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EAN : 9782876735330
216 pages
Champ Vallon (20/08/2010)
2.9/5   21 notes
Résumé :

Au tango, les femmes ont les pieds nus, été comme hiver, toujours au bord de prendre un mauvais coup, et meurtris de bleu et de cru, mal guéris du coup précédent. Nous marchons dans les champ de mines. Nous aimons ce qui ne dure ras. Le ! bons moments qui finissent mal. Les lanières, la terre et le cuir dense des pieds d'homme qui s'incrustent à vif dans nos pieds.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une jeune romancière belge, qui a obtenu le prix Rossel mais peu remarquée de l'autre côté de la frontière.
Si je ne l'avais pas découverte dans "Le Soir", je la croirais sans doute française mais ce n'est pas le plus important. Pour moi, c'est un peu la quintessence de ce qu'Alexis Jenni appelle le style blanc (alors que lui affectionne le gras) et le style conditionne tout le reste. Les phrases sont souvent elliptiques : les mots et le sens, le signifié et le signifiant. On peut étendre ce principe aux personnages, qui sont dépouillés au maximum de leur substance : le tango et l'amour et les deux se confondent plus ou moins.
Comment exprimer le reste ? Moins il y a de gras, moins le corps est en mesure de supporter les chocs, moins les protections naturelles amortissent les blessures. Caroline de Mulder se retrouve donc du côté des marges, de ceux qui n'ont rien pour les protéger, s'écorchent au moindre contact.
On peut y voir une relecture de Shakespeare : "Frailty, thy name is woman". La réinterprétation de cet aphorisme est sans doute moins phallocrate que l'original : ces personnages féminins que l'auteur affectionne sont un peu comme des roseaux. Ils sont ballotés par le vent, meurtris par la pluie. Désenchantés ou inconscients, ils vivent tout de même mais sans avoir l'impression de vivre.
C'est l'inverse pour le lecteur, qui lit sans avoir l'impression de lire : il vit.
Je pense un peu au titre d'un album de Bashung : "Play blessures". C'est une chose de le dire, c'en est une autre que quelqu'un l'écrive pour vous.
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Immersion totale dans le monde particulier des passionnés de tango (en Europe). Il s'agit du premier roman de l'excellente auteure belge Caroline de Mulder, qui se distingue par un style de langage qui renforce harmonieusement le contenu.

J'avais découvert Caroline de Mulder avec « Manger Bambi », qui m'avait enthousiasmé (voir mon commentaire du 13/11/2021) et rendu impatient de goûter d'autres ouvrages de cette auteure. J'ai donc continué avec son premier ouvrage « Ego tango », récompensé du Prix Rossel en 2010, l'un des prix les plus importants en Belgique francophone.

Nous sommes ici plongés dans l'univers particulier du tango, en Europe. Historiquement, le tango tire son origine des bas fonds. Nous n'en sommes plus là, bien entendu, mais Caroline de Mulder nous fait percevoir le monde du tango comme un univers particulier, avec ses lieux, ses codes, ses passionnés. On y vit entre soi, on se connaît sans se connaître, on s'aime, on se déteste, on s'envie, on se jalouse, on se dispute les amants ou les maîtresses. On s'échappe de la réalité en se perdant dans la danse, parfois aidé par l'alcool ou la drogue. Ce n'est pas un plaisir de joie, je dirais, mais plus une sorte de plaisir mélancolique.

L'immersion dans cet univers particulier est ce qui m'a principalement envoûté dans ce roman; c'est l'aspect pour lequel je vous le recommanderais chaudement.

Il y a une intrigue, autour de la disparition d'une femme, mais j'avoue m'y être un peu perdu, sans y attacher trop d'importance. C'était un premier roman et le jury du Prix Rossel a eu le nez fin en encourageant son auteure. « Ego tango » m'a ravi, mais « Manger Bambi », son dernier opus au moment où j'écris, m'a ravi davantage, me paraissant plus abouti.

Dans ces deux romans, Caroline de Mulder se distingue par des styles particuliers, qui soutiennent l'univers de chaque roman. J'avais été impressionné par la langue des jeunes des cités dans « Manger Bambi ». Dans « Ego tango », le style est elliptique, parsemé de phrases incomplètes, comme celles de ceux qui commencent à parler pour vite se perdre dans d'autres pensées et oublier de terminer leurs phrases. Là aussi, j'ai été impressionné par la technique, mais je reconnais que j'ai eu des difficultés à m'y habituer (sans doute une réaction de défense de mon inconscient, mes proches me reprochant souvent de ne pas terminer mes phrases!).

