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3,68

sur 423 notes

Une relecture "plaisir" avec ce recueil qui compte 17 nouvelles et autant de personnages insolites et comme toujours avec l'auteur nous nous retrouvons en prise avec ce sentiment délicieux qui est celui de vivre une expérience hors-norme presque mystique. Dès lors que nous pénétrons dans son univers insaisissable et qui pourtant nous semble si familier, tout ce qui nous apparaît habituellement banal et sous le sens devient étonnamment curieux sous sa plume. J'ai choisi aujourd'hui de vous parler plus longuement de cinq nouvelles. Mon amie Mh17 a chroniqué tout récemment "L'éléphant s'évapore" qui donne son titre au recueil et "Le nain qui danse", je vous invite à consulter sa chronique, ces deux nouvelles sont formidables.


"L'oiseau à ressort et les femmes du mardi."

Ceux et celles qui ont déjà lu les ouvrages de l'auteur reconnaîtront les premières pages de l'énigmatique "Chroniques de l'oiseau à ressort" (dans mon île déserte jusqu'à la fin des temps).
"A-t-on sans le savoir un angle mort fatal dans un coin de notre tête ?", un monde englouti au plus profond de notre âme qui ne demanderait qu'à resurgir par une belle journée chaude et ensoleillée du mois de mai ? Telle est la question qui s'impose au narrateur de cette nouvelle à l'issue de la très étrange journée qu'il vient de passer. Retour en arrière sur un mardi qui s'annonçait des plus ordinaires dans la vie de Toru Okada. Comme tous les matins il vaque à ses occupations habituelles d'homme au foyer puisqu'il a démissionné sans raison valable du poste qu'il occupait au sein d'un cabinet juridique, il s'apprête à déjeuner de spaghettis quand soudainement il reçoit un appel téléphonique (le premier d'une longue série), au bout de la ligne la voix suave d'une femme qu'il ne connaît pas mais qui elle semble bien le connaître, du moins certains détails de sa vie privée, s'en suit une conversation déroutante et un jeu de séduction auquel Toru parvient à se soustraire non sans ressentir un certain trouble qui va s'accentuer au fil de la journée. Dans cette nouvelle ce sont les bizarreries qui surviennent soudainement dans la vie du narrateur qui nous ouvrent les portes d'un imaginaire que nous ne parvenons pas à saisir tant ce dernier s'accroche à chaque élément tangible de son quotidien (cuisine, ménage, repassage). Une mystérieuse inconnue au téléphone, le chant hypnotique de l'oiseau à ressort, la disparition du chat de la maison, la rencontre improbable avec une jeune fille de 16 ans, le comportement étrange de sa femme... Des faits inhabituels qui semblent vouloir écarter notre narrateur d'une vie monotone et sans surprises.

*Avec mon premier je dévale les pentes enneigées et comme Toru je veille à ne pas basculer.


"La seconde attaque de boulangerie."

Comme pour la précédente nouvelle les lecteurs de Murakami feront le rapprochement avec son recueil illustré "Les attaques de la boulangerie". Ici nous retrouvons le même narrateur, avec quelques années de plus, dans le modeste appartement qu'il partage avec sa femme à Tokyo quand au moment du coucher tous deux sont pris d'une faim insatiable et obsédante qui les empêche de trouver le sommeil, hormis quelques bières dans le réfrigérateur, les placards sont complètement vides, nos jeunes mariés vivent d'amour et d'eau fraîche. le narrateur raconte alors à sa femme comment quelques années plus tôt il a braqué une boulangerie avec un ami et comment le boulanger leur a cédé son stock de pain avec une facilité déconcertante. Une histoire complètement absurde qui ne va pas manquer d'inspirer sa femme puisque nous retrouvons notre jeune couple quelques heures plus tard sillonnant les rues de Tokyo à bord d'une Corolla et sur le point de braquer un Mac'Do faute de pouvoir trouver une boulangerie ouverte à 2h30 du matin. Une nouvelle à l'atmosphère décalée et saugrenue qui m'a aussitôt remis en mémoire un slogan bien connu : "Chez Mac'Do venez comme vous êtes !" dans laquelle toute la poésie de Murakami est condensée dans trente petits hamburgers tout chauds qui ne demandent qu'à être goulûment avalés pour combler le vide des estomacs ou peut-être bien le vide de l'existence.

