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EAN : 9782714460684
Belfond (02/03/2017)
  Existe en édition audio
3.57/5   652 notes
Résumé :
« À ce que je sais, votre épouse était vraiment une femme merveilleuse […] vous devez vous sentir reconnaissant d'avoir vécu presque vingt ans auprès d'une femme comme elle. Je le crois profondément. Néanmoins, vous aurez beau penser que vous avez compris quelqu'un, que vous l'avez aimé, il n'en reste pas moins impossible de voir au plus profond de son cœur. Vous aurez pu vous y efforcer, mais vous n'aurez réussi qu'à vous faire du mal. Vous ne pouvez voir qu'au fon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 652 notes
Lire une oeuvre de Haruki Murakami c'est pour moi comme regarder un film de David Lynch tant les deux hommes se ressemblent. Un univers fantasmagorique, une vision de la vie où le moindre écart nous renvoie sur une route parsemée de doutes et de folies.
Je connais Murakami à travers ses romans, Kafka, l'oiseau à ressort… je viens de finir son recueil de nouvelles « des hommes sans femmes « . comme toujours dans un recueil il y a des histoires qui nous ravissent plus que d'autres. Dans ces sept nouvelles nous partons à la rencontre d'hommes sans femmes. Des hommes solitaires, des hommes ordinaires, pas des mâles alphas bourrés de testostérone non des hommes comme vous et moi. Ces messieurs ont quelque chose de touchant comme Kafuku ce metteur en scène qui se laisse conduire par une femme dans « drive my car » et de fil en aiguille se confie sur ce que fût sa vie et sa rencontre avec l'amant de sa femme. Ou dans le bar de Kino, un bar qui ne paye pas de mine où l'on peut écouter un vieil air de jazz en sirotant une bière ou un whisky , un bar où traîne un chat et des clients mystérieux comme kamita ou la femme aux brûlures de cigarettes. Shéhérazade et ses histoires après avoir fait l'amour….voilà pour mes préférées. Et comme toujours il y a la bande son de Murakami les Beatles, des airs de jazz…
Et le recueil est fini il y a toujours des hommes sans femmes et il y en aura toujours.
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Un air des Beatles s'échappe de la voiture, une vieille cassette qui crachote encore quelques mélopée pop d'un autre temps. Drive my Car fredonne Paul McCartney. Elle conduit cette vieille voiture, fume cigarette sur cigarette, fenêtre ouverte. Lui, assis sur la banquette arrière, relit son texte, la pièce de théâtre qu'il est en train de jouer. Ça pourrait faire un grand film, avec en arrière-fond l'histoire de sa femme décédée il y a quelques années. Des années, des jours, peu importe, la perte n'a plus de temps, la vie s'est arrêtée.

Assis au comptoir d'un bar presque désert, de vieux disques de jazz tournent en boucle sur la platine. D'Art Tatum à Coleman Hawkins. J'enchaîne dans le noir enfumé, quelques bières, quelques whiskys, quelques romans. J'aime lire dans ces endroits-là, lire des histoires de bars et de silence. Et le bar de Kino me propose ce temps de recueillement, sur le souvenir des femmes perdues, celles qui vous quittent, volontairement ou pas. Parce que l'on ne se remet jamais du départ de l'évidence, cette femme qui occupe votre esprit jour et nuit. Alors, dans ce bar, où le jazz tourne, la vie s'arrête.

Des histoires d'hommes et de femmes, sous le regard des hommes sans femmes, mais des histoires où la femme est omniprésente, dans les pensées, dans les souvenirs, dans les fantômes, de ces hommes perdus au coeur déchiré, à l'âme brisée. Des femmes à la fois absentes et présentes. Et dans ces cas-là, un sentiment de solitude enivre le lecteur, dans le bar de Kino ou la profondeur du Kansaï, spleen et jazz, les mots se mêlent à la musique, la balade des maux, une bière.
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Sept nouvelles composent ce livre au thème commun d'un homme vivant sans femmes ; l'un après le décès de sa femme, actrice qui le trompait parfois avec ses partenaires, décide de vivre sans femmes mais, ayant une déchéance temporaire de son permis de conduire, engage une conductrice ; un autre a plusieurs maîtresses, dont une qui l'a particulièrement marquée, abusé et n'ayant plus le goût de vivre il se laisse mourir ... Mes préférées sont Drive my car, le bar de Kino et Samsa amoureux, c'est dans ces trois-là que j'ai le plus apprécié l'écriture magique de Haruki Murakami.

