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Écoutez les tambours du Rwanda, ils font battre le coeur de l'Afrique...

Construisant son livre en deux parties, Scholastique Mukasonga nous invite au voyage entre les Caraïbes, l'Ethiopie, New York et le Rwanda, avec un conte pour une reine sorcière, une mélopée aux sons des frappes des tambourinaires.

Un journaliste se penche sur la mort de Kitami, chanteuse africaine, mystérieusement écrasée par un énorme tambour sacré, retraçant ainsi la carrière d'un groupe de musiciens batteurs de tambours, issus des mouvances rastas ou des îles des Caraïbes. Voyageant aux sources de leur musique vers un pays où la colonisation a interdit les tambours, symbole de luttes d'insoumission et de guérillas, le groupe trouve son âme dans le chant envoûtant d'une jeune Tutsi, prête à toute pour fuir un pays où son statut de minorité ethnique la destine au mariage forcé avec dignitaire Hutu.

L'auteur, survivante du génocide de 1994, revient encore une fois à ses racines rwandaises, pour nous parler de colonisation, de christianisation, d'exil et d'attachement viscéral à un pays en gestation de la future guerre civile. le tambour qui bat sous les frappes répétés parle d'envoûtement, de croyances archaïques. La belle Kitami est le miroir déformé de Scholastique, enfant de la tradition et de la modernité. Ses musiciens composent l'identité des exilés africains, partageant un socle culturel commun, complété d'influences musicales multiples: jamaïcaine, guadeloupéenne, ougandaise...

Une belle lecture si on accepte de se faire envoûter par des légendes et les croyances populaires africaines. Je reste souvent en dehors de cette thématique, mais la plume de Scholastique Mukasonga est puissante, entraînante et chargée des douleurs du pays aux mille collines.

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Scholastique Mukasonga nous parle ici du Rwanda, son pays d'origine o à travers la musique des percussions
Des instruments qui rythment les coutumes et les traditions d'un pays ravagé par le génocide et les souffrances de tout un peuple
Ce roman, composé de deux parties bien distinctes, l'une plus documentaire et 'lautre très romancé, nous plonge dans cette culture africaine où les traditions, la magie , les légendes et les mystères sont légions
Le récit est parfois un peu difficile à suivre lorsqu'on n'a pas une connaissance accrue de cette musique là, mais l'auteur conserve un style assez simple qui rend la lecture accessible et auréolé de cet envoutement inhérént à l'Afrique.. un beau voyage littéraire et musical forcément dépaysant..
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Les instruments à percussion existent depuis le début de l'histoire de l'humanité ; à ce titre, le tambour est un instrument de musique présent dans la plupart des cultures où il a un caractère officiel, cérémonial, sacré ou symbolique. Au Rwanda, pays d'origine de Scholastique Mukasonga, comme dans toute l'Afrique, la musique des percussions rythme l'oralité des traditions et accompagne, comme les chants et les danses, toute la vie de la population, vie quotidienne et vie publique.
La colonisation et le génocide n'ont pas pu faire taire les tambours et leurs tambourinaires rwandais. Dans son dernier roman, Scholastique Mukasonga se fait la porte parole de l'identité rwandaise par le biais du tambour et de ses percussions envoutantes et en mettant en scène les divinités féminines ancestrales autour d'un portrait de femme.

Le premier récit est écrit comme un documentaire ; cela pourrait être le compte rendu d'un chercheur, le reportage d'un journaliste, un essai sur les cultures musicales noires ou encore la biographie d'une artiste… quelque chose comme cela, un peu tout cela en fait. À l'occasion de l'anniversaire de sa mort, survenue dans d'étranges circonstances, nous suivons l'itinéraire et la carrière internationale d'une chanteuse rwandaise qui se faisait appeler Kitami. J'ai personnellement eu un peu de mal à adhérer à l'écriture distanciée, laborieuse d'un narrateur dont on ressent l'effort, la recherche et le travail de synthèse et qui manque donc d'invention, de spontanéité et de cette simplicité efficace que j'apprécie tant chez cette auteure.
Je retrouve mieux Scholastique Mukasonga dans le second récit, à la première personne, parce que je connais mieux cet univers déjà exploré dans mes précédentes lectures de Inyenzi ou les cafards et de Notre Dame du Nil. La narratrice, Prisca, raconte sa vie de petite fille, puis d'adolescente ; son parcours ressemble à celui de Scolastique Mukasonga de l'école primaire à l'examen national qui ouvre l'accès aux études secondaires et certaines anecdotes de la vie familiales sont très proches de celles que l'auteure nous a déjà racontées dans son autobiographie. Un avertissement de l'éditeur, au tout début du livre, annonçait cette autobiographie fictionnelle, topos littéraire du récit mystérieusement arrivé entre les mains d'un narrateur qui n'a d'autre choix que de le publier
La très courte troisième partie, en forme d'épilogue, se veut conclusion ouverte à toutes les interprétations possibles.

