AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 160 notes
"Le titre laissait déjà présager le malaise. Derrière le projet carnivore se profilait l'inversion des valeurs, l'atteinte à la dignité animale, la profanation d'une figure exemplaire du panthéon enfantin, bref l'acte criminel et même blasphématoire.
Bien vite on voit que Bambi est une jeune fille, et si elle n'est pas aussi fraîche et innocente que le petit animal Disney, elle est tout aussi frêle et sympathique (certes, en mode sale gosse), et elle a beau être armée d'un redoutable Sig Sauer dont elle sait se servir, on anticipe que ça va quand même mal se passer parce qu'une gamine de 15 ans et qui joue les bombes sexuelles pour attirer et détrousser des vieux cochons, c'est pas le signe d'un bon départ dans le travail salarié, même si on n'a rien contre le statut d'auto-entrepreneur et le métier d'acteur.(...)
Ce qui est fort dans ce roman, c'est tout d'abord l'écriture, une belle immersion dans la langue des banlieues, un rythme enlevé, des descriptions sensibles, ensuite c'est le personnage de Bambi, sa colère, ses angoisses, sa mère, ses beaux-pères, les hommes qu'elle croise, sa radicalité. Enfin, c'est l'histoire, ce récit poignant d'une enfant perdue, ses copines à la vie à la mort, coéquipières de ses virées dangereuses, au plus près des fantasmes sexuels des bonshommes, sans que jamais il ne soit question de sexe, mais juste de violence, d'arnaques, de coups tordus et de prises de risques inconsidérées. (...)
Bref, un très bon roman noir, une belle découverte !"
François Muratet dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/mang..
Commenter  J’apprécie          11712
Bambi, jolie môme mais qu'as-tu fait ? Regarde-toi, de quoi t'as l'air là ? T'es qu'une gamine Bambi, t'as pas seize ans et t'as déjà l'Rimmel qui fout l'camp, qui coule des rigoles sombres sous tes beaux yeux tristes. T'as trop pleuré jolie môme ? Non, tu pleures jamais toi, sur le vide de ta vie, sur celle que tu rêves d'avoir, une vie de princesse comme dans les contes des Mille et Une Nuits mais la vie c'est pas un conte merveilleux Shéhérazade, ton palais c'est rien que quatre murs gris tout décrépis d'un quartier ouvrier, sans chaleur ni tendresse car la vie c'est une putain d'embrouille qui te fait pas de cadeaux si t'es pas née là où il faut. Alors tu refais l'histoire à ta façon, princesse glauque et sordide, sans te douter un instant que tes petits jeux sont dangereux.

Hé toi ! Oui toi, le jeune homme dans la fleur de l'âge, l'hédoniste qui cherche une petite à gâter, luxe, calme et volupté. Gaffe si tu croises la route à Bambi, elle est bien capable de te faire la peau après t'avoir vidé les poches, même pas sûr qu'elle te laisse ton slibard, tout juste un peu d'amour propre. Tu ne le sais pas mais Bambi c'est Hilda pour l'état civil, son délire c'est de racoler et dépouiller des vieux-beaux friqués et bien mis comme toi sur les sites de Sugar Dating. Et toi tu n'y vois que du feu, juste l'envie de croire que tu peux encore pécho une petite poupée, un petit bonbon à peine sorti de l'enfance en alignant quelques billets.

Alors Bambi rêve de Thaïlande, de paradis, d'îles lointaines, de cartes postales... Elle redevient une petite fille, Bambi a le seum, Bambi a le spleen des femmes qui sont fatiguées d'avoir trop vécu. Entre deux ou trois deals de shit du côté du "Santa Barbara" avec son gang de filles et un passage à tabac d'un pigeon qui n'a pas su résister à sa petite moue de baby doll, elle essaye juste d'oublier qu'elle n'a pas la vie qu'elle mérite, que sa mère picole et qu'elle a la main un peu trop leste quand son actuel (qui lui aussi aime un peu trop les petites) se fait la malle. "La vie est une pute faut la bouyave" alors Bambi sort le gun à papa et joue à la guerre. Elle gueule, elle beugle, elle crache son fiel, sa rage, elle griffe pour faire mal et pour se faire mal car elle est comme ça Bambi, elle préfère avoir mal, plutôt crever que de se laisser aller à pleurer.