Extrait de la 4ème de couverture :
Neuf ans après Saules aveugles, femme endormie, le retour d'Haruki Murakami à la forme courte. Dans ce recueil comme un clin d'oeil à Hemingway, des hommes cherchent des femmes qui les abandonnent ou qui sont sur le point de le faire. Musique, solitude, rêve et mélancolie, le maître au sommet de son art.

C'est avec impatience que j'attends son prochain roman dont la parution, en français, par les éditions Belfond, est prévue en 2018.
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Des hommes sans femmes est un recueil de sept nouvelles d'Haruki Murakami qui nous invite à entrer dans l'univers d'hommes solitaires.
Sept histoires, sept destins, des histoires presque ordinaires.
Le ton doux-amer, parfois ironique, parfois onirique, ne doit pas cacher la douleur sourde qui se terre dans le coeur de ces hommes.
Sept nouvelles au ton intimiste où la mélancolie se faufile comme un chat sur ses pattes de velours, frôlant les objets immuables du quotidien.
Des hommes sans femmes est un livre dont les différentes voix, celles des hommes mais celles des femmes aussi qui ne sont pas absentes, m'ont touché au coeur.
Ce sont des hommes qui ont aimé, ce sont des hommes qui ont peut-être aimé, mais qui ont été trahis, abandonnés, blessés... Peut-être abîmés à jamais... Ce sont peut-être d'autres hommes qui aimeront, qui craignent d'aimer... Peut-être d'être aimés, qui sait...
Le désespoir n'est jamais loin, la mort non plus. Parfois c'est la mort d'une femme aimée qui peut plonger des hommes dans une solitude abyssale.
Des femmes, d'autres femmes ne sont jamais éloignées d'eux, mais c'est comme si elles effleuraient la surface d'une onde où reposent en profondeur des feux secrets qui ne sont pas encore éteints, des souvenirs qu'on croyait à jamais endormis...
Oui, des femmes sont là aussi qui écoutent, parlent, font l'amour, soignent, réparent des coeurs d'hommes blessés. Parfois elles aussi sont fragiles, portent en elles des histoires qu'elles veulent délivrer, comme s'alléger d'un fardeau. Parfois raconter leurs histoires les apaisent aussi, ce sont des amitiés consolatrices...
Sept nouvelles où l'on rencontre tour à tour un étudiant, un comédien de théâtre, un chirurgien plasticien, un barman... Qu'ont-ils donc tous en commun ? de porter une histoire qu'ils ont envie de confesser, et quoi de mieux que de confier ce poids à des femmes, d'autres femmes qui n'entreront jamais dans leurs vies. Mais en sont-ils si sûrs ? Lorsqu'une femme entrouvre la porte d'une âme blessée, celle d'un homme, n'est-elle pas déjà là, présente, cheminant en silence où tout peut encore se passer...
Parfois une femme raconte une histoire à un homme juste après qu'ils ont fait l'amour, son histoire, une histoire ancienne, sans jamais la finir, en remettant la suite au lendemain, en promettant ainsi chaque jour qu'elle reviendra... Forcément on pense à Shéhérazade, d'ailleurs c'est le titre de cette nouvelle qui demeure ma préférée. J'ai été envoûté par Shéhérazade...
Ces hommes parfois dévastés pleurent en silence, ne font pas de bruit, marchent sur la pointe des pieds, continuent de vivre, peut-être plus forts, peut-être plus fragiles, lorsque les femmes qu'ils ont croisées dans leur chagrin se retirent à leur tour sur la pointe des pieds...
Parfois ces nouvelles semblent inachevées, nous rappelant que la vie sait être cela aussi...
Sept nouvelles, sept histoires, sept îles formant un archipel qui couture l'ensemble, où la musique du coeur n'est jamais loin.
J'ai comme l'impression que Des hommes sans femmes est un livre qui ressemble à l'auteur, qu'il y a mis un peu de son âme, mais que les traits de son oeuvre multiple s'y cachent dans les plis de ces histoires. Il y a toujours un côté presque absurde, un climat envoûtant, un soupçon de réalisme magique...
Murakami nous raconte des histoires d'hommes et de femmes qui se racontent des histoires. Allez, on ne va pas se raconter des histoires, c'est un plaisir de les lire et d'écouter dans cette bande-son magnifique la voix nostalgique et déchirée de Billie Holiday...