Que voilà un étrange roman ! Que voilà une écriture polyphonique pour plusieurs dimensions et niveaux de lecture… Ce que je vais livrer ici n'est que ma propre interprétation.
La carrière de la chanteuse Kitami se déroule loin de son pays d'origine, qu'elle a quitté pour se joindre à un groupe de musiciens venus récupérer un tambour ancestral au Rwanda. Son parcours musical est une métaphorisation de l'altérité de la négritude de l'Afrique à l'Amérique en passant par les Caraïbes. C'est une vision extérieure, un vision étrangère d'une culture que nous ne connaissons, pour la plupart d'entre nous, que d'après une littérature exotique faite de musique obsédante, d'amazones guerrières, de reines oubliées de pays légendaires, de vaudou et de tambours magiques… C'est aussi un rappel de la colonisation et de ses dérapages et de la guerre civile.
La vie est le destin de Prisca nous ramènent au Rwanda, lieu mythique et fondateur, voué au génocide : Prisca, devenue Kitami, incarne l'Afrique ancestrale et ses divinités féminines, dont la fameuse Nyabingui. Prisca devient passeuse de mémoire et de culture. Son chant incantatoire se fait épopée renversée car si elle va au bout de sa transe, elle va annoncer l'indicible : sa mort n'est qu'une tentative désespérée de taire cette prophétie pour empêcher qu'elle se réalise.

Encore une fois, on ne sort pas indemne d'un roman de Scholastique Mukasonga. Coeur Tambour mérite une lecture assidue, ouverte et quelques retours sans doute pour tout s'approprier.
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Plongez au coeur du Rwanda avec Scholastique Mukasonga...

L'auteure nous narre l'histoire de Prisca, jeune écolière, qui se retrouve possédée par l'esprit d'une grande reine, Kitami. L'auteure nous envoûte à l'aide d'une ambiance mystique et sonore. Les scènes musicales sont décrites avec tant de vivacité qu'on a l'impression d'entendre au loin le battement des tambours.

Dès les premières lignes, on apprend que la chanteuse Kitami est morte. le narrateur revient sur son succès, la formation de son groupe, les rumeurs qui courraient sur elle et son entourage. Puis, l'auteure donne la parole à Prisca qui nous narre son enfance au Rwanda, sa famille, ses études, sa possession jusqu'à son émancipation. Enfin, la troisième partie revient sur les circonstances de la mort de Kitami, soulevant de nombreuses interrogations.