* Dans mon deuxième on enferme les animaux y compris éléphants et kangourous.


"Sommeil"

Qui n'a pas un jour souffert d'insomnie passagère ? Ce fut mon cas en 2008 puisque comme la narratrice de cette nouvelle, je ne dormais pas ou peu durant deux semaines mais contrairement à elle je me retrouvais bien incapable d'ouvrir un roman fut ce même le chef d'oeuvre de Tolstoï : "Anna Karénine", il me fut donc impossible de mettre à profit tout ce temps durant lequel je ne dormais plus. Nous le savons tous, pour leur bon fonctionnement notre corps et notre cerveau ont besoin d'être mis en veille durant un minimum de temps au risque d'y laisser notre santé physique et mentale et pourtant la narratrice de ce récit cesse soudainement de dormir durant 17 jours consécutifs sans subir le moindre effet secondaire inhérent au manque de sommeil et surtout sans qu'il n'y ait de raison à cela. Mariée à un dentiste réputé, maman d'un petit garçon, elle mène une vie agréable et bien rangée loin de tous soucis matériels, une vie que bien des japonaises pourraient lui envier.
Une nouvelle onirique et envoûtante sur le temps qui passe, le temps qu'on ne prend pas pour soi et qui nous dit que les plaisirs réprimés finissent toujours par resurgir un beau jour. Ce que l'on aurait dû faire, ce que l'on n'a pas fait, les regrets qui finissent par nous rattraper...

* Quand je sens mon troisième venir, je m'enveloppe d'une petite laine douillette.


"La chute de l'Empire romain, la révolte indienne de 1881, l'invasion de la Pologne par Hitler, et le monde des vents violents."

Un dimanche comme tous les autres dans la vie parfaitement réglée et sous contrôle du narrateur qui ici est pour le moins un original puisqu'il a pour habitude de consigner quantité de faits anodins dans son journal intime à des heures précises et régulières en écoutant de la musique inoffensive, il aime aussi convertir les différents évènements et éléments de son quotidien en pourcentage, seule petite excentricité dans cette vie hyper organisée : sa petite amie, avec laquelle il accepte de se livrer à quelques jeux érotiques, la demoiselle aime qu'on lui bande les yeux durant l'acte.
10 h 48 : le ciel est dégagé, notre narrateur étend son linge à l'extérieur de la véranda ; 14 h 07 : le vent se lève ce qui l'interpelle car à 10 h 48 il faisait un temps superbe ; 14 h 36 : le téléphone sonne, personne au bout du fil hormis le sifflement lugubre du vent qui lui rappelle les indiens sur le sentier de la guerre en 1881. Il raccroche, retourne à son journal intime, confus, puis se remémore l'invasion de la Pologne par Hitler au même temps que sa séance de cinéma du samedi tandis que la tempête fait rage dehors (le monde des vents violents). 15 h 55 : le vent s'arrête, retour au calme. Et puis ? Et puis rien ! le narrateur retrouve sa petite amie pour une soirée coquine.
Une courte nouvelle très drôle et complètement incongrue. En quelques pages seulement on saisit l'état d'esprit du narrateur, un homme en proie à des petites manies, des lubies inoffensives qui s'angoisse si tout n'est pas sous contrôle dans sa vie et qui, pour pouvoir se souvenir des évènement ordinaires qui la traversent, les assimile tout simplement à des évènements historiques.


*Dans les feuillages et les branchages de mon quatrième l'oiseau à ressort y pose délicatement ses petits.