Un récit sombre, une écriture crue et féroce. Caroline de Mulder reprend avec brio les codes et le langage spécifiques de la rue en y incluant des passages d'une grande intensité, elle laisse parler le corps, la souffrance psychique. Elle dresse le portrait au vitriol d'une jeunesse à peine sortie de l'enfance et déjà désenchantée : Bambi adolescente paumée et borderline, véritable petite bombe à retardement, façonnée à l'envi par une société de plus en plus consumériste, rejette, vomit littéralement sa vie étriquée et n'a aucune conscience de la gravité et de la barbarie de ses actes, elle reproduit les violences qu'elle subit car c'est la seule manière pour elle de se révolter contre une société dans laquelle elle se sent complètement exclue et sans aucuns repères qu'ils soient familiaux ou sociaux.

Vous l'aurez compris Bambi n'aura fait qu'un bouchée de moi. Je me suis pris un aller-retour en pleine face, un uppercut, et à l'issue de ma lecture je n'ai eu qu'une envie c'est de prendre la gamine dans mes bras et de la réconforter. Je n'en dis pas plus et je vous laisse découvrir cet excellent roman de la demoiselle de Mulder.

"T'es qu'une fleur de printemps
Qui s'fout d'L heure et du temps
T'es qu'une rose éclatée
Que l'on pose à côté
Jolie môme..."



* Merci aux petits amis : Sam, Majero, Christophe-bj, Wyoming qui m'ont amenée jusqu'à Bambi.

Commenter  J’apprécie          8052
Bambi est une jeune fille de presque seize ans qui vit avec sa mère alcoolique dans une grande précarité. Avec son amie Leïla, elle écume les sites lui permettant de se mettre en contact avec des hommes beaucoup plus âgés et « généreux ». Mais c'est elle qui leur fait passer un sale quart d'heure. ● Comme le titre le suggère, c'est un roman très noir mais aussi très addictif, très bien construit et très bien écrit dans une excellente stylisation de ce langage jeune des cités qui est celui de Bambi. ● le rythme ne se relâche jamais, ce qui n'empêche pas l'histoire d'être poignante, car Bambi est avant tout une victime ; et elle n'abandonne jamais sa mère qui pourtant lui rend la vie infernale. ● le portrait de ces adolescentes en déshérence est remarquable. ● Je conseille fortement ce roman ! Et je remercie daniel_dz de me l'avoir fait découvrir. Je ne connaissais pas l'autrice, je vais lire d'autres livres d'elle.
Commenter  J’apprécie          651
Bambi, un roman âpre et sombre. Bambi, une adolescente de quinze ans bientôt seize ans. Voilà. Tout est dit. Bambi, c'est pas comme un conte de fée, de toute façon l'histoire de Bambi n'a rien d'un conte pour enfants, Bambi c'est un conte pour adultes bourré de rage et de tristesse. Bambi, le gun dans son jeans slim, ce sont des SMS auxquels un vieux con comme moi ne comprend pas grand-chose. Mais il comprend qu'à l'intérieur de sa mignonne petite tête, cela bouillonne, sauvagement. Elle est prête à exploser, et le moindre de ses rencarts « sugar dating » peut virer au bain de sang.

Dans cette poésie de l'asphalte qu'il faut appréhender au départ, je découvre un autre monde que les clichés d'un conte pour enfant auxquels Bambi ferait référence. Une violence féminine que l'on ne soupçonnerait même pas en regardant la douceur du visage de l'auteure Caroline de Mulder. Une enquête sur la jeunesse dans la rue que l'on pourrait autant placé dans la banlieue de Paris que de Namur.

