AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 1473 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tsukuru Tazaki est un homme de 36 ans qui vit à Tokyo. Certes, il réussit professionnellement, comme architecte qui construit et aménage des gares ferroviaires. Mais dans sa vie privée, il se cherche, manque de confiance en lui. Il est proche de Sara, qui lui plaît et à qui il se confie. Malgré son éternelle indécision, il envisage de la demander en mariage. Mais il lui faut tenter de trouver d'abord son équilibre psychologique, son mal-être remontant à son passé d'étudiant à Nagoya. Il formait alors un groupe d'amis, unis comme les cinq doigts de la main avec quatre camarades qui s'étaient attribués des surnoms de couleurs. Il y avait les garçons Rouge (Akamatsu) et Bleu (Ômi), et les filles Blanche (Yuzu) et Noire (Eri). Lui n'avait pas de couleur, ce qui le ramène à son sentiment déprimant d'être sans personnalité consistante. Mais ce qu'il l'a surtout atteint, c'est d'être un jour brutalement exclu du groupe, sans obtenir d'explications. Il ne les a jamais revus. Il lui faut les retrouver, pour comprendre ce qu'il s'est passé et vivre enfin libéré en envisageant l'avenir. Il va rencontrer d'abord Bleu, puis Rouge, qui sont restés à Nagoya, et ont aussi réussi professionnellement. Ils ne se livrent pas complètement, comme s'ils ne voulaient pas trop revenir sur ce qu'il s'est passé et le jaugeaient. Ils lui apprennent néanmoins que Blanche, qui lui plaisait (le pauvre s'en est masturbé souvent) est morte étranglée, et que lorsqu'ils constituaient encore ce groupe, elle a porté sur lui de très lourdes accusations. Ses interrogations et son malaise grandissant, il ne peut pas s'en tenir là, il lui faut retrouver Noire. Elle est mariée et mère, et vit en Finlande. Sara le pousse à s'y rendre…Tsukuru pourra donner libre cours à ses émotions et tenter de comprendre ce qu'il n'a pas su voir, les non-dits, la face cachée des sentiments…Pour, enfin, peut-être, solder son passé envahissant et se projeter avec Sara ?

Mon impression est mitigée sur ce roman, et je vais encore égratigner l'auréole d'Haruki Murakami, dont je ne comprends toujours pas ce qu'on lui trouve de si génial, désolé ! D'abord, disons-le, je me suis ennuyé pendant les deux premiers tiers du roman. Pendant toute la phase où Tsukuru passe son temps à tourner en rond autour de son problème, dans sa tête ou en dialogues avec Sara. Et quand enfin il rencontre Rouge et Bleu, j'ai pensé que ça avancerait…Mais ça continue de tourner, tourner…Et oui, les dialogues sont chichiteux, gnangnans, vides, parfois frisant le ridicule. Les personnages passent leur temps à enculer les mouches. En attendant, ça gratte des pages, des pages à tourner en rond, dans des considérations pseudo poético-intellectuelles qui en fait ne volent pas haut. Résultat, je l'ai mis de côté pendant des mois dans ma PAL «en cours », pour me décider il y a quelques jours à lui tordre le cou. Et pour être honnête, le dernier tiers était plus riche, mais c'est en fait les vingt dernières pages qui sauvent les meubles. Evidemment les retrouvailles avec Noire-Eri sont un moment clé, mais elles souffrent d'un certain décalage entre l'expression verbale d'Eri et l'appréciation et les sentiments qu'elle prétend avoir portés à Tsukuru. Cela nuit à la vraisemblance, et je soupçonne l'auteur d'avoir cédé à l'appel de pages de sentimentalité facile. Les pages les plus réussies sont donc finalement les dernières, où l'auteur m'a semblé bon lorsqu'il replace son héros dans sa réflexion intérieure et dans son environnement ferroviaire, avec des pages d'observation, de captation passionnantes sur le monde grouillant de la gare de Shinjuku, la plus fréquentée du monde, et les tokyoïtes qui l'arpentent, pressés et parfois résignés, puis sur une fin ouverte où l'enjeu est pour Tsukuru de devenir, enfin, un homme qui s'assume et se projette dans l'avenir.

