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Sauveur & fils tome 4 sur 7
EAN : 9782211235600
320 pages
L'Ecole des loisirs (17/01/2018)
4.39/5   613 notes
Résumé :
Je me garde une marge de surprise dans l'écriture de mes romans. Sauveur laisse ses patients raconter des histoires qui ne sont pas celles que le lecteur attend. Ni moi non plus. En ouvrant la porte de la salle d'attente, je ne savais pas ce que contenait le gros sac en skaï que madame Naciri serre précieusement contre son coeur. Je ne me doutais pas que Jean-Jacques, l'hikikomori de 23 ans, finirait par sortir de sa chambre pour aller dans un café- philo, je ne pen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
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Après un rappel succinct des personnages, cette quatrième saison démarre sur les chapeaux de roue. On entre dans le vif du sujet, directement rue des Murlins, et même dans le cabinet de Sauveur, en pleine consultation avec un nouveau patient. Encore un dont la pathologie est tristement d'actualité.
On retrouve aussi tout l'environnement (perso et pro), plus ou moins sympa, de ce 'grand' psy martiniquais, chaleureux, généreux, assez génial dans son genre comme thérapeute, mais parfois maladroit avec ses proches. Parce que, comme dirait l'autre, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais une partie, si - c'est enrichissant et gratifiant, mais il faut être solide et bien épaulé...

Avec sensibilité, tendresse et beaucoup d'humour, Marie-Aude Murail continue de nous parler de problèmes universels (famille, couple, amour) et de difficultés plus spécifiques à l'enfance et à l'adolescence : mal-être général ou lié à l'identité sexuelle, conséquences du divorce, addiction aux écrans, phobie sociale, décrochage scolaire, comportements d'auto-destruction, relations conflictuelles avec les parents et autres adultes... Bref, plein de situations qui semblent inextricables et que Sauveur parvient généralement à dénouer. On aimerait connaître quelqu'un comme lui quand ça déconne d'une manière ou d'une autre chez soi...

Il n'y a rien d'exagéré dans les problèmes des patients qui défilent chez Sauveur, je connais IRL au moins un cas de chaque pathologie ou symptôme, sans être dans le 'milieu', juste en côtoyant des parents.
Les seules invraisemblances sont : le talent de Sauveur (mais on peut rêver), les coïncidences, et le fait qu'il soigne plusieurs personnes d'une même famille.

Sinon, tout est bon à prendre dans cette série !
Je lui souhaite de bien se porter et de nous accompagner longtemps pour toutes les petites fenêtres d'espoir qu'elle ouvre :
« Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nu[ag]es. »
(Aragon, cité p. 232)
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Plutôt que vous les détailler, autant vous laissez le plaisir de la découverte, mon ressenti porte sur l'ensemble des 4 tomes de Sauveur & fils, puisque c'est à la suite les uns des autres que je les ai lus ou plutôt dévorés.

Sauveur est originaire de Martinique, un grand type à la peau noire d'1m90 que l'auteure, Marie-Aude Murail décrit comme un mélange entre Omar Sy et Idris Elba. Avouez Mesdames, et Messieurs, qu'il y a pire, non ? Ceci dit, Sauveur est avant tout psychologue. Il est veuf et vit au 12 rue des Murlins à Orléans avec son fils de 8 ans, Lazare.

Au fil des 4 tomes, c'est toute une galerie de personnages qui, dans un joyeux désordre, va défiler dans son cabinet, lieu propice aux situations dramatiques ou drolatiques. Adultes, enfants, dépressifs, suicidaires, phobiques scolaires, problèmes d'identité sexuelle, abus, tocs de propreté et j'en passe.

Tout le talent de l'auteure réside dans le savant dosage entre gravité et légèreté proposant une alternance de moments tour à tour fins, drôles, tendres, émouvants, vrais. Les personnages sont tantôt attachants, agaçants, plein d'assurance, dans le doute. On parle deuil, racisme, pardon, paternité, mémoire, famille, amour.

Outre Sauveur, parfois débordé, parfois/souvent outrepassant ses fonctions de psy, ils sont quelques-uns pour lesquels j'ai éprouvé une vraie tendresse. Lazare et ses blagues dans le premiers tomes, la façon dont il espionne les séances de son père et ses réflexions à hauteur d'enfant, reprises progressivement par son meilleur ami Paul. Gabin, le gamin glandeur pas si paumé qui tente de se reconstruire un foyer. Jovo, l'ancien légionnaire qui ne mâche pas ses mots, drôle de grand-père de substitution. Ella/Elliot, son envie d'écrire et d'être quelqu'un d'autre. Samuel, qui se découvre un père. Finalement, la liste pourrait être bien longue…

Au fil du temps, la maison va se remplir, toujours en effervescence, reconstituant bon gré mal gré une cellule familiale d'un autre genre. Si mon propos peut vous sembler un brin brouillon, il n'en est rien sur le papier. Tout ça est d'une fluidité réjouissante, débordant d'intelligence, de bon sens et d'humanité.

