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EAN : 9782353151653
272 pages
Balland (06/09/2012)
3.7/5   23 notes
Résumé :
On ne sait jamais ce que l'on peut trouver au milieu des ordures...

«Je fouille la décharge depuis que je sais marcher ; les gens m'ont toujours dit "Un jour, tu trouveras quelque chose de spécial". Et ce fut vraiment le cas.»

Raphaël Fernandez a quatorze ans. Il vit avec ses copains sur les montagnes d'ordures aux abords d'un bidonville. «Slum boy» parmi tant d'autres, sans éducation, sans perspectives d'avenir, il est a priori condamn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai choisi ce livre pour m'intéresser aux conditions de vie des enfants trieurs d'ordures. Je me suis attachée aux 3 enfants de l'histoire ainsi qu'aux 2 responsables de l'école. L'injustice sociale y est très présente, la corruption écoeurante. Les narrateurs changent souvent et s'annoncent en début de chapitre. J'ai trouvé cela très original.
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En Amérique du Sud. Raphaël Fernandez, 14 ans, vit dans une décharge d'ordures avec d'autres enfants déshérités. Un jour, il découvre un sac dans lequel se trouvent une lettre et une clé. Dès le lendemain, la police fait une descente dans la déchetterie pour récupérer le fameux sac. Raphaël et ses amis se retrouvent ainsi impliqués dans une vaste affaire de corruption.
Voici un très beau roman choral. On va surtout suivre la vie ou plutôt la survie de Raphaël, c'est lui qui va nous embarquer sur son tas d'ordure, on va sentir par tous les pores de notre peau sa vie sur cet endroit qu'ils l'appellent Behala, cette ville-poubelle. Raphaël est un de ces gamins de la décharge qui trient tous les trucs que la ville jette. Ils travaillent le plus souvent avec Gardo, c'est son partenaire. Il veille l'un sur l'autre. Jusqu'au jour où. Gardo a le même âge que Raphaël mais il a grandi plus vite, petit enfant maltraité.
Et puis un jour nos garçons trouvent « une petite sacoche en cuir, avec un zip bien fermé » avec « un portefeuille dedans. Et aussi, un plan plié en quatre » il y avait aussi « onze cents pesos à l'intérieur, et ça, croyez-moi, c'est beaucoup d'argent. Un poulet vaut un peso quatre-vingts, une bière quinze. Une heure à la salle de jeux vidéo, vingt-cinq. » Une fortune pour deux jeune garçon poubelle.
A partir de là, la vie de nos deux héros va totalement basculer et c'est d'une autre survie qu'ils vont devoir attendre à maitriser les codes s'ils ne veulent pas y laisser leur peau ! Ils vont entrainer dans leur aventure un autre garçon poubelle ; Jun Jun surnommé Rat parce qu'il vit avec ces rongeurs dans un trou sous une grue.
Je vous le disais un très beau roman choral où les protagonistes sont tour à tour narrateurs de cette histoire rythmée et surprenante voire bouleversante. Une écriture fluide, des dialogues incisifs confère à ce titre un coté très visuel. Une lecture tout en image en sommes. Pas étonnant que les droits de ce roman aient été achetés par Universal qui en a fait un film éponyme en 2014.
Une belle histoire d'amitié aussi. Trois gamins qui mènent leur propre enquête face à une police corrompue, c'est une histoire très universelle et nos trois héros pourraient être aussi bien ceux « des pieds nickelés » ou encore des « Misérables ». L'éditeur a raison ce roman à quelque chose de Slumdog millionnaire. Mais la force du roman par rapport au film c'est que ne situe pas précisément son récit se qui lui confère une portée universelle et intemporelle.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Il y a des livres qu'on lit sans trop bien savoir pourquoi.Parce que le titre a accroché ou la couverture nous a attiré et on se retrouve avec un livre dont on ne sait rien et on est tout heureux de découvrir un petit bijou . "Trash" est un de ces romans sans prétention mais si attachant. On ne peut s'empêcher d'éprouver pour ces gamins sales et puants une sympathie réelle et on se prend à rêver avec eux à la réussite de leur rêve.
L'écriture est simple et nerveuse tout à la fois à l'image des trois gamins qui tour à tour prennent la parole pour raconter leur histoire Il y a des histoires qui peuvent vous égayer , nous faire pleurer ou réfléchir et bien "Trash" fait tout cela à la fois.
Il vous fait croire en l'humanité.
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Un conte moderne à plusieurs voix, sur fond de bidonville et tas d'ordures. Un très vilain vice-président détourne les fonds de l'aide humanitaire et ruine le pays. Mais il sera cambriolé par un héroïque personnage qui y laissera sa vie, ainsi qu'une carte aux trésor que les "garçons-poubelles" vont déchiffrer, en bravant la police corrompue de ce pays imaginaire. Avec une écriture dynamique, l'auteur nous entraine dans cette poursuite effrénée. Il nous fait ressentir de la compassion pour tous ces pauvres gens qui existent bel et bien un peu partout dans le monde.
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C'est un roman à plusieurs voix, comme si chaque personnage nous racontait un bout de l'histoire.

