AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MassLunar


Avec Batman :White knight, attendez-vous à une déconstruction totale du fameux duo antagoniste de l'univers DC. Bien sûr, ce qui fait la grande force de ce nouveau titre Batmanesque, c'est cette originalité scénaristique due à une simple question : et si les rôles étaient inversés ?
Cette déconstruction menée par Sean Murphy au et Matt Hollingsworth à la couleur peut paraître simpliste dans un premier temps mais pourtant le scénario se révèle bien vite accrocheur.
Au final, c'est une version très efficace de l'univers Batman que Murphy nous donne à voir. Suite à un nouvel "accident", le joker fini par redevenir humain là ou le batman, lui, repousse les limites de son code de conduite et se bestialise. Joker devient Jack Napier, sa première identité, et met son génie au service du bien tandis que Batman s'emmure de plus en plus dans une solitude menaçante et bornée. Les rôles s'inversent, en effet, mais Murphy prend bien soin de développer la psyché de ses personnages. Par la bouche d'un "joker" repenti, le discours devient fort, pertinent et plutôt provocateur dans le sens où il fait basculer toutes ces valeurs super-héroïques. Batman n'est plus considéré comme un héros mais comme un vigilante féroce et bourrin. Bien loin d'être grotesque, le scénario de Murphy est intelligent et vient s'ancrer parfaitement dans une actualité régie par la surmédiatisation comme en témoigne la mise en valeur de l'élément perturbateur.
Mais nul doute que l'un des éléments les plus attirants de cette mini-série ( one shot chez Delcourt ) provient du Joker en lui-même. En l'humanisant, l'auteur nous fait découvrir une toute nouvelle identité de ce personnage, c'est plutôt surprenant et nous nous rendons compte à quel point le joker aurait pu être aussi héroïque si il n'était pas aussi dément. L'antagoniste bascule pour un temps dans la lumière. C'est une perspective assez intéressante même si elle sacrifie un peu de cette aura de mystère qui entoure cette fameuse Némésis de Batman.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste et on sera touché par la romance entre Napier et Harleen Quinzel ainsi que par les doutes qui assaillent les adjuvants de Batman comme Gordon, Batgirl ou Nightwing (sans parler d'Alfred...) .
Par contre, j'ai une certaine réserve sur une bonne partie des supers-criminels qui sont très mal représentés dans ce comics. Je trouve qu'ils sont éclipsés pour que le lecteur puisse se concentrer uniquement sur la relation entre les personnages les plus importants de cette version. A ce compte-là, inutile de mettre en scène d'autres supers-criminels si c'est pour en faire de vulgaires marionnettes.

Mis à part cela , Batman white knight est un récit prenant qui tient la route et dévoile de nouvelles pistes autour de la relation Joker / Batman et de la définition du super-héros.

Saluons la force du trait de Murphy, ce trait hachuré qui soutient parfaitement l'ambiance sinistre et instable de Gotham. J'ai particulièrement apprécié le travail autour du regard, autour des yeux (le regard vairon du joker, le regard de vautour de Bruce...) mis en valeur par de remarquables gros plans.

Batman white knight est une version audacieuse et très bien construite de la confrontation Batman / Joker. Tragique, pessimiste, brutale mais aussi profonde et réfléchie, c'est un remarquable point d'orgue dans l'univers DC. Seul regret : le traitement de certains antagonistes secondaire passés un peu vite à la trappe.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}