Voilà, c'est fini, je les quitte avec déjà une pointe de nostalgie mais quel plaisir de lecture j'ai eu avec Sauveur et sa tribu !

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Encore un excellent tome où l on suit les aventures familiales amoureuses et professionnelles de Sauveur st Yves , un beau et grand psychologue martiniquais.

Marie Aude Murail nous attache à chacun des personnages: Sauveur et son fils Lazare, Gabin un ado qu' il a recueilli et qui vit dans son grenier, Jovo un grand père de substitution , Louise l amoureuse de Sauveur et ses enfants Paul et Alice.
Tout ce petit monde essaie de trouver sa place dans la maison de Sauveur , sans compter l arrivée de 2 nouveaux animaux dans la famille.
Côté patient j ai adoré retrouver certains patients et des nouveaux.
J aime beaucoup suivre les raisonnements de Sauveur, voir sa façon de procéder avec ses patients.
Le ton est drôle, émouvant, touchant. Réaliste. Humain.
Je suis redevenue très fan de l écriture de Marie Aude Murail.
C est une véritable bouffée d oxygène ses bouquins.
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« Si mon livre, tout en procurant de l'amusement aux lecteurs, amenait, même un seul d'entre eux, à avoir une meilleure opinion de ses semblables et à considérer le meilleur côté de la nature humaine, je serais vraiment heureux et fier d'avoir obtenu un tel résultat. »
Bien choisie, cette phrase de Dickens placée en exergue de la saison 4 de Sauveur & fils, tant l'humour qui nous amuse et la tendresse du regard portée par Marie-Aude Murail sur l'humanité sont de gros points forts du roman. Et en cela, le personnage éponyme est comme une sorte de double de l'auteur, réalisant avec succès le souhait de Dickens puisque son amie Louise se dit:
« C'était une autre chose que lui avait apprise Sauveur: placer les êtres sous le meilleur éclairage possible. »
C'est donc un livre lumineux, malgré les problèmes, les souffrances des patients de Sauveur, on retrouve l'humour, la générosité et la belle amour humaine qui nous avaient déjà tant séduits dans les tomes précédents, et bien sûr les personnages, toujours aussi attachants. On en rencontre de nouveaux, comme Jean-Jacques, qui ne sachant pas comment faire avec la vie, a adopté un mode de vie minimaliste, sorte d'ermite des temps modernes, reclus dans sa chambre, parce que « dehors c'est comme un film d'horreur ».
Et surtout, on retrouve Sauveur et sa maison à la porte grande ouverte, rue des Murlins à Orléans, où on aime tant s'incruster, avec Louise, Alice, Paul, Lazare, Gabin, Jovo... sans oublier bien sûr hamsters et cochons d'Inde.
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Au numéro 12 de la rue des Murlins, il y a toujours autant d'agitation : côté cabinet de consultation du psychologue (des habitués des précédents tomes et quelques nouveaux patients), tandis que côté habitation, où l'on retrouve la famille de Sauveur un peu élargie avec en sus quelques animaux de compagnie.