J'ai beaucoup aimé cette façon de faire, qui permet de s'attacher plus facilement aux petits garçons. On les suit du début à la fin de ce périple. On ne sait pas énormément de choses de leur passé, mais en même temps ils sont assez jeunes et vivent dans la misère.. Il n'y a donc pas grand chose à savoir je pense..

Cette histoire traite l'amitié, le complot, le gouvernement, le pouvoir, l'humanité, les conditions de vie.. Et bien d'autres. Et c'est ce qui m'a le plus plu. Ce regard qui est porté sur cette partie du monde et ces populations qu'on a tendance à oublier, ou ne pas comprendre. Voire même, simplement, ne pas se rendre compte de la situation qu'il existe ailleurs.

Si vous souhaitez vous ouvrir sur le monde tout en suivant une « enquête » ce livre vous intéressera. Certes, il ne fait pas beaucoup de bruit sur la toile, mais n'hésitez pas à le découvrir. C'est assez court, l'écriture est simple, et les sujets intéressants.
Lien : https://petitelectricedevien..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Je me dis à moi-même : Alors, qu’as-tu appris ? Qu’as-tu appris de la décharge de Behala et en quoi cela t’a-t-il changée ?

J’en ai peut-être appris davantage que dans n’importe quelle université. J’ai appris que le monde tourne autour de l’argent. Il y a les valeurs, les vertus, la morale ; il y a l’amitié, la confiance et l’amour – et tout ça est important. Mais l’argent est plus important, il coule partout, tout le temps, comme une eau précieuse. Certains boivent beaucoup ; d’autres crèvent de soif. Sans argent, on se dessèche et on meurt. L’absence d’argent est un désert où rien ne pousse. On ne connaît pas la valeur de l’eau tant qu’on n’a pas vécu dans un endroit très, très sec – comme Behala. Tant de gens… qui attendent la pluie.
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Je m’appelle Raphael Fernández et je vis dans une décharge.

Les gens me disent : « Tu ne dois jamais savoir ce que tu vas trouver, à fouiller comme ça dans les ordures ! Et si c’était ton jour de chance, aujourd’hui ? » Je réponds : « Ne vous inquiétez pas, je sais déjà ce que je vais trouver. » Je le sais parce qu’on n’a jamais rien trouvé d’autre depuis toutes ces années que je fais ce travail, c’est-à-dire onze ans. Nous, on appelle ça stupp, c’est notre mot pour désigner la fiente des hommes et je ne veux offenser personne. Je ne cherche pas à accuser qui que ce soit, ce n’est pas mon but ici. Mais il y a beaucoup de choses qui sont rares dans notre belle ville, comme par exemple l’eau courante et les toilettes. Alors, quand il faut y aller, on fait comme on peut. Les gens, enfin la plupart des gens, vivent dans des boîtes, et les boîtes sont empilées les unes sur les autres. Quand ils vont aux toilettes, ils font ça sur une feuille de papier avant de jeter leur emballage tout frais à la poubelle. Après, les poubelles sont ramassées. Partout en ville, elles sont chargées dans des bennes, sur des camions ou même dans des trains – vous seriez stupéfaits de voir la quantité d’ordures que cette ville fabrique. Des montagnes et des montagnes, qui finissent toutes ici avec nous. Les camions et les trains ne s’arrêtent jamais, et nous non plus. On escalade, on rampe, on trie et on trie.
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Je suis un trashboy, un garçon-poubelle, depuis que j’ai l’âge de me déplacer tout seul et de ramasser des choses. À trois ans, je triais déjà.