Le sugar dating, ce sont ces rencontres entre de jeunes filles avec des vieux messieurs, des pauvres types, des vieux cons, des pervers avec des femmes qui veulent plus baiser. Alors, le gun en main, Bambi se venge, se sert, noie son chagrin, crie son désespoir, hurle sa rage. Intense, brutale, trash. Elle braque, elle vole, elle humilie. Une vie sans repos mais tout en colère. En colère contre sa mère, contre les mecs de sa reum, contre l'école, contre la société. Cela fait beaucoup à quinze ans presque seize, et cela fait surtout un roman tristement noir, là où il n'y a plus d'espoir comme lorsque l'ampoule du lampadaire du coin de la rue a explosé et que la nuit n'expose même plus la mélancolie de sa lune ou la brillance de ses étoiles. le noir complet, absolu, le genre de noir où tu te noies profondément et où seul le rouge sang apporte une terrible nuance de couleur. Sauf que même le sang, au bout d'un certain temps, vire au noir.
Commenter  J’apprécie          472
Voilà un roman très noir, dénonçant les violences féminines, très souvent tues, au travers des sites Internet des sugar-babies. En utilisant ce nom gentillet, ce n'est finalement pas moins qu'une forme de prostitution, souvent pour de très jeunes filles en mal d'argent mais aussi de reconnaissance.

« Manger Bambi » n'est pas un conte de fée, bien loin de là. C'est un livre à la fois vif et percutant, exprimant le désoeuvrement d'une jeunesse où la paupérisation et la violence contraignent à des voies détournées pour celles qui veulent tout, tout de suite.

Il n'est pas évident de rentrer dans l'histoire dès les premières pages vu l'emploi de ce nouveau parler « jeune » des cités (pourtant, je n'ai que 35 ans; ) avec le verlan et le langage SMS que l'auteure, Caroline de Mulder pousse très loin. Mais une fois cette difficulté passée (qui risque pourtant de déplaire à plus d'un lecteur), c'est un roman très actuel qui sonne juste et que j'ai dévoré.

Il s'agissait de ma première découverte de cette auteure belge de 45 ans qui compte déjà 5 livres à son actif. Elle est lauréate du Prix Victor-Rossel 2010 pour Ego Tango et du Prix Auguste-Michot 2018 pour Calcaire.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          410
Roman noir de l'adolescence paumée qui présente assez d'originalité pour accrocher le lecteur. Déjà le titre, Bambi est en fait Hilda, voire Dada, jeunette de presque seize ans (son anniversaire intervient en cours de lecture), et cette Bambi n'a pas froid aux yeux, son objectif est de faire de la "thune" en accrochant des hommes en quête de chaleur sexuelle avec des minettes peu farouches. Ils seront bien déçus, humiliés et plumés.

Ensuite le langage, essentiellement du verlan et des dialogues des cités qui ne sont pas toujours "izi" (faciles) à suivre même si on comprend l'ensemble malgré quelques doutes sur certains mots.

Et enfin, la socio-psychologie développée tout au long d'une sorte de road-movie miniature de Bambi et de ses partenaires pas toujours très fiables envers elle. Elle, elle sait ce qu'elle veut, de la "thune" avant tout pour mener une autre vie et fuir "Nounours" le dernier amant alcoolique de sa mère qui se joint à elle pour la maltraiter physiquement. Mais, Bambi n'est pas Pimprenelle et Nounours finira par tâter de son "gun".


Quelques belles réflexions sur la "life" qui "bousille" Bambi. C'est vrai qu'elle est pas mal fracassée la pauvre et devient attachante au fur et à mesure de la lecture qui permet de comprendre finalement une certaine moralité qu'elle porte en elle.

J'ai bien aimé les rares descriptions de l'environnement, particulièrement celle du jardin sauvage de sa maison, la dégustation avortée du homard et, finalement, l'intégralité de ce court roman chargé d'adrénaline dans lequel on ne s'ennuie pas sur les pas saignants de Bambi.

Commenter  J’apprécie          390
Elles sont deux, deux adolescentes, dans une chambre d'hôtel de luxe, attifées comme des… Heu… Bref ! Elles ont commandé en roomservice du homard. Mais là, elles se débattent avec la carcasse de la bête sans arriver à se sustenter. Elles devraient demander conseil à l'homme présent dans la chambre. Lui sait certainement. Mais il va avoir du mal à leur répondre. Il est bâillonné sur le lit…


Critique :

