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4,04

sur 2082 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
«La ballade de l'impossible » illustre la classique association Eros - Thanatos popularisée par Sigmund Freud dans sa théorie des pulsions.

Six principaux personnages se culbutent dans ce drame désespérant qui débute en 1969 à la fin de « l'agression américaine au Vietnam » quand des japonais manifestent contre l'impérialisme :
- Watanabe, un étudiant en cartographie qui, à la dernière page du roman, ne sait toujours pas où il est « je ne savais pas du tout où je me trouvais. Je n'en avais aucune idée. Quel était cet endroit ? Je ne voyais que des silhouettes innombrables qui marchaient ».
- Kizuki, un ca marade de Watanabe, se suicide à 17 ans.
- Naoko, l'amie de Kizuki, séduit Watanabe puis s'éloigne ; soignée en clinique psychiatrique, elle est hantée par son atavisme familial.
- Midori, une étudiante dont la mère est décédée ; aux obsèques son père a craché au visage de ses filles « j'aurais préféré vous perdre toutes les deux plutôt que de perdre votre mère » avant de disparaitre.
- Nagasawa, pervers narcissique, consomme des limaces ou des étudiantes.
- Reiko, une enseignante accusée injustement par une élève mythomane et lesbienne, d'agression sexuelle ; internée en établissement dédié, son mari a obtenue divorce et garde d'enfant.

Les journées étudiantes sont vaguement consacrées à des filières entamées sans réelle vocation, sans passion, mais parfois avec des ambitions carriéristes exprimées sans aucun complexe et cultivées au sein de sociétés de pensée.

Les soirées, fortement alcoolisées et dialectisées, s'achèvent en ébats sexuels plus ou moins consentis. Point de séduction ou de sentiment amoureux mais un érotisme animal, voire bestial, décrit avec complaisance et vulgarité.

Ces pulsions sexuelles, chez des écorchés vifs, mutent en pulsions dépressives suicidaires et condamnent à mort comme Freud et les psychanalystes le montrent… Thanatos enterre Eros.

Haruki Murakami abuse de dialogues interminables (page 193 : autant de tirets que de lignes) et noircit les feuilles en copiant collant les menus des restaurants et les cartes de vins. Si l'on supprime la bouffe et le sexe, il doit rester 80 pages sur les 400 de cet ouvrage. Cela dénude un écrivain, mais aussi une époque et un quotidien désespéré. La couverture du roman indique que l'auteur est pressenti pour le Prix Nobel de Littérature … il est donc envisageable qu'il succède à Annie Ernaux.

On ne sort pas indemne de ce roman (réservé à un public averti) ennuyeux, glauque, mais instructif qui offre une vulgarisation remarquable et rare des théories freudiennes.
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La ballade de l'impossible fut une lecture très contrastée pour moi.
Au début du roman, j'ai été happée tout d'abord par l'écriture de Murakami, pleine de poésie, un velouté qui se dépose sur chaque phrase.
J'ai été aussi très sensible à l'atmosphère dégagée par le roman. le mystère, les brumes du passé, la fin de l'adolescence.
Un homme se souvient de ses amours passés en écoutant un air de musique. Presque proustien...
Puis, on rentre dans l'histoire, et là, Murakami ne tient pas les promesses qu'on espérait, qu'on imaginait.
Il nous raconte sa vie d' étudiant à Tokyo, dans un foyer où seul la montée du drapeau rythme les journées.
Ses rencontres, ses amis sont étranges, que dire de l'évocation de ses relations sexuelles dénuées de tout sentiments.
L'histoire peu à peu se dilue , s'enlise et nous laisse démuni. On ne sait plus très bien quoi en attendre, les pages se tournent mais l' ennui nous guette.
J'ai lu, il y a quelques mois de lui: le meurtre du commandeur et j'avais beaucoup plus aimé.
Alors, à d'autres découvertes de cet auteur, peut-être : Kafka sur le rivage qui m'attend sur une étagère.
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Mais c'est cela l'amour...

