Marie-Hélène Delval :
À partir de ce chapitre, l'histoire croisait ma propre histoire. Si je ne le savais pas encore clairement, du moins le percevais-je avec assez d'évidence pour la réclamer encore, sachant pourtant qu'elle me ferait pleurer. Car Martin et Martine ne se quittent jamais, raconte l'auteur. [...]
Je les attendais parce que ma mère était morte en me mettant au monde. Sans doute l'histoire du martin-pêcheur donnait-elle une réalité à une chose bien abstraite : l'absence définitive d'une femme qui resterait pour moi une parfaite inconnue. Elle lui restituait sa dimension charnelle et son poids de chagrin. Et, pleurant sur la mort de l'oiseau de papier, je rejoignais les larmes cachées de mon grand-père - j'ai grandi chez mes grands-parents maternels - qui me lisait ce livre.
Pourquoi Simple a-t-il cassé la montre ?