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EAN : 9782378800222
424 pages
L' Iconoclaste (29/08/2018)
3.59/5   179 notes
Résumé :
Des photos, des menus de mariage, des mèches de cheveux,
des images pieuses et des liasses de lettres _ celées... Voilà
le trésor que Marie-Aude découvre en vidant la maison de
ses parents. C'est toute l'histoire de sa famille qui se dessine
alors. Il y a Raoul tombant fou amoureux de Cécile avant son
départ pour les tranchées, il y a Gérard le poète qui rencontre
Marie-Thérèse dans Paris libéré, il y a aussi celle qu'elle f... >Voir plus
Que lire après En nous beaucoup d'hommes respirentVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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« Vais-je avouer que j'ai pleuré en lisant les lettres de maman ? Que je pleure presque chaque matin en pensant à mon père ? Sonder les gouffres que les morts ont laissés en nous n'a rien de mortifère. Ce qu'il est au contraire, c'est de croire qu'on « fait son deuil ». Expression stupide. On ne fait pas son deuil, on regarde à côté. Et on a tort.

« On ne se console pas de la mort de celui ou de celle qu'on aime parce que le temps passe, que la plaie se referme et que l'on finit par oublier. Bien au contraire : on s'en console lorsqu'on arrive à vivre une sorte de compagnonnage heureux avec son mort. Je crois qu'il y a là une étrange réalité, dont personne n'ose parler : non seulement nous vivons avec nos morts, mais cette relation intérieure que nous avons avec eux et une des choses les plus intenses et des plus belles qui nous soit échu de vivre ». Alexandre Lacroix.”


Un livre étant en très, très bonne place dans mes curiosités, admirant et appréciant depuis fort longtemps la qualité des textes cette auteure pour la jeunesse, publiée dès ses débuts par l'Ecole des Loisirs… Voici un trésor complémentaire pour nous faire connaître son environnement , le terreau de cette famille, à travers plusieurs générations et trois histoires d'amour naissant, évoluant au fil du du XXe, Rencontres amoureuses au fil de la grande histoire, de la Grande guerre , au Paris libéré jusqu'aux années 2000…

Récit agrémenté de photos, archives, extraits de lettres, etc, trouvés … dans la maison de ses parents lorsqu'il lui a fallu la vider à leur disparition.
Je me suis contentée de lire attentivement mais toutefois, en diagonale ce petit trésor, devant l'expédier pour le Noël d'une amie…
Je trouve le titre magnifiquement choisi, s'accordant parfaitement au contenu de cette « saga familiale »,titre inspiré par Guillaume Apollinaire :
« Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts »

Tout est intéressant, mais ce que j'ai plus particulièrement aimé découvrir ce sont tous les souvenirs, les détails qui ont nourri, inspiré, stimulé la future auteure-jeunesse, et le passage suivant est un excellent révélateur , tout comme j'ai aimé la présentation, l'organisation du texte, avec ses illustrations, nous faisant songer au plaisir immense que l'on peut avoir , en feuilletant un album de photographies, de famille…!! Une sorte de suspens, d'étonnement, de nostalgie, de décryptage des visages, des attitudes des uns et des autres, les vêtements, les décors quotidiens, d'un autre temps !

« D'où vient mon goût pour les histoires qui finissent bien ? Même dans la vraie vie, même dans les histoires 'based on a true story', j'attends obstinément l'heureux dénouement. Une lampe allumée. Je ne peux pas laisser mon lecteur dans le noir. « Pour l'enfant, dit Michel Tournier, une histoire qui se termine mal est une histoire qui ne se termine pas du tout. Il demande la suite aussi longtemps que tout n'est pas rentré dans l'ordre. Et l'ordre universel, c'est le bonheur. »

Recueil de souvenirs personnels, de sa passion pour l'enfance…de sa jeunesse, de l'éveil de la sexualité, de ses amitiés, ses amours, de la maternité, de la naissance de ses trois enfants, de ses lectures, de son enthousiasme pour Dickens, etc.

