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sur 347 notes
Alice Munro, dont l'oeuvre littéraire est principalement constituée de nouvelles, vient de recevoir le Prix Nobel de littérature 2013, à l'âge de 82 ans. Elle est discrète dans les médias et son éditeur français, Olivier Cohen aux Editions de l'Olivier ne l'a même jamais rencontré !

Piquée par la curiosité, je me suis empressée d'emprunter « Fugitives », le seul livre d'Alice Munro que la dynamique bibliothèque de mon petit village possède.

Fugitives, c'est une succession de portraits de femmes confrontées à des choix sentimentaux importants. On entre dans leur intimité psychologique, au creux de leurs doutes, à travers des descriptions cliniques détaillées. Alice Munro a l'art de résumer une situation en quelques lignes, elle traque les détails blessants, les petits mensonges, les malaises, les malentendus, les failles. Les relations familiales et conjugales, le vieillissement des corps passent au scanner de son écriture et il émane de ces histoires un grand de sentiment de solitude et de mélancolie.
Toutes ces femmes ont en commun de fuir à tout prix une situation, mais vont-elles se perdre et s'oublier ou se trouver enfin ?
J'aurais aimé trouvé un peu plus de chaleur dans ces nouvelles, mais j'ai apprécié l'univers et l'écriture douce-amère d'Alice Munro dont chaque histoire cristallise en quelques pages la douleur d'aimer et d'exister.
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Elles s'échappent, sont en fuite, mais rien ne les différencie des autres femmes. On peut même dire qu'elles sont banales. Pourtant, un jour elles franchissent le pas, abandonnent un mari, des parents trop présents ou une vie qui ne leur convient plus sans vraiment qu'elles puissent se l'expliquer.

Ce sont des femmes qui, à un moment de leur vie, doutent et décident de suivre un autre chemin pour construire ou se laisser bousculer par le hasard. Les hommes sont souvent à l'origine de ces remaniements qui sont parfois des fuites en avant, mais l'essentiel n'est pas là car ces femmes sont à la recherche d'elles-mêmes, de leur vérité plus que de tout autre chose.

Même si elle malmène ses personnages en ironisant sur leurs faiblesses et leurs difficultés sur un ton tantôt léger et drôle, tantôt féroce (pour notre plus grand plaisir), Alice Munro montre avec une ensorcelante finesse à quel point des âmes torturées, insatisfaites ou un peu désespérées peuvent être audacieuses et vaillantes.
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Comment ce livre a atterri dans ma bibliothèque ? je m'aperçois en l'ouvrant qu'il s'agit de nouvelles, or je n'aime pas ce genre ! Alors c'est sans doute à cause du thème de ce recueil de nouvelles qui m'a incité à accueillir ce livre chez moi. Effectivement, le thème de la fuite , de la fugue, m' intrigue, m'interpelle.
Je l'ouvre donc sans a priori puisque je ne connais pas l'auteur et que le sujet vient contrebalancer la forme littéraire ; Mais voilà, très vite, je dois reconnaître que je n'adhère pas au style.
Toutes les femmes de ces nouvelles cherchent à fuir leur quotidien, leur vie mais pas de façon brutale, elles s'évadent sur la pointe des pieds, avec hésitation et pas de façon ferme et définitive. J'ai particulièrement apprécié « subterfuges » mais je n'ai guère été touchée par les autres nouvelles , sans doute pas le temps de faire assez connaissance avec les personnages ou alors de façon trop distanciée.
Et puis, était-ce le bon jour pour me lancer dans ce livre aux sujets sombres, tristes, déprimants ? je précise que nous sommes le 7 juin mais en regardant par la fenêtre, on pourrait croire que nous sommes le 11 novembre :-(
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J'avais bien senti, en lisant mon premier recueil de nouvelles d'Alice Munro (il s'agissait de "Les lunes de Jupiter"), qu'il allait me falloir du temps pour pénétrer son univers et l'apprécier à plein. Mais je n'aurais pas cru que cela arrive si vite, si fort, dès la deuxième lecture : cette fois-ci c'est un coup de foudre, ou plutôt une sensation de symbiose totale et d'immersion absolue dans ces huit nouvelles dont chaque phrase, chaque mot, chaque mouvement, chaque détail m'ont intéressée, interpelée, ont résonné en moi.
Cela ne va parler à personne d'évoquer en quelques mots maladroits ces histoires de femmes marquées par des lignes de fuite, des bifurcations, des retours en arrière, des voies sans issue. Cela ne sert à rien de parler du départ avorté de Clara, femme battue, des instantanés de vie de Grace que l'on retrouve à plusieurs reprises (mais est-ce bien la même?) éloignée de ses parents, son enfant s'éloignant d'elle, ou emportée dans une fugue, ni de Laureen éperdue face au secret familial ni encore de Robin, dont le hasard a fait bifurqué le destin.
