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EAN : 9782211056847
153 pages
L'Ecole des loisirs (18/03/2000)
3.63/5   34 notes
Résumé :
Cela ne pensait pas encore. Cela ne pouvait que ressentir et expérimenter. Mais Cela savait qu'il fallait procéder avec précaution. Son attention se porta sur la chose à quatre pattes qui produisait des sons plus que désagréables. Cela ignorait encore que c'était un chien. Pas à sa mesure pour l'instant. L'autre chose à deux pattes l'était encore moins. Restait la dernière, petite , tremblante et faible chose. Mais elle intéressait aussi la chose à deux pattes. Cela... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Nous voici en présence un court ouvrage de science-fiction/épouvante pour enfants : « Cela ».
Mais qu'est-ce que cela, Cela ? C'est un parasite qui prend possession du corps d'animaux en dispersant ses molécules dans le corps de ses hôtes. Ce parasite « désire » apprendre le fonctionnement mécanique de ces êtres vivants mais les fait dépérir avant de les quitter pour continuer son apprentissage. D'autres questions ? D'où vient-il ? Aucune idée. Pourquoi est-il ici ? Mis à part l'apprentissage, on n'en sait pas plus. Comment est-il apparu ? Aucune idée. En bref : on ne sait pas grand-chose de lui, et ce n'est pas plus mal, ça laisse une part de mystère.
On suivra donc d'un côté Cela, et de l'autre une gamme de personnages : Sam, Ulysse, Marie-Beth, Centurion, la mère d'Ulysse et Marie-Beth, la police et un autre personnage que je tairai.

Commençons par Centurion : c'est un programme intelligent, une intelligence artificielle que désire Ulysse et qui lui est fournie par Sam, son ami. Ulysse est le grand frère de Marie-Beth (ils ont une soeur mais... aucun intérêt). Sam et Ulysse « nourrissent » de données Centurion.
Globalement, nous avons là nos personnages principaux : les trois enfants, Centurion et Cela. N'oublions pas Sido, le chien des enfants qui a une place assez importante dans l'histoire.

Passons maintenant à la mère des enfants et au policier. Si les personnages principaux sont... principaux et que les figurants (la soeur) sont là pour donner quelques scènes de profondeur familiale... la mère et le policier sont trop présents sans apporter quoi que ce soit au récit. Ils sont fort mis en avant, et même développés mais sont presque totalement inutiles à la résolution de l'histoire. Ils ne sont même pas présents dans le dernier acte. La lecture de ces personnages et de la pseudo-enquête de police se montre stérile : ils auraient très bien pu être aussi développés que la soeur de Marie-Beth et Ulysse, car ils n'apportent qu'un prétexte à certaines conséquences et ajoutent de la densité de lecture superflue.
Pour vous présenter ça : qu'apporte le fait que la mère soit responsable du quartier ? Rien, si ce n'est qu'elle empêche ses enfants de sortir, ce qui aurait pu être fait sans construire le personnage. Quelqu'un est-il intéressé de savoir si la mère veut ou non une aventure extra-conjugale ? Je ne crois pas, et ça n'apporte rien à l'histoire. A quoi sert « l'enquête » de police ? A donner un prétexte pour enfermer les enfants, sinon rien d'autre. Etc.
Durant la lecture, ces passages laissent présager un développement qui n'aura pas lieu, ce qui les rend inutiles. C'est dommage.

L'intérêt du livre réside en réalité dans la thématique de l'apprentissage et de la construction de soi qu'apportent Cela et Centurion, dont on remarque très vite le parallélisme. Cela apprend « physiquement », tandis que Centurion apprend « mentalement » : l'un réussit à comprendre le fonctionnement mécanique des êtres vivants, tandis que l'autre a des connaissances très théoriques et aucune pratique.
Cela est un parasite qui n'est donc pas méchant, malgré ce que l'on pourrait croire. En réalité il apprend et n'a aucune source que ce que ses hôtes lui offrent, contrairement à Centurion. Ce qui fait que Cela n'a aucune notion de bien ou de mal : il agit par « instinct », celui qu'il a appris de ses hôtes... du moins jusqu'à ce qu'il apprenne le concept d'envie. Et c'est ce manque de notion de bien et de mal qui le rend dangereux.
Quant à Centurion, il est justement à l'opposé de Cela : il cherche à comprendre ces concepts, à comprendre l'amour et d'autres idées profondes. Et les enfants lui apporteront les réponses dont il a besoin, ou du moins des bribes de réponses.