« J'aime les jeux d'enfant, les mots d'enfant, les chansons d'enfant, les histoires d'enfant. C'est la culture des enfants que j'aime, les Barbapapa, Nils Holgersson et Cadet Rousselle. J'ai toujours aimé.. »

Du mal à quitter ce livre, mais il doit « s'envoler » vers les montagnes jurassiennes.. pour réjouir une autre lectrice… J'achève cette chronique partielle par un extrait touchant des questionnements de l'auteure-jeunesse sur son travail d'écriture pour les enfants et les adolescents…depuis plusieurs décennies !!

« Si l'on considère que j'ai commencé à écrire pour la jeunesse à l'âge de 12 ans, cela fait quarante-huit ans que je suis écrivain jeunesse. Je me suis demandé un jour si un écrivain jeunesse avait le droit de vieillir. Comme les enseignants, j'ai en face de moi des gens éternellement jeunes que je suis censée captiver. (...) Je me suis aussi demandé s'il fallait avoir des enfants pour être un écrivain jeunesse. Je connais plusieurs personnes sans enfant qui écrivent d'excellents romans pour la jeunesse. Je connais encore plus de mères de famille qui n'ont jamais écrit pour les enfants. Mais je reconnais que, pour ma part, le fait d'avoir été la mère de trois enfants a imprégné ce que j'ai écrit, mais aussi ce que je dis, ce que je suis.---« [Livre de poche, octobre 2020, p. 243]




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Qui n'a jamais été tenté de fouiller les greniers en quête de documents oubliés sur sa propre famille ? Qui n'a jamais ouvert subrepticement un tiroir de la chambre des parents pour entr'apercevoir une lettre interdite ?
Marie-Aude Murail, elle, l'a fait au grand jour. Les lettres, les photos, les carnets de notes, les journaux intimes, tout est dévoilé, et ce depuis ses grands-parents jusqu'à elle-même et son mari.

C'est toujours lors du décès d'un parent qu'on fouille, pour ranger, pour classifier ou tout simplement pour replonger dans le passé. Etonnement, stupéfaction, tristesse, soulagement, regret : toutes les émotions y passent. Nous suivons ici l'histoire de la famille de Marie-Aude Murail, écrivaine pour la jeunesse ayant vécu toute son enfance au Havre, puis ayant déménagé à Paris.
A la recherche de ses racines, de ses souvenirs enfouis, elle relate les anecdotes racontées par ses parents, les bribes de conversation d'adultes saisies au détour des jeux d'enfants, mais révèle aussi sans pudeur, me semble-t-il, les lettres d'amour de ses ainés. Toute cette première partie m'a moyennement intéressée, lassée devrais-je dire, car elle intercale beaucoup trop d'extraits de lettres, de documents écrits par d'autres qu'elle, en y ajoutant les quelques liens essentiels.

C'est dans la seconde partie du livre bien entamée qu'elle se livre enfin, qu'elle parle de ses propres émois, de ses ambiguïtés, de ses fragilités, de ses questionnements intimes, de son enfance à l'âge adulte, que ce soit au niveau amoureux, maternel, filial, amical, religieux, familial.
Et c'est à ce moment que j'ai véritablement commencé à m'intéresser, car l'époque de son enfance et de son adolescence était, à une dizaine d'années près, mon époque. Même type d'éducation, mêmes références culturelles et sociétales, tout ceci me faisait un clin d'oeil et m'y replongeait.

Marie-Aude Murail ne renie rien, accueille en elle ses ancêtres tout en nous proposant de faire de même car finalement, en nous, beaucoup d'hommes respirent.

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« Mes parents ont eu quatre enfants artistes, trois écrivains et un compositeur de musique, quatre enfants qui ont suivi le chemin de Raoul. Il arrive que des êtres morts dans la fleur de l'âge donnent beaucoup de fruits. J'aime à penser, j'aime à dire que Raoul est de ceux-ci. »

J'ai pris beaucoup de plaisir à feuilleter avec Marie-Aude Murail son album de famille. Une famille pas tout à fait comme les autres, à la fibre artistique très développée et surtout une fratrie étonnante, la sienne, qui compte trois auteurs et un compositeur.

