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3,67

sur 432 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Kenji est un jeune japonais de 20 ans qui se fait de l'argent en tant que guide pour les étrangers en quête de sexe dans les quartiers chauds de Tokyo. Son nouveau client américain s'appelle Franck et plusieurs éléments bizarres donnent l'impression à Kenji qu'il serait peut-être le meurtrier d'une étudiante dont le corps complètement mutilé a été retrouvé la veille...

De Murakami, j'avais déjà tenté Coin Locker Babies beaucoup trop sombre pour que je puisse le finir. Je n'attendais donc pas spécialement un univers plus clair dans cet ouvrage et n'ai pas été surprise d'y voir une description de la jeunesse japonaise débridée qui a oublié de respecter son corps, ainsi que la présentation d'autres quartiers tokyoïtes loin d'être class. Ce qui m'a surprise en revanche, c'est cette lente suspicion qui installe un suspense intense sur plus de la moitié du roman, quand on ne sait encore si le Franck en question est effectivement un meurtrier. Il y avait alors une ambiance magnétique, un attrait indéniable pour cette histoire atypique mais réaliste sur fond de critique de la société du Japon contemporain pré-an 2000. J'en étais même venu à revenir sur mon impression de cet auteur dont je connaissais pourtant peu l'oeuvre.
Mais non, en fait. Quand on tombe sur une scène de massacre hyper macabre aux détails dont on se passerait volontiers qui transforment votre visage en grimaces de dégoût au fur et à mesure des horreurs perpétrées froidement. Là, on retourne à l'univers noir profond qui semble définir les écrits de cet auteur.
Connaître, ainsi, la vérité sur Franck casse du coup le climat tendu jusque-là installé, celui-là même qui procurait un intérêt indéniable à ce roman à l'intrigue décalquée. La suite, qui se base sur une relation presque ahurissante entre Franck et Kenji, sort presque de nulle part, avec des justifications de non-dénonciation bien faibles face au récit d'un multi-récidiviste aux relents d'origines sociologiques du mal. La fin a pour le coup de quoi laisser pantois.
Murakami semble globalement ne pas lésiner sur la critique de son monde et de ses dérives, notamment sociétales, en mettant en scène des personnages aux vies cassées confrontés aux cassures morales du pays, très loin des stéréotypes basés sur les traditions que le monde occidental se fait du Japon. Vous cherchez le Japon, son côté vrai, sale, sans langue-de-bois, absolument pas éloigné des problèmes qu'on a chez nous ? Vous l'avez avec Murakami qui brise de nombreux codes littéraires japonnais.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Dans Miso soup,j'ai aimé la musique,la musique littéraire....Il y a fort longtemps,j'avais lu "bleu presque transparent",que j'avais trouvé très violent et sans qualité littéraire spéciale,je lisais de tout à l'époque,des sud-américains,surtout,une série de livres dont la reconnaissance était rose pâle...
..ça commence piano piano,un guide qui trimballe un américain dans les bas-fonds de Tokio,ça continue avec des interrogations qui te paraissent grosses comme un fil de soie violet s'entremêlant avec le coton bleu foncé,ça continue encore avec la certitude que ça va clasher,et ...oui,avec des scènes hémoglobiques,mais tu t'y attendais...je m'y connais trop peu en symphonie ...
Je relirai sans nul doute "bleu presque transparent",eu égard à mes souvenirs de jeunesse,,mais pas celui-ci,que j'avais choisi sur notre planète babélienne(le- Bison,t'es où???je crois bien que c'est toi qui me l'a fait sauter dans ma PAL,je t'absous,je l'ai tenté,et voilà...)
Voilà,je l'ai lu malgré tout en quelques heures,je ne l'ai pas abandonné...

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Avant de lire ce livre, j'avais lu un seul livre de Murakami Ryu: "Bleu presque transparent", qui m'avait surpris et même choqué. "Miso soup" m'a fait la même impression; personne ne peut rester indifférent devant ce roman.

L'écrivain raconte les trois soirées que passe le jeune Kenji, guide dans les quartiers des plaisirs à Tokyo, avec un "gaijin" américain étrange et inquiétant, qui prétend s'appeler Franck. Murakami installe peu à peu un suspense qui tient le lecteur en haleine; mais il ne s'agit pas simplement d'un thriller à rebondissements. L'auteur met très habilement en scène l'emprise psychologique que Franck prend de plus en plus sur Kenji et, surtout, dresse le portrait d'un psychopathe effrayant et fascinant. L'un des points culminants du roman est une scène de massacre auquel assiste le guide tétanisé - c'est également éprouvant pour le lecteur ! L'autre point culminant est la confession finale de Franck qui, pour une raison assez mystérieuse, ne tue pas Kenji. Epoustouflant !

Mais le sujet principal du livre est peut-être ailleurs. Toujours terriblement pessimiste au sujet de son pays, Murakami Ryu nous livre ici une allégorie de la société japonaise. Pour lui, l'adoption de la modernité conduit à la décadence, qui parait irréversible. Les individus, obsédés par leur frénésie de consommation, sont prêts à tout pour assouvir leurs besoins les plus bas; par exemple, des jeunes lycéennes en viennent à se prostituer. Dans la confession de Franck, la société japonaise est comparée à un chat de laboratoire soumis à une cruelle expérience, consistant à alterner des offres de nourriture et des décharges électriques...