Pour les sentir, ces femmes, leurs histoires, tout ce quelles portent de souffrances, d'espérances ou d'occasions manquées, tout ce qu'elles recèlent d'universel, il faut s'immerger avec elles, porté par la plume infiniment délicate de l'auteure et par son oeil qui voit tout et éclaire leurs ombres autant que leurs lumières. Je vous souhaite de tout coeur que cette expérience soit aussi enchanteresse, nourrissante, méditative et au final apaisante qu'elle l'a été pour moi.
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Elles partent, s'enfuient, s'en vont voir ailleurs, comme dit le résumé. Je rajouterais : pas toujours physiquement. Les femmes ont cette faculté de partir dans leur tête. Quand le quotidien devient trop insupportable, quand elles ont envie de changer de vie, elles essayent toujours d'améliorer tout ça, c'est-à-dire leur vie. J'ai mis un temps à comprendre, emportée par le titre de la première nouvelle qui est celui du livre. J'ai particulièrement aimé l'histoire d'amour ratée, elles sont toutes ratées, mais celle-là m'a touchée…Une occasion perdue dit l'auteur. Ces femmes ne fuient pas toujours pour du meilleur, pourtant toutes le croient et elles sont capables de faire beaucoup de chemin quand l'espoir s'en mêle.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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"Retour à Castlerock" ne m'avait pas convaincue...Mais là je suis complètement séduite.
Par contre, c'est sûr, évidemment, il faut aimer le genre de la nouvelle, c'est à dire, à peine commencé c'est fini, à peine attachée il faut se détacher, et on n'en saura jamais plus...A la lectrice-lecteur de reconstruire beaucoup de choses, et une envie parfois affolante de crier : "pourquoi !! ? pourquoi ???? !!!! Ne me laisse pas comme ça, peste !!!!"
Alice Munro reste dans ses nouvelles la peste qu'elle est dans Castle Rock ...
"Fugitives" montre en huit nouvelles des femmes qui partent, physiquement, intellectuellement, les deux, qui fuient des mariages, des familles, selon leur volonté, ou parfois même malgré elles. L'écriture est sublime, incisive, fine, subtile, féroce, voire cruelle. La dame n'est pas tendre. Mais pourquoi le serait-elle dans un monde qui ne l'est pas ? Par contre, la beauté est montrée, celle des gens et des lieux, la force, le courage, et aussi la faiblesse, l'ambiguïté, l'incompréhension, le mensonge...
Soyons peut-être un peu plus précise, sans vouloir vous ennuyer.
1. Fugitives : la nouvelle éponyme, peut-être celle qui m'a le moins convaincue. Les fugitives sont Carla, Sylvia et Flora. Comprenne qui pourra...
2-3-4. Hasard/Bientôt/Silence : trois nouvelles autour du même personnage, Juliet. La densité d'un roman en 50 pages. Juliet fuit puis on la fuit (c'est là que j'ai eu envie de crier : pourquoi ?!!!) Cruel !! Très cruel ! Ce que l'on fait aux autres, le destin nous le rend au centuple.
5. Passion : Arghhh ! On ne peut pas commenter sans raconter, c'est énervant. Fuite sans issue. Passion, quoi. Grace ne sait pas, puis elle sait, voilà. Mais à quoi ça sert ?
6. Offenses : Tout le monde se fuit là dedans, mais la plus grande fuite est à venir...
7. Subterfuges : l'horreur, j'ai failli pleurer.
8. Pouvoirs : bizarre bizarre, une nouvelle avec deux axes, Tessa et ses pouvoirs étranges, Ollie et Nancy...qui se mentent toute leur vie...ça veut en venir où ? Je ne sais pas mais c'est envoûtant.
Bref, à essayer de commenter les nouvelles sans les dévoiler, je me rends d'autant plus compte de la densité des textes, et surtout de la complexité de la psyché des personnages, parfois brumeuse, parfois claire, glissante, passive, instinctive, réfléchie, amnésique, irrationnelle ...
Superbe !
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Ces huit nouvelles sont des tranches de vie, des portraits de femmes à un moment clé de leurs vies où elles doutent ou tout au moins sont face à un choix. Trois de ces nouvelles concernent la même femme, Juliet, à trois étapes importantes : une rencontre, des retrouvailles et une séparation. Cela forme presque un court roman (et d'ailleurs Pedro Almodovar en a fait un film). Les situations sont ambiguës, il y a des malentendus ou des quiproquos, des malaises, des maladresses, de petits mensonges, des failles. Tout n'est pas toujours très clair, mais cela ne semble pas indispensable pour comprendre le ressenti de ces femmes complexes. C'est écrit tout en nuances, sur un ton doux-amer, avec une plume pleine de finesse, de délicatesse,… Quelque chose m'a rappelé Katherine Mansfield dans l'écriture, la façon d'installer une ambiance, une atmosphère, la manière dont elle plonge le lecteur au coeur d'une situation en quelques lignes. Aucune histoire ne finit vraiment bien, mais ça passe, tout passe, comme dans la vraie vie, parce qu'il faut bien faire des choix, parce que c'est la vie…
L'histoire que j'ai trouvé la plus triste est celle de l'histoire d'amour raté de Robin à cause d'un quiproquo, d'une simple malchance. Alice Munro est pour moi une jolie découverte, agréable et un peu perturbante à la fois. Malgré son prix Nobel pas très ancien (2013), je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à cette lecture.