"La dernière pelouse de l'après-midi."

J'ai aimé le côté nostalgique et empreint d'une belle poésie de cette nouvelle, le fait qu'il n'y ait pas de chute ne m'a pas aucunement dérangée. le narrateur se souvient l'été de ses 19 ans et plus précisément la journée du 14 juillet alors qu'il travaille pour une entreprise spécialisée dans l'entretien des espaces verts, un job dans lequel il est très investi malgré son jeune âge, chaque jour il tond les pelouses des particuliers avec passion et non sans une certaine rigueur pour pouvoir offrir un voyage à sa fiancée qui vit dans une ville éloignée. Malheureusement cette dernière décide de rompre subitement laissant notre jeune narrateur dans une sorte de vide existentiel. C'est donc sa dernière journée de travail qu'il nous raconte : il doit se rendre dans une maison à l'extérieur de la ville, une charmante petite maison située à mi-pente d'une colline dont le terrain est bordé d'hortensias et comporte un beau carré de pelouse à tondre de 200 mètres carrés. Sur place il est accueilli par la maîtresse de maison, une veuve quinquagénaire au premier abord austère qui sirote du White Horse sous un soleil de plomb. Les heures passant et l'alcool aidant cette femme va se révéler sous un jour différent et invitera notre narrateur à partager un verre en sa compagnie une fois son travail accompli...
Une nouvelle que chacun interprètera avec sa propre sensibilité. le hasard d'une rencontre, deux vies qui se croisent et ne se croiseront certainement jamais plus. le narrateur se retourne avec beaucoup de sensibilité sur le souvenir de cette femme qui ce jour là ne demandait rien d'autre qu'un peu de réconfort. Parfois il est plus facile de partager ses peines avec un inconnu.

* Mon quatrième se termine en tire-bouchon comme celle du petit cochon.


Pour conclure je vous invite à découvrir ce beau recueil dans lequel Murakami excelle à explorer la normalité (si tant que la normalité existe) dans tout ce qu'elle peut comporter d'anormal. Dans chacune de ces 17 histoires l'impossible devient possible, l'insolite se mélange à la banalité du quotidien des personnages pour venir créer ce petit déséquilibre, cette faille subtile qui donne aux histoires de Murakami cette teinte si spéciale et indéfinissable. Et puis Murakami c'est aussi un certain regard sur la société japonaise bien moins lisse et disciplinée qu'elle n'y paraît.

* Mon tout qualifie ce roman sans que le terme ne soit péjoratif bien au contraire ...




