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Cookie Mueller est très peu connue en France alors qu'aux Etats-Unis, c'est une icône marquante de la contre-culture, ayant côtoyé Basquiat, Haring, Nan Goldin, Robert Mapplethorpe, Hendrix, Patti Smith, Blondie, écrivaine, performeuse, critique d'art, actrice fétiche de John Waters. Ce dernier la présentait comme la «  rencontre de Janis Joplin et de Jane Mansfield, une redneck hippie avec une touche de glamour débridé. Elle n'a jamais mené une vie saine, unsafe était son surnom. Elle filait en permanence au bord de la falaise. »

Elle a tout essayé, tout vécu entre rails de coke et du LSD, et nous offre là quelque chose qui pourrait ressembler à des mémoires picaresques sous forme de quinze chroniques choisies comme autant de temps forts autobiographiques de 1964 à 1989. Cookie possède un talent de conteuse indéniable à l'humour désarçonnant très très loin du politiquement correct, et ça fait du bien !
Qu'elle raconte comment elle a subi par erreur de électrochocs dans un hôpital psychiatrique, comment elle a failli embarquer avec les filles de la Manson family pendant que Charlie était parti s'acheter des oranges, comment elle a accouché, comment elle a été violée, comment elle a rencontré un serial killer alors qu'elle faisait du gogo dancing dans un bar miteux du New Jersey, c'est à chaque fois drôle, bravache et lucide.

En filigrane, ce recueil est surtout celui d'une époque révolue, insouciante, subversive, le portrait d'une femme libre qui a vécu comme elle a voulu, en mode supernova trash. Une vraie bouffée de liberté à l'écriture spontanée, enlevée et vivante.

Le dernier chapitre est à part, il m'a brisé le coeur après toutes ces aventures truculentes : c'est le chapitre du sida ( Cookie Mueller en est morte en 1989 ) assorti d'une magnifique lettre que son meilleur ami à l'agonie lui a envoyé. Très émouvant mais toujours avec légèreté et sans amertume.
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Cette plongée dans une Amérique, les USA, de la seconde moitié du XXe siècle, ne m'a pas laissé indifférent. Cookie Mueller, présentée comme une égérie de l'underground new-yorkais, a tout connu et tout essayé. Surtout, elle a prouvé un talent pour l'écriture, talent dont elle ne se doutait pas elle-même alors qu'à dix ans, elle avait déjà écrit un roman, disparu, hélas.

Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir conte quelques tranches de sa vie et c'est le mot drogue qui me vient d'abord à l'esprit en repensant à ce livre. Héroïne, haschich, cocaïne, MDA, opium, médicaments, elle a tout consommé pour faire la fête ou tout simplement pour tenir debout.
Cookie Mueller, de son vrai prénom Dorothy Karen mais appelée, toute petite, Cookie, est née en 1949, à Baltimore, dans un coin isolé. Dix ans plus tard, ses parents lui ont fait découvrir le pays. Avant qu'on la retrouve internée dans un hôpital psychiatrique à vingt ans, elle a déjà goûté à l'alcool, à la drogue, aux médocs, dès l'âge de quinze ans.
Puis, elle côtoie Janis Joplin, tourne avec John Waters, baise avec Jimi Hendrix. Si elle épouse un fermier un peu plus tard, sa vie est tellement chaotique qu'on se demande comment elle a pu élever son petit Max qu'elle emmène en vacances en Sicile avec son amie. Là, elle décrit les autochtones comme de grands obsédés sexuels.
Au Festival de Berlin, en 1989, elle apprécie beaucoup la vie de festivalier et rêve de courir les festivals et, pour cela, veut devenir réalisatrice. Dans cet épisode mouvementé de sa vie, comme tant d'autres, je recommande particulièrement le récit de son arrivée à l'aéroport de Berlin !
Hélas, sa vie est toujours aussi chaotique. Rien ne se passe normalement. Ses aventures sont extraordinaires. Elle se produit même comme go-go danseuse topless dans un cabaret pendant un an et termine son autobiographie en poussant un cri de détresse devant les dégâts causés par le sida qui fauche beaucoup de ses amis artistes avant de causer sa mort en 1989, à quarante ans.