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Je n'ai pas accroché plus que cela à l'écriture et aux nouvelles d'Alice MUNRO. Pourtant le thème abordé me convient d'habitude. Mais là, la magie des mots n'a pas opéré.
Difficile à analyser mon ressenti sur ce livre. J'étais mal à l'aise. Peut-être cela a-t-il à voir avec certaines choses que j'ai vécues au sein de ma famille. Les femmes décrites ont toutes un destin singulier, qui n'est pas des plus heureux.
J'ai du mal à accepter les choix que chacune d'elles ont faits. Pour moi, elles ont renoncé à une vie qui aurait pu être différente, et pourquoi pas plus heureuse. Elles sont passées à côté, alors qu'une voie de sortie existait et c'est cela que j'ai du mal à accepter. le renoncement, la facilité ?…
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J'ai beaucoup aimé ces nouvelles.Tres bien écrites,chaque nouvelle pourrait être un court roman tellement elles sont riches et bien construites(trois des huits nouvelles sont en faites les trois épisodes d'une même histoire).Les protagonistes sont toujours des femmes face aux aléas de la vie,que Munro décrit et analyse avec beaucoup de finesse.
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FUGITIVES d' ALICE MUNRO
Carla vit avec Clark, ils s'occupent de chevaux, les affaires vont plutôt mal et leur situation précaire. Sylvia leur voisine revient De Grèce, Carla va la voir, elle aère sa maison quand elle s'absente. Elle va craquer, n'en peut plus de l'autoritarisme de son mari, Sylvia lui propose alors de partir dans un premier temps à Toronto chez une de ses amies, Ruth…
Juliet fait un remplacement dans un collège, latin grec, elle espérait que le titulaire ne reviendrait pas mais elle doit partir. Elle reçoit une lettre étonnante d'Eric, un de ses anciens profs, elle comprend qu'il aimerait la voir, il est à Vancouver. Elle va traverser tout le pays en train pour le rencontrer. Dans un wagon, un homme l'aborde gentiment, il veut faire « copain copain »avec elle, elle refuse, c'est la première fois qu'elle arrive à s'extirper d'une telle situation mais la suite s'avérera amère…
Juliet rend visite à ses parents vieillissants, Sam son père qui était prof a démissionné pour vendre des fruits et légumes. Avec Sara, sa mère, ils ont engagé Irène pour les aider. Juliet remarque qu'un tableau qu'elle leur avait offert a disparu, sa mère, interrogée lui répond »tu connais ton père ! »Juliet vit avec Éric, ils ont une petite Pénélope, des années plus tard elle va retrouver une lettre écrite à Éric sur sa visite, son souvenir est bien différent…
Pénélope a 20 ans, elle fait une retraite spirituelle de 6 mois, Juliet sa mère vient la voir, elle est partie, les mois passent, 5 ans sans aucune information. Un rapport avec la mort d'Eric? Elle reprend son doctorat abandonné et un jour croise une connaissance en voyage qui lui dit avoir rencontré Pénélope avec ses 5 enfants…
Harry et Eileen, enfin surtout Harry décident d'informer leur fille Lauren que l'urne qui trône sur la cheminée contient les cendres de sa soeur morte très jeune, mais sur les circonstances, les versions d'Harry et Eileen différent…
Robin va au théâtre une fois par an voir une pièce de Shakespeare, aux toilettes, elle perd son sac. Un homme qui promène son chien lui propose son aide lui fait à dîner, ils ont une aventure et il lui dit de revenir l'année d'après quand elle assistera à son Shakespeare annuel. Elle revient…
Des nouvelles qui mettent en scène des femmes dans différentes situations, majoritairement souhaitant quitter leur état actuel inconfortable mais souvent incapables de prendre une décision ou bien de s'y tenir. Plusieurs nouvelles, sans vraiment constituer une suite reprennent les mêmes protagonistes. J'avais découvert ce prix Nobel avec Les lunes de Jupiter qui m'avaient un peu laissé sur le carreau et là, bonne surprise j'ai trouvé ces portraits de femmes touchants, émouvants voire énervants mais toujours passionnants. Un style simple et direct, facile à lire, toutes ces histoires se passent au Canada. Très bon.
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