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Lu après que la critique d'une amie m'en aie donné l'envie (elle se reconnaîtra) en shuntant ma P.A.L ce qui ne constitue pas encore une infraction passible de sanctions par une nouvelle police crée spécialement à cet effet.
Pas de regret, c'est du Murakami pur jus. En refermant ce livre, je me suis laissé aller à comparer l'auteur à Stephen King. Il y a des points communs chez ces deux auteurs dans la montée en tension, la suggestion du fantastique.
Là où l'étasunien pur jus en fait un bon gros hamburger bien savoureux et bien gras, le nipporiginaire (belle invention non ?) reste sur du sushi. C'est brut, fin et subtil.
Une lecture vraiment très agréable.
Ma nouvelle préférée ? Difficile... Les "Lederhosen" peut être...
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« Moi, j'ai dit bizarre ? Comme c'est bizarre ! » Louis Jouvet dans "Drôle de drame" 1937.
Ce livre est bizarre...
Cette lecture a été une déception car j'aime les nouvelles qui ont une chute. Or, ce n'est pas le cas pour celles-ci.
Toutefois, l'écriture de Murakami étant belle, je lui mets quand même quelques étoiles.
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L'écriture, le récit en lui même, a la capacité de porter, déporter, transformer l'événement. Aussi extravagant que puisse être le déroulement de l'instant sous la plume de Murakami rien n'est jamais déroutant. Élégance, aisance, légèreté, magnifique liberté.
L'esprit du conte respire. Les passages s'ouvrent, basculent les uns vers les autres et restent ouverts. Vers d'autres mondes, d'autres perceptions. Rien ne se clôt ou plus exactement tout s'évapore dans l'annonce, la rupture, ou le non achèvement de l'instant. Disparu, évanoui, comme un flocon de neige venu se poser sur la pierre d'un volcan. L'étrangeté du quotidien se mêle à la quotidienneté de l'étrange. Comme si il existait toujours deux faces, deux angles, comme si le monde était pourvu de deux ailes, s'ouvrant et se refermant, lui donnant le rythme d'une respiration profonde. Ici et pourtant hors de notre vue. Là bas et pourtant si proche encore. 17 nouvelles. 17 mouvements. 17 fantaisies fantastiques dont nous sommes tous les personnages. Ce n'est pas une question de langage, de temps, d'espace ou de niveau, juste la question de l'angle que nous choisissons. Une lettre peut contenir toute l'évanescence du monde non pas parce qu'elle en est l'esprit mais parce que c'est l'esprit qui l'a construite. Nous sommes la perception de ce que nous créons. le monde n'est il pas l'écho de tout ce qui naît, vit, demeure, ressurgit, souffre et meurt parfois en nous ?
C'est cette liberté de langage, cet angle de vie, cette redécouverte de l'esprit, qui, chez Haruki Murakami me réjouit.
Nouvelles traduites du japonais par Corinne Atlan, et pour la nouvelle, TV people, par véronique Brindeau.
A noter : « Nuits blanches » (d'après Sommeil, nouvelle faisant partie du présent recueil) d' Haruki Murakami , adaptation et mise en scène de Hervé Falloux, avec Nathalie Richard, est à l'affiche de Théâtre de l'Oeuvre, 55 rue de Clichy, 75009 Paris et ce, jusqu'au..25 janvier 2015.

Astrid Shriqui Garain
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La plume de Murakami est toujours aussi agréable a lire mais je reste sur ma faim concernant ce recueil que j'ai trouve quelque peu inégal.
Certaines nouvelles m'ont plu mais pour d'autre, je pense ne pas avoir réellement compris ou l'auteur voulait en venir, vers ou il souhaitait emmener ses lecteurs.

Mon coup de coeur de l'auteur reste et restera "La balade de l'impossible" même si je ne désespère pas d'avoir un autre coup de coeur pour un de ses livres.
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Première incursion dans la littérature japonaise et donc dans l'oeuvre de Haruki Murakami , je suis un peu désabusé. Bien sûr, comme tout recueil de nouvelles, c'est inégal. Je n'ai vraiment trouvé que seul 3 nouvelles sortaient du lot: "Le monstre vert", "Le nain qui danse" et "Le silence", pour les autres, je suis resté insensible à cette écriture.
La plupart de ces nouvelles raconte le quotidien de personnes lambda, quelques unes abordent des thèmes surnaturels.
Haruki Murakami se disperse beaucoup dans son propos, beaucoup de digressions, ce qui m'a un peu dérangé dans ma lecture. de plus, j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas de fin à la majorité de ces textes.
Je ne sais pas si ces nouvelles reflètent l'ensemble de l'oeuvre et le style d'écriture de cet écrivain. J'attendais beaucoup de cette découverte, je suis déçu mais je n'en resterai pas là, "Kafka sur le rivage" ou "1Q84" vont peut-être me faire changer d'avis sur cet auteur.
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« L'éléphant s'évapore » est un recueil de 17 nouvelles de Haruki Murakami. Ces 17 nouvelles m'ont toutes plu, même si certaines n'ont pas de réelle chute (j'aime les nouvelle à chute) et où je suis restée sur ma faim. Ce que j'ai aimé est la façon de Murakami de décrire le comportement de ces personnages sans forcément dire tout ce qu'ils pensent : le lecteur a connaissance des actes mais pas des sentiments. A lui de combler les trous ou d'imaginer.
Le recueil de nouvelles est un genre qui se prête bien à la lecture le soir, une petite nouvelle et hop au dodo !!!

