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Alexandra Carrasco (Traducteur)
EAN : 9782742773602
184 pages
Actes Sud (06/03/2008)
3.3/5   10 notes
Résumé :
Cuba, une île asphyxiée par le blocus.
A La Havane, les habitants vivent de petits boulots et de débrouille. Pour les touristes, le tableau est pittoresque: soleil, immeubles peints en couleurs pastel et prostituées un peu partout, illégales mais tolérées puisque l'économie locale dépend en grande partie d'elles. Un inspecteur féru de littérature, fanatique de Faulkner et d'Hemingway, amateur de vieux films américains, évolue dans ce milieu. Bien que chargé ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'Espagnol José Luis Muñoz nous offre un roman « a lo cubano » dédié à trois romanciers de l'île, Lorenzo Lunar, Amir Valle et Juste E.Vasco, émaillé de clins d'oeil à Taïbo II et au hard-boiled américain. La dernière enquête de l'inspecteur Rodríguez Pachón est un bel hommage polardeux à l'exubérante ville de la Habana, plus sale, sensuelle, et vivante que jamais. Les habitants tirent le diable par la queue pour vivre malgré le blocus, les touristes s'offrent de beaux paysages et de la fesse et le camarade inspecteur toujours fidèle à l'esprit de la Révolution, fait son boulot aidé de son très sérieux collègue Vladimir.
Rodríguez Pachón déteste Gringolandia et les exilés cubains de Miami. Il aime tout de son île, sa musique, son rhum et surtout ses femmes: « Tu connais rien aux femmes, mon pauvre garçon! Il n'y a pas de femmes grosses ou moches, elles sont toutes jolies. Celles qui ont quelque chose en moins quelque part, ont forcément quelque chose de plus ailleurs. » Et pour jouir des plus belles, il se rend régulièrement dans le bordel de Madame Lupe auprès de la belle Minerva qui lui cite du Neruda après l'amour.
La découverte fortuite du corps mutilé d'une femme va perturber la routine heureuse de l'inspecteur cubain. L'homme engoncé dans ses habitudes va "se lézarder" sous les yeux du lecteur, et apparaître aussi mal en point que les bâtiments anciens qui bordent le Malecón. José Luis Muñoz donne vie à un inspecteur singulier, érudit, féru de littérature et de cinéma, cultivé, jouisseur, qui au fil du temps semble ne faire plus qu'un avec la ville. Car au delà du charme incomparable de l'ensemble, l'auteur nous montre la fragilité de l'édifice, via un beau pied-de-nez final. Cette dernière enquête n'en est pas une, puisque l'on retrouvera l'inspecteur Rodríguez Pachón aux prises avec la CIA dans Llueve sobre la Habana.
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On a d'abord l'impression que ce Samuel Rodriguez Pachon, inspecteur de police à La Havane, est une sorte de dinosaure castriste et machiste qui aurait le sens de l'humour. Cuba vit alors (fin 1990 - début 2000) essentiellement du tourisme. le blocus économique nord-américain est toujours à l'oeuvre mais l'union soviétique, qui soutenait l'île, a disparu du paysage politique.

Dinosaure, certes, mais encore amateur de chair fraîche... Il fréquente assidûment le bordel de Madame Lupe, un établissement sinon officiel du moins toléré en raison des devises qu'il apporte, où officie la superbe et intelligente Minerva, qui a sa préférence.

Mais le tableau général, sous la couleur locale touristique omniprésente, n'est guère reluisant. La Havane sent la mort, littéralement. Et notre inspecteur pourrait bien y avoir contribué.

Ce roman policier noir mais pas dénué d'un humour machiste antédiluvien se laisse lire avec intérêt. Pourtant, et c'est son plus grand défaut, le coupable probable est rapidement dévoilé. Il faudra toutefois aller jusqu'au bout pour en avoir confirmation. Il y manque, à mon goût, une complexité que, par exemple, Leonardo Padura sait apporter à sa description de la réalité cubaine.
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La dernière enquête de l'inspecteur Rodriguez Pachon sera aussi ma dernière lecture de cet écrivain tant il ne répond pas à mes codes de lecture.

