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Mathilde Tamae-Bouhon (Traducteur)
EAN : 9782207163276
128 pages
Denoël (19/05/2021)
3.57/5   1076 notes
Résumé :
Depuis l’enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n’a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.

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Critiques, Analyses et Avis (235) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 1076 notes
Prix Akutagawa, Goncourt japonais 2016, ce petit livre nous emmène dans un konbini, abréviation nipponisée de l'anglais «  conveniance store », une supérette. Vu le confinement et la zone rouge où nous nous trouvons, le seul endroit où on puisse y aller pour le moment 😁. On y accompagne Keiko Furukura qui y travaille, en pleine besogne. Ne dites pas pffft ! Qu'est-ce que j'en ai à f.....? Suivez moi 😁.....
Keiko, avant de renaître en employée de konbini, ne garde de son passé qu'un souvenir flou. Mieux le vaut pour nous aussi 😁.
Keiko, enfant a une perception très spéciale du Mal par rapport à la norme acceptée par la société, ici japonaise. Je me passe d'exemples pour vous le laisser découvrir, mais un seul détail, les méthodes auxquelles elle a recourt pour le contrecarrer sont très, même trop efficaces 😁.
Keiko l'enfant, puis la jeune fille considérée pas «  normal » va finalement trouver “ la normalité “ qu'elle nomme “ la mécanique du monde “ dans un job de supérette, part-time, intégrant ainsi la société officiellement en tant que membre normal 😁. « Enfin, je suis née » songera-t-elle et va y passer dix- huit ans.......”Pourquoi devrais-je quitter la supérette et chercher un poste ordinaire ? Cela me dépassait. Après tout, sortie de mon manuel de l'employé dont j'appliquais à la perfection les directives, je n'avais pas la moindre idée de la façon dont fonctionnait une personne normale.”
Reste à régler le reste 😆, je vous laisse découvrir......

Ce livre est une superbe réflexion sur la difficulté d'utilisation du "Manuel d'existence normale " , une critique d'une ironie grinçante du conformisme de nos sociétés non seulement nippone mais aussi occidentales, qui mérite bien son prix. Sayaka Murata a poussé le bouchon un peu loin, mais je pense que c'est l'unique et meilleur moyen pour nous faire rendre compte d'où nous en sommes avec nos vies, de nos visions de l'existence formatés par nos sociétés, où l'écart est peu ou pas toléré. Une belle découverte pour initier ma nouvelle année littéraire 2021 !

“Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu'ils sont en droit d'exiger des explications..........Dans ce monde régi par la normalité, tout intrus se voit discrètement éliminé. Tout être non conforme doit être écarté."
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Que les mauvaises langues se déchaînent, j'avoue, j'ai craqué sur la couverture.
Trop de mignonitude, ça ne devrait pas exister.
J'aurais ça dans l'assiette, je serais bien incapable de le manger.
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Cette bouille à bisous s'appelle un onigri, sandwich de riz japonais.
Si comme moi vous avez l'intention d'en faire pour changer des makis, je vous explique.
Prendre du riz rond fraîchement cuit et encore chaud (j'ai pas dit brûlant), le même que pour les sushis ou les makis, sauf qu'on ne met pas de vinaigre.
Ensuite laissez libre cours à votre imagination au niveau des ingrédients, un bout de feuille de nori, du gingembre et le tour est joué.
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Les Japonais en sont très friands et on en trouve dans chaque konbini (épicerie japonaise ouverte 7 / 7 jours).
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C'est dans l'une de ces supérettes que Keiko Furukura travaille à mi-temps, dans le but de se conformer aux gens "normaux".
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Parce que voyez-vous, Keiko n'est pas "normale", elle ne rentre pas dans les cases, elle est toujours en décalage, du plus loin qu'elle s'en souvienne... mais ses souvenirs sont flous, hormis quelques dérapages, puisque la notion de bien et de mal lui échappe.
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Au kombini, elle intègre les règles, tout est bien cadré et elle s'y sent à l'aise parce qu'elle sait exactement quoi faire, tel jour, à telle heure.
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Les formules de politesse sont dictées par le gérant et répétées en choeur par les employés chaque matin au briefing.
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Elle se sent utile, et a l'impression de se rapprocher de la personne que tout le monde attend qu'elle soit.
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Elle efface sa personnalité en se transformant en mode décalcomanie selon les personnes qui l'entourent, notamment ses supérieurs, imitant leur voix et leur façon de s'exprimer, leur manière de s'habiller, d'accessoiriser.
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Elle se sent bien dans ce travail, d'appoint pour tout le monde sauf pour elle.
Elle vit Konbini, dort konbini, rêve konbini... vous avez saisi l'idée.
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J'ai beaucoup aimé l'ironie grinçante de ce petit livre d'une centaine de pages sur le conformisme et la difficulté d'être différent, surtout quand on ne s'accepte pas, peut-être parce qu'on n'a pas été assez aimé au cours de notre enfance.
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Ça se passe au Japon, mais ça pourrait être n'importe où, bien entendu.
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Un livre à mettre entre toutes les mains.
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Un konbini est une supérette ouverte 24 h/24 et c'est là que travaille l'héroïne de ce très court roman japonais et ce, depuis 18 ans.
A l'âge où toutes ses amies ont des emplois stables, des maris et des enfants, Keiko, âgée de 36 ans, vit seule et continue de travailler à temps partiel, comme lorsqu'elle était étudiante.
La pression sociale a l'air très forte au Japon, et ceux qui n'ont pas choisi de vivre « comme tout le monde » semblent vraiment stigmatisés.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui parle de différence et d'acceptation de soi, car au final, se plier aux règles du plus grand nombre ne rend pas forcément heureux et il n'y a que nous-mêmes pour savoir ce qui nous convient.
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Un joli roman. Assez bizarre au départ.
Mais dans lequel on rentre assez vite... Heureusement d'ailleurs car il est assez court.

Un roman qui pose le doigt sur la normalité. D'autant qu'au Japon les règles sont plutôt stricte en la matière.

Mais au final ce roman est international, parce que si tu ne rentres pas dans les clous ça ne va pas... Et cela commence dès l'école.

J'ai apprécié la façon d'écrire de l'auteur, sa façon de traiter ses personnages et surtout sa position sur la normalité.
Ce roman est surtout criant de vérité.

Une belle façon d'aborder la littérature Japonaise et en même temps une critique sociale et sociétale.
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«  Cette boutique est remplie de minables ,c'est toujours pareil avec les Konbini, des ménagères dont le mari ne gagne pas assez......,, même les étudiants , ce sont les plus minables, ceux qui ne peuvent même pas décrocher un job de prof particulier, sans parler des travailleurs immigrés, tous des minables .... »
« Pour la société, un individu qui n'est ni marié ni salarié n'a aucune valeur , il n'est bon qu'à être banni de la communauté ... »
Deux extraits significatifs de ce court roman anticonformiste , une espèce de sushi littéraire : surprenant au début , réaliste , au coeur de la société japonaise, froid en apparence, ambigu, curieux en tout cas....
Keiko, trente- six ans , célibataire travaille dans un Konbini, supérette ouverte vingt- quatre heures sur vingt- quatre ....
Important , elle y travaille à temps partiel .

Depuis l'enfance elle s'est toujours singularisée :réaliste , à l'école , elle sépara deux enfants qui se battaient , elle pensait bien agir , on finit par convoquer sa mère , autre anecdote plutôt comique dans la salle de classe ou encore l'épisode de l'oiseau mort ....

Du coup Keiko décide de se fondre dans la masse, n'en finit pas de mettre en place des stratégies afin qu'on l'oublie , ne parle plus hors de la maison, abandonne toute initiative personnelle.
Au lycée , son mutisme continue à poser problème .