En conclusion, ce roman ne m'a pas émerveillé, mais Murakami est tellement incontournable qu'on ne peut pas décemment se dire fan de littérature japonaise sans se coltiner à l'oeuvre de cette star internationale. Surtout qu'en filigrane, dans quelques moments d'introspection de son personnage principal, et peut-être plus encore lorsqu'il reprend sa position de narrateur en s'extrayant de sa manie des dialogues creux (et j'insiste, mon amie japonaise le dit aussi), il nous livre quelques clés pour comprendre les enjeux des relations humaines (ici sans doute l'ambiguïté potentielle des relations amicales homme-femme, les interdits dans ce groupe mixte alors qu'il existe manifestement des tensions et pulsions sexuelles refoulées), et déploie ses thèmes de la solitude, de la nostalgie (ici incarnée dans Les années de pèlerinage de Liszt, mon compositeur préféré, qui habitent Tsukuru), nostalgie du passé, des rendez-vous manqués et amours impossibles, mais aussi du pays natal. Au Japon, c'est un sujet. Il peut exister une nostalgie de la région natale, du calme de la campagne et des traditions perdues, lorsque les jeunes cadres dynamiques n'ont d'autre choix que de quitter leur région pour rejoindre la tentaculaire Tokyo, centre névralgique écrasant de l'archipel, au risque de s'y perdre, anonymes, incolores...
Commenter  J’apprécie          304
J'avais adoré les chroniques de l'oiseau à ressort et eu envie de poursuivre la découverte de l'oeuvre de Murakami sans me précipiter pour autant sur sa fameuse trilogie 1Q84.
Celui-ci me me laisse sur ma faim à la fin. L'auteur maîtrise l'art du roman, il captive son lecteur et l'entraîne à sa suite, et j'ai retrouvé avec plaisir ce grand talent-là. Mais, cette façon de ne pas finir l'histoire me déçoit un peu. Non pas que je manque de l'imagination nécessaire à la construction de mon propre dénouement, mais j'aurais aimé que ne demeure pas inexpliqué le mystère entourant Blanche, le viol, son assassinat, même si de nombreux cas ne sont jamais élucidés dans la vrai vie. J'aurais aimé aussi poursuivre plus loin avec Sara, connaître les dessous de sa relation avec l'homme mur... Toutefois, je continuerai à lire cet auteur avec beaucoup de plaisir...
Commenter  J’apprécie          297
Entre rêve et réalité, Haruki Murakami nous entraîne à la découverte de Tsukuru Tazaki jeune trentenaire, sans amis, sans passions en dehors de son métier d'architecte dans le secteur des gares. Ces loisirs, il les passe seul, à la piscine ou dans sa chambre à écouter de la musique.
Il ne souhaite aucune relation approfondie. Il vit dans le souvenir de ses années de jeunesse lorsqu'une amitié incroyablement forte le liait à deux garçons et deux filles de son âge.
Pourquoi a-t-il été rejeté par le groupe, sans explication du jour au lendemain.
Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme un mort qui n'aurait pas compris qu'il était décédé. Et puis, Sara est entrée dans sa vie, mais elle le sent hors d'atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible.
Vivre sans amour n'est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage à Nagoya, et en Finlande, pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle.
Mais remuer le passé et renouer avec ses souvenirs ne se fait pas sans peine, devenir quelqu'un non plus.
A travers l'introspection de son personnage, Murakami nous tient en haleine tout le long du roman.
Une nouvelle rencontre avec l'auteur est pour moi une promesse de plaisir littéraire totalement réussie, une fois de plus.


Commenter  J’apprécie          280
Après une lecture de nouvelles de cet auteur j'ai eu envie d'approfondir ma connaissance de cet auteur dont j'avais lu quelques ou rages il y a très très longtemps. Celui-ci était à la bibliothèque avec sa saga 1Q84 qui ne me tente pas.

