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3,57

sur 742 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme dit le proverbe "On ne peut pas se prononcer avant d'avoir essayé"!
Et bien, j'ai essayé Haruki Murakami et je n'ai pas accroché.

Pourtant les qualités sont nombreuses. le style est étonnant, simple, agréable à lire. le récit s'installe si naturellement, en quelques pages, le lecteur est dans l'ambiance pour chacune des nouvelles.
Je m'attendais à un lien plus direct avec le tremblement de terre de Kobe, à des nouvelles plus réalistes. J'avoue que je suis un peu déçue.
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Petite déception avec ce recueil de nouvelles de Murakami autour du tremblement de terre de Kobé de 1995.

Le propos est (trop) souvent banal, parfois loufoque, parfois fantastique (c'est du Murakami quand même), parsemé ici et là de références musicales au jazz (Murakami, je vous dis), avec ce conseil : « il faut suivre attentivement une par une chaque ligne d'improvisation de Coleman Hawkins. Tends bien l'oreille à ce qu'il essaie de nous dire à travers ces sons. C'est l'histoire d'une âme libre qui essaie de s'échapper de sa poitrine. Cette âme, elle existe en moi aussi, et en toi. Ecoute, et tu pourras entendre son écho. Un souffle chaud, un coeur qui palpite. »

Sous la plume de Murakami, l'âge adulte y est le temps où « la mort, les maladies sexuellement transmissibles et la taille de l'univers avaient cessé de l'inquiéter ». le feu y devient une oeuvre plastique, avec sa «forme libre. Aussi, ceux qui le regardent se mettent-ils graduellement à y voir tout ce qu'ils veulent » et « les flammes [qui] s'étendaient toujours avec souplesse, avec douceur. Elles n'étaient ni violentes, ni pressées, elles ressemblaient à des caresses expertes. Elles n'étaient là que pour réchauffer le coeur des hommes.

Mais malheureusement ces petites perles sont trop rares pour satisfaire mon plaisir …
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Un tremblement de terre à Kobe (survenu en 1995) a des répliques émotionnelles chez six japonais, sans lien les uns avec les autres à part une certaine étrangeté à vivre (propre aux héros de Haruki Murakami d'après ce que j'en ai lu : mélange de timidité, orgueil, effacement, isolement), six japonais qui évoluent dans des régions non touchées par le séisme.
Cela donne six histoires sur le thème "une faille intime, un ébranlement, quels actes ?". Six histoires bizarres, "oniriques" dit-on, avec du sexe, des ruptures familiales, des réflexions sur la vie et la mort. Six histoires qui laissent un sentiment chaotique de flou et d'inachevé et une impression de lecture très mitigée.
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Six nouvelles et six impressions.
Après le tremblement de terre... Quand le monde des nouvelles japonaises nous fait goûter au pire et au meilleur.
Toutes ont en commun de faire trembler la terre, le monde ou l'être intérieur.
"Un ovni a atterri à Kushiro" : Cette première nouvelle raconte le trajet d'une boîte portée par un homme. On n'en sait pas plus. On reste sur notre faim.
"Paysage avec fer" : Quand les feux de camp nous interrogent sur la mort, on assiste impuissant à un tremblement de terre intérieur.
"Tous les enfants de Dieu savent danser" : L'avenir est inquiétant auprès d'une mère religieuse pratiquante et intrigante.
"Thaïlande" : Là, on respire, on fait le point, on relit notre vie. Ce n'est pas agréable mais on a l'impression d'avancer.
"Crapaudin sauve Tokyo" : Quand une grenouille sauve le monde... Il n'y a qu'un Japonais pour inventer une histoire pareille. de plus, il faut être japonais pour la comprendre.
"Galette au miel" : Une histoire d'amitié au bon goût de miel.

