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EAN : 9782830916546
80 pages
Labor et Fides (07/03/2018)
4.2/5   10 notes
Résumé :
Dans ce texte éminemment intime et poétique, Marion Muller-Colard nous narre, avec une plume tour à tour espiègle et poignante, sa retraite de huit jours dans un centre jésuite, au pied de la Chartreuse. C'est alors l'expérience du jeûne, du silence, un retour sur soi, et surtout : la confrontation avec Dieu. Ce Dieu que l'auteure concevait enfant comme "un gros oeil noir", voilà qu'elle le découvre maître d'art martial, enseignant la souplesse, le relâchement, et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Marion Muller-Colard fait une expérience assez extraordinaire pour une protestante, pasteur de surcroît : elle va passer une semaine dans un monastère, pour faire une retraite sur le jeûne à partir des exercices spirituels de saint Ignace. Cela fait vraiment un gros choc culturel !
Le compte-rendu qu'elle donne de cette expérience est très original : des vers libres accompagnés d'aquarelles d'un autre pasteur, Francine Carillo.
En acceptant de vivre à fond cette expérience, Marion Muller-Colard abandonne ses idées fausses sur Dieu. Si on accepte d'être vrai avec soi-même, on peut vivre une expérience spirituelle authentique même si le cadre est complètement différent de nos références culturelles et spirituelles habituelles. Il nous faut accepter de nous dépouiller de nos préjugés qui sont de fausses sécurités. En allant au plus profond de nous-mêmes, on peut vivre une nouvelle naissance.
Les aquarelles de Francine Carillo sont comme de petites respirations dans le texte, mais il est difficile d'en rendre vraiment compte.
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Marion Muller-Colard nous relate, dans un style poétique, une expérience hautement personnelle. Une retraite jeûne et silence pour faire le point, progresser… Très inspirant, je le conseille !

Lu à haute voix avec mon épouse comme méditation spirituelle personnelle.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Savoir pleurer
est un don de l'esprit

Nous portons sans cesse nos yeux
sur le monde
Leur taux d'humidité
dira sans mentir
si nous sommes capables d'aimer

Les larmes sont conductrices

Elles sont aussi les premiers secours
prodigués par Dieu
lorsqu'il trouvé inanimés
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On raconte
que lorsqu'on meurt
on remonte une galerie
bordée des êtres aimés

ces parents ces amis ces anonymes
qui dessinent le sentier

cette houle humaine symétrique
à celle qui
lorsque l'enfant paraît
applaudit à grands cris
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Saint Ignace, tout nous sépare
et je ne suis pas venue pour toi
je suis protestant
je suis venue jeûner
prier à ma manière

Seulement tu es là dans ces murs
où d'autres vivent de tes exercices depuis
plusieurs décennies

Ici la Parole se mange
la mâcher est une prière
le silence
une caisse de résonance
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Il me semble qu'aucun de nous n'a bougé
pourtant me voici dans ses bras
nouvelle-née, minuscule, hébétée
Par ma naissance inattendue
et contre sa poitrine
dans laquelle résonne encore le gong
de la création
je redis oui
A tout
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Au seuil de ta demeure
que j'ai trouvée en moi
je sais qu'être accompli
signifie
être capable
d'infinis
recommencements
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