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Scalera Matteo (Autre)
EAN : 9791026828594
144 pages
Urban Comics Editions (03/12/2021)
4.28/5   43 notes
Résumé :
Bruce Wayne est toujours enfermé en prison, payant pour ses exactions envers la ville de Gotham et tentant de se racheter aux yeux de ses anciens alliés. Mais il a à présent noué une relation de plus en plus forte avec son ancienne ennemie, l’ex-compagne de Jack Napier, Harleen Quinzel. Jeune maman, celle-ci est contactée par le GCPD pour l’épauler sur une affaire qui va faire remonter à la surface les souvenirs encore vivaces de son passé de criminelle.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'univers de White Knight, appelé Murphyverse, est un DC alternatif dans lequel le Joker a réellement été guéri.

Ça peut sembler peu, comme uchronie, mais dans les (excellents) comics originaux, on voit Jack (le vrai nom du Joker), pris de culpabilité pour sa vie de crime, tenter de réparer ses torts. Il devient donc un bienfaiteur de Gotham, travaillant à diminuer la criminalité en sortant les gens de la pauvreté.

Et ça marche. Ce qui rend Batman presque fou.

Bref, on est ici quelques années plus tard. Jack est mort et Bruce Wayne est en prison, et Gotham n'a presque plus de criminalité.

Katana Collins nous offre une excellente histoire de Harley Quinn, qui décide d'enquêter sur un tueur en série, copycat du Joker, faisant son apparition.

Il s'agit ici de l'une des rares fois où Harley est écrite (plutôt que décrite) comme une personne réellement brillante. Comme la docteure en psychologie qu'elle est. Et ses connaissances en psychologie sont très utiles à l'histoire, puisqu'elle s'engage auprès du GCPD comme profileuse... et que la plupart des personnages sont... troublés.

Une autre originalité de ce comic c'est qu'on est au-delà de la Harley Quinn qui tente de se reconstruire après s'être débarrassée du Joker. On y est plutôt avec une Harley déjà reconstruite. Qui a remonté la pente. (Qui a bien d'autres problèmes mais qui ne sont pas tant reliés au Joker.)

J'espère que le reste de DC en arrivera là aussi éventuellement pour le personnage.
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Tiraillée entre les différentes composantes de sa vie
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Ce tome fait suite à Batman : Curse of the White Knight (2020) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, coécrits par Sean Murphy et Katana Collins, dessinés et encrés par Matteo Scalera, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart. Il contient également les couvertures originales de Murphy et les couvertures alternatives de Scalera. Il se termine avec une histoire courte de 10 pages réalisées par la même équipe créative.

Harley Quinn se souvient : tout le monde s'accorde à dire que c'est à cause de Joker si elle a mal tournée, qu'il a fait d'elle un monstre. La vérité est qu'elle ne l'a pas rencontré à Arkham comme tout le monde le pense. Ils se sont rencontrés bien avant quand il était juste Jack Napier. C'est Jack qu'elle a rencontré, Jack avec qui elle est tombée amoureuse, et c'est à cause d'elle s'il a mal tourné. Sans elle, Joker tel que le monde le connaît n'aurait sans doute jamais existé. Il travaillait alors comme homme de main dans une bande organisée, et il mangeait dans une boîte à striptease où travaillait Harley pour payer ses études. Elle effectuait un numéro de danse de poteau à sa table et avait fini sur ses genoux. Ils avaient été bousculés par un porte-flingue passant dans l'allée. Jack avait estimé que le lourdaud avait manqué de respect à Harley, faute de s'être excusé, et il était en train d'en venir aux mains, quand Batman avait fait irruption dans la salle. Batman avait neutralisé les nervis, et Napier avait pris la poudre d'escampette. Batman avait conseillé à Harley de se tenir à l'écart de Jack car il était sur une mauvaise pente, peine perdue car elle était tombée sous son charme.

