Reality Girl

Aurore, quatorze ans et trois mois, vient d'ouvrir un blog intitulé "Reality Girl". Son but ? Confier ses déboires car elle se présente comme une personne ayant du mal à le faire dans la "vraie" vie. Internet est la porte de secours pour raconter comment elle s'est retrouvée à vivre chez sa grand-mère alias Mamie Coupon. Même si elle se présente comme orpheline, on apprend bien vite qu'en réalité, les parents d'Aurore sont bel et bien vivants mais que, séparés depuis peu, ils participent chacun à une émission de téléréalité (différentes l'une de l'autre) pour trouver un nouveau partenaire amoureux.
Entre la honte de la diffusion de ces émissions, son nouveau collège, les tribulations de Mamie Coupon et Brian, le correspondant australien épris des papillons, Aurore a de quoi alimenter son blog.

Quand on dit "Murail", je sors mes pompons de cheerleader. Marie-Aude, Lorris ou Elvire alias Moka, j'adhère et j'adore.

Mais pas cette fois-ci.

Archipel (l'éditeur) ne nous ment pas : en classant ce livre dans la collection " ArchiFilles", il nous annonce la couleur. Nous avons bien un livre "fifilles". Archififilles. Un personnage féminin, une histoire familiale, et même un double happy end, tous les ingrédients sont là.

Reprenons là, tiens, cette la liste d'ingrédients :
- une ado narratrice complexée par la longueur de son nez et qui manque pas mal d'estime d'elle-même (jusque là, on n'a perdu personne en chemin, on est dans le B.A.BA de la littérature jeunesse).
- des parents séparés, une installation forcée chez la grand-mère un peu pénible mais sympa quand même, un nouveau collège, des nouveaux camarades de classe... Jusque-là, il n'y a pas de quoi vermifuger un abribus mais on est dans le ton.
- les parents participent chacun à une émission de téléréalité pour rencontrer l'âme soeur suite à leur séparation (ça commence à devenir intéressant et original)
- l'écriture prend la forme d'un blog (ça continue de promettre des choses)
- le personnage de la grand-mère accro aux jeux gratuits, échantillons, tirages au sort et coupons de réduction qui vit dans une caverne aux trésors pleines de ses gains et cadeaux plus ou moins utiles, là on tient un personnage comme je les adore.

Et puis... pffiut.

Non, pas mamie Coupon, ce personnage-là, pour moi, c'est ce qui sauve le bouquin. Ça et (c'est le moment de l'annonce ATTENTION, JE SPOILE) des "petites choses" comme cette fille du nouveau collège d'Aurore qui s'avère être la doublure jambes d'une star hollywoodienne. FIN DU SPOIL (pour le moment)

Mais sinon... ben pffiut.
(Je me répète ?)

Prenons le thème de la téléréalité. On sent que l'auteur, pauvre de lui, a dû s'enfiler quelques épisodes de plusieurs émissions du genre. On a des détails, les parents se tournent en ridicule, l'ensemble est crédible... Mais finalement, la critique de ce type de programme reste faiblarde. Puisqu'il s'agit des parents d'Aurore, on aurait voulu plus de "coulisses", qu'elle mette en éclairage combien ces émissions diffusent une soi-disant vérité et arrange les choses. Même si elle n'a pas assisté au tournage, Aurore pourrait commenter tout ce que le spectateur peut déjà voir en partie (les phrases répétées à l'avance, le manque de spontanéité, les attitudes artificielles, les meubles déplacés parce que ça devait arranger le caméraman...) en y apportant un regard personnel.