Mesdames et Messieurs, si vous attendez des « héroïnes » de cette histoire qu'elles s'expriment dans un langage châtié, approuvé par l'Académie française, ne vous attardez pas ! Vous risquez un malaise ! Caroline de Mulder fait parler « ses filles » de façon très crédible… Pour des filles de banlieue ! Pas de banlieue chicos ! Non ! D'une de ces banlieues où la misère est présente à tous les nivraux et l'éducation au dernier sous-sol plutôt qu'à l'ultime étage de l'instruction d'où l'on a une vue sublime sur le Larousse, Le Robert et le Littré. Ses personnages sont-ils crédibles ? Oh, que oui ! Pas seulement parce que des gangs de filles extrêmement violents ont vu le jour, mais aussi parce que, malgré les horreurs qu'elles peuvent commettre, elles n'en restent pas moins des êtres humains que la vie n'a pas épargnées et qui décident de prendre ce qu'elles n'ont pas, tout en manifestant parfois des sentiments tels que l'amitié, la fidélité, l'amour filial, etc.
C'est là aussi que certaines lectrices et lecteurs risquent de faire les grands yeux à l'auteure : ces filles ne sont pas des victimes ! Ne cherchez pas les prédateurs parmi les hommes ! Ces gamines à peine pubères sont des prédatrices. Attention : Caroline de Mulder ne dit pas que c'est bien ! « Super les filles, il faudrait dire « frères » si l'on parle le même langage qu'elles, super les filles ! Vous êtes au moins aussi douées que les mecs pour commettre des horreurs. »
Elle constate simplement que des femmes, des jeunes filles, ici, peuvent aussi commettre des atrocités et se montrer parfaitement malveillantes. (Ouille ! Je sens que certaines féministes qui considèrent toujours les femmes comme des victimes ne lui pardonneront pas, alors que d'autres féministes ne lui en tiendront pas rigueur puisque ces adolescentes deviennent les égales des hommes, fut-ce au travers de crimes). Soyons clairs : personne, et certainement pas Caroline de Mulder, n'encourage les comportements décrits dans ce livre. C'est un roman ! Une fiction, quoi ! … Mais grâce à l'immense talent de Caroline de Mulder, on y croit… Ou pas si on est convaincu.e que jamais une fille ne pourrait commettre de tels forfaits. Et pourtant, Hilda, Bambi pour son « crew », et la blonde (à perruque), Leïla, n'hésitent pas.
Bambi et Leïla attirent des hommes, mariés de préférence, dans des pièges qu'elles dressent via des sites de rencontres où des hommes plutôt âgés cherchent des contacts avec des jeunes filles pour des échanges tarifés. Elles les piègent pour les dépouiller comptant sue le fait qu'ils n'oseront pas porter plainte puisque Bambi n'a même pas seize ans. Les hommes ont plus à perdre qu'elles… Beaucoup plus ! « Plutôt crever que de se faire gauler la main dans le string. »
Et Bambi est tellement douée qu'elle n'a aucun mal à faire chanter le directeur de son établissement scolaire grâce à ses talents de comédienne, et à l'habile préparation de sa mise en scène, qui font d'un innocent un sacré vicelard !
N'allez surtout pas croire que ces furies, dont au moins une a des airs angéliques, ne s'en prennent qu'aux mâles ! Une fille de leur âge est aussi une belle victime potentielle, tout simplement parce qu'elle a de jolies pompes aux pieds et qu'elle est jolie, alors si en plus elle refuse de refiler ses godasses, elle ne devra pas venir se plaindre s'il lui arrive une ou deux bricoles.
C'est un ouvrage à déconseiller aux âmes sensibles tant la plupart des passages sont durs. Mais la violence n'est pas étalée juste pour obtenir un effet gore. Elle est là parce que l'histoire le veut pour être crédible.

Ce n'est pas un polar, ni un thriller, ni un roman policier… C'est un roman noir de chez noir !
Mais sortez de l'obscurité et lisez-le. Il est remarquable !
Commenter  J’apprécie          3713
Vous pourriez imaginer mille choses à travers le titre, pourtant aucune ne sera celle à laquelle vous penserez. Vous pourriez imaginer une intrigue sur la cause animale, pourtant, même s'il est question d'animalité, ce n'est pas celle à laquelle vous penserez. Vous pourriez imaginer que l'auteure souhaite parler de ces animaux en voie d'extinction, pourtant même s'il est question de bestialité, ce n'est pas celle à laquelle vous penserez…

Manger Bambi, quel drôle de titre que cette référence à l'enfance avec le dessin animé éponyme, pourtant ici point de contes à la clé, sauf un conte des temps modernes où l'horreur côtoie l'enfance, l'adolescence. Un parallèle avec la perte de l'innocence et de ces illusions enfantines.