Ici nous suivons Tsukuru, homme dans la trentaine, qui n'a jamais su pourquoi le groupe d'amis dont il faisait partie l'avait brutalement exclu. Ils étaient 5 et 4 étaient porteurs d'une couleur sauf Tsukuru qui était incolore.

C'est un roman sur une quête : pourquoi avait-il été rejeté par ses amis (2 hommes et 2 femmes), l'impact de cette rupture dans son existence, comment se construire alors que ses fondations reposaient sur un groupe, comment aimer et faire confiance quand vous avez banni etc....

C'est un roman mélancolique sur la recherche de soi, Tsukuru en bon ingénieur chargé de la construction de gares bâtit sa recherche du temps perdu, celui de l'adolescence et de l'amitié pour construire son avenir dans la solitude dans laquelle il s'est enfermé.

Chacun peut y voir un roman de sa vie, des traumatismes qui impactent le futur d'une vie, les doutes mais également les espoirs par les réponses qu'il obtient ou pas le tout ponctué de références musicales, de personnalités très différentes dans le groupe d'amis imagées par les couleurs.

Tsukuru n'est pas incolore mais il se cherche, s'affirme, hésite et qu'importe les réponses ce qui compte c'est le chemin qui le mène à la paix.

J'ai aimé.
Commenter  J’apprécie          234
Je vais avoir du mal à critiquer correctement cette oeuvre tellement elle est différente, écrite dans un style vraiment particulier.

Pour moi, L'incolore Tsukuru Tazaki est avant tout un livre sur l'introspection et la quête de soi. Le personnage principal, Tsukuru Tazaki donc, a été dévasté par le rejet de son groupe d'amis de lycée. Il ne connaît pas la cause de ce rejet, qui a été aussi brutal que leur complicité était fusionnelle. Seize ans plus tard, il rencontre Sara avec qui il aimerait se marier. A la demande de celle-ci, il va effectuer une sorte de pèlerinage vers son passé et ses anciens amis afin de lever le voile sur ce pan douloureux de son adolescence.

Un autre thème important du roman est la couleur (finalement tout est dans le titre). Les quatre amis de Tsukuru ont tous une couleur dans leur nom et finissent par se nommer par elle : il y a Rouge, Bleu, Noire, Blanche et même plus tard Gris. Mais Tsukuru est incolore et s'interroge beaucoup sur ce point. Il se sent terne et vide dans tous les sens du terme. Ce personnage, très fragile même s'il a finalement une force indiscutable en lui, n'est jamais très loin d'un état dépressif et s'interroge beaucoup sur la mort.

L'auteur dissémine au long de son récit plusieurs éléments fantastiques dont nous n'avons pas d'explication. Je pense notamment aux rêves, souvent érotiques, de Tsukuru qui semblent intéragir avec le réel. Ou encore au personnage de Mudorikawa qui a la capacité de voir la couleur des gens (leur aura en quelque sorte) en échange d'une mort précoce. La frontière entre rêve/fantasme et réalité n'est pas bien définie dans ce récit et c'est ce qui fait sa particularité (et celle de la plume de l'auteur si j'ai bien compris).

Murakami agrémente ce roman de références littéraires et musicales qui ont un sens. Il distille des éléments qui nous font nous interroger sur l'homosexualité, sur nos choix de vie et leurs conséquences, sur la place que l'on donne au travail. Il y aurait tellement de choses à ajouter sur cette oeuvre que je pourrais passer un certain temps à en parler (trop). C'est un roman vraiment très riche.

Il s'agit-là d'une oeuvre très particulière, teintée de mélancolie, de philosophie, d'onirisme et de fantastique, empreinte d'une grande sensibilité dans l'écriture. Un petit bijou littéraire dont la lecture n'est pas toujours aisée mais qui questionne le lecteur durablement et ne se laisse pas quitter facilement.