Je savais que le monde de Murakami était onirique. J'ai pourtant eu de la peine à lâcher prise pour m'y glisser. Dommage. Ca n'était certainement pas le bon moment. Mais face à ce maître littéraire, je retenterai certainement le coup prochainement.
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Recueil de nouvelles, Après le tremblement de terre s'attache à raconter les réactions de Japonais suite au terrible tremblement de terre survenu en 1995 à Kobe. Les personnages imaginés par Haruki Murakami, femmes, hommes, de tous âges et conditions, ont chacun une façon bien particulière de réagir : certains quittent leurs proches pour une nouvelle vie, d'autres se rapprochent et se lient. D'autres enfin acceptent leur passé et avancent dans leur vie.

C'est toujours avec une plume délicate et contemporaine qu'Haruki Murakami nous plonge dans ces récits. Il manie avec talent le quotidien banal et routinier d'un Japonais vivant à notre époque, à l'étrange et l'absurdité de situations totalement burlesques. Ainsi dans Crapaudin sauve Tokyo, Katagiri, qui se décrit comme une "homme on ne peut plus ordinaire. Plus ordinaire que la moyenne, même", rencontre une énorme grenouille, de deux mètres de haut, qui parle et qui lui demande son aide pour aller battre Lelombric, un ver géant vivant sous terre, responsable des tremblements de terre. le plus souvent, l'étrangeté des situations est plus subtile et passe par des personnages qui "savent" et qui aident les personnages à se retrouver (une vieille voyante, un guide, un artiste..) et par des rêves ou cauchemars récurrents.

Dans ce recueil, aucun texte ne se ressemble :

Un ovni a atteri à Kushiro raconte l'histoire de Komura, quitté par sa femme suite au tremblement de terre, et chargé par un collègue de bureau de transporter une mystérieuse boite.

Paysage avec fer : trois amis se retrouvent devant un feu de camp sur la plage. Comment se sont-ils rencontrés ? Pourquoi une telle obsession pour les feux de camp ?

Tous les enfants de Dieu savent danser : Yoshiya croit reconnaître son père, qui a abandonné sa mère avant sa naissance, dans le métro et décide de le suivre.

Thaïlande : Satsuki, docteure spécialiste de la thyroïde, décide de passer quelques jours en Thaïlande et rencontre Namit qui va la guider bien plus loin qu'elle n'imaginait.

Galette au miel est ma nouvelle préférée. Il s'agit d'une belle histoire d'un triangle amoureux entre trois amis d'enfance, deux hommes et une femme, réunis autour d'une petite fille espiègle.

Mon avis général sur ces nouvelles est mitigé. J'apprécie toujours autant l'écriture de Murakami, les thèmes qu'il aborde, et ce mélange de réel et fantastique. Ici, en plus, le sujet est fort et ne manque pas d'actualité : après le tremblement de terre, tous ces personnages se remettent en question et cherchent comment changer leur vie. Mais certaines nouvelles m'ont semblé ne pas avoir de fin : tout commence bien, l'intrigue est intéressante, et à la fin, déception, il ne se passe rien et rien n'est vraiment fini. Parfois, je n'ai pas su où l'auteur voulait en venir. Est-ce le genre particulier de la nouvelle qui m'a donné cet arrière-goût d'inachevé ? En tout cas, cela ne m'empêchera pas de revenir aux romans d'Haruki Murakami qui m'attendent sur mes étagères !
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Voici six nouvelles, indépendantes les unes des autres, avec en toile de fond le tragique tremblement de terre qui a touché Kobe le 17 janvier 1995. Six nouvelles tout en délicatesse, où les non-dits sont nombreux, les failles bien présentes, et où un évènement anodin va tout remettre en question. Car si le tremblement de terre n'a touché aucun des personnages du recueil directement, il sert de catalyseur à leurs doutes, à leurs questionnements. Amour, amitié, solitude, acceptation de soi, vie et mort... les thèmes abordés dans ces nouvelles sont nombreux et nous incitent à réfléchir au sens de la vie.
Le style de l'auteur est très agréable à lire, le texte se déroule devant nos yeux avec fluidité et nous entraîne doucement à la découverte de tranches de vies et de personnages attachants ; et, comme souvent avec Haruki Murakami, il n'y a pas de dénouement clair à ces histoires, c'est au lecteur d'imaginer la fin qui lui plaît...
J'ai trouvé que les nouvelles n'étaient pas de qualité égale : j'ai tout particulièrement aimé Paysage avec fer, Thaïlande et Crapaudin sauve Tokyo, par contre Un ovni a atteri à Kushino m'a laissée de marbre. Cependant les nouvelles sont variées, je pense que chaque lecteur peut y trouver son compte...
Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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La Feuille Volante n°1066– Août 2016
Après le tremblement de terreHaruki Murakami – 10/18.
Traduit du japonais par Corinne Atlan.

