Excellente lecture pour mieux comprendre, entre autres choses, l'art nippon. L'idée d'intervalle, du temps qui s'arrête, d'une pause qu'on s'impose pour mieux intérioriser ce que l'on voit, ce que l'on entend ou ce que l'on sent. le portail entre la terre et les cieux, portail qui sépare deux états ou portail qui relie deux êtres, tout ceci se retrouve dans cette philosophie du ma et du aida. Je conseille cette lecture à celles et ceux qui apprécient la littérature, le cinéma et la musique du pays du soleil levant, car après avoir tourné la dernière page de cet ouvrage nous disposons de nouvelles clefs de lecture. Nous apprécions donc mieux encore ce qui nous envoûtait déjà.
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Le MA n'est donc pas un intervalle strictement et objectivement mesurable, comme le sont les objets de la géométrie; étant trajectif, il est contingent. Il dépend du lien médial et historique - l'entrelien - entre les choses et les gens dans une certaine contrée. C'est à dire qu'il est nécessairement singulier, propre à un certain espace et à un certain temps. Et du fait même qu'il suppose un certain entrelien - celui d'un certain milieu -, il se perçoit intuitivement. Point n'est besoin de l'expliciter, ce qui du reste serait impossible; car ce n'est pas une affaire de logos, mais d'expérience vécue. (Augustin Berque)