De la famille Murail, j'ai d'abord « rencontré » Lorris avec Douze ans, sept mois et onze jours puis Marie-Aude avec la série des Sauveurs & fils, je me suis bien rattrapé depuis avec Oh, boy ! La Dame qui tue, sa bio de Charles Dickens et ce n'est pas fini ; me reste encore à découvrir Elvire qui publie sous le pseudonyme de Moka.

L'ouvrage, illustré de nombreuses photos, est le fruit de la découverte de la correspondance et des archives familiales puis sa maturation plusieurs années avant de se résoudre à le publier.

La correspondance de ses ascendants m'a souvent étonné par sa richesse et sa qualité. Une famille de lettrés sur plusieurs générations qui interroge forcément sur ce qu'il restera aux générations futures à l'heure d'internet.

En nous beaucoup d'hommes respirent est à la fois un portrait de femme, à la fois une fresque familiale où transparait à chaque page l'importance de la transmission au niveau de la culture comme de la lecture et évidement, l'importance de l'écrit.

Marie-Aude Murail a un ton qui me parle dans ce récit adulte comme dans ses livres destinés à la jeunesse. Je me demande souvent comment et pourquoi je ne l'ai pas découverte plus tôt.

Enfin, quelle ne fut pas ma stupéfaction et mon amusement en découvrant qu'elle avait passé du temps à Cozes, pas très loin de chez moi, et même à Courcoury, petit village de Saintonge où je passais mes étés, gamin, dans les années 80. « Courcoury-Les-Oies » comme on disait chez moi pour taquiner la famille qui y vivait !

Après ça, aucun doute pour moi, Marie-Aude Murail et moi, nos chemins devaient forcément se croiser...


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Fruit de plusieurs années de recherche et d'écriture, cet ouvrage autobiographique compile des archives familiales et personnelles : photos, lettres, journaux intimes.
Il ne peut qu'intéresser ceux qui aiment l'oeuvre de l'auteur, rendant Marie-Aude Murail plus familière, plus accessible, mais aussi plus intimidante, paradoxalement. A cause de cet 'autre monde' que le mien, peut-être, d'intellectuels et de littéraires, qui a façonné une aisance, une confiance en soi, une audace qui me sont étrangères...

Certains aspects très intimes peuvent paraître gênants à la lecture. On adhère ou pas au fait d'étaler la vie de ses proches de cette façon - je ne me verrais même pas lire les lettres d'amour de mes parents et grands-parents, alors de là à les publier... L'auteur s'en explique.

Au-delà des expériences personnelles, ce texte est un témoignage sur la société française du XXe siècle, et sur la condition féminine : domination masculine dans la société, poids de la religion, guerres (départ de père, mari, fiancé, fils...). J'y ai rencontré de nombreux échos avec les parcours des femmes de ma famille, et avec ma jeunesse, même si j'ai une quinzaine d'années de moins que l'auteur.

Et bien sûr, résonne en nous à la lecture ce qui accompagne notre vie d'humain : famille, couple, enfants, vieillissement, maladie, mort, façon de s'inscrire dans une lignée, d'affirmer ses choix personnels et professionnels.
Mention spéciale pour la découverte de la sexualité adulte féminine, qui devrait parler à beaucoup d'entre nou(e)s.

Un beau livre passionnant, parfois longuet, touffu, fouillis (la famille du père), un brin exhibi, mais tous les lecteurs ne placent pas la sensation de voyeurisme au même endroit.
J'ai souvent utilisé ma loupe, comme lorsque je regarde un album de famille. Pour mieux voir les expressions des visages, car les photos, bien que nettes, sont petites. Mais aussi pour le plaisir de déchiffrer les manuscrits.

