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EAN : 9788494808012
145 pages
Canalla Ediciones S.L. (11/12/2017)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Afrique du Sud, au temps de l’apartheid, une époque troublée pendant laquelle les assassinats et la violence sexuelle sont quotidiennes. Pieter Botha « le grand crocodile », gouverne le pays d’une main de fer. Jose Luis Muñoz situe dans cette ambiance suffocante et tendue l’histoire de Paul Duncan, un colon blanc propriétaire d’une conserverie de cœurs de palmier qui emploie des ouvrières de l’ethnie xhosa. C’est un caractère primaire dont les passions se réduisent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce roman de José Luis Muñoz nous transporte dans l'Afrique du Sud des années 1980, qui vit sous la férule de Pieter Botha, défenseur inconditionnel de la ségrégation raciale et de la suprématie de la race blanche, un régime d'apparence démocratique mais où le vote des noirs n'était pas reconnu.
Dès les premières lignes, on est plongé dans une ambiance de menace latente, de violence et de répression, exacerbée par le climat humide et chaud qui plombe le pays.

Paul Duncan est un colon blanc, propriétaire d'une conserverie de coeurs de palmier. Raciste et alcoolique, il partage son temps entre son travail, la chasse et la boisson. Marié à Kate ils forment un couple où l'amour a cédé la place à la routine. Un soir, le jeune Roger, leur fils, ne rentre pas à la maison. Pourtant il a bien pris le car de ramassage et a été déposé à l'arrêt de bus, non loin de sa maison. Les recherches entreprises ne donneront aucun résultat, jusqu'à ce que la police convoque Paul Duncan pour lui demander de venir identifier le corps de son fils. La nature des blessures laisse à penser que le garçon a été renversé par un chauffard.

“Es de fe, y yo Damballah lo digo, que la maldición del padre, y también de la madre, destruye, seca y abrasa de raíz hijos y casa”.
(Il est de règle, et moi Damballah je le dis, que la malédiction du père et aussi de la mère, détruit, assèche et brûle jusqu'aux racines les fils et la maison.)

Cette inscription mystérieuse et inquiétante, découverte dans la maison par Paul Duncan, lui fait penser que la mort de son fils n'est peut-être pas accidentelle, mais une vengeance à son encontre. Pour quelle raison Makeba, la servante noire, a-t-elle quitté leur service quelque temps auparavant ?
A partir de là, la trame de l'histoire se développe en un mécanisme bien réglé, puisant aux sources de la peur, de la haine, de la vengeance, de la solitude et de la fatalité.
Un scénario concis et précis qui ne laisse pas de répit au lecteur, le prend à la gorge et l'emprisonne dans les rets de l'intrigue, d'où il ne pourra s'échapper avant le dénouement.
Ce message de Damballah(1) en forme de présage, se répète comme un esprit vengeur du début à la fin du livre en une funeste malédiction qui ne laisse guère de place au doute. Et en contrepoint, la voix suave de Nat King Cole qui chante « Quizas, quizas, quizas », un boléro fait de mièvres lamentations, un îlot de douceur au milieu de cet océan de domination, de haine, de violence et de mort.

José Luis Muñoz dresse dans ce roman le panorama humain et social d'un pays divisé par une politique raciste. Il souligne la condition difficile de l'homme noir sous l'apartheid, mais plus difficile encore est la condition de la femme noire, reléguée à un niveau encore inférieur.

En plus de la puissance des personnages et de l'histoire, j'ai apprécié la manière utilisée pour construire son récit, l'économie de personnages, la continuité dans le rythme, de la première à la dernière page. Et pour finir, l'incursion des termites et des deux chiens Tony et Rinky, comme protagonistes déterminants de ce drame.

Ce roman, où cohabitent les colons blancs dominateurs et racistes et les noirs exploités par ces mêmes colons, est nourri aux classiques du genre noir. Les éléments de fiction et historiques se confondent avec des superstitions ancestrales et le genre policier se marie avec le fantastique.

Un roman court, mais prenant, qui me donne envie d'aller plus loin dans la découverte de cet auteur.
Je ne sais pas si une traduction française est prévue… Je l'espère…
Canalla Ediciones, 2017

Nota : Les traductions des passages en espagnol sont de ma responsabilité. J'espère votre indulgence.

Note :
(1) : Damballah est le nom du Dieu serpent, une figure de la mythologie Vaudou.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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