Challenge Multi défis 2016
Commenter  J’apprécie          232
Je suis une fois de plus tombée sous le charme de l univers si particulier de l auteur. Tsukuru Tazaki, son héros, se trouve sans personnalité, incolore, et il n arrive pas à surmonter un abandon ce qui l empêche de se sentir bien dans sa vie d adulte.Ce roman est une quête , une introspection. Excellent!
Commenter  J’apprécie          222
• « 𝐋'𝐈𝐧𝐜𝐨𝐥𝐨𝐫𝐞 𝐓𝐬𝐮𝐤𝐮𝐫𝐮 𝐓𝐚𝐳𝐚𝐤𝐢 𝐞𝐭 𝐬𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐧é𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩è𝐥𝐞𝐫𝐢𝐧𝐚𝐠𝐞 » 𝐝𝐞 𝐇𝐚𝐫𝐮𝐤𝐢 𝐌𝐮𝐫𝐚𝐤𝐚𝐦𝐢, 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢é 𝐜𝐡𝐞𝐳 𝐁𝐞𝐥𝐟𝐨𝐧𝐝.

Haruki Murakami est un auteur phare de la littérature japonaise, dont la réputation de maître m'est parvenu plusieurs fois par le biais d'autres lecteurs. Je n'avais jamais sauté le pas jusqu'ici, pas que l'envie me manquait, loin s'en faut, simplement comme beaucoup d'autres choses dans la vie, je suis tout bêtement passé à côté. J'avais l'intention de le lire cette année avec d'autres oeuvres, comme planifier en décembre dernier, mais mon nouveau train de vie m'a complétement chambouler dans mes lectures et je l'avais presque oublié.. Heureusement une babelionaute dont j'apprécie beaucoup la plume à récemment découverte l'auteur et m'a rappeler mon objectif de départ. Merci à toi Nicola, car ce voyage initié, par le premier livre que j'ai pu trouver, pourrait continuer dans le futur..

[𝐋𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞]

• La première réflexion que je me suis faîtes lorsque j'ai commencé à plonger dans cette histoire, c'est que j'étais face à un miroir, certes légèrement déformer, reflétant ma vie.. Je me suis beaucoup retrouvé dans le personnage de Tsukuru Tazaki, se sentant incolore et sans vie, insignifiant. En conséquence, beaucoup de passages m'ont troublé tout au long de ma lecture et m'ont forcé à faire de petites pauses pour réfléchir. Des petits moments de flottement qui m'ont fait beaucoup de bien, dont j'avais besoin pour me rendre compte à quel point ma vie avait changer ces dernières années et à quel point j'avais évolué, progresser, commencer à vivre en réalité. Je ne suis sûrement pas le seul dans ce cas, même si pour ma part, c'est vraiment similaire à mon ressenti passé. C'est ce qui fera de cette oeuvre une étape marquante du parcours littéraire des lecteurs, dont le propos restera à jamais pertinent.

• L'histoire est terriblement intrigante, que cela soit dans sa forme ou dans son propos. Dès les premières lignes, on se laisse emporter par la narration d'Haruki Murakami, qui nous entraîne dans une vie qui semble somme toute assez banale, mais qui est en réalité des plus importantes, car elle représente tout un chacun. La vie d'un jeune homme psychiquement torturé, qui ne cesse de ressasser son passé, plonger dans un abîme d'incertitude et d'inconnu.. Il est difficile d'être exclu lorsque l'on n'en comprend pas la raison, et ce sentiment d'injustice, de détresse peut véritablement bouleverser notre quotidien. L'aspect très poétique, parfois fantastique pour les récits dans le récit, donner à l'histoire de Tsukuru est très plaisant et offre une lecture des plus intéressantes, et surtout toutes les métaphores y sont incroyablement pertinentes ! L'utilisation des couleurs pour désigner l'aura de chaque personne est toute bête, mais offre un véritable plus à l'ensemble. Beaucoup de réflexions philosophiques nous sont partagées par l'auteur, amenant le lecteur à réfléchir sur de nombreux aspects de sa vie.