Harley arrête là son histoire, en concluant que c'est également le jour où elle avait rencontré Bruce Wayne. Ses deux jeunes enfants, Jackie & Bryce, se sont endormis sur ses genoux et elle va les coucher. Elle s'en retourne à la cuisine, avec ses deux hyène apprivoisées Bud et Lou. À la télé, les informations annoncent le décès de Lily O'Rourke, actrice star du l'âge d'or, assassinée à l'âge de 78 ans dans sa maison, un meurtre à ajouter à une série prenant comme cible des acteurs de cette époque. Soudain les deux hyènes dressent la tête, car il y a quelqu'un à la porte. Duke Tomas a apporté un repas pour elle et ses hyènes : des nems. Il constate le désordre dans la pièce, et le couteau planté dans une poupée de chevalier en armure avec une épée. Il explique qu'il est venu prendre de ses nouvelles. La ville a bien changé depuis qu'Azrael l'a débarrassée de ses criminels costumés, et que Batman s'est ensuite occupé d'Azrael. Mais il y a un nouveau tueur en série en liberté, et cela risque de donner des idées à d'autres. Il lui propose d'intégrer l'équipe de la police de Gotham qui s'occupe de l'affaire, lui avec Renée Montoya et le psychologue Hector Quimby, un grand admirateur d'Harley. Elle le remercie pour son offre, la décline et le met dehors. À peine la porte refermée, ses deux enfants se réveillent.

Après deux tomes consacrés à cette version divergente de Batman, sous l'égide de Sean Murphy, ce dernier développe une histoire consacrée à cette version d'Harley Quinn, avec l'aide d'une coscénariste, et d'un autre artiste. S'il a suivi sa carrière, le lecteur a déjà pu constater que Matteo Scalera a été fortement influencé par Murphy, tout en présentant une touche personnelle. Il a en particulier illustré la série Black Science de Rick Remender, avec une inventivité et une fougue remarquables. le lecteur retrouve des contours détourés avec un trait fin, des personnages qui savent sourire de temps à autre, un goût certain pour développer une ambiance particulière avec les environnements et les tenues vestimentaires, mais sans le sens de la mise en scène des séquences d'action si impressionnant chez Murphy.

Le titre indique clairement que le récit se situe dans la continuité désignée par l'appellation White Knight, et que le centre d'attention est Harley Quinn et pas Batman, ce qui s'explique par le fait que Bruce Wayne se trouve en prison. Les coscénaristes la présentent comme une jeune femme plutôt posée, tiraillée entre plusieurs facettes de sa vie. Elle a été l'amante de Jack Napier, la psychiatre de Joker. Elle est la mère de deux enfants en bas âge, ainsi que la maîtresse de deux hyènes domestiquées. Son titre de psychiatre a été révoqué à la suite de sa pratique non conventionnelle à l'asile d'Arkham. Elle fait ce qu'elle peut pour subvenir aux besoins de sa cellule familiale, et elle a renoncé à ses escapades en costume. À la suite des conseils de Bruce Wayne à qui elle rend régulièrement visite en prison, elle accepte la proposition de devenir consultante dans l'équipe de police enquêtant sur les meurtres. de fil en aiguille, elle réendosse son costume, ou des variations adaptées à une sortie ou à une autre, tout en revenant sur sa relation avec Jack & Joker. Il est visible que les deux scénaristes ont développé une véritable affection pour ce personnage, et le lecteur tombe rapidement sous son charme. Il comprend son attirance pour Jack, sa fascination pour Joker, son déchirement entre les deux, sa sensation d'être une mauvaise mère ne consacrant pas assez de temps à ses enfants, son intelligence et ses compétences professionnelles qui lui permettent d'établir des liens de cause à effet qui échappent aux autres membres de l'équipe. Il voit bien que son ancienne activité de criminelle costumée était toute relative, mais lui a permis de développer des contacts qui font également défaut aux autres.

Le lecteur accroche rapidement à l'intrigue : cette série de meurtres d'anciens acteurs et actrices, et les deux criminels très mystérieux : le Producteur et Starlet. le dessinateur est en bonne forme, et le coloriste encore plus. Dave Stewart est un vétéran du métier de metteur en couleurs, et il est possible que le lecteur ne mesure pas ce qu'il apporte à la narration visuelle, à la fois parce qu'il ne réalise pas des compositions spectaculaires, à la fois parce que dessins et couleurs semblent l'oeuvre d'un seul et unique artiste. Il utilise une palette un peu terne pour correspondre à l'ambiance du récit plutôt réaliste. Il met à profit les capacités de l'infographie non pas sous forme de camaïeux spectaculaires qui en mettent plein la vue, mais en jouant discrètement sur les nuances, pour souligner un relief ou un éclairage, tout en donnant en surface une impression d'aplat de couleur, ce qui préserve la rapidité de lecture, tout en donnant de la consistance et de la profondeur aux cases. En fonction de sa sensibilité, le lecteur y prête plus ou moins attention : la manière dont Stewart prend en charge les fonds de case vides pour y développer une ambiance, le travail sophistiqué pour baigner la salle de la boîte d'une lumière qui paraît uniforme, mais qui fait ressortir chaque élément les uns par rapport aux autres, le ressenti feutré de l'appartement d'Harley, l'amélioration de la lisibilité de cases chargées comme la sortie au parc avec les jeux pour enfants, ou le salon du Producteur, etc.