Merci à toi Gaëlle (@Sachka) qui m'a donné l'occasion d'aller vers ce livre...
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Ce livre de nouvelles n'est pas le meilleur livre de Murakami même si on y retrouve sa plume, si fluide et brillante, son univers subtilement onirique. Il n'est pas comparable au prodigieux et inoubliable Kafka sur le rivage, au délicat La Balade de l'impossible, et au surprenant 1Q84. Entre autres. C'est vrai. Mais qu'il fut plaisant de retrouver cet auteur via ces nouvelles qui se lisent avec facilité et quasiment d'une traite. Une fois n'est pas coutume, les hommes sont mis à l'honneur. Des hommes sans femmes.

Dans ces sept nouvelles, les hommes sans femmes sont des êtres fragiles, délicats, se posant tout plein de questions, se cherchant, en proie à de multiples contradictions car « c'est difficile de trouver quand on ne sait pas exactement ce qu'on cherche. ». Les femmes aimées, au contraire, sont très pragmatiques, réalistes, fortes, décidées, audacieuses (comme la Shéhérazade de la 4ème nouvelle, celle que je préfère), voire profiteuses. Des femmes qui partent, soit pour un autre, soit en mourant. Des femmes aimées désormais absentes, portées aux nues mais souvent des femmes infidèles et menteuses. La 3ème nouvelle s'intitule d'ailleurs « un organe indépendant » et, selon le Dr Tokai, tombé si passionnément amoureux qu'il était devenu incapable d'absorber la moindre parcelle de nourriture jusqu'à s'annihiler puis mourir, toutes les femmes naissent avec une sorte d'organe indépendant, un organe spécial affecté au mensonge. « elles n'avaient pas la moindre hésitation à mentir pour les choses les plus graves. Ce faisant, la plupart d'entre elles restaient imperturbables et leur voix demeurait inchangée. Car ce n'étaient pas les femmes elles-mêmes qui agissaient, mais l'organe indépendant dont elles étaient pourvues qui intervenait alors à sa guise. Par conséquent, mentir ne troublait en rien leur conscience et ne les empêchait en rien de dormir paisiblement – sauf peut-être de manière exceptionnelle ».

En tout cas, la solitude pour ces hommes est vécue comme une épreuve difficile, presque nécessaire pour devenir plus fort, « Comme les arbres qui doivent survivre à des hivers rigoureux pour devenir plus gros et plus puissants. Quand le climat est toujours doux et clément, ils ne peuvent pas développer d'anneaux de croissance. »

Shéhérazade, la 4ème nouvelle, est ma préférée. Comme dans les autres nouvelles on y voit la rencontre avec l'amante aimée, l'embrasement des corps, les adieux et ensuite cette perte immense qu'on éprouve mais la femme est ici une conteuse. On ne sait pas toujours ce qui imaginé ou réel. Cette femme sans nom, appelée par Habara son amant, Shéhérazade du fait précisément des histoires qu'elle lui raconte à chaque rencontre, a été dans une vie antérieure une lamproie. La lamproie est-elle l'image de la femme selon Murakami ? Ce qui est plutôt effrayant car les lamproies « restent là, cachées, dans l'attente. Dès qu'une truite passe au-dessus d'elles, elles s'élancent et s'accrochent à son ventre. Grâce à leurs ventouses. Et, comme les sangsues, elles la parasitent. À l'intérieur de leur bouche ventouse, il y a des dents cornées, qui effectuent des mouvements circulaires, qui râpent la peau de leur proie et creusent une cavité dans son corps. Puis, peu à peu, elles absorbent sa chair »…Glaçant, n'est-ce pas ? Ce qui est certain est que la femme, dans ce livre tout du moins, n'est plus soumise au bon vouloir de l'homme qui la fantasme et la soumet à sa volonté.