En nous (mes enfants, leur papa, moi) beaucoup de personnages de Marie-Aude Murail ont vécu, et vivent encore plusieurs années après découverte. Merci !
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J'ai toujours été fascinée par les histoires de famille, les questions de filiations et de généalogie, la transmission et par ce que cela peut imprimer en chacun de nous.
J'ai grandi en tribu et entourée, outre mes parents et ma petite soeur, de mes oncles et tantes, de mes cousins et de mes cousines. Chez nous, les tablées sont nombreuses et bruyantes (et les repas interminables quoique plantureux). Nous avons nos anecdotes, mille fois racontées, nos rituels, nos légendes familiales, nos chansons et nos parties de cartes. J'adore ça et je ne suis jamais plus heureuse que lorsque quelqu'un ressort les vieux albums ou les boîtes plus anciennes encore (en fer blanc) pleins de photos qui courent des années 1910 aux années 1980 -plus tard, c'est moins exotique-, d'autant plus que je fais partie des plus jeunes... Alors, ils ont tous des souvenirs que je n'aurai jamais...
J'aime me faire retracer notre généalogie par l'un de mes oncles que corrige une tante soucieuse d'exactitude.

Je ne sais pas d'où me vient ce besoin de savoir de quoi sont faites mes racines, ce besoin viscéral de savoir, d'archiver, de transmettre. Peut-être que ça me rassure, peut-être que je cherche des réponses alors même que je n'ai pas de questions… Peut-être parce que j'ai peur du temps qui passe et de la mort qui finira par me prendre les miens un jour.

Quoiqu'il en soit, tout cela me fascine. Ainsi quand un auteur dont j'aime les écrits se lance dans cette quête des origines et qu'il en tire un livre, je suis immédiatement attrapée.

Pour moi, Marie-Aude Murail était et est avant tout une auteur jeunesse dont les romans ont bercé mes années collège -je dois toutefois confesser qu'aux siens, je préférais ceux de Moka dont j'ai appris plus tard qu'elle était la soeur-. Je savais qu'elle avait publié des textes plus adultes mais je ne m'y suis jamais arrêtée jusqu'à ce que je découvre "En nous beaucoup d'hommes respirent" au relay de la gare de Lyon.

Dans cet ouvrage, Marie-Aude Murail entreprend la rédaction de son roman familial, de la rencontre de ses grands-parents en 1914 à la naissance de ses propres enfants, aidée par les trésors découverts dans la maison parentale: photographies, correspondance, journaux intimes, menus de mariage, documents administratifs.
L'auteur restitue l'histoire et la vie des siens, intercalant dans son récit ses propres réflexions, ses questionnements, ses sentiments, ses conclusions aussi, comme le fit en son temps Nathalie Sarraute avec "Enfance" (que j'ai détesté d'ailleurs!).
Plusieurs choses rendent passionnant ce travail d'archivage et de mémoire familiale: le récit en lui-même qui a achevé de me convaincre si j'en doutais encore que chaque famille, chaque individu même a une histoire à raconter avec son lot de romanesque et qui m'a passionné, de 1914 aux dernières années. A cela s'ajoute la sensibilité, pourtant mêlée de détachement avec laquelle Marie-Aude Murail fait part de ses découvertes et évoque notamment les questions de la mort et du deuil. Cela m'a touchée infiniment. Enfin, loin de se contenter de raconter, l'auteur se sert aussi de son histoire familiale pour réactiver sa mémoire et faire sa propre analyse, à la lumière de son passé et de ce qu'elle était. C'est d'autant plus captivant que c'est écrit avec une plume lucide qui manie l'humour et l'introspection avec brio.

"En nous beaucoup d'hommes respirent" est un livre définitivement touchant, poignant même, intelligent et extrêmement inspirant qui rend hommage à ceux qui font de nous de ce que nous sommes et qu'on porte en nous même après leur grand départ, à ce qu'on leur doit et à tout ce qu'on ne doit qu'à nous-même.

Beau et brillant.