L'oiseau à ressort et les femmes du mardi (3*) : un homme, la trentaine, marié, a démissionné, il nous parle de sa femme, il cherche son chat et rencontre une des ses voisines un peu étrange ….pas de réelle chute.

La deuxième attaque de la boulangerie (4*) : Un jeune marié (depuis 15 jours) décide d'attaquer une boulangerie avec son épouse. Les deux amants sont littéralement affamés et ne trouvent rien de comestible dans les placards ….L'homme se remémore une attaque de boulangerie 10 ans auparavant, attaque qui avait changé sa vie ( sans que Murakami explique pourquoi). la jeune épousée se révèle elle-aussi bien étrange (où comment vivre à côté de quelqu'un sans vraiment le connaître)

Le communiqué du kangourou (5*) : longue digression par cassette d'un jeune homme employé au rayon « réclamation » d'un grand magasin. Il parle à une cliente pour lui expliquer pourquoi sa réclamation est refusée.Le lecteur en apprend beaucoup sur le jeune homme (y compris sur ses fantasmes), un nouvelle très drôle ! J'ai beaucoup aimé suivre les méandres de son esprit et les 36 coïncidences qui le font aller du zoo de la fosse au kangourou à cette lettre :-)

À propos de ma rencontre avec la fille cent pour cent parfaite par un beau matin d'avril où comment rater une rencontre (3*) : le titre dit tout ;-)

Sommeil (4*): une jeune femme d'une trentaine d'années, mariée, un enfant, ne dort plus depuis 17 nuits, elle en profite pour lire Anna Karenine et s'interroger sur sa vie de femme au foyer. Une fin étrange et très inquiétante

La chute de l'empire romain (4*) : Un homme, 30 ans, écrit son journal de façon très étrange. Chaque jour, il note trois faits significatifs de sa journée et écrit son journal de la semaine le dimanche suivant. Voici ce qu'il note pour une journée (Page 148)

1 chute de l'empire romain
2 révolte indienne de 1881
3 invasion de la Pologne par Hitler

Et avec ses trois notes il va se rappeler exactement ce qu'il a fait ce dimanche particulier…..


Les lederhosen (5*) : Une fille raconte un épisode de la vie de sa mère : où comment des lederhosen (pantalon de cuir pour ceux qui n'ont pas fait allemand) lui ont fait comprendre que la vie de femme au foyer qu'elle menait depuis 30 ans n'avait aucun sens.

Les granges brûlées (2*) : un homme qui se vante de brûler des granges à un ami écrivain, une jeune femme qui disparaît : meurtre ? En tout cas très étrange … sans chute….

Le monstre vert (3*): une jeune femme au foyer voit un monstre vert, griffu et couvert d'écailles sortir de sa pelouse comme une taupe et toquer à sa porte : effrayant et inattendu !

Family affair (4*) : un frère (27 ans) qui raconte le changement des relations qu'il a avec sa soeur cadette (22 ans) quand celle ci se fiance : Murakami décrit des faits et des comportements bruts …au lecteur d'imaginer les émotions et sentiments de ce trio (le frère, la soeur et le fiancé).

Tv people (5*) : le quotidien d'un trentenaire qui voit surgir dans sa vue des TV people (êtres humains de taille réduite, mais pas des nains) qui installent une drôle de Tv chez lui : à la fois drôle et inquiétant : il est le seul à voir ses êtres : début de folie ? une des deux nouvelles que j'ai préférée.

Un cargo pour la Chine (2*): un japonais rencontre au cours de sa vie trois chinois qui le marquent , un professeur, une jeune fille de 19 ans…seule la rencontre avec la jeune fille m'a marquée.

