la communauté Grecque restée à Istanbul depuis 1964.

Pour ce qui est d'Istanbul d'aujourd'hui, tous ceux qui ont eu la chance d'y aller ces dernières années, reconnaîtront les lieux, les ambiances, les odeurs incontournables de cette ville.

En ce qui concerne la communauté Grecque, les Roums, descendants de l'empire Byzantin, ils ne sont plus que quelques milliers dans la ville, après que 45000 d'entre eux aient fui le pays, accusés d'être Grecs en Turquie et Turcs en Grèce.

C'est en cela que ce livre est intéressant car il met en valeur cette communauté déclinante et donne envie au lecteur de creuser un peu plus l'histoire commune de ces deux pays.
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Le commissaire Kostas Charitos a quitté Athènes avec son épouse Adriani pour un circuit touristique à Istanbul (toujours Constantinople pour lui …) Il a concocté ce petit séjour afin que sa femme puisse digérer le fait que leur fille, Katérina, se soit marié civilement, lui refusant le luxe d'un mariage religieux …

Son métier va vite le rattraper sur place quand l'écrivain Markos Vassiliadis va le contacter pour lui parler de la mystérieuse disparition de Maria Chabou, son ancienne nourrice nonagénaire … Kostas Charitos va se retrouver – bien malgré lui – (enfin c'est ce qu'il prétendra à Adriani) embarqué dans une affaire d'empoisonnement au parathion, injecté dans des pitas consommées par les victimes. Et les relations avec son « alter ego » (Murat « Machinchose ») lors de sa collaboration avec la police turque ne vont pas être tristes ! La fameuse « Chabaina » de Markos Vassiliadis serait-elle la coupable, en dépit de son âge avancé ??? Et si c'est oui, quel serait son mobile ???

Petros Markaris ne manque pas d'humour : son polar est aussi instructif qu'il est drôle ! Des réparties délicieuses, des descriptions culinaires qui vous mettent l'eau à la bouche, un agréable moment de lecture garanti ! Et j'ai ainsi appris que les « Roums » étaient des chrétiens grecs orthodoxes …

(Pour la petite histoire perso, je ne pouvais d'ailleurs pas passer à côté des aventures de ce flic, héros de cette série, qui porte pratiquement les mêmes nom et prénom qu'un ami grec, cher à mon coeur et à ma jeunesse …)
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Katerina, la fille du commissaire Charitos, a préféré passer devant monsieur le maire au lieu de monsieur le pope pour se marier. Ce qui cause bien des remous familiaux. Pour prendre de la distance et calmer son épouse, le commissaire décide de l'emmener en vacances à Istanbul. C'est sans compter une demande d'intervention d'un écrivain grec à la recherche de la nounou de son enfance. Une demande qui va pimenter les vacances de Kostas Charitos et va l'amener à collaborer avec la police turque.

L'intrigue tient davantage du jeu de piste que d'une véritable enquête. Elle a le mérite de nous faire connaître certains motifs de dissension entre la Grèce et la Turquie et de dévoiler un pan du passé de ces deux pays.

Petros Markaris a un véritable talent de conteur et l'on suit avec plaisir les différents personnages de ce roman.
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Ce n'est pas mon premier contact avec Kostas et Adriani. Je n'ai pas lu toutes leurs aventures. Celles que j'ai lu l'ont été sans ordre chronologique. Mais ce n'est pas trop perturbant car en dehors de leur vie familiale les histoires sont indépendantes.

Kostas et Adriani ont décidé de prendre quelques jours de vacances . Ils partent pour Istanbul en voyage organisé. Je trouve la description de la vie du groupe plutôt réaliste, du vécu !!
Alors que les vacances se déroulent normalement, il est demandé à Kostas de s'occuper d'une affaire : Maria, une nonagénaire grecque, serait arrivée à Istanbul après avoir assassiné son frère. D'autres assassinats se produisent à Istanbul selon la même méthode, Maria leur a préparé une tyropita dans laquelle elle a ajouté un insecticide le parathion. Afin d'éviter un incident diplomatique il enquêtera à coté d'un jeune collègue turc, Murat.

Murat est né en Allemagne. Après y avoir commencé sa carrière de policier, il a décidé pour raisons familiales, de s'installer en Turquie. Les rapports entre les deux hommes sont un peu tendus au début mais très vite ils constitueront une équipe efficace.

Durant l'enquête l'auteur nous promène dans différents quartiers dont le quartier grec où beaucoup de maisons ayant appartenu aux grecs sont abandonnées.

Les romans de Markaris sont intéressants car il traite toujours plusieurs sujets. En premier c'est la vie familiale d' Adriani, Kostas, leur fille Katérina et du gendre Phanis. L'humour y est souvent présent. Les autres sujets abordent des questions sociales, politiques, économiques... Dans l'empoisonneuse d'Istanbul il est question des différents conflits entre turcs et grecs ainsi que des problèmes des minorités.
L'auteur fait plusieurs fois référence aux évènements des 6 et 7 septembre 1955 appelés le pogrom d'Istanbul principalement dirigé contre les grecs.
Pour les minorités c'est Murat qui aborde la question en rappelant que partout les minorités connaissent des difficultés et souffrent du racisme. A titre d'exemple il parle des Turcs en Allemagne donnant ainsi les raisons pour lesquelles lui et sa femme sont venus vivre à Istanbul.