Caroline de Mulder sort de l'ordinaire ! Encore une auteure belge qui mérite de figurer dans votre pile de lecture ! Pour l'instant, je vous recommanderais plutôt « Manger Bambi », mais j'ai déjà sur ma table de chevet son « Nous les bêtes traquées », je vous en parlerai donc bientôt.
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire , je pense qu'elle plaira surtout aux amateurs de Tango , bien sûr , mais aussi à tous les gens qui partagent une passion , qui se vit avec ses tripes , aux personnes qui aiment le monde de la nuit....
Enfin , j'ai été déçue par ce livre , car je n'ai pas aimé non plus le style.
Je suivrai néanmoins cette jeune écrivain dans ses prochaines publications pour ne pas me faire une opinion sur un seul livre.
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Un couple un peu paumé parcourt toute la ville pour danser le tango dans les boîtes spécialisées. Lorsqu'une danseuse disparaît, la jeune femme pense tout de suite que c'est son compagnon qui l'a tuée. Un livre où le tango est presque le décor de l'histoire et qui décrit la passion éprouvée par ce jeune couple pour cette danse. Un bon roman.
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Caroline de Mulder est née à Gand, en 1976, elle enseigne à Namur et vit à Paris. Elle a gagné le prix Rossel en 2010. Elle vient de sortir un nouveau roman "Nous les bêtes traquées"

Une écriture qui surprend. Des phrases de 3 mots. Une ponctuation énergique, un style haché, des mots qui s'entrechoquent écho à la brutalité du tango. Cela déroute au départ, mais très vite ce style intrigue et attire à la fois et nous emmène petit à petit à la découverte du monde du tango.

Echo d'une passion pour la danse,la découverte du monde de la nuit, l'alcool, les drogues, l'amour , la rupture. Tout à coup, le livre prend l'allure d'un polar avec la disparition de Lou...

Ce livre nous permet de comprendre un peu plus la passion pour le tango, un univers très particulier à découvrir..

Lien : http://nathavh49.blogspot.be/
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons pour nous l’élégance outrée du riche né d’hier, qui en rajoute des tonnes, qui combine le chiffon mou et le dégriffé, nous avons pour nous le clinquant et les grands mots, l’or plaqué de nos boutons de manchettes, de nos broches fragiles et de nos mains. Nous avons plus de bagues que de doigts. Nous avons pour nous la beauté du grand geste.
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Tant de jours que je vis dans les yeux de cet homme. Que je dors dans ses mains. L'attends dans mon miroir. En l'attendant je vis dans mon propre reflet, dans mes vêtements tombés, ma peau démaquillée, ma peau déserte.
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Lou et sa tante partagent leur oisiveté avec plusieurs habitués des milongas, qui passent leurs jours à se remettre de leurs nuits, leurs nuits à remonter le sens des aiguilles et à tuer le temps à coups de talon."
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Lou dit ça, qu'à l'époque, son père avait déjà passé l'arme, grand bien lui fasse, il avait bu la goutte de trop, celle qui a fait déborder le vase de son foie."
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Le tango était tout ce que je n'étais pas, en voulant l'apprendre je me faisais violence, il me plaisait donc d'avance.
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Videos de Caroline de Mulder (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caroline de Mulder
Caroline de Mulder publie "Manger Bambi", aux éditions Gallimard. Dans cette oeuvre littéraire, l'héroïne est une adolescente de 15 ans, surnommée Bambi, meneuse d'un gang de filles pratiquant le sugardating. Cette activité, pratiquée par des jeunes femmes, consiste à séduire des hommes d'âges mur via des sites web. En échange, elles sont entretenues financièrement par ces derniers.

Dans "Manger Bambi", le vice est poussé à l'extrême puisque la protagoniste pratique son activité avec violence et sang-froid, afin d'extorquer un maximum d'argent. Jusqu'au jour où les rôles s'inversent... Dans ce cinquième roman, à la fois sombre et beau, Caroline de Mulder aborde un sujet tabou : la violence féminine. 


Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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