Diplômée de l'université, elle décroche un job étudiant dans un Konbini , ——-emploi et petit univers rassurant——-ne postule plus à aucun autre emploi , au grand dam de ses parents ....
L'arrivée d'un jeune homme , lui aussi célibataire ...fera basculer son existence ..

L'auteure se régale en faisant l'éloge des anticonformistes ....


Sayaka .M se livre à une critique à peine masquée et en règle de la société japonaise, ses diktats, ses devoirs et ses petitesses, sa rigidité et ses rituels désuets eu égard à notre société occidentale ...( qui n'est pas , elle non plus réjouissante, bien sûr )
L'humour noir, le cynisme dosé , infusé par petites touches , le final , quelque peu glaçant transforment cette Histoire en petit bijou dont on pourrait dire encore beaucoup de choses .....

Au Japon , pour être respecté , doit - on obéir à tout le monde ,?
La singularité a t- elle droit de cité ?
Doit- on donner des explications à tout?
Peut - on rêver ?

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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
03 avril 2018
Ce très court roman, qui a reçu au Japon de nombreux prix, est un vrai bonheur de lecture.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (159) Voir plus Ajouter une citation
Privée de repères, je ne sais plus comment me comporter. Jusque-là, même quand je ne travaillais pas, mon corps appartenait toujours au konbini. Je dormais afin d'être en forme, je mangeais sainement pour entretenir ma santé. Ça faisait partie de mon travail. p.132
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J'ai enfin compris. Avant d'être un humain, je suis une vendeuse de konbini. Même défaillante, même à la rue, mise au ban de la société, je ne peux plus fuir. Mon organisme tout entier est voué au konbini. p.142
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Les êtres inutiles à la communauté sont éliminés. Les hommes qui ne chassent pas, les femmes qui ne produisent pas d'enfant. La société moderne a beau
mettre en avant l'individualisme, toute personne qui ne contribue pas est écartée, neutralisée, et pour finir mise au ban de la communauté. p.84
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Dans ce monde régi par la normalité, tou intrus se voit discrètement éliminé. Tout être non conforme doit être écarté.
Voilà pourquoi je dois guérir. Autrement, je serai éliminée par les personnes normales. p.78
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- Tu ne comprends donc pas ? Les individus en marge de la communauté n'ont aucune intimité. Tout le monde vient nous marcher dessus, sans ménagement. Ceux qui ne contribuent pas, que ce soit par le mariage, en ayant des enfants, en allant chasser ou gagner de l'argent, sont des hérétiques. Voilà pourquoi nous ne pouvons mener notre vie sans être dérangés.
- Oui...
- Ouvre un peu les yeux ! Pour parler clairement, tu es au plus bas de l'échelle : tu seras bientôt trop vieille pour avoir des enfants, tu n'as pas l'air de te préoccuper de tes besoins sexuels, tu ne gagneras jamais aussi bien ta vie qu'un homme et tu n'as même pas d'emploi stable, juste un petit boulot. Tu n'es qu'un fardeau pour la communauté, un déchet humain.
- Je vois. Mais je ne peux pas travailler ailleurs qu'à la supérette. J'ai essayé, un temps, de faire autre chose, mais je suis incapable de porter un autre masque que celui de vendeuse de konbini. Alors ça m'ennuie d'entendre ce genre de critique.
- C'est bien la preuve que le monde moderne est défectueux ! On a beau prétendre qu'il existe une grande variété de modes de vie, dans le fond, rien n'a changé depuis l'ère Jômon. Le taux de natalité continue de baisser, et la vie est de plus en plus dure, pour régresser à la préhistoire sans que personne ne s'en préoccupe. On en revient à un système qui blâme tout être inutile à la communauté.
Shihara a beau m'insulter cruellement cette fois, c'est contre le monde que monte ma colère. Je ne sais pas au juste contre quoi la diriger. Ses paroles me donnent envie d'attaquer tout ce qui se trouve à proximité.
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