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3,78

sur 453 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce fut une lecture laborieuse, pour ma part. Parce que les codes de l'histoire sont bouleversés, au profit de la réflexion, et je considère Robert Musil comme un intellectuel plus qu'un romancier.

Car, incontestablement, Musil a des choses à raconter. Et le livre ne se lit pas comme les romans traditionnels, on pourrait presque dire qu'il s'agit d'un bouquin de philosophie. D'habitude, les descriptions psychologiques des personnages sont sommaires, alors qu'ici, elles font toute l'oeuvre.

Comme il s'agit du premier livre de Musil, je me tente même à suggérer que cette oeuvre était, en quelques sortes, un ballon d'essai pour sa grande fresque de “L'homme sans qualités” ; que l'élève Torless est un livre bâtard mêlant l'essai et roman.
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Cela fait quelques jours que j'avais terminé ce roman, et je n'arrivais pas à faire ma critique je ne trouvais pas le bout de ficelle pour dévider ma pelote; que dire? M'orienter vers la psychanalyse en parlant des affres de l'adolescence tourmentée de l'élève Törless, de sa perpétuelle quête de la vérité, de son introspection , et puis en faisant des recherches , je viens de visionner le film en V.O.Et là, sublime!! Je conseille vivement à Àpoapa et à Hanta de regarder ce film et il poseront un autre regard sur le livre où l'on sent beaucoup au travers les dialogues, les comportements , la montée du nazisme, j'ai beaucoup aimé le film, pour moi , c'est un petit chef d'oeuvre .Vous allez me dire , oui , j'ai triché en regardantle film.Maintenant à savoir :est - ce que le film retransmet et est conforme à la pensée de Musil lorsqu'il a écrit ce roman? C'est un vaste débat à lancer tout comme le ressenti de chacun à la lecture de ce roman.
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Un curieux livre qui est à la fois hypnotique, dérangeant, à la limite de l'hermétisme, pas si.ple à lire mais que l'on ne peut abandonner. Premier livre de Robert Musil et l'écriture travaillée, à la limite de la psychanalyse .... un Proust allemand? Ce livre donne envie de lire l'hoMMe sans qualité mais en même temps cela impressionne....
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Il y a longtemps que je voulais lire le premier roman de Robert Musil (1880-1942), publié en 1906 et adapté beaucoup plus tard au cinéma.
La trame du récit est simple. L'adolescent Törless devient pensionnaire dans une école militaire privée. D'abord désorienté, il s'adapte peu à peu et se trouve deux camarades, Beineberg et Reiting. Un autre élève, Basini se révèle être un voleur. Beineberg, Reiting, mais aussi Törless ne le dénoncent pas: ils profitent de la situation pour asservir Basini d'une manière abjecte. Dans le plus grand secret, ils le soumettent à des humiliations et lui imposent des relations homosexuelles. Basini, qui est une faible, ne sait pas résister à ses tortionnaires. Törless se comporte plus comme un spectateur que comme un acteur, mais il méprise Basini pour sa lâcheté. Cependant, il cultive aussi une certaine ambivalence. Finalement, les deux sadiques ne seront pas inquiétés, Basini sera sanctionné et renvoyé de l'école et Törless sera poussé vers la sortie.

Ce court roman m'a semblé difficile à lire. D'abord parce qu'en 1906 Robert Musil était contraint de ne pas nommer ouvertement les actes scandaleux qui sont au centre du récit. Ensuite, le héros, en pleine recherche de lui-même, ne comprend pas grand-chose à ce qui lui arrive et se perd en spéculations intellectuelles arides et stériles. Il en vient même à spéculer sur les nombres imaginaires (dont le bon sens commun ne peut pas saisir la signification, mais qui servent d'intermédiaires utiles dans des calculs mathématiques aboutissant à un résultat réel, donc compréhensible). Si je comprends bien, le romancier présente l'étrange vécu de Törless comme une étape intermédiaire - presque incompréhensible - entre deux états "réels" de sa vie: son enfance et l'âge adulte. A noter que Beineberg et Reiting eux-mêmes "habillent" leur brutal sadisme avec des théories absurdes.
Voici