Patience, attachement, tendresse, sensualité...flirtant avec la perte de repères, la folie...

Une douce ballade japonaise qui entraîne habilement dans ses circonvolutions,
se lit avec plaisir, malgré une écriture parfois un peu trop simplifiée à mon goût. Kawabata ou Mishima gardent ma préférence.
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Deuxième Murakami et toujours cette atmosphère si particulière, cette impression 'd'y rester" même une fois le livre refermé, sensations étranges... D'abord parce que la façon d'aborder la psychologie des personnages, leur être, leurs sentiments, est tout à fait étrangère à la façon d'écrire européenne; ensuite, la variété des thèmes abordés, l'absence totale de jugement sur les faits et gestes des uns et des autres, cette façon de voir à la fois complètement subjective mais très neutre oblige le lecteur à avoir ce retrait distancié (qui empêche l'adhésion totale aux personnages)-et à la fois son attachement, quasi physique, le fait que même le livre refermé, les personnages flottent toujours dans cet espace creux entre le livre et son lecteur, en attente... Il n'est pas question d'inachevé ici mais d'un souffle qui ne trouve pas son inspiration, ou son expiration je ne sais comment dire. un souffle qui ne respire pas. un souffle sans retour.

Il s'agit peut être simplement d'une rencontre ratée : j'ai peut être lu ce livre trop tôt ou trop tard. Il y a une résonnance qui ne trouve pas son harmonique.

En bref c'est l'histoire d'un jeune japonais, Watanabe, dont l'ami de 17 ans s'est suicidé. La petite amie de celui-ci a elle aussi de lourds secrets et finira ses jours de la même façon. le héros a donc pour amis des écorchés vifs, des "anormaux", des "inadaptés", ce sont ces relations qu'il décrit tout au long du roman, sans parvenir à être heureux, sans parvenir à s'attacher à d'autres gens plus "normaux".
C'est aussi un roman sur les gouffres de la conscience, sur les traumatismes de l'enfance, sur les répercussions profondes que peuvent avoir certains gestes,certains mots.
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Noruwei no mori
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle

