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Critique de Tandarica


Une jeune romancière belge, qui a obtenu le prix Rossel mais peu remarquée de l'autre côté de la frontière.
Si je ne l'avais pas découverte dans "Le Soir", je la croirais sans doute française mais ce n'est pas le plus important. Pour moi, c'est un peu la quintessence de ce qu'Alexis Jenni appelle le style blanc (alors que lui affectionne le gras) et le style conditionne tout le reste. Les phrases sont souvent elliptiques : les mots et le sens, le signifié et le signifiant. On peut étendre ce principe aux personnages, qui sont dépouillés au maximum de leur substance : le tango et l'amour et les deux se confondent plus ou moins.
Comment exprimer le reste ? Moins il y a de gras, moins le corps est en mesure de supporter les chocs, moins les protections naturelles amortissent les blessures. Caroline de Mulder se retrouve donc du côté des marges, de ceux qui n'ont rien pour les protéger, s'écorchent au moindre contact.
On peut y voir une relecture de Shakespeare : "Frailty, thy name is woman". La réinterprétation de cet aphorisme est sans doute moins phallocrate que l'original : ces personnages féminins que l'auteur affectionne sont un peu comme des roseaux. Ils sont ballotés par le vent, meurtris par la pluie. Désenchantés ou inconscients, ils vivent tout de même mais sans avoir l'impression de vivre.
C'est l'inverse pour le lecteur, qui lit sans avoir l'impression de lire : il vit.
Je pense un peu au titre d'un album de Bashung : "Play blessures". C'est une chose de le dire, c'en est une autre que quelqu'un l'écrive pour vous.
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