Notons que la musique est très présente, rythmant plusieurs récits, en particulier la 4ème nouvelle "Le bar de Kino" truffée de titres précis, des titres de jazz, que je me suis amusée à écouter, en relisant cette belle nouvelle après coup. Quelques références cinématographiques, notamment une de Truffaut, une de Woody Allen, apportent également une certaine atmosphère à ces multiples solitudes masculines. Solitudes bien ancrées car "dès que vous êtes un homme sans femmes, les couleurs de la solitude vous pénètrent le corps. Comme du vin rouge renversé sur un tapis aux teintes claires. Si compétent que vous soyez en travaux ménagers, vous aurez un mal fou à enlever cette tache. Elle finira peut-être par pâlir avec le temps, mais au bout du compte elle demeurera là pour toujours, jusqu'à votre dernier souffle."



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critiques presse (6)
Chatelaine
14 avril 2017
Sept nouvelles ayant en commun la mélancolie d’instants à jamais enfuis. Des airs de jazz, une chanson des Beatles, un film de Woody Allen, une vieille Saab décapotable, une pluie d’été, un chat disparu.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LesEchos
11 avril 2017
Son nouveau livre ouvre peut-être la meilleure porte d'entrée à l'ensemble de son oeuvre.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
23 mars 2017
Recueil de nouvelles puissantes et originales.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
21 mars 2017
En sept nouvelles, Haruki Murakami évoque "Des hommes sans femmes", des solitudes peuplées d’histoires, de souvenirs, de désespoirs, d’ironie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
03 mars 2017
L'écrivain japonais signe un recueil de nouvelles où des hommes, abandonnés par une femme, se confessent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
01 mars 2017
Le patron d'une boîte de jazz, François Truffaut, Woody Allen et les Beatles hantent ces histoires courtes. Plongée dans l'intime et bizarreries garanties.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (129) Voir plus Ajouter une citation
Je fais souvent le même rêve, dit-elle enfin. Avec Aki-kun, je suis sur un bateau. C'est un long voyage sur un grand bateau. On est tous les deux seuls dans une petite cabine, il est tard dans la nuit, et à travers le hublot, on peut voir la pleine lune. Mais cette lune est faite de glace, pure et transparente. Et sa partie inférieure est plongée dans la mer. "On dirait que c'est la lune, m'explique Aki-kun, mais en fait c'est de la glace et son épaisseur n'est que de vingt centimètres environ. C'est pour ça qu'au matin, quand le soleil se lèvera, elle fondera. Profites-en pour la regarder maintenant, quand il est encore temps".
J'ai fait ce rêve je ne sais pas combien de fois. Un très beau rêve. Toujours la même lune. Une épaisseur de vingt centimètres. La moitié inférieure immergée. Je suis appuyée contre Aki-kun, la lune brille, c'est magnifique, on est seuls tous les deux, on entend le clapotis des vagues. Mais quand je me réveille, je me sens toujours extrêmement triste. Je ne vois plus la lune de glace.
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C’est une impression extraordinaire. Je crois que je t’ai déjà raconté que j’avais été une lamproie dans une vie antérieure ?
- Oui.
- C’était exactement pareil. J’étais bien accrochée à un rocher au fond de l’eau, grâce à ma bouche ventouse, et, tout en oscillant de-ci de-là, je laissais ma queue flotter vers le haut. Comme les algues autour de moi. Tout était si tranquille. Pas le moindre bruit. Mais peut-être était-ce par ce que je n’avais pas d’oreilles. Les jours ensoleillés, depuis la surface de l’eau, la lumière pénétrait les fonds, on aurait dit des flèches lumineuses. Parfois elle se dispersait comme à travers un prisme. Au dessus de moi nageaient lentement des poissons de toutes les formes et de toutes les couleurs. Et moi je ne pensais à rien. Ou plutôt je n’avis que des pensées-lamproies. Un peu floues, mais très pures. Pas transparentes, non, mais pas non plus souillées d’impuretés. Comme si c’était moi et pas moi. Eprouver un tel sentiment était vraiment quelque chose de fabuleux.