L'écriture sous forme de blog [ATTENTION, JE SPOILE TOUT Y COMPRIS LA FIN] n'apporte rien d'un point de vue littéraire et sert de ressort dramatique... mais mal.
Aurore raconte sur son blog chaque épisode des émissions dans lesquelles passent ses parents, ainsi que des éléments de sa vie, et régulièrement, elle se lamente parce qu'elle n'a pas de lecteur ce qui ne l'empêche pas de ponctuer son récit en interpellant ceux-ci. D'un point de vue littéraire, c'est raté. le côté "lecteur je te déteste parce que tu viens pas me lire" alternant avec le "mais je te raconte quand même parce que... euh, ben parce que", j'ai trouvé ça lourd.
L'absence de compétence technique d'Aurore expliquant l'absence de liens hypertextes, d'insertion de photos, de musique, de vidéos, est regrettable.
Le ressors dramatique c'est que Brian, le correspondant Australien, va trouver le blog, le lire, et retrouver grâce à cela Aurore dans sa vraie vie. Ça, c'est cousu de fil blanc. (Le deuxième ressors dramatique c'est que les parents d'Aurore aussi vont découvrir le blog mais ça, à la limite, ça permet de clore le livre sur une touche marrante.)
Mais ça ne tient pas la route.
Brian trouve le blog d'Aurore parce qu'elle y raconte une mission qu'elle a accomplie pour lui autour d'une observation de papillons. En bon passionné, il tombe sur le billet et lit tout le blog. Pour autant, il semble ignorer ce qu'elle a écrit à propos de lui, n'y fait aucune allusion, alors qu'elle a parlé plusieurs fois de lui.
D'un autre côté, Aurore fait plusieurs billets dans lesquels elle révèle le secret d'une immense star américaine (concernant la doublure jambes), donne le vrai nom (entier) de cette doublure, donne le nom de son établissement scolaire... et ça, personne ne le trouve ?
Elle cite également je ne sais combien de fois les titres des deux émissions de téléréalité, laisse entendre qu'elle sait comment ça finit puisque les tournages sont bouclés et qu'il ne s'agit que de la période de diffusion... et personne ne réagit ?
Donc Brian, le passionné de papillons australiens dépiaute un petit blog francophone intimiste mais pas un journaliste n'utilise un moteur de recherche, ni aucune personne ne s'intéressant à la téléréalité et aucun fan de cette star du cinéma... Quand on sait que les agriculteurs d'une certaine émission de téléralité visant à trouver l'amour voient leurs noms et coordonnées diffusés sur la Toile, que des forums entiers sont consacrés à commenter leur attitude, que les séquences sont partagées et commentées, surtout quand il s'agit de se moquer, c'est impossible qu'un tel blog passe à l'a trappe.

Vous avez le droit de penser que je pinaille mais je pense que le blog comme parti pris d'écriture n'est pas anodin, encore plus en littérature jeunesse quand on a un public pas forcément si bien avertit des possibilités bonnes et mauvaises qu'offrent Internet. Aurore veut un espace pour se livrer en tout intimité mais elle grille son anonymat en quelques posts. Elle révèle des secrets, des choses personnels sur elle mais aussi sur ses proches, les élèves de son établissement, sur la directrice de celui-ci, sans protéger leur anonymat. Euh, quelqu'un pour signaler que c'est illégale ? Ou même contraire à une certaine morale ?

Je ne suis pas celle qui tienne à ce que chaque livre délivre une leçon, un message. Mais ici, je pense qu'il y a quelque chose qui manque ici.

Par ailleurs, pfffiut parce que pas mal de clichés sur les adolescents, la jeunesse... L'amitié avec Jamila tombe un peu comme un cheveux sur la soupe et son personnage manque de densité (alors qu'il y avait matière à !), la fête qui dérape et le nettoyage des dégâts qui ne suffit pas avec la mamie cool qui remarque mais gronde pas, on a déjà lu trop souvent, l'histoire d'amour qui débarque d'on ne sait trop où (si, d'Australie...) est très artificielle...

Un mot pour conclure ? Dommage.

La Toile hébergerait aujourd'hui près d'un milliard de blogs alors que le plus ancien n'aurait guère plus de 25 ans. C'est dire à quelle formidable expansion on a assisté. le terme de blog recouvre évidemment une grande variété de contenus.

Pour beaucoup d'adolescent•es, « tenir un blog » est devenu une façon d'écrire son journal intime à ciel ouvert en soumettant à l'évaluation publique son identité et son ego, diversement travestis pour les besoins paradoxaux d'une reconnaissance anonyme aussi impérieuse qu'hypothétique. Finis les petits carnets cadenassés décorés d'une licorne : on tient son blog sous un pseudo (ou un nom de guerre) qui abrite avant tout de la curiosité parentale tout en s'offrant à celle du monde entier. Comment, sauf dénonciation sournoise, père et mère retrouveraient-ils leur progéniture dans cet océan sans rivages ni repères ?