En conclusion il reste un gentil polar agréable à lire. Je tien à rassurer les futures lecteurs la partie familial , vacances et même enquête sont majoritaires, la partie plus politique ou humaine est harmonieusement intégrée dans l'histoire. Bonne lecture !
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En voyage touristique organisé à Istanbul, le commissaire Kostas Charitos est contraint à l'action par une série de meurtres liés à l'exode grec de 1955, cinquante ans plus tôt.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/03/03/note-de-lecture-lempoisonneuse-distanbul-petros-markaris/

Pour des raisons familiales qui s'éclaireront le moment venu (et qui – rassurons d'emblée les lectrices et lecteurs inquiets – trouveront une issue relativement favorable dans les épisodes suivants de la saga Kostas Charitos, le commissaire et son épouse Adriani sont en voyage organisé à Istanbul. Parcours de visites « classique », teinté éventuellement de la nostalgie et du ressentiment dont beaucoup de Grecs originaires de la cité, qu'ils ont parfois dû, eux-mêmes ou leurs parents et grands-parents, quitter précipitamment après les « événements » de 1955, et parcouru occasionnellement des clivages politiques, entre touristes grecs, qui parcourent toujours leur pays en ces années 2000, bien après la guerre civile et la dictature des colonels. Les vacances légèrement fiévreuses du commissaire vont toutefois prendre un tour bien différent, et l'obliger à certaines acrobaties diplomatiques aventureuses avec la police turque, lorsqu'une série de meurtres au moyen d'un poison particulier se mettent tout à coup à toucher, sur place, diverses personnes liées, visiblement de près ou même en apparence de beaucoup plus loin, à l'exode des Grecs locaux après 1955.

Publiée en 2008, traduite en français en 2010 par Caroline Nicolas pour Seuil Policiers, « L'empoisonneuse d'Istanbul » est la cinquième enquête conduite par le commissaire Kostas Charitos de Petros Markaris. Se déroulant quelques semaines avant le début de la « Trilogie de la crise », avec « Liquidations à la Grecque », elle est la dernière pour un bon moment à ne pas être en prise avec l'actualité immédiate (fût-elle par moments légèrement science-fictive) de la Grèce. Enquête plus « intemporelle », donc, même si elle est comme de coutume chez l'auteur férocement reliée à l'histoire du pays, j'ai préféré vous en parler, une fois n'est pas coutume, après les péripéties criminelles engagées au coeur de l'effondrement financier des années 2010.

Histoire de vengeance improbable qui nous permet de parcourir, à hauteur d'homme et de femme, l'une des facettes de l'animosité séculaire entre Grecs et Turcs, elle nous plonge dans un curieux climat, largement inconnu des lectrices et lecteurs de par chez nous, celui de la nostalgie éventuellement vindicative liée au pogrom d'Istanbul de 1955, qui déclencha l'émigration massive de la grande majorité des 135 000 Grecs de la ville à l'époque. En effet, si la « Grande Catastrophe » liée à la fin de la guerre gréco-turque de 1922 et au traité de Lausanne de 1923 et au chaotique « échange de populations » (on ne parlait pas encore à l'époque d'épuration ethnique) avait vu le chassé-croisé d'un million et demi de chrétiens chassés d'Asie et de 500 000 musulmans repoussés hors d'Europe, les communautés orthodoxes d'Istanbul n'avaient, par dérogation (et certainement un peu parce que les Alliés occupaient la ville depuis la fin de la première guerre mondiale…), pas été concernées par ce règlement ô combien douteux. C'est trente ans plus tard que l'émigration « forcée » prit place, avec son lot de crimes et de spoliations, et sa cohorte de profiteurs d'aubaines économiques « à saisir », qui fournissent la toile de fond de cette enquête prenant place encore cinquante ans plus tard. On notera d'ailleurs à quel point Petros Markaris est habile dans la pratique d'un décentrage largement ironique vis-à-vis de ses compatriotes, et comment il évite avec art de souffler sur les braises gréco-turques, en soulignant les comportements loin d'être angéliques de certains Grecs nantis vis-à-vis de moins chanceux qu'eux – et la rapacité largement partagée des deux côtés du Bosphore. La fibre sociale rusée et ambiguë qui parcourt les travaux de l'auteur prend ainsi, ici, un tour parfois joliment inattendu.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Alors que le commissaire Charitos et sa femme, Adriana, se détendent à Istanbul, Maria, une nonagénaire, est accusée d'avoir empoisonné son frère dans le nord de la Grèce avant de fuir pour Istanbul. Charitos est chargé de mener l'enquête avec un jeune collègue turc, pour éviter l'incident diplomatique.
Désabusé, fataliste, maniant l'humour las, nourrissant une vraie passion pour les dictionnaires et les souvlakis, le commissaire Charitos cherche à démêler les fils d'une histoire de plus en plus complexe
Pétros Markaris fustige, à travers des enquêtes criminelle du commissaire Kostas Charitos l'état de la société . Et il démontre une fois de plus ses talents de conteur et d'observateur attentif de son époque. Une nouvelle fois, notre romancier traite ici des relations tendues entre les peuples et de la question des migrations en exprimant son aversion pour le nationalisme, pour les nationalismes…

Lien : https://collectifpolar.com/
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