Je vais vous dire ce qu’on cherche.

Du plastique, parce qu’on peut tout de suite en tirer de l’argent... au kilo. Le mieux, c’est le plastique blanc. On en fait une pile. Après, il y a le bleu.

Du papier, s’il est blanc et propre – pour pouvoir le nettoyer et le faire sécher. Le carton aussi.

Des boîtes en fer, et tout ce qui est métallique. Du verre, à condition que ce soit des bouteilles. Les vêtements ou n’importe quel bout de tissu – on trouve un tee-shirt de temps en temps, un pantalon, et ces sacs qui servent à trimbaler des choses. Ici, on s’habille surtout avec ce qu’on trouve dans nos montagnes, mais la plus grande partie, on en fait des tas qu’on pèse et qu’on vend. Vous devriez me voir dans ma tenue de combat : un jean coupé et un tee-shirt trop grand pour pouvoir le remonter sur ma tête quand le soleil tape fort. Mais pas de chaussures. D’abord, parce que je n’en ai pas, et ensuite parce qu’on a besoin de ses pieds pour sentir. L’école de la Mission s’est démenée pour nous obtenir des souliers montants, mais la plupart des gars les ont vendus. Les ordures sont molles et nos pieds durs comme des sabots.
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Le caoutchouc, c’est bien aussi. La semaine dernière, on a reçu une livraison imprévue de vieux pneus. En quelques minutes, il n’y en avait plus un seul – les adultes nous ont chassés, nous les petits, et ils ont tout pris. Un pneu à moitié usé, ça peut valoir un demi-dollar, et avec un pneu mort, on fait tenir le toit de la maison, suffit de le poser dessus. Il y a aussi les restes de fast-food, mais c’est un petit commerce à part. Gardo et moi, on n’y touche pas, ça se passe à l’autre bout de la décharge, où il doit bien y avoir une centaine de gosses qui s’occupent des pailles, des gobelets et des os de poulet. Tout est trié, nettoyé, emballé puis pesé et vendu. Les camions les rapportent en ville et ça continue à tourner. Les bons jours, je gagne deux cents pesos. Les mauvais, cinquante peut-être. On vit comme ça, au jour le jour, en espérant ne jamais tomber malade. On s’accroche. Oui, on s’accroche parce que la vie tient au crochet qu’on a dans la main et qui nous sert à fouiller les ordures.
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Je me suis mis à rigoler et à réciter une prière. Gardo me filait des coups de poing dans le bras et, ça ne me dérange pas de l’avouer, on a même failli danser. Je lui ai donné cinq cents pesos, ce qui était juste puisque c’était moi qui l’avais trouvé. Il m’en restait six cents. Ensuite, on a regardé ce qu’il y avait d’autre, mais c’étaient juste quelques vieux papiers, des photos et – plus intéressant – une carte d’identité. Tout abîmée et froissée mais on le voyait quand même assez bien : un homme qui nous dévisageait droit dans les yeux ou plutôt qui fixait l’objectif avec ce regard un peu effrayé qu’on a quand le flash se déclenche. Son nom ? José Angelico. Âge ? Trente-trois ans, employé de maison. Célibataire et demeurant dans un coin qui s’appelait Green Hills – pas un homme riche donc et c’est bien triste. Mais qu’est-ce qu’on pouvait faire ? Le chercher dans toute la ville pour lui dire : « Monsieur Angelico, monsieur ! On aimerait vous rendre ce qui vous appartient » ?
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