Je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec « Chair de Poule » car le livre s'y porte : c'est un récit court (qui aurait pu l'être encore un peu plus) de science-fiction/horreur/épouvante pour enfants. Mais là où R.L. Stine maîtrise le style (avec le nombre de livres qu'il a publié, c'est normal), on sent que Moka se perd un peu. le premier va droit au but, se concentre sur ses personnages principaux et sur la finalité. La seconde a un style assez semblable dans l'ensemble, mais se perd un peu dans ses personnages en lançant des amorces scénaristiques qui ne seront pas développées.

Malgré cela, « Cela » a une histoire intrigante jusqu'à la fin : on se demande comment la situation va se résoudre, même si on a l'idée que Centurion aura une place importante dans cette résolution. Et la conclusion est très bonne, principalement grâce à la phrase finale. La lecture est vraiment agréable grâce au style simple (mais pas trop) adopté par l'auteur. A noter que certains passages sont vraiment décrits de manière... crue, voire dégueulasse (ce à quoi je ne m'attendais pas au départ).

Pour conclure, les enfants qui voudront se faire « peur » devraient lire ces 152 pages dont le début ne laisse pas vraiment présager la suite. Je vous conseille donc de lire ce roman, tout comme je conseille généralement la lecture des « Chair de Poule ».