Un inspecteur, érudit, alcoolique, très porté sur le sexe (des scènes à presque chaque page), nationaliste et fervent supporter d'"El commandanté" enquête sur un corps retrouvé sans tête.
On sent bien que quelque chose ne va pas dans le déroulé des investigations et sans surprise, on comprend que là où on espérait s'être trompé hélas on avait compris dès le début et on a lu 186 pages pour rien.

Plus San Antonio que Léonardo Padura, ce polar cubain ne nous fait ni voyager, ni rêver.
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Un polar cubain (enfin, disons plutôt qui se passe à Cuba), très "chaud" et très "saignant", qui ravira les amateurs de chair fraîche autant que ceux qui l'aiment plutôt faisandée. Tout tourne autour du bordel de Mme Lupe, dans une Havane très castriste sur le déclin, où tout (ou presque) est permis pourvu que l'on dispose des précieux dollars. Un tour de passe-passe que l'on ne dévoilera pas au lecteur, bien qu'il lui soit dévoilé dès les premières pages, assure à ce roman policier une originalité incontestable, outre l'humour, grinçant à souhait, qui imprègne toutes les pages. le petit monde transpirant de José Luis Muñoz, mêlant policiers sur le retour, touristes en mal d'amours tarifées, chauffeurs de taxi clandestins et autres spécialités de la grande île, s'agite devant nous en quête d'un impossible espoir. le constat est amer, mais l'humour et l'imagination débordante de l'auteur en font un bien agréable moment de lecture…
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C'est l'histoire d'une descente aux enfers vécue par un homme qui sait que le monde dans lequel il évoluait s'écroule et qui regarde tout cela d'un oeil extérieur, attendant qu'on le délivre d'un fardeau devenu insoutenable. Le rythme s'accélère tout au long du récit, et la fin, quoique inéluctable, nous amène cependant sa dose de rebondissements et de surprises. L'ambiance et les descriptions de la vie parallèle à Cuba sont très bien rendues, j'ai apprécié, mais sans plus, et je n'ai pas su m'attacher aux personnages
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Et si on allait aux putes, mon ami? proposa-t-il quand il faisait nuit noire et que les passants étaient des ombres sans visage qui se déplaçaient entre les nombreux étals de souvenirs du Tacon.
- Un autre jour, peut-être. J'ai envie de rentrer lire.
- T'es vraiment bizarre, Vladimir. Après ta mort, il faudra te disséquer.
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— Alors, ça s’est bien passé, mon amour ?
Elle avait parfois envie de lui dire comment cela s’était vraiment passé, au cas où il ne l’aurait pas su, lui dire qu’elle ne travaillait pas comme femme de chambre pour la chaîne d’hôtels espagnole, qu’elle ne refaisait pas les lits des dormeurs espagnols, anglais ou français qui venaient se payer du bon temps sur l’île, mais qu’elle couchait avec des inconnus, affamés de sexe, qui lui donnaient une tape sur les fesses et lui glissaient un billet de cinquante dollars dans le soutien-gorge avant de la quitter, une engeance pour laquelle elle ne représentait que quelques dizaines de kilos de chair bien répartie, un bon corps pour leur jouissance, une petite Cubaine propre et douce, une jeune femme fraîche qui appréciait les rapports sexuels avec des touristes et qui acceptait en échange des pourboires, une nénette qu’ils se disaient avoir levée dans un restaurant ou au cours d’une promenade dans la vieille ville. Mais, bon sang, son mari était-il bête à ce point ou faisait-il semblant de l’être par commodité ? N’entendait-il pas les ragots qui circulaient inévitablement ou préférait-il le confort d’une ignorance où ce qui n’était pas vu n’existait pas ? Que lui raconter ? Qu’elle avait passé l’après-midi à s’envoyer en l’air avec quatre amants ruisselants de sueur sous les pales du ventilateur d’un bordel, trois Blancs qui ne cassaient pas des briques et un Noir, Tomas, qui savait la faire jouir, qui avec ses façons d’athlète avait l’art et la manière de lui caresser les seins ?
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Le coup classique, comme l'avait toujours fait remarquer le vieux Commandant: les contre-révolutionnaires étaient des gens aux mœurs dépravées, des délinquants, des proxénètes, des drogués et des pédés.
Il faudrait vider à nouveau les prisons de l'île et envoyer toute cette racaille et leurs amis sur l'autre rive.
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Pour le type, pas de regret, c'était un renégat.
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