• La galerie de personnages entourant la vie de notre être errant est l'un des éléments phares de cette histoire. Ils traversent la vie de notre héros, tels des fantômes de passages qui le hanteront jour après jour.. La trame narrative s'en trouve des plus enrichies. Il y a toutefois un personnage en lequel je n'ai pas cru une seule seconde, à savoir la nouvelle petite amie de Tsukuru. Sa façon de le questionner et de lui faire comprendre les choses semble assez irréelle à mon sens, j'ai du mal à imaginer une telle situation. Pour tous les autres, j'ai adoré essayer de déceler leur personnalité respective.

• J'aime beaucoup la couverture de ce roman, avec un vrai style qui est assez originale, je trouve. Elle représente au mieux l'histoire, avec son présumé incolore personnage central et toutes les couleurs qui entoure sa vie. Elle accroche très facilement le regard.

[𝐋𝐚 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧]

• Si je devais trouver des défauts à ce roman, ce serait sa fin assez frustrante (mais pertinente.) et le fait que je m'attendais plus à un récit fantastique. Sur ce dernier point, je n'ai finalement rien à regretter, l'histoire m'ayant assez satisfaite tel quel pour ne pas m'avoir déçu. Un livre qui m'aura touché et fait découvrir le fameux Haruki Murakami, qui devrait dans le futur me rencontrer de nouveau.. L'avenir nous dira sur quelle histoire le destin nous fera nous rencontrer.

𝘜𝘯 ê𝘵𝘳𝘦 𝘪𝘯𝘤𝘰𝘭𝘰𝘳𝘦, 𝘷𝘪𝘥𝘦 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘴𝘦𝘯𝘴, 𝘮𝘰𝘳𝘵 à 𝘭'𝘪𝘯𝘵é𝘳𝘪𝘦𝘶𝘳. 𝘜𝘯 𝘱𝘢𝘴𝘴é 𝘥𝘰𝘶𝘭𝘰𝘶𝘳𝘦𝘶𝘹, 𝘦𝘧𝘧𝘢𝘤𝘦 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵 à 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵, 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘢𝘤𝘤𝘳𝘰𝘤𝘩𝘦 𝘦𝘯𝘤𝘰𝘳𝘦 𝘤𝘦 𝘱𝘢𝘯𝘵𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘪𝘳 à 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘦. 𝘜𝘯 𝘫𝘰𝘶𝘳, 𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘶 𝘥𝘦 𝘤𝘰𝘶𝘭𝘦𝘶𝘳𝘴, 𝘦𝘵 𝘭𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 𝘳𝘦𝘷𝘪𝘦𝘯𝘵 à 𝘭𝘶𝘪.
Commenter  J’apprécie          200
Ils sont 5. 5 amis, inséparables. Ils se sont rencontrés à l'adolescence et se sont vite soudés l'un à l'autre. 4 couleurs. Bleu, Blanc, Noir, Rouge et l'incolore Tsukuru... Mais voilà qu'un jour, comme ça, sans avertissement, les couleurs ne parlent plus à l'incolore... C'est l'incompréhension pour Tsukuru. Il le prendra mal, très mal... Ce groupe était sa raison de vivre, son moteur. Comment faire maintenant pour vivre sans ses amis ? Il errera, longtemps, pensant à la mort, resté sans réponse... Mais un jour, il rencontre Sarah, et tout change... Il décidera d'affronter son passé et partira à la recherche de réponses... Et le fil se dénoue, et le lecture comprends, en même temps que Tsukuru, se qui s'est joué il y a bien des années... Un récit vraiment bien construit, avec juste assez d'intrigue pour garder le lecteur en alerte et vouloir connaître le fin mot de l'histoire... Aux antipodes de 1Q84, mais tout aussi efficace !
Commenter  J’apprécie          190
Tsukuru, la trentaine déjà bien tassée, se remémore, à l'occasion d'un dîner avec sa nouvelle petite amie Sara, son groupe d'amis de jeunesse qui l'a un jour rejeté sans aucune explication. Seize ans après les faits et beaucoup de passages à vide pourtant remplis d'interrogations, Sara le convainc de tous les retrouver afin de connaître la vérité, et surtout de pouvoir enfin avancer dans la vie. Tsukuru se lance ainsi dans cette quête, en profitant pour analyser ses relations passées et présentes...

