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Critique de PetiteBichette


Avec délice, j'ai retrouvé dans ce recueil de 8 nouvelles, mon complice Murakami.
Les années passent, mais le charme agit toujours avec la même magie dans ces contes murakamiens en diable. Tout l'univers de Murakami est concentré dans ce petit livre qui peut faire une excellente porte d'entrée à ceux qui souhaitent le découvrir.
On sent que Murakami vieillit, un vent de nostalgie souffle dans les cerisiers, le narrateur est la plupart du temps un jeune homme ou un adulte qui nous confie les rencontres marquantes avec les femmes de sa vie.
La nouvelle qui m'a le moins touchée est le « Recueil des poèmes des Yakult Swallows » dans laquelle Murakami nous détaille son amour pour le base-ball, je me suis ennuyée devant cette ode au base-ball.
En revanche, j'ai particulièrement apprécié « Carnaval », dans laquelle le narrateur nous explique avoir été attiré par la laideur d'une femme, qui comme lui, apprécie les concerts de musique classique, et plus particulièrement l'oeuvre Carnaval de Schumann. Cette oeuvre n'a pas été choisie au hasard, le carnaval est le moment pour chacun de montrer son plus beau masque Murakami nous emmène découvrir qui se cache derrière le masque de laideur de cette femme, un ange ou un démon ?
« La crème de la crème » m'a intriguée pour cette énigme posée par un vieil homme surgi telle une apparition à un jeune homme égaré : imaginer un cercle qui possède plusieurs centres (et même un nombre infini) mais sans circonférence (si l'un d'entre vous peut me faire un dessin je suis preneuse, car perso je n 'ai toujours pas réussi à visualiser la chose). J'ai vu ce vieil homme comme une projection de ce jeune garçon de dix-huit ans, qui souhaite lui faire comprendre que la crème de la crème n'est que ce que l'on arrive à obtenir après s'être battu dans la vie, que cette crème en fait tout le sel et nous rend fier de nous au seuil de la mort.
« Charlie Parker plays bossa-nova » m'a interpellé pour la description de l'acte manqué du narrateur, qui après avoir longtemps rêvé de quelque chose, quand il a enfin la chance de pouvoir réaliser son rêve, le laisse s'échapper, sous des prétextes fallacieux qu'il s'empressera ensuite de regretter amèrement... Je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'histoire, mais elle a résonné en moi, et si elle n'est pas celle qui m'a le plus enthousiasmé au premier abord, j'ai ressenti un pincement au coeur mâtiné de nostalgie en y repensant. Elle m'allège d'un poids cette nouvelle, je croyais qu'il n'y avait qu'à moi que ça arrivait ce genre de truc, désirer ardemment quelque chose, et puis quand l'occasion inespérée se présente, la laisser passer sans m'expliquer pourquoi …
Je vous invite à votre tour à découvrir et rêver aux fantasmes murakamiens (ah oui et au passage, n'oubliez pas de demander au singe de Shinagawa de vous frotter le dos dans une source d'eau chaude, c'est extrêmement relaxant. Vous verrez, il a une conversation très intéressante et aime les symphonies de Bruckner) !
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