Je l'ai déjà dit dans cette chronique, l'univers d'un recueil de nouvelles est particulier. A travers chaque texte le lecteur recherche, parfois vainement, le fil conducteur de l'ouvrage. Ici, comme le titre l'indique il s'agit d'un tremblement de terre, celui de Kobé en 1995 et des conséquences qui peuvent en découler dans la tête de chaque Japonais. A vrai dire, les séismes font partie depuis longtemps de la vie de ce pays au point qu'existe une légende qui les explique. Depuis le XVII° siècle deux poissons-chats géants, Mamazu et Ōnamazu [une autre légende voulait que ce fût un dragon], vivant dans les profondeurs de la terre et très turbulents remuent régulièrement leur échine sur laquelle repose le Japon. Ainsi naissent les tremblements de terre au pays du « soleil levant ».

Le livre refermé je ressens une impression de vide, d'inutilité, d'éloignement, de déréliction et de mort qui règne sur ces six textes, six fables, qui sont une variation sur ces thèmes. Certes le tremblement de terre apporte avec lui la mort, le néant, la destruction et cet événement, augmenté par la perspective de son renouvellement inévitable laisse dans l'esprit des gens qui vivent là une sorte de peur constante et ineffaçable qui souligne la certitude que nous ne sommes que les usufruitiers de notre propre vie, que nous ne sommes sur terre que de passage. L'auteur insiste sur l'isolement des êtres qui pourtant vivent en société [le thème de la boîte, à la fois petite et hermétiquement close est significatif]et pour cela il a de la matière. Que cela soit dans le domaine de la religion où Dieu se fait complètement inexistant et abandonne l'homme à son sort, et ce en pleine contradiction avec ce qu'on nous a dit au catéchisme, ou dans celui du mariage. C'est étonnant comme les hommes et les femmes se précipitent dans cette institution sans en avoir la moindre vocation, comme si c'était un point de passage obligé dans le parcours terrestre de chacun et comme si avoir un enfant était obligatoire. Rares sont les mariages qui perdurent longtemps et leur dissolution entraîne bien souvent un replis sur soi. Nier que les relations entre les époux sont toujours exemptes de mensonges et de trahisons est un leurre, dans ce domaine « amour » ne rime jamais avec « toujours » et le « happy end » est rarement au rendez-vous. Comme si cela n'était pas suffisant, la timidité, les amours manquées, les regrets et les remords, le temps qui passe se chargent d'accentuer ce phénomène. Nous savons tous que les apparences existent, qu'elles sont mensongères et que la solitude est parfois une meilleure voie. L'espèce humaine dont nous faisons tous partie, capable du pire comme du meilleur, choisit bien souvent le pire avec beaucoup de talent et cet état d'abandon dont parle l'auteur existe ; il est bien souvent la conséquence de l'action maléfique des autres. Vivre en société ressemble à un combat où chacun défend ses intérêts contre l'autre qu'il oublie ou qu'il cherche à éliminer, ce qui ne favorise guère les relations sociales. Et d'ailleurs, comme pour faire bonne mesure, cette solitude est aggravée par l'originalité dont certains individus peuvent éventuellement faire montre, un peu comme si, n'être pas comme les autres, dans la norme générale, excluait les relations humaines et les amitiés, comme s'il fallait satisfaire à l'instinct grégaire, renoncer à soi-même pour être admis à fréquenter les autres.
Certes l'auteur prend le tremblement de terre de Kobé comme référence, un peu comme si ce phénomène presque ordinaire au Japon servait de catalyseur pour révéler l'état d'isolement de l'homme et le traumatisme que ce phénomène suscite. En effet, on cesse, dans ce pays, de se considérer en sécurité sur terre parce que, quand elle tremble, elle devient meurtrière, traîtresse, très semblables aux hommes finalement. Nous le savons bien, malgré la vie en société à laquelle chacun se consacre, la solitude existe de plus en plus et comme si cela ne suffisait pas, on est seul face à la mort. Il file une sorte de métaphore à travers différentes images qui personnalisent le tremblement de terre, un peu comme ces poissons-chats de la légende.