L'intrigue est très bien ficelée, jusqu'à la fin on se demande ce qui a pu arriver à cette reine, à cette chanteuse aux multiples masques. On découvre comment certains tambours sont vénérés, idolâtrés dans certaines cultures. On danse, chante au côté de Kitami et de ces batteurs de tambours. On est impressionnée par le caractère de Prisca, jamais défaitiste, une vraie battante. Et on aperçoit les inégalités existantes entre les hutu et les tutsi à travers le parcours chaotique de Prisca pour parvenir à aller à l'université, on sent un grand Malheur qui se rapproche petit à petit.
Lien : https://www.labullederealita..
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Une plongée dans l'Afrique et sa musique dans un roman très bien écrit. J'ai eu du mal à comprendre l'enchâssement des esprits qui habitent l'héroïne, mais j'ai trouvé très intéressantes les légendes et coutumes décrites avec beaucoup de finesse. Une auteure à découvrir. (Critique détaillée sur le blog)
Lien : http://bibliblog.net/coeur-t..
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La grande chanteuse Kitami est morte de façon bien étrange, accident ? suicide ? meurtre ?
Alors que tous s'interrogent l'auteur nous dévoile l'histoire qui va mener jusqu'à ce drame dans ce livre en deux parties.
Dans la première elle nous fait découvrir les hommes d'origines diverses (Afrique, Caraïbes) qui accompagneront Kitami au tambour.
Dans la seconde, elle nous raconte l'histoire de cette petite fille rwandaise d'origine tutsi que tous nomment Prisca et qui va devenir la grande chanteuse Kitami.
Alors qui est responsable de la mort de Kitami, et pourquoi ne serait-ce pas Ruguina ce tambour aux pouvoirs magiques qui accompagne la Reine Kitami depuis des siècles ?
Un très joli livre qui nous transporte d'un coté à l'autre de l'Atlantique et qui fait le lien entre croyances et culture africaine traditionnelle et cultures créole et rastafari de ces hommes et femmes descendants d'esclaves arrachés à l'Afrique.
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Kitami est chanteuse dans un groupe éclectique de percussionnistes (Rwandais, Jamaïcain,Guadeloupéen) . Un an après sa mort, un manuscrit tombe dans les mains d'un journaliste.
Coeur Tambour est un beau voyage , au Rwanda certes, mais aussi chez les Rastafari, dans le monde des percussions.Si l'histoire n'est jamais loin, il y a une part de magie sans doute propre à l'Afrique qui émane tout au long de la seconde partie du livre.
C'est un beau roman , avec des anecdotes intéressantes. Pourquoi cette passion pour les tambours, pourquoi les rastafariens s'appellent ils comme cela , comment la société rwandaise gère la réussite d'une fillette tutsi dans un monde dominé par les hutus , ...
un beau voyage donc qui permet de s'imprégner un peu de la culture africaine à travers la société rwandaise.
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Après ses précédents titres portant exclusivement sur le Rwanda, Scholastique Mukasonga souhaitait aborder autre chose. Un voyage littéraire en Guadeloupe lui fait découvrir une cérémonie autour du tambour Ka…
Mais l'appel du pays est le plus fort ; et Coeur Tambour nous ramène au Rwanda où prend naissance la déesse africaine Nyabinghi, à travers la reine Kitami.
Dans la première partie, nous suivons un groupe de tambourinaires rasta d'origines diverses et parfois indéfinie, entourant une chanteuse entrant en transe au rythme d'un tambour pas comme les autres.
Où l'auteure veut-elle nous mener ?
La deuxième partie nous plonge au coeur des racines rwandaises. La petite écolière Prisca et sa famille ne sont pas sans rappeler la scolarité de l'auteure dévoilée dans de précédents titres (roman comme Notre-Dame du Nil ou témoignage comme Inyenzi ou les cafards). La narration sur le mode autobiographique de Prisca sème le trouble dès les premières pages de cette deuxième partie.
Peu à peu les liens se tissent entre les deux parties, transportant le lecteur entre Caraïbe et Afrique autour de Kitami, personnage entre légende et réalité. Une belle lecture grâce à la plume riche en descriptions de l'auteure, qui plante parfaitement un décor haut en couleur de conte africain.
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Si la première partie de "Coeur tambour" m'a franchement emballée, j'ai trouvé en revanche la suite très confuse.

L'atmosphère du roman, fantastique et ésotérique, est merveilleusement dépeinte par Scholastique Mukasonga. le mélange des cultures au départ intéressant part finalement en arborescences compliquées et autres facilités scénaristiques qui rendent à la fin la lecture de ce conte lassante.

En bref de bonnes intentions perdues dans une multitude d'intrigues plus ou moins imbriquées les unes dans les autres. Dommage.
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L'auteur nous entraîne au Rwanda pour nous conter l'histoire de Prisca qui va devenir Kitami, une sorcière Rwandaise et qui va avoir une vie extraordinaire.

Le livre est partagé en deux parties : l'une nous conte l'histoire des futures amis de Kitami et le devenir de Kitami, l'autre nous conte son enfance et comment elle va devenir la femme qu'elle va être.

J' avoue j'ai été un peu perdue dans cette histoire, c'est très joli, très insolite mais j'ai pas aimé.
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