L'artiste a choisi de donner une morphologie normale aux principaux personnages, n'exagérant la carrure que des porte-flingues et de Batman, et la silhouette longiligne d'une supercriminelle, mais pas ses rondeurs. Il apporte un grand soin aux tenues vestimentaires d'Harley Quinn qui est toujours très élégante. Il reprend la tenue de Duke Thomas définie par Murphy dans le tome précédent. Il s'amuse avec des variations du costume de criminelle d'Harley Quinn, et il reproduit avec fidélité l'image sublimée des tenues des années 1920. Il investit du temps dans le langage corporel et dans les expressions de visage, qu'il exagère de temps à autre pour un effet comique, entre jeune âge du personnage, et légère insistance sur une situation dramatique, ou une réaction sans filtre. le registre de la narration visuelle n'est pas celui des conventions et clichés des récits de superhéros : les dessins sont plus soignés et plus esthétiques, tout en conservant cette augmentation de l'intensité dramatique.

Le lecteur se dit que les auteurs vont donc emprunter une voie naturaliste pour explorer la psychologie d'Harley Quinn, avec une sensibilité adulte. L'intrigue se déroule posément sur le mode d'une enquête pour essayer de déterminer l'identité des deux criminels et de les devancer avant qu'ils ne commettent un nouveau meurtre. La progression est régulière, mais sans réellement réussir à manipuler le lecteur pour qu'il se livre à des conjectures sur leur identité. Les coscénaristes reprennent donc les conflits intérieurs qui animent Harley Quinn, entre son amour pour Jack Napier qui a dû s'accommoder de l'existence de Joker et ses responsabilités de mère. Mais ils quittent le strict domaine réaliste avec ses deux hyènes domestiquées qui diminuent d'autant le niveau de plausibilité. Au fil des séquences, il apparaît également qu'ils ne parviennent pas réellement à faire croire que Harley s'occupe de deux enfants en bas âge, ni d'ailleurs à faire exister ces deux bambins. Par ailleurs, Harley Quinn finit par avoir besoin de l'intervention de Batman pour pouvoir surmonter un obstacle dans son affrontement contre les deux criminels, ce qui sape un peu sa capacité d'autonomie. La qualité de l'étude de caractère du personnage se heurte à ces éléments trop fantaisistes. L'histoire supplémentaire de 10 pages appartient à la même veine, avec les prémices de la relation entre Harley et Batman, également agréable à la lecture.

Les auteurs réalisent un récit focalisé sur Harley Quinn, version White Knight, avec un niveau de qualité quasi similaire à celui des deux premiers récits. La narration visuelle de Matteo Scalera est dans la continuité de celle de Murphy, avec un peu moins d'énergie esthétique dans les scènes d'action. La mise en couleurs est d'une qualité extraordinaire, un travail d'orfèvre. L'intrigue est consistante, avec de beaux moments consacrés à Harley Quinn, tout en ne réussissant pas tout à fait à s'émanciper des clichés superhéros, ni à les mettre totalement à profit pour le portrait de cette jeune femme.
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Ayant beaucoup aimé les 2 premiers tomes de cet univers où @seangordonmurphy révise le monde de Batman, j'avais hâte de lire le tome consacré à Harley Quinn.
Dans une Gotham où Batman est en prison et où le crime a presque disparu, de nouveaux énergumènes veulent prendre le contrôle de cette ville affaiblie. Intervient alors Harley Quinn et elle va prendre les choses en main.
Une excellente histoire de nouveau, racontée et maîtrisée d'une main de maître par @seangordonmurphy et sa femme @katanacollins. J'ai beaucoup aimé voir en premier plan cet Harley Quinn, qui concurrence avec brio notre cher batou. Il est intelligemment construit et bien badass à souhait. le combat contre cette nouvelle menace passe réellement en second plan car elle éclipse tout pour notre plus grand plaisir. Côté univers graphique, @matteoscalera nous offre ici un travail soigné, maîtrisé et qui rend honneur à l'univers créé par @seangordonmurphy dans les premiers tomes. On prend une réelle claque visuelle pour une immersion intense et jouissive dans cette Gotham transformée. C'est donc une excellente lecture qui nous est offert ici et j'ai pris un réel plaisir à plonger dedans. Hâte de lire le Batman Beyond déjà sorti et celui sur le Joker également.