Avec Reality Girl, Lorris Murail a décidé de peindre à sa façon ce monde des blogueuses en se mettant dans la tête d'une fille, comme il aime à le faire depuis longtemps. Aurore, 14 ans et 3 mois, se présente en orpheline, du moins en voie d'orphelinisation. En fait, on comprend vite que ses parents sont, plus classiquement, en voie de séparation. En conséquence de quoi, Aurore a décidé de changer de collège et de se confiner chez sa grand-mère paternelle, dénommée Marianne mais qu'elle appelle COUPON depuis toute petite. Pourquoi ? Parce qu'elle l'a toujours vue collectionner les offres, les bons de réductions, les promotions ; pire, elle gagne SOUVENT : le pavillon crépi de COUPON s'apparente donc à une sorte de brocante, sauf que tous les bidules qu'elle recèle sont NEUFS.

J'aurais tout aussi pu bien dire que notre auteur a choisi de se payer la tête des toutes les émissions de téléréalité qui ont envahi le PAF, juste après les séries policières. Car si Aurore est réfugiée chez COUPON, elle va aussi devoir supporter le spectacle bi-hebdomadaire de ses parents engagés respectivement dans DES PRÉTENDANTS POUR MAMAN (Corinne alias maman) et L'AMOUR VENU DU FROID (Alex alias papounet). Et si jamais COUPON s'y mettait elle aussi ?! La plume satirique de Murail fait mouche à tout coup.
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Lien : https://littejeune.blogspot...

Aurore, 14 ans, décide d'ouvrir un blog sous le pseudo de "Reality Girl". Elle y raconte de manière humoristique sa vie mouvementée : elle vit chez en effet chez sa grand-mère pendant que ses parents, séparés, tentent chacun leur chance dans des émissions de télé-réalité pour trouver l'amour. de son côté, Aurore entreprend une correspondance par internet avec un Australien passionné de papillons...

Un roman très drôle qui se dévore presque d'un trait, un joli portrait d'ado. Une bonne approche également du phénomène des blogs et de leur problématique : écrire sa vie sur internet et la partager ainsi avec le monde entier alors même qu'on refuse de confier ses pensées et ses états d'âme à ses proches... Un très bon moment !

Victime collatérale de la télé-réalité, Aurore a quitté la maison familiale et vit chez sa grand-mère. Elle confie ses états d'âme au blog qu'elle a tout récemment créé. Ses doutes aussi sur d'éventuels lecteurs.

A quatorze ans, Aurore dégaine vite et sa plume est acérée; tout y passe : ses parents séparés en mal d'amour, l'école, les copains, sa grand-mère surnommée Coupon pour son goût immodéré des concours et des bons de réduction, ... Parmi ses sujets de prédilection, outre ses parents candidats d'émissions de télé-réalité, Brian, un australien passionné des papillons devenu son ami virtuel.

Tandis qu'Aurore nous relate, chaque semaine, les aventures de ses parents cherchant l'âme soeur, nous découvrons son quotidien, ses (petits et grands) soucis, ses espoirs. Aurore est un personnage attachant : drôle et décidée; sa grand-mère, Coupon, n'a rien à lui envier et leur duo fonctionne plutôt bien !

En parallèle, Reality girl occupe beaucoup de place : Aurore cherche ses marques sur le net, tente d'attirer des lecteurs, de les motiver. Tout cela est plaisant à suivre drôle et bien amené.


L'ensemble dresse le portrait d'une adolescente de quatorze ans, sensible et réfléchie, à l'occasion caustique, dans un roman drôle, bien en phase avec la réalité. Un univers sympathique à découvrir !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..

[Extrait]
Aujourd'hui, on va parler d'un coup de coeur, oui, rien que ça. Un coup de coeur pour un roman jeunesse qui m'a touché et agréablement surprise, mais qui m'a surtout beaucoup fait rire. Un coup de coeur que je conseille notamment à toutes les filles et à toutes les jeunes adultes, en particulier aux bloggeuses!

Dès que j'ai vu sa couverture, j'ai su que ce livre serait fait pour moi. Il fait très "girly", avec son fond violet et ses papillons et son titre, "Reality Girl", ne trompe pas: c'est un roman clairement assumé pour le sexe féminin! Outre sa couverture qui m'a fait craquer, j'ai beaucoup aimé son format broché ni trop grand ni trop épais qui permet de le transporter partout sans même y penser! Il est vraiment pratique à lire, avec sa couverture souple, et sa qualité est indéniable: la preuve, je l'ai lu durant de nombreuses heures, il a réalisé un aller-retour Toulouse-Paris très récemment et il se porte comme un charme!
Lien : http://apologie-d-une-shoppi..