Bambi à l'aube de ses quinze ans a déjà tout du monstre… Bambi mord avant de l'être, elle s'est construit dans un rôle lui permettant de prendre sa revanche. Ce qu'elle veut c'est du pognon pour s'en sortir. A la tête d'un trio d'ado toutes aussi perdues qu'elle, elle se sert d'un site de sugardating, sur lequel ces messieurs, bien plus âgés, cherchent de la chair fraîche… Elle monte des traquenards, dignes des plus grands bandits, elle emprunte les codes des mecs pour se faire sa place.

On pense à tort que la violence est réservée aux garçons, or, lorsqu'elle est utilisée par les filles, elle est aussi virulente, si ce n'est plus. Comme si elles devaient prouver qu'elles sont capables d'être violentes. Ce qui est horrible dans ce livre ce n'est pas tant la violence, mais c'est le détachement avec lequel Bambi en use. Même ses copines ont du mal à la comprendre, ne comprennent pas dans quoi elle les entraîne. Sauf que Bambi, ne lutte pas seulement contre la société qui l'enferme dans sa misère, alors que d'autres ont tout, mais lutte surtout contre elle-même est ses démons.

Ce qu'elle n'a pas, elle le prend de force et prendre par la force lui donne un sentiment de puissance qui l'exalte. Pourtant, elle va se brûler les ailes et toute cette violence qui l'exalte et la broie de l'intérieur, va la consumer.

Ce n'est pas une simple histoire, c'est une histoire qui prend aux tripes, ce n'est pas une simple intrigue, c'est un roman sociétal qui pointe les dysfonctionnements de notre société moderne. C'est un roman sur la lutte des classes, sur la pauvreté et ce qu'elle peut engendrer. C'est l'histoire de la violence sous toutes ses formes et dans ce qu'elle a de plus abject. C'est l'histoire de toutes les Bambi dont la violence est le reflet d'un mal-être d'une grande profondeur. C'est l'enfance bafouée, l'absence de parents, c'est la violence comme héritage familial.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
Commenter  J’apprécie          310
Trois gamines qui jouent aux putes pour braquer et plumer de vieux vicelards. La chef c'est Bambi, la plus jeune qui tire sa force de sa rancoeur envers 'Nounours', l'ex de sa mère.

C'est assez 'trash' et pourtant on craque devant ces gamines paumées, Bambi si attachée à son alcoolique de mère, Julie, l'éducatrice à la dérive et dépressive harcelée par les filles.

Pas toujours crédible, mais c'est fort!
Commenter  J’apprécie          275
Bambi, jeune fille révoltée de pas encore seize ans , est déterminée à sortir de la misère dans laquelle elle est plongée depuis sa naissance .

Avec ses amies, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des hommes d'âges murs et friqués bien décider à les entretenir .

"La ravissante, c'est Hilda, Bambi pour son créa. Bambi à cause de ses yeux doux et de sa charpente légère, tout en pattes. Elle est en slim et top serré sur un torse sec, et gueule d'enfant grimée

Mais Bambi n'est pas la proie facile que ces messieurs vont imaginer . Et de victime de prédateurs libidineux , notre Bambi et son innocence bafouée vont vite inverser la tendance et faire subir à son tour cette violence qu'elle subit au quotidien .

Bambi a décidé de tout dézinguer, de bomber le torse et de rendre les coups au centuple, meme ceux qu'elle a pas subi.

Mais toutes ces frasques et ces dérives ne vont pas elles finir par mal tourner pour notre Bambi dont la vie est décidemment loin d'être un conte de fées?Cette virée trash et turbulente, Caroline de Mulder, dont on avait plus trop de nouvelles depuis un excellent roman sur Elvis il y a 6 ans, la raconte grâce à un style très contemporain , mélant argot des banlieuses et langue plus travaillée, un style punk, trash, dont la filiation avec une Virginie Despentes semble assez évidente.

Evidemment malgré son titre, Manger Bambi n'a évidemment rien d'un paisible conte de féés.

Bambi , jeune héroïne, écorchée vive, pleine de rage, de colère et de violence fait partie de ces personnages de littérature noire tourmentée et violente qui fait l'effet d'une mandale dans la gueule.

Brillant et violent !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          260




Lecteurs (367) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2860 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..