C'est un roman vraiment très noir. "Aimer" un tel livre est impossible; mais il marque fortement le lecteur et, dans son genre, il est réussi. Pour tenir compte de mon ambivalence, j'attribue trois étoiles à "Miso soup", mais ça ne veut pas dire grand chose.
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Terrifiant et captivant.
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Miso Soup/Murakami Ryu
Bien sûr on peut toujours trouver des symboles forts dans ce roman terrible, sorte de conte mettant en scène la décadence et même l'effondrement de la société japonaise, mais il reste que cette lecture n'est pas très intéressante. L'histoire qui se déroule dans les bas-fonds de Tôkyô paraît même insensée à bien des égards.
Kenji, le narrateur, sert de guide à Frank, américain fortuné en goguette qui veut du sexe à tout prix. le début du roman est assez intéressant avec quelques aspects de la façon dont les Japonais voient les étrangers : « le bon côté des américains, en gros, c'est qu'ils sont francs et assez naïfs. En revanche, ils ne peuvent pas se figurer qu'on puisse avoir un sens des valeurs différent du leur ; en ça ils ressemblent pas mal au japonais ; et ils ont la mauvaise habitude de vouloir imposer à tout le monde ce qu'ils trouvent bon pour eux…A la base, le Japon se moque pas mal des étrangers, au moindre problème qu'ils causent, on les renvoie aussitôt chez eux. »
Peu à peu la balade dans Kabukichô prend des allures de folie ensanglantée et en somme de grand guignol.
Ensuite la logorrhée du gaijin Franck, un monstre fou furieux, lasse au bout de quelques pages même si elle peut s'apparenter à une étude sociologique de la décadence nipponne, qui voit le mépris des valeurs morales s'installer à tous les échelons, l'obsession de l'argent et de la position sociale ainsi que la pression du groupe faisant le reste. L'intrigue est inexistante et le style pauvre.
Alors les exégètes vous diront peut-être que Franck est le justicier, le libérateur, le révélateur, le vrai guide pour Kenji, et qu'il faut lire cette fable au deuxième degré. Il n'en reste pas moins que les 275 pages sont dures à digérer et le pessimisme de l'auteur vous laisse un goût amer au final de cette oeuvre peu passionnante.
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A Tokyo, Kenji la vingtaine a pour activité professionnel de faire découvrir aux touristes étrangers les endroits les plus "chaud" de la ville, les meilleurs peep show et autres lieux de débauches tarifés.Un jour un Américain étrange se présente à Kenji, un événement coïncident avec la découverte du corps mutilé d'une prostituée.Ce roman nous présente un Japon triste glauque ou tout les personnages sembles éteint, sans émotions et soumis à des désirs se réduisant le plus souvent à l'acte d'achat.

Les deux tiers du livre son assez réussis, l'ambiguïté des deux personnages tout aussi étrange et nihilistes l'un que l'autre crée un bon suspens, on se dit que l'on à affaire à un bon thriller. le dernier tiers par contre est décevant, assez convenu, trop de logorrhées obscures, rendant le roman pénible à finir bien qu'il soit assez court. J'ai trouvé l'ensemble plutôt décevant, comme toujours avec Ryu Murakami qui me semble assez surcoté.
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Via ce livre, l'auteur nous fait découvrir le quartier chaud de Tôkyô et selon ses termes « la décadence ne fera que s'accélérer tandis que se renforceront des phénomènes d'ordre réactionnaire et régressif ».
Kenji est le guide dans ce dédale de ruelles glauques, payé par Frank afin de lui servir également de traducteur. Mais, bien vite, Kenji réalise que Frank est un homme spécial, au physique et à la psychologie pour les moins déroutants.
Murakami fait, au fil des pages, monter la tension – âmes sensibles s'abstenir… certaines scènes étant vraiment trash / gore !
(la traductrice ferait bien de revoir l'usage du futur et du conditionnel, l'un et l'autre étant, bien souvent, confondus!)
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Tout d'abord, je pense qu'il est bon de préciser qu'il s'agit d'un roman de Ryû Murakami et non pas du plus connu Haruki Murakami avec sa célèbre trilogie 1Q84. Et j'aurais aussi tendance à dire malheureusement car si le style de Ryû est bien différent de son homonyme, il n'en est pas moins intéressant.Une fois de plus cet auteur nous dépeint les dérives de la société nippone en nous plongeant dans le quartier chaud de Tokyo en suivant un jeune japonais, Kenji, officiant de guide aux étrangers dans cette jungle. Mais cette fois-ci son client, américain, disant s'appeler Frank, est étrange, inquiétant; d'autant plus que des meurtres surgissent au moment de leur virée.L'intérêt du livre tient dans cette incertitude, dans l'ambivalence de Frank, apportant une ambiance lourde, suffocante et glauque à l'image du quartier dans lequel évolue le livre  et de ce qui s'y pratique.Il est d'ailleurs surprenant de voir que bien qu'écrit il y a plus de 20 ans, ce roman est toujours d'actualité et n'a pas vieilli, même avec les technologies mentionnées. Au-delà du roman à suspense, il est intéressant d'avoir un regard d'un japonais sur sa population, ses rites, sa culture, son mode de vie et sa relation au travail et au sexe.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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Comme la plupart des romans de Ryu Murakami, Miso Soup dépeint une société japonaise noire, presque macabre, où plus personne ne semble capable de regarder et de s'intéresser réellement à l'autre.
Dur et sans pitié, tel est le monde décrit dans Miso Soup, mais c'est aussi le sentiment que nous laisse ce court roman. On n'a pas le temps de reprendre notre souffle, tellement on a l'impression d'être pris dans le flot de cette marée humaine en proie à un effondrement compulsif.
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Un livre d'une très grande violence mais qui montre à quel point l'auteur est doué lorsqu'il s'agit de faire ressentir aux lecteurs les sensations, les malaises et la peurs des protagonistes (je pense notamment aux descriptions de la façon dont transpire le tueur).
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