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Lorsqu'il parlait avec la femme, son compagnon observait soigneusement son expression et son attitude, comme quelqu'un qui excelle à lire entre les lignes. Il y avait entre cet homme et cette femme une sorte de secret puissant qui les soudait l'un à l'autre, qu'eux seuls partageaient. Kino ne parvenait pas non à savoir s'ils venaient dans son bar avant ou après l'amour. Mais il était sûr que l'une ou l'autre hypothèse était juste. Ce qui était étonnant, cependant, c'est qu'aucun des deux ne fumait.
Un soir où il pleuvait légèrement, la femme reviendrait seule dans son bar. Quand son compagnon à barbiche serait "loin". Kino le savait. Cette lueur dans ses yeux le lui disait. La femme s’assiérait au comptoir, boirait en silence quelques brandys, attendrait que Kino ferme le bar. Puis ils monteraient à l'étage, elle ôterait sa robe, exposerait son corps à la lumière, lui montrerait de nouvelles brûlures de cigarette. Après quoi, ils s'accoupleraient violemment, comme des animaux. Tout au long de la nuit, sans avoir le temps d'y penser, jusqu'à l'aube.
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Alors que j'étais assis, seul, dans le Shinkansen, en route pour Tokyo afin d'entamer mes études à l'université, je passai mentalement en revue mes dix-huit années écoulées et je pris conscience que la plus grande partie de ce qui m'était arrivé était réellement gênante, honteuse. Non, je n'exagère pas. J'aurais voulu ne plus m'en souvenir, tant tout cela était pitoyable. Plus je réfléchissais à ce qui avait été ma vie jusque là, plus je me détestais. Bien entendu, j'avais aussi de jolis souvenirs. J'avais eu quelques expériences heureuses. Je le reconnaissais. Mais, si je faisais le compte, ces dernières étaient de loin surpassées par toutes les autres, humiliantes et pénibles. En pensant à la façon dont j'avais vécu jusqu'à ce jour, je ne découvrais que banalité, insignifiance et médiocrité. Des rebuts de la classe moyenne, sans aucune imagination. J'aurais aimé faire un paquet de tous ces déchets et les enfermer dans un grand tiroir. Ou y mettre le feu et les regarder partir en fumée (même si je n'avais pas la moindre idée de la sorte de fumée qu'ils produiraient).
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Un jour, soudain, vous êtes devenus des hommes sans femmes. Ce jour arrive sans qu'il y ait eu auparavant la moindre allusion ou le moindre avertissement, sans que vous ayez éprouvé de pressentiment ou de prémonition, sans toc-toc, sans petits toussotements. Vous avez tourné à un angle et vous savez déjà que c'est arrivé. Mais impossible de revenir en arrière. Dès ce tournant pris, voici le seul monde qui sera le vôtre désormais. Un monde que l'on appellera celui des "hommes sans femmes". Un pluriel froid et sans fin.
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Vidéo de Haruki Murakami
Pierre Földes a choisi d'adapter six nouvelles de l'écrivain Haruki Murakami dans son film d'animation "Saules aveugles, femme endormie". Pour conserver l'atmosphère de fantastique décalé et de mélancolie, Földes enchevêtre les histoires et suit le parcours de quatre personnages après le tremblement de terre et le tsunami qui ont touché le Japon en 2011.
#harukimurakami #littérature #animation
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