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Critique de sandrine57


Tokyo, la nuit. Mari Assaï, une jeune fille de 19 ans, est installée à une table du Denny's. C'est là qu'elle compte attendre le matin, seule avec une tasse de café, quelques toasts et un gros livre. Sa tranquillité est perturbée par l'arrivée d'un jeune homme qui la reconnaît et s'assoit avec elle. C'est Takahashi, un ami de sa soeur. Il vient prendre un café au milieu de la répétition du groupe dans lequel il joue du trombone. Plus tard encore, c'est Kaoru qui vient interrompre sa lecture. Cette gérante d'un love hotel vient d'avoir un problème avec un client parti sans payer après avoir tabassé une prostituée chinoise. Elle vient, envoyée par Takahashi qui lui a dit que Mari parle couramment le chinois et pourrait servir d'interprète auprès de la victime.
Pendant ce temps, Eri, la soeur De Mari dort paisiblement dans l'appartement parental. Paisiblement ? Rien n'est moins sûr. A y regarder de plus près, Eri semble dormir trop profondément pour que son sommeil soit naturel. D'ailleurs, dans sa chambre, d'étranges évènements se produisent...


Dans cette histoire en apparence banale, Haruki MURAKAMI propose au lecteur d'être un oeil dans la nuit, comme l'oeil d'une caméra qui survolerait Tokyo, s'attarderait dans les ruelles désertes, pour finir par se poser dans des lieux précis, pas tout à fait choisis au hasard : un bar ouvert toute la nuit, un love hotel, un bureau où, malgré l'heure tardive un informaticien travaille encore, un combini où un téléphone portable sonne au rayon frais et la chambre d'une Belle au bois dormant où la télévision, bien que débranchée, s'allume et laisse voir un homme en complet marron qui observe ou veille sur le sommeil de la jeune fille. Cela pourrait être une nuit comme toutes les autres sans cet écran qui s'anime de lui-même, sans un miroir qui conserve le reflet de ceux qui s'y regardent, sans cet étrange sommeil qui semble ne vouloir jamais finir...Ce sont ces petites touches fantastiques dans un récit où rien ne se passe qui intriguent et accrochent le lecteur. Cette nuit qui semble comme toutes les autres et pourtant ne l'est pas va transformer les protagonistes, rien de renversant mais de petites touches, fruits de leurs réflexions, de leurs discussions.
Poétique, mystérieux, envoûtant et magnétique, ce passage de la nuit emporte aux confins de l'imaginaire. La dernière page tournée, tout est encore possible, toutes les questions n'ont pas trouvé réponses mais le lecteur peut choisir de faire vivre encore les personnages dans son imagination, de leur trouver une route. Une lecture originale et énigmatique, à expérimenter.
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