Hiroyuko.
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Une de mes lectures d'adolescente que je n'oublierai pas. Je l'ai relu récemment, bien écrit, prenant, pour un public jeune et qui aime se faire peur...
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« Cela » est une créature indéfinissable. On ne sait pas d'où elle vient, ni à quoi elle ressemble. Mais on comprend rapidement qu'elle est dangereuse. Elle prend possession des êtres vivants : des animaux d'abord, avant de se rendre compte que les humains comportent bien plus d'intérêt… Et quand « Cela » change de corps, son « hôte » précédent n'y survit pas… Que va t-il arriver à Sam, Ulysse, et sa petite soeur Marie-Beth, ces trois enfants attachants ? Qui pourra stopper « Cela » ? Un roman angoissant et palpitant. Âmes sensibles, s'abstenir !
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J'ai découvert ce livre un peu par hasard dans les rayons du CDI quand j'étais au collège. C'était mon premier roman "d'horreur" et aussi le premier lu de l'auteur. J'en suis devenue une grande fan depuis. Assez flippant pour donner envie de se retourner de temps à autre pendant la lecture mais pas assez pour me traumatiser non plus. J'ai trouvé l'équilibre parfait pour ma première lecture horreur (alors âgée de 12 ans). J'ai beaucoup aimé le style et l'imagination de l'autrice Moka dont j'ai lu à présent une grande partie de sa bibliographie. Je le conseille vivement pour les jeunes lecteurs comme pour les plus grands tant ses récits peuvent s'adresser à toutes les générations.
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Au départ, ce fut une limace, puis un hibou, puis un chat. Les animaux sont pleins d'enseignement mais Cela sentit qu'il devait aller plus loin et il transféra dans le corps d'un clochard alcoolisé qui n'avait rien demandé à personne. Cela n'est pas humain, il se nourrit des êtres vivants, prend possession de leur enveloppe charnelle tout en se laissant guider par leur esprit, le temps d'apprendre. Apprendre, c'est aussi le désir de Centurion, un logiciel capable de penser, une intelligence artificielle appartenant à Sam, le copain d'Ulysse. Marie-Beth, la petite soeur d'Ulysse, toujours accompagnée du fidèle Sido, entend bien répondre aux interrogations du logiciel, n'en déplaise à son frère, et elle sait y faire pour que le secret soit bien gardé ! Mais chaque sortie devient dangereuse : dans le quartier, un fou pose depuis plusieurs semaines des pièges à chats, et voilà que le cadavre d'un S.D.F. est retrouvé !
Difficile de classer ce récit dans un genre. Roman de science-fiction, enquête policière, réflexion philosophique, Cela est un peu tout cela à la fois. Il se lit très rapidement et peut inviter les adolescents à se poser des questions. Certaines scènes sont peut-être un peu violentes pour les plus sensibles.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Marie-Beth hésitait. Elle était tiraillée entre l’envie de pénétrer dans la remise et la raison qui lui disait de partir au plus vite. Elle entra.
— Bonjour, Centurion.
Elle vit que l’écran n’était plus qu’un aquarium avec des poissons de toutes les couleurs. Sur l’ordinateur d’Ulysse, c’étaient des oiseaux. Cela signifiait que l’ordinateur était en veille et elle le savait. Elle s’approcha du clavier et tapa une lettre au hasard pour réactiver le programme.
— Ici, Centurion.
Marie-Beth poussa un petit cri de joie. Ça marchait !
— Ici, Marie-Beth.
— Marie-Beth non listée.
— Heu, quoi ? C’est quoi, non listée ?
— Programmateurs listés : Sam et Ulysse.
— Ah ! Ben… Programmateur listé : Marie-Beth.
— Commande non accessible.
— Comment je fais, alors ?
— Entrer « aide ».
Marie-Beth examina le clavier et ne trouva rien avec « aide » dessus.
— Où est la commande « aide » ?
— Entrer F4, sélectionner « fichier », sélectionner « aide ».
— Merci, Centurion.
— « Merci » non accessible.
Marie-Beth fit la grimace. Elle allait la retenir, celle-là, la prochaine fois qu’elle devrait dire merci et qu’elle n’en aurait pas envie.
— Bon, tiens… F4 machin chose… Aide… Programmation des utilisateurs. Marie-Beth, listée !
— Marie-Beth acceptée.
— T’as pas un programme de dictionnaire où c’est expliqué « merci » ? demanda-t-elle.
— Merci, nom féminin, du latin merces, mercedis, salaire. Miséricorde, grâce : implorer merci. Sans merci, sans pitié. Dieu merci, grâce à Dieu, heureusement. A la merci de, locution…
— Ça suffit ! Tu vois que « merci » est accessible !
— Centurion entre « merci ».
Marie-Beth se gratta la tête et réfléchit. Elle comprit brusquement ce que les deux garçons n’avaient pas compris. Centurion avait accès à tous les programmes qu’on lui avait donnés mais il ignorait qu’ils étaient à son usage.
— Centurion, entre tous les fichiers.
— Fichiers entrés. Bonjour, Marie-Beth.
— Bonjour, Centurion. Alors, maintenant, tu sais ce que veut dire « bonjour ».
— Bonjour, nom masculin, terme de salutation dont on se sert pendant la journée.
— Non, non, Centurion ! Je ne te demande pas de m’expliquer ! C’est pour toi ! C’est à toi de te servir du dictionnaire.
— Quelle utilisation ?
— Mais… Chais pas, moi… A quoi tu sers, d’abord ?
— Centurion, programme intelligent.
— Ben, pas tant que ça… sans vouloir te vexer…
— Vexer, verbe transitif… du latin vexare, tourmenter. Contrarier, faire de la peine à…
— Ça va pas recommencer !
— Demande d’information.
— Que ? Quoi ?
— Que signifie : « faire de la peine à » ?
Marie-Beth ouvrit la bouche et la referma.
— C’est… Oh là là… C’est un sentiment. Quelque chose que les humains ressentent mais pas les ordinateurs… Enfin, je crois…
— Sentiment, nom masculin, de sentir, manière de penser…
— Non, pas ça… regarde plus loin.
— Disposition à être facilement ému, touché, agir par sentiment plus que par réflexion. Affection, tendresse, montrer les sentiments d’un père… Centurion pense mais ne ressent pas. Pourquoi ?
— Parce que t’es une machine, pas une personne. Et… Il faut que je m’en aille parce que ma mère va me passer un savon. Heu… Ça veut dire qu’elle ne va pas être contente parce que je suis en retard.
— Demande d’information.
— Oui, mais vite !
— Marie-Beth, mère de Centurion ?
Marie-Beth se mit à rire. Jusqu’à présent, elle n’avait joué à la maman qu’avec ses poupées.
— C’est ça ! dit-elle. Tu peux m’appeler maman ! Au revoir, Centurion.
— Au revoir, maman.
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Quand papa avait ramené le chien de la SPA, Marie-Beth avait voulu le baptiser Rémi. On lui avait répondu que ce n'était pas un nom de chien. Elle l'avait donc appelé Sido.
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