Terminé hier un roman étrange et un peu flottant : "La Ballade de l'Impossible."
Pourquoi "flottant" ? Non en raison d'imprécisions dans l'intrigue ou dans le style, bien au contraire. Mais parce que j'ai eu l'impression, en le lisant, de flotter quelque part, au Japon bien sûr, mais surtout dans la sensibilité quasi féminine d'un homme. C'est aussi une sorte de roman initiatique amoureux.
A l'issue d'un voyage en avion où il a entendu diffuser "Norvegian Woods", des Beatles, son héros, Watanabe, âgé de trente-sept ans à l'ouverture du roman, entreprend de revenir sur ses années universitaires, de 1968 à 1970. Ce faisant, il va évoquer le suicide (inexpliqué) de son meilleur ami, Kizuki ; la liaison très particulière qui va l'unir avec Naoko, l'ex-petite amie de Kizuki ; sa rencontre enfin avec Midori, la seule femme je crois de cette histoire qui ne soit pas hantée par l'idée de la Mort et du suicide - ou plutôt qui les aborde comme ils devraient l'être : comme une simple continuation de la vie.
On parle souvent du nombre de suicides au Japon et le livre est littéralement habité par ce phénomène - avec la folie, inexplicable et génétique, en toile de fond.
C'est le premier Murakami que je lis et je trouve cet auteur très particulier. Tout d'abord en raison de sa finesse d'analyse. Puis en raison de son rythme, un rythme lent, rêveur, poétique, qui prend son temps, à dix mille lieues du roman habituel. Je sors de cette "Ballade" comme si je sortais d'un paysage japonais moyen-âgeux revu et corrigé par le réalisateur de "Ring." Je précise cependant qu'il n'y a pas de fantastique à proprement parler dans ce roman même si l'adolescente de 13 ans qui séduit le personnage de Reiko m'a évoqué l'héroïne maléfique de ce film d'horreur.
On aime ou on n'aime pas. Personnellement, j'ai aimé et je suis assez curieuse de connaître de relire cet auteur qui n'est cependant pas à recommander aux amateurs de romans d'action et chez qui l'on retrouve ce goût pour l'introspection que manifestèrent avant lui Yukio Mishima et Ishiguro. ;o)
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L'histoire d'amour d'un étudiant à Tokyo en 1969.
J'ai fait un voyage agréable, surtout du point de vue culinaire.
Le sexe, en revanche ne m'a pas du tout branché. Pour une histoire d'amour, c'est raconté froidement, anatomiquement et ne laisse aucune place à l'imaginaire.
C'était un peu vulgaire, en veux-tu en voilà, mais pas necessaire à l'histoire.
Je préfère quand les scènes sont sugérées, poétiques.
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Beaucoup de charme à ce livre d'une quête envoûtante et glaciale dans les montagnes au-dessus de Tokyo. le narrateur, nième double de Murakami, se rend dans une maison de santé à la recherche d'une amante, nième figure féminine de la solitude et de l'échec chez le même auteur. Malgré la répétition, le sentiment de déjà-vu, le style réaliste et l'onirique tiennent encore ensemble, ce qui ne sera plus le cas, à mon avis, pour les oeuvres plus récentes (à partir de Kafka sur le rivage). Très belles pages sur l'arrivée dans la neige, qui évoquent (intentionnellement?) l'archétype de la Montagne Magique de Thomas Mann. Se lit agréablement.
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Je ne sais pas si c'est à cause du style de l'auteur, du récit qui fourmille de détails inutiles (comme la composition d'innombrables repas sans aucune importance, par exemple), de l'histoire elle-même, du caractère du personnage principal, ou encore de la qualité de la traduction française, mais j'ai souvent éprouvé de l'impatience, voire de l'ennui en lisant ce livre. Je ne trouve pas la trame mauvaise, mais je ne considère pas ce roman digne de sa note sur Babelio selon moi. Mais peut-être suis-je passé à côté de quelque chose?
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Un très bon Murakami, avec peu d'éléments surnaturels mais de l'hyperréalisme à lajaponaise : de la modernité, de la sexualité, des suicides.

Il y a des références obsédantes à la musique moderne et classique.

L'histoire est simple : Watanabe est un jeune homme qui entre à l'université sans beaucoup de convictions et qui tombe amoureux de la petite amie de son meilleur ami, lequel va se suicider.
Cette petite amie restera perturbée et se suicidera à son tour.
Watanabe se résoudra à être heureux avec une autre fille bien farfelue mais bien vivante...
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Une quatrième de couverture bien mystérieuse !!! Il n'en fallait pas plus pour me décider à aller me "ballader" pour poursuivre ma découverte des oeuvres de Haruki Murakami. Ne cherchez pas le coté irréel propre à l'auteur car ce roman est bien ancré dans la réalité. On y découvre Watanabe, jeune étudiant, amoureux de Naoko, une jeune fille assez perturbée qui a choisi de partir vivre dans un endroit un peu spécial dans la montagne où tout n'est que calme et sérénité, un monde à part. Watanabe attend désespérément le retour de Naoko pour pouvoir vivre avec elle leur amour. Il rencontre entre temps Midori une jeune étudiante comme lui, dynamique, enjouée bref l'opposée de Naoko, angoissée, timide. Laquelle va-t-il choisir? Vous le saurez en lisant ce roman. Ce roman est très agréable à lire si l'on ne tient pas compte des scènes à caractère sexuel trop nombreuses à mon goût et qui sont décrites en des termes plutôt crus. Je prèfère quand les choses sont suggérées ou au moins décrites de manière un peu plus "poétique". Mais à part cet aspect "négatif", ce roman a su me tenir en haleine et m'entraîner jusqu'à la fin pour connaître le dénouement de l'histoire. Bref, un bon moment de lecture mais je dois dire quand même que pour l'instant, ce roman est celui que j'ai le moins aimé des romans de cet auteur.
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