Note : 5/5.
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Si je ne suis pas fan du personnage d'Harley Quinn, j'aime beaucoup en revanche l'univers White Knight de Sean Murphy où la psychiatre est un des personnages les plus importants.
J'avais beaucoup aimé les deux tomes du Batman Murphyverse, mais qu'en est-il de celui ci ?

Eh bien si j'ai passé un bon moment de lecture et que j'ai bien aimé le traitement de Harley Quinn et que j'ai apprécié la suivre en tant que personnage principal, je dois avouer que j'ai trouvé ce tome un peu en dessous des deux précédents de par son scénario qui ne m'a pas totalement convaincu.
Pour ce qui est du dessin, Sean Murphy laisse sa place à Matteo Scalera. C'est beau et son style colle assez bien à celui de Murphy donc pas de soucis de ce côté la.
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Dans ce superbe volume des aventures de Batman l'auteur a eu la bonne idée de se pencher sur le passé d'Harley Quinn, revenant plus précisément sur le moment de bascule du Joker. de la rencontre entre Jack et la prometteuse jeune psychiatre à sa chute dans la cuve d'acide, nous comprenons mieux comment l'héroïne s'est laissée piéger dans cette relation toxique, dévorée elle-même par son propre syndrome du sauveur. Nous retrouvons donc Harley quelques années après avoir tourné la page Joker, elle est désormais à la tête d'une famille composée des jumeaux qu'elle a eu de Jack, et de ses deux hyènes. La rupture et la maturité donnent à Harley une dimension plus adulte, et elle tient désormais à conserver son indépendance et la confiance retrouvée, elle qui n'était considérée que comme une acolyte.
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critiques presse (4)
Sceneario
11 janvier 2022
L'action est bien présente et réserve de nombreuses surprises dans ces pages. Matteo Scalera succède à Sean Murphy au dessin. […] Son trait est efficace et surprenant.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
09 janvier 2022
La meilleure aventure de Harley Quinn que vous pourrez lire cette année, c’est acquis. Et, quand bien même vous l’y croiserez à peine, sans doute aussi la meilleure de Batman.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
09 janvier 2022
Sentiment mitigé à l’issue de la lecture de ce volume, entre plaisir de retrouver Harley Quinn dans une version pertinente et originale du personnage, excitation de voir l’univers de White Knight trouver une véritable extension, et déception quant à une intrigue en fin de compte anecdotique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LesComics
12 novembre 2021
Harley Quinn fait partie de ce qu’il y a de mieux dans l’univers Batman White Knight imaginé par Sean Murphy, et ce titre en est la parfaite démonstration. Ce récit développe une nouvelle facette de l’univers, plus terre à terre, plus humaine. En confiant le récit de son histoire à Katana Collins et Matteo Scalera, Sean Murphy fait un choix payant !
Lire la critique sur le site : LesComics
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous sommes tous habités par différentes versions de nous-mêmes. Différentes personnalités. La seule manière de survivre, c'est de les combiner.
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- Je suis vraiment une mère horrible.
- Non, tu n'es pas une mère horrible.
- Vraiment ? Parce qu'au parc, toutes les autres mamans rigolent et jouent avec leurs enfants pendant que je compte les minutes avant de pouvoir les mettre à la sieste. Je n'ai pas la gène maman. Je n'y arrive pas, niveau maternité. Je n'arrive pas à garder un boulot. Mon seul bat-potes s'est livré aux autorités. Je n'arrive même pas à tenir ma maison.
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- On dit que ceux qui rient le plus fort sont souvent les plus malheureux .
- Je ne trouve pas que M.J ait l'air malheureux moi...
- Je ne parlais pas de lui.
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Tu as toujours été l'acolyte. Jamais le premier rôle.
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