Loin d’une croisière paisible en eau douce, on navigue toujours entre les mal-être des uns et des autres et leurs petits triomphes sur les obstacles de la vie. Les relations compliquées au sein des cellules familiales - entre générations, dans les couples, dans les fratries - sont au coeur du roman. Les personnages et situations sont réalistes. L'ambiance dans la famille Saint Yves rappelle un peu celle de la tribu Malaussène imaginée par un autre auteur. Daniel Pennac fut probablement une source d'inspiration (sans plagiat, Marie Aude Murail ne cherchant pas s'inscrire dans le genre polar social), comme le laisse penser le personnage de Jovo (par son profil et la consonance de son nom).
Contrairement aux romans de Pennac, il n'y a pas ici d'intrigue haletante, mais comme chez lui, de vrais moments de détente et un réel plaisir à la lecture. Et de l'émotion en prime.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
31 janvier 2018
La saison 4 de "Sauveur&Fils" pourrait être la dernière. Ou pas…
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
A deux doigts de la retraite, madame Dumayet n'était jamais en reste d'une innovation pédagogique. Cette fois-ci, l'idée lui avait été soufflée par une de ses jeunes amies, institutrice en maternelle.
- On va faire un débat, dit-elle.
- On sera filmés ?
- Lève le doigt, Nour, avant de dire une bêtise.
Madame Dumayet expliqua à ses élèves qu'ils allaient débattre autour d'un thème. Chacun pourrait prendre la parole à tour de rôle et serait écouté respectueusement.
- On fera bien attention à laisser parler les plus petits.
Madame Dumayet avait une classe à double niveau, composée de quinze CM1 et dix CP. Jeanne leva la main.
- C'est quoi, le thème ?
- J'allais vous le dire, fit la maîtresse qui, ne doutant de rien, ajouta : Aujourd'hui, on va se demander ce qu'est l'amour. Donc, vous prenez quelques instants de réflexion et quand vous pensez avoir quelque chose d'intéressant à parta... Déjà, Mathis, tu es sûr ?
Le jeune garçon, main levée, se lança sans la moindre hésitation :
- L'amour, c'est d'aimer quelqu'un, de faire un enfant et ensuite se séparer.
(p. 34-35)
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La porte se rabattit avec brusquerie et un grand Noir menaçant fit irruption. Sauveur, l'esprit préoccupé, avait oublié d'ouvrir doucement pour laisser le temps à sa nouvelle patiente de s'habituer à lui. Madame Naciri étreignit son gros sac et lança en arabe à son fils : « Appelle la police ! »
- Mais c'est le docteur, maman...
- Madame Naciri ? Excusez-moi, je vous ai fait sursauter.
Sauveur se fendit d'un large sourire, mais se vit dans les yeux paniqués de Madame Naciri en délinquant potentiel.
- Mais c'est bon, maman, insista le garçon, c'est le docteur pour tes insomnies. Il va te soigner...
- Vous avez des problèmes de sommeil ? embraya Sauveur, tout en essayant de tasser sa haute taille devant sa patiente, qui ne semblait pas disposée à quitter son fauteuil [en salle d'attente].
- Les midicalmants, ça marche pas, le docteur Guiri il m'a dit va voir le psy. Mais il m'a pas dit un Noir comme toi.
- Ma mère n'est pas raciste, intervint son fils, c'est juste qu'elle a des idées un peu... comme ça... sur les Noirs...
Sauveur ne lui fit pas remarquer que « des idées un peu comme ça sur les Noirs » était une assez bonne définition du racisme.
(p. 61-62)
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- Arrête, Paul, le rembarra sa soeur. Tu n'auras plus de larmes pour l'enterrement.
Alice avait cru qu'elle pouvait se permettre une pointe d'humour noir. Sauf que, cette fois-ci, Louise [sa mère] ne le supporta pas, et la claque partit, la première qu'Alice ait reçue. Paul courut se réfugier auprès de ses hamsters, Alice alla s'enfermer dans sa chambre, la joue brûlante et le coeur en feu. Louise resta seule dans la cuisine, persuadée qu'au fond le monstre, c'était elle.
Or, dans sa chambre, noyant ses larmes dans son oreiller, Alice en pensait autant. Elle se faisait horreur. Pourquoi avait-elle voulu blaguer alors que le pauvre vieux était en train de mourir ? Sa mère allait croire qu'elle était une psychopathe ! Mais ce n'était pas ça, pas ça du tout. En fait, elle ne savait pas pourquoi elle avait réagi de cette façon - 'odieuse' avait dit sa mère.
(p. 147-148)
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- Je suis cassé, en fait.
- Cassé, répéta l'écho. [le psy]
- Je sais, [le docteur] Dubois-Machin, il dit que c'est de la dépression. Mais je me sens pas déprimé. J'ai juste pas envie de ce qui est dehors. Dehors, c'est comme un film d'horreur. J'essaie de pas y penser. C'est ça, ma vie. Il faut pas penser.
- Comment on fait pour 'pas penser' ? questionna Sauveur, comme quelqu'un qui douterait que la chose soit possible.
- C'est pas compliqué. Tu te fais un thé, tu te mets sur ta station, tu arrives dans un match qui est commencé. On s'entre-tue, il y a deux équipes. C'est le genre de truc qu'il faut connaître à fond pour savoir où frapper, et tout ça. Tu as un flingue, tu tires, c'est en caméra subjective. C'est très réaliste. Ça vide la tête. Après, t'attends d'être bien fatigué pour te coucher. Mais genre, tu tombes de sommeil.
(p. 14)
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[ mère séparée, à son fils de 10 ans en garde alternée ]
- Ça allait avec ton père cette semaine ?
- Il est con.
- Ça ne se dit pas !
- Mais c'est vrai ! Demande à Alice.
C'est bien ce que fit Louise dès qu'Alice fut revenue du collège. Comment s'était passée la semaine ? Nickel. Si on se marie que pour divorcer, c'est pas la peine, et si on fait des enfants pour qu'ils soient aussi chiants qu'elle et ses frères, c'est pas la peine non plus.
- Au moins, tu es lucide, commenta Louise [la mère].
- N'est-ce pas ? répliqua Alice [l'ado de 14 ans], le ton claquant.
Louise fut prise de découragement. Ses enfants avaient l'air tellement blasés. Croiraient-ils en une nouvelle vie de famille ?
(p. 145-146)
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Vidéo de Marie-Aude Murail
"Sauveur & fils", saison 1, Marie-Aude Murail, l'école des loisirs
Quand on s'appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d'affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s'évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme… Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien. Mais à toujours s'occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?
Entretien mené aux éditions Petit à Petit.
Vidéo : Paris Normandie
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