© Hervé GAUTIER – Août 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com
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Il y a quelque chose de différent dans ce recueil de nouvelles. Peut être parce que c'est le premier de cet auteur que je découvre autour d'un thème unique. J'ai au départ été désorientée par ces histoires auxquelles il me semblait manquer quelque chose, même en prenant en compte cette habitude de Murakami d'achever ses récit dans un flottement intangible.
Lire la suite : http://www.bizzetmiel.com/haruki-murakami-apres-le-tremblement-de/
Lien : http://www.bizzetmiel.com/ha..
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Dans ces courtes nouvelles, dont au moins un personnage ressent plus ou moins intimement et fortement les conséquences du tremblement de terre de Kobé en 1995, ce sont de brèves tranches de vie qui sont suggérées, des rencontres ou des séparations de personnes que le hasard, l'amitié, l'amour ou parfois une interrogation existentielle, rapprochent, et qui, à cette occasion remettent en perspective leur vie et lui découvrent un sens, par le regard porté sur les années écoulées, et sur leur problématique souvent cachée jusque là. Des situations parfois dans le registre d'un humour fantastique, comme dans la nouvelle Crapaudin sauve Tokyo, mais la plupart du temps un sens discret du désarroi et de la nostalgie dans ces destinées individuelles qui se croisent, ces liens inter-personnels qui se font et se défont, ces sensibilités qui se rencontrent.
Un texte souvent nuancé et sensible, qui évoque avec finesse et parfois fantaisie des parcours et des choix individuels, à travers des récits en demi-teinte, plaisants à lire et même émouvants comme la dernière nouvelle aux résonances peut-être autobiographiques
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Le tremblement de terre dont il s'agit ici est celui de Kobe, survenu en 1995. Bien qu'il ait donné son titre au livre, il en est finalement très peu question dans le texte. Il est juste évoqué dans la plupart des nouvelles simplement comme une référence dans le temps. Mais au travers de la lecture, on comprend qu'il a marqué pour chacun des personnages une rupture, la fin ou le début de quelque chose.

Mon texte préféré est le deuxième du recueil : Paysage avec Fer. L'héroine, Junko vit sur la côte avec un jeune surfeur. Elle a lié connaissance avec un artiste, Miyake, dont l'occupation préférée est de collecter du bois flotté sur la plage et d'allumer de grand feux, la nuit, lorsque le tas de bois est suffisamment conséquent. Junko et Miyaké passent ainsi de longues nuits à contempler le feu sur la plage.

J'ai également aimé le dernier texte, Galette au miel, qui évoque les relations au fil des années entre deux hommes et une femme qui se sont connus à l'université. Junpei a toujours été amoureux de Sayoko, mais ne s'est pas déclaré assez vite. C'est Takatsuki qui l'a épousée, puis ils ont divorcé. C'est le tremblement de terre qui va donner le courage à Junpei de sortir de sa réserve et de parler de ses sentiments à Sayoko, plusieurs années plus tard. En lisant cette histoire, j'ai beaucoup pensé au film de François Truffaut, Jules et Jim.
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