Le nain qui danse (5*) : un jeune homme fait un pacte avec le diable (le fameux nain) pour séduire une jeune femme : une nouvelle qui commence de façon comique et finit en semi-horreur !


La dernière pelouse de l'après midi (3*) Un jeune homme d'une trentaine d'année se rappelle l'été de ses 19 ans où son job d'été était de tondre les pelouses. Sa petite amie le quitte, sa dernière cliente est étrange ..
Un récit à la fois très humain et sans chute (j'aurais aimé en savoir plus sur l'étrange cliente)

Le silence (4 *) : un homme mûr raconte à un collègue plus jeune comment il a survécu au harcèlement moral dont il a été victime lors de sa dernière année de lycée ..très réaliste et prenant !

L'éléphant s'évapore (2*) : Un éléphant disparaît avec son gardien : un homme raconte la dernière fous qu'ils les a vus : une nouvelle étrange là aussi : un peu déçue par cette nouvelle qui donne le titre au recueil, j'en attendais plus ….



Il ne vous aura pas échappé que je parle de 15 nouvelles et non pas 17 (les deux autres se sont évaporées…..)



En conclusion : un bon recueil mêlant fantastique, humour et interrogations…..



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Excellent !

Dans chacune de ces nouvelles, il y a souvent peu de personnages (tout aux plus, trois, quatre ou cinq.), et ils sont rarement nommés. Certains personnages (ou noms de personnages) se retrouvent d'une nouvelle à l'autre (par exemple, Noboru Watanabe)...
Les personnages de Murakami ont souvent la vingtaine ou la trentaine, et ils boivent de la bière...

Ces nouvelles sont souvent mêlées de fantastique, ou d'imaginaire.
Elles prennent place au Japon, mais sans jamais tomber dans un folklore ou des situations incompréhensibles par des occidentaux. Elles sont d'ailleurs parsemées de références musicales et littéraires occidentales.

Ces nouvelles sont captivantes:
L'un des points clés de la création artistique (en particulier en musique et en littérature) qui, personnellement, me séduit et me semble capital, est l'effet de surprise. On le retrouve justement dans toute l'oeuvre de Murakami.

L'auteur met le doigt sur des événements et des sentiments (d'importances plus ou moins grandes, et parfois déterminants, mais noyés dans le quotidien), que l'on a parfois rencontrés ou ressentis sans en prendre conscience ou bien sans les identifier ou les comprendre, ou que l'on a refoulés.
C'est cette subtilité, cette clairvoyance et cette mise en lumière que j'apprécie chez l'auteur.
Que les récits soient mêlés de fantastique, d'imaginaire n'a qu'une importance secondaire. Pour écrire ce commentaire, j'ai lu ce livre pour la seconde fois. Cette relecture s'est avérée plus intéressante encore que la première. le sens de ces nouvelles m'est apparu plus clairement. Murakami n'écrit par juste pour écrire...
Ça n'est surtout pas lent, futile et ennuyeux, mais toujours intelligent, surprenant et parfois drôle.
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Recueil de nouvelles d'un de mes auteurs favoris. Malheureusement, je suis un peu déçue. Je n'ai pas vu l'intérêt de certains récits. J'aime l'univers réaliste-magique de Murakami et l'egocentricite de ses personnages mais dans ce cas-ci, je ne comprenais pas où il voulait en venir. Peut-être à cause de la traduction? J'ai tout de même apprécié plusieurs récits, spécialement 'Le nain qui danse' et 'sommeil' qui m'ont donné un petit frisson, ainsi que 'la deuxième attaque de la boulangerie' et 'La fille cent pour cent parfaite...' qui m'ont bien fait rire!
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Un des premiers Murakami que j'ai lu, et qui m'a d'emblée emporté dans cet univers que l'on retrouve par la suite dans des formes toujours renouvelées en lisant ses autres romans.
Un recueil qui donne envie d'en découvrir davantage et qui pousse, comme je l'ai fait, à parcourir toute la bibliographie de l'auteur.
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