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Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Dans le bas d'une vitrine, sculptée par mon grand-père, que maman m'a donnée quand j'étais jeune mariée, j'ai entassé des lettres personnelles et des journaux intimes. Je les aurais volontiers jetés, mais mon mari les a préservés de déménagement en déménagement.
Je suis d'une nature jeteuse depuis que j'ai lu sous la plume de je ne sais quel crétin misogyne, peut-être Montherlant, que les femmes gardent les lettres qu'on leur a envoyées comme la preuve qu'on les a aimées. Et parce qu'un autre crétin misogyne, ou bien le même, a remarqué que le point d'exclamation était la ponctuation préférée des jeunes filles qui tiennent un journal intime, je n'ai jamais souhaité relire les miens.
(p. 119)
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Moussia [grand-mère] m'a questionnée : « Est-ce que tu pries pour moi, ma Nénette ? » J'ai dit oui et elle m'a fait choisir un biscuit. Ma petite soeur s'est empressée de dire qu'elle priait aussi.
Je me revois dans la rue avec maman quelque temps plus tard, et maman me disant : « Il faut que tu pries le bon Jésus pour qu'il rappelle Moussia au Ciel. Elle souffre trop. » Je ne savais plus ce que je devais faire, prier pour qu'elle meure ou prier pour qu'elle vive. C'était une grosse responsabilité.
(p. 128-129)
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« Pourquoi vous êtes devenue écrivain ? » Chaque fois que je vais à la rencontre de mon public, je n’y coupe pas. Dans une même journée, je peux faire quatre réponses différentes.

Implacable avec les CE2 : « Mon père écrit, ma mère écrit, ma soeur écrit, mon frère écrit, ma belle-soeur écrit, ma nièce écrit. Je fais quoi ? Pharmacienne ? »

Laconique avec les CM2 : « J’écris pour être lue. » Inspirée d’Aragon avec les cinquièmes : « Je croyais choisir et j’étais choisi(e). »

Sublimée pour les troisièmes : « Je n’arrivais pas à toucher les autres, j’étais comme dans le conte « La Jeune Fille sans mains ». Puis je me suis aperçue qu’avec les mots je pouvais toucher les autres. »

Le lendemain, pour ne pas lasser la personne qui m’accompagne dans ma tournée, je peux servir la version bad guy : « Mon éducation m’avait laissée croire que seuls les hommes avaient le droit de créer, mais ma petite soeur m’a prouvé le contraire en se faisant publier très jeune, et son premier roman, Escalier C, a eu beaucoup de succès, on en a fait un film. Je ne pouvais plus la voir en peinture. De rage, j’ai écrit mon premier roman. La jalousie, c’est de l’essence dans votre moteur. »

Ou la version petite fille modèle : « Pour maman, il y avait Dieu et juste au-dessous, il y avait les artistes. Je voulais que maman m’aime. Je ne pouvais pas faire Dieu. J’ai fait écrivain. "
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Mon portrait en adolescente

Si l'on considère que j'ai commencé à écrire pour la jeunesse à l'âge de 12 ans, cela fait quarante-huit ans que je suis écrivain jeunesse. Je me suis demandé un jour si un écrivain jeunesse avait le droit de vieillir. Comme les enseignants, j'ai en face de moi des gens éternellement jeunes que je suis censée captiver. (...) Je me suis aussi demandé s'il fallait avoir des enfants pour être un écrivain jeunesse. Je connais plusieurs personnes sans enfant qui écrivent d'excellents romans pour la jeunesse. Je connais encore plus de mères de famille qui n'ont jamais écrit pour les enfants. Mais je reconnais que, pour ma part, le fait d'avoir été la mère de trois enfants a imprégné ce que j'ai écrit, mais aussi ce que je dis, ce que je suis.---[Livre de poche, octobre 2020, p. 243]
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D'où vient mon goût pour les histoires qui finissent bien ? Même dans la vraie vie, même dans les histoires 'based on a true story', j'attends obstinément l'heureux dénouement. Une lampe allumée. Je ne peux pas laisser mon lecteur dans le noir. « Pour l'enfant, dit Michel Tournier, une histoire qui se termine mal est une histoire qui ne se termine pas du tout. Il demande la suite aussi longtemps que tout n'est pas rentré dans l'ordre. Et l'ordre universel, c'est le bonheur. »
(p. 189-190)
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"Sauveur & fils", saison 1, Marie-Aude Murail, l'école des loisirs
Quand on s'appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d'affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s'évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme… Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien. Mais à toujours s'occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?
Entretien mené aux éditions Petit à Petit.
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