Sur les sept romans qu'elle a publiés, seul celui-ci a été traduit en français. Elle a tourné dans douze films et joué une pièce de théâtre avant de se distinguer aussi comme critique d'art. À elle seule, Cookie Mueller est le témoin d'une période complètement bouleversée, ouvrant quantité de libertés incroyables mais causant des dégâts considérables. Elle a choisi, comme tant d'autres, de vivre une vie intense en prenant des risques, sans savoir que certains choix pouvaient se révéler mortels.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Quelle femme incroyable que cette icône américaine ! Si vous vous plongez dedans, il faut avant tout se mettre dans le contexte des années 70. Sexe, alcool, dope et rock and roll. La prose est un peu brute de pomme et on aurait voulu qu'elle s'attarde sur ses relations avec Hendrix, Joplin, Morrison, Patti Smith, en autre. Elle nous raconte sa vie de baroudeuse libre tour à tour tragique et drôle. Et surtout ses multiples métiers. A la fin, une lettre bouleversante. Un roman qui ne ressemble à aucun autre. A ne pas rater pour ceux qui aiment la singularité.
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Cookie Mueller, icône trash des années 70 et 80, nous raconte ici quelques épisodes de sa vie mouvementée.
Le fond est passionnant, plongée dans une Amérique underground en pleine évolution.
Le style, façon road-movie complètement déjanté, est jouissif, direct et toujours pertinent, avec un regard intelligent sur le monde dans lequel elle évolue.
Le tout est bourré d'humour et de bonne humeur, un réel plaisir à lire.
Je retiens notamment le chapitre sur l'accouchement, absolument hilarant.
Je conseille vivement !!!
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J'ai enfin pris le temps de lire le premier volume autobiographique de Cookie, après ma découverte plutôt enchantée du deuxième il y a deux ans.

Quant à la spontanéité et à la vivacité, à l'ironie, parfois légère, parfois plus mordante, décrivant des tranches de vie de la vie de Cookie, entre des rencontres décisives, des expériences, tant positives que négatives, j'ai retrouvé l'élan de vie communicatif de cette jeune femme au caractère bien trempé, devenue chef de file, plutôt malgré elle, des milieux underground new-yorkais dans les années 1970 et 1980, qui m'avait déjà marquée dans le deuxième volume.

Mais j'ai tout été un peu moins convaincue par ce premier volume, dans lequel la plume se cherche davantage, et Cookie avec elle. L'on sent ce que l'expérience, joyeuse comme douloureuse, a pu lui apporter par la suite.
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Ce livre est l'une de ces perles rares, un témoignage sur une époque, des années 60 aux années 80, qui paraît aujourd'hui bien lointaine, balayée comme nombre de ses acteurs par le sida et le néo-conservatisme qui n'en finit plus d'approfondir encore sa face réactionnaire. L'auteure elle-même est morte du sida en 1989, à seulement quarante ans.
On regrette sa brièveté, 183 pages de souvenirs en forme d'historiettes à diverses époques de sa vie, qui le rend toutefois d'autant plus appréciable. On se prend à rêver de ce qu'auraient pu être de véritables "Chroniques de Cookie" mais, comme nombre de grands "viveurs" de l'époque, Cookie avait sans nul doute autre chose à faire que de coucher minutieusement sur papier tous les détails de sa vie.
Je suis heureuse que ce livre, que j'avais adoré dans sa version originale américaine voici des années, soit enfin traduit en français. Cookie fut une égérie de son époque mais underground et donc méconnue, même aux Etats-Unis. Mais son image a été fixée par de grands photographes tels Nan Goldin ou Robert Mapplethorpe, elle joua dans les films de John Waters et Amos Poe, côtoya la fine fleur artistique et culturelle de la côte Ouest à la fin des années 60 et à New-York dans les années 70-80. Une femme d'une liberté rare sans être pour autant intimidante, sensible sans avoir l'air d'y toucher et dotée d'un sens de l'humour naturel, sans doute sa manière d'adopter une légère distance par rapport à sa propre vie, laissant entrevoir une profondeur dont on aurait aimé savoir davantage par les mots, ses mots.
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Voici un livre qui pourrait intéresser ceux qui chercheraient à se documenter sur le milieu artistique underground américain des années 60 à 80.
On y croise (de loin) Hendrix, Morisson et quelques autres figures qui ont influencé l'époque.
On y croise également beaucoup de drogues, pas mal de sexe et de hippies à cheveux longs.

