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Critique de AnneCath


J'ai tourné ce matin avec regret la dernière page de ce roman qui en comporte exactement 683 (éd. Gallimard)... Un récit dense, compact, qu'on ne lâche pas. Il fait partie -je crois- de ces livres qu'on ne peut oublier de sitôt, non parce que, du fait de son épaisseur, il nous a accompagné durant de longues soirées, mais bien parce qu'il met en lumière l'essentiel de ce qui fait notre humanité en ce bas monde. Qu'on le veuille ou non.

D'une improbable rencontre un 13 février sur la route d'Amsterdam nait une indéfectible amitié entre deux hommes, que ni le temps, ni la cruauté de la vie, ni la mort, n'arrivera à appauvrir. Pourtant, rien, absolument rien, n'est fait pour les rapprocher : Max Delius, fils d'une juive déportée et d'un collaborateur, est astronome, extraverti et jouisseur. Onno Quist vient d'une grande famille de notables calvinistes, il est spécialiste des langues anciennes, timide et solitaire. Contre toute attente, cette relation exceptionnelle les pousse à mêler leurs destins, de manière inconsciente et à oeuvrer pour une mission divine, qui a quelque chose à voir avec le Sancta Sanctorum au Latran.

Le ciel est effectivement omniprésent dans ce récit, un ciel tour à tour lumineux, lugubre, tourmenté, cruel, comme l'est la quête existentielle de Quinten, fils d'Onno (ou de Max?), qui n'arrive pas à trouver sa place dans un monde par trop réel.

L'ensemble du savoir humain est aussi représenté à travers cette oeuvre, ce, avec une érudition impressionnante : les arts, les lettres, l'histoire, les religions, les sciences, etc. Il est question également du sens de la vie et de l'holocauste.

Certes, on peut trouver que le sort s'acharne un peu trop sur les différents protagonistes, à la manière des récits à rebondissements que sont les sagas ; on peut aussi être rebuté par les innombrables références faites à la Bible. Mais, à partir du moment où on se laisse emporter par l'histoire, cela fait partie d'un tout indissociable. Il faut en tout cas essayer... c'est sans conteste un livre qui se mérite.

Quelques mots sur l'auteur : Né en 1927 d'une mère juive et d'un père austro-hongrois pro nazi, Harry Mulisch est considéré comme l'un des plus grands romanciers néerlandais contemporains. "La découverte du ciel" est son sixième roman. Il est malheureusement décédé le 30 octobre 2010 à Amsterdam.
Lien : http://rozven.hautetfort.com
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