Ça s'avale tout seul, les pages se tournent sans aucun soucis. Murakami a fait beaucoup de chemin depuis ses premières publications ; sa plume s'est aguerrie, a mûri. le travail de la traductrice, en outre, est absolument impeccable et rend justice au récit de l'auteur.
Murakami s'aventure sur le terrain de l'amitié, la nostalgie des jours adolescents heureux et la quête de soi au travers de la quête de la vérité. Une route que nombre d'entre nous a sans doute déjà empruntée. Ce récit ancré dans le réel, bien moins fantastique que dans les précédents romans de l'écrivain, parle vraiment au lecteur qui en ressent toutes les nuances, probablement du fait d'un certain écho. Qui n'a jamais cherché à revoir d'anciens amis ? Qui n'a jamais souhaité éclaircir quelques mystères relationnels, voulant comprendre pourquoi tels évènements se sont passés de la sorte ? C'est un thème qui touche tout un chacun, et c'est ce qui fait la puissance de ce récit.
L'auteur nous embarque dans l'enquête personnelle de Tsukuru, revivant avec lui les moments clés qui expliquent sa personnalité.
Les réponses arrivent à bon rythme, mais la fin, vraiment répétitive qui plus est, nous laisse avec deux interrogations majeures qui ont certainement pour but de laisser le lecteur autant dans le flou que Tsukuru l'a été pendant seize ans, lui faisant ainsi pleinement expérimenter pour de vrai le sort du personnage. Malgré l'effet recherché, le récit manque toutefois cruellement d'explications sur les personnages de Sara et Haida. Cette frustration du lecteur n'est pourtant pas la même que celle que l'on peut vivre dans de tels cas, d'où certainement ce regret de voir se terminer le livre sur des interrogations.
En outre, Murakami surfe un peu sur la vague de la publicité, lui qui mentionne plusieurs fois et sans intérêt réel pour l'histoire plusieurs marques de montres, voitures, meubles et tutti quanti. Cela donne un côté presque tapageur populaire à un roman qui n'est pourtant pas de ce niveau.
Enfin, le personnage de Tsukuru est attachant, mais la fin répétitive susmentionnée nous le laisse se voyant encore comme incolore alors qu'il vient d'entreprendre tout un périple qui prouve que ce n'est pas une personne sans couleur. Lui qui cherche à avancer retombe assez facilement dans ses démons antérieurs, ce qui est dommage après tout le chemin parcouru.
Les rêves érotiques, récurrents dans le livre et ne lui apportant pas vraiment d'intérêt, sont un peu de trop, d'autant plus que l'auteur insiste sur le côté onirique de l'aventure, thème qui lui est cher, et instaure à certains rêves en particulier un rôle assez ambigu.
Néanmoins, c'est vraiment un récit intéressant, parfois poétique dans les descriptions, qui résonne assez naturellement en nous.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
Commenter  J’apprécie          190
Haruki Murakami nous emmène à la rencontre de son personnage, l'incolore Tsukuru Tazaki dont on s'émeut et s'attache dès les premières pages. En effet, Tsukuru ne va pas bien, il a été rejeté par ses amis de lycée et ne comprend pas pourquoi. Seul à l'université de Tokyo, il perd pied peu à peu.

L'auteur va sans cesse changer d'époque et nous apprenons petit à petit l'histoire de Tsukuru, son adolescence dans ce cercle fermé d'amis qui l'ont rejeté puis sa descente aux enfers et sa vie sans couleur et sans sentiments, à Tokyo entre longueurs de piscines, travail de bureau en ingénierie et repas frugales.

Tsukuru va rencontrer Sara et tout va changer. Cette femme, un peu plus âgée que lui, le trouble et le fascine et va l'obliger à se replonger dans ses contradictions enfouies. Il va essayer de comprendre ce rejet, cet abandon qui l'ont transformé et revoir ses anciens amis un par un pour tenter, enfin, de se comprendre.

Un magnifique roman sur les relations humaines, le sentiment de rejet, le silence et le temps qui passe.
Commenter  J’apprécie          160





Lecteurs (3016) Voir plus




{* *}