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Citations sur Autoportrait de l'auteur en coureur de fond (177)

Les blessures émotionnelles représentent le prix à payer pour être soi-même.
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je suis le genre d’homme qui aime faire les choses – quoi que ce soit – tout seul. Et pour être encore plus direct, je dirai que je suis le genre d’homme qui ne trouve pas pénible d’être seul. Je n’estime pas difficile ni ennuyeux de passer chaque jour une heure ou deux à courir seul, sans parler à personne, pas plus que d’être installé à ma table quatre ou cinq heures durant. J’ai toujours eu cette inclination depuis ma jeunesse : lorsque j’avais le choix, je préférais invariablement lire des livres seul ou bien me concentrer à écouter de la musique plutôt que d’être en compagnie de quelqu’un d’autre.
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Le grand écrivain de romans noirs Raymond Chandler a un jour avoué, dans sa correspondance privée, que même s’il n’écrivait rien il s’obligeait à s’asseoir à sa table chaque jour sans exception, un certain nombre d’heures, et à demeurer là, seul, la conscience en éveil. Je comprends bien quel était son objectif. Grâce à ce dressage sévère, Chandler se donnait la force musculaire nécessaire à son travail d’écrivain professionnel et renforçait tranquillement sa volonté. Il ne se dérobait pas à son entraînement quotidien.
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Sur le fond, je suis d’accord avec le fait d’écrire des nouvelles n’est pas un type de travail qui vous maintient en bonne santé. Lorsque nous nous lançons dans un projet d’écriture, que nous créons une histoire avec nos mots, une sorte de substance toxique, tapie au plus profond de chaque être humain, ressort à la surface, que cela nous plaise ou non. Tous les écrivains ont à faire face, plus ou moins, à ce principe délétère et, conscients du danger qu’il recèle , doivent se débrouiller pour transiger avec. Car autrement , il n’y aurait aucune activité créatrice, dans son sens véritable. (Désolé pour cette étrange analogie: dans le poisson que l’on s’appelle “fugu”, la partie la plus délicate au goût est la plus proche du poison-une similitude sans doute significative ).Non, il ne s’agit décidément pas d’une activité bonne pour la santé.
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Lorsque je dis aux gens que je cours chaque jour, ils sont admiratifs. "Vous avez sûrement beaucoup de volonté !" remarquent-ils parfois.
Je ne pense pas que la simple volonté vous rende capable de faire quelque chose. Je crois que j'ai pu courir depuis plus de vingt ans pour une raison simple : cela me convient. Ou du moins, je ne trouve pas cela pénible.
Les êtres humains continuent naturellement à faire ce qu'ils aiment et cessent ce qu'ils n'aiment pas.
Voilà pourquoi je ne conseille jamais aux autres de courir.
Le marathon ne convient pas à tout le monde. De même, tout le monde ne peut pas devenir romancier.
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Je m’assois dans un café du village et avale goulûment une bière froide, une Amstel. Elle est agréable, mais pas aussi délicieuse que la bière de mon imagination, quand je courais. Rien dans le monde réel n’est aussi beau que les illusions d’un homme sur le point de perdre conscience.
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Le visage de mes lecteurs, je ne le vois pas, et, en un sens, il s'agit là de relations humaines "conceptuelles*". J'ai pourtant systématiquement considéré que ces relations "conceptuelles*", invisibles, étaient celles qui avaient le plus de valeurs .
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Je suis de ceux qui s'engagent à fond - dans n'importe quelle activité.
Je devais donner tout ce que j'avais et, si j'essuyais un échec, il me faudrait l'accepter. Mais je savais que si je ne faisais les choses qu'à moitié et qu'elles ne marchaient pas, j'en éprouverais toujours des regrets.
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Ma solitude me protège, mais en même temps elle me meurtrit sans cesse de l’intérieur, insidieusement. Je pense qu’à ma manière (sans doute grâce à l’expérience) je suis conscient de ce danger. C’est pourquoi je dois sans cesse maintenir mon corps en mouvement et quelquefois le pousser jusqu’à ses limites, afin de guérir la solitude que je ressens au fond de moi, ou au moins la relativiser.
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Et mon temps ? Honnêtement, pas formidable. En tout cas, pas aussi bon que je l’avais espéré en secret. Si possible, j’aurais aimé achever cet ouvrage avec une déclaration tonitruante du genre : « Grâce à mon entrainement rigoureux, j’ai réussi à courir le marathon de New York avec un temps très honorable. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’étais très ému. » Et puis je serai parti nonchalamment dans la splendeur du soleil couchant sur l’air héroïque de Rocky. Jusqu’à cet instant où j’ai vraiment entamé ce marathon, j’ai caressé l’espoir que les choses se passeraient ainsi et que la course s’achèverait avec autant de panache. C’était mon plan A. Un plan exaltant.
Dans la vraie vie, cela ne se déroule pas aussi facilement.
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