Hélas, tout ça ne suffit pas toujours à faire un livre. Cookie Mueller nous conte quelques épisodes de sa vie de façon assez froide, distante et au final assez plate.
Quelques passages réussissent à sauver le livre de l'étoile unique.
Au final, un petit intérêt documentaire mais pas beaucoup plus que cela.
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J'avoue avoir débuté ma lecture avec pas mal d'appréhension, car j'avais effectué des recherches sur Cookie Mueller sur le net et découvert que c'était une junkie qui passait son temps à squatter chez d'autres zonards comme elle, avant de devenir une idole des années 70 en tournant dans les premiers films, plutôt trash, de John Waters.
Finalement, j'ai beaucoup apprécié l'écriture de Cookie Mueller et l'intelligence de son regard sur son époque et le milieu dans lequel elle évolue. Elle a le don de relater les évènements qu'elle a vécus en étant à la fois actrice et spectatrice de ces actes, et en prenant du recul sur ceux-ci de manière à les analyser finement, car elle est loin d'être idiote ou inculte!!! Capable de sauver un ami qui fait une overdose, capable d'imaginer des subterfuges rocambolesques pour se sortir de situations alarmantes (un viol, un incendie), et surtout capable d'écrire si bien, elle est une artiste que l'on aurait apprécié inviter chez soi pour qu'elle nous conte ses aventures incroyables de jeune femme libérée!
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J'ai beaucoup aimé "comme une version Arty de la réunion de couture". Cookie Mueller nous raconte ses vies multiples, ses révoltes, son dynamisme mais aussi son mode de vie sexe, drogue, rock. Séduite par son écriture je me suis plongée ensuite dans Une traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir.
L'écriture de Cookie reste captivante mais je n'ai pas retrouvée l'entrain de la Version Arty.
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Ces chroniques déjantées d'une hippie sont tour à tour, drôles et émouvantes. Dans un style bien à elle, Cookie Muller nous raconte quelques épisodes marquants de sa vie, comme elle pourrait le faire si vous la rencontriez au cours d'une soirée. Ses histoires sont tellement hallucinantes, qu'on se croirait parfois dans le Big Leboswski, sauf qu'ici tout est vrai !

Dans ce livre, vous trouverez " Des conseils de coiffure et des recommandations de maquillage, quelques techniques d'auto-stop, plusieurs tactiques astucieuses pour échapper à un viol, une critique de l'accouchement sans douleur, une réflexion sur l'investissement des acteurs dans le cinéma à petit budget, le récit d'un incendie et celui d'un sauvetage en mer, un guide de voyage en Italie, des trucs et astuces pour l'apprentissage du go-go dancing, une méthode de conversation avec un serial-killer, un inventaire des bons réflexes en cas d'overdose, la marche à suivre pour apitoyer un douanier, un ABC d'escalade des murs de Berlin-Ouest, et la plus déchirante des lettres d'adieu". (préface de Romaric Vinet-Kammerer)

Tout ça en 180 pages ! Il faut juste signaler que j'ai explosé de rire à de nombreuses reprises en lisant ce livre qui est tout simplement génial !!! Il nous donne à voir une époque de liberté qui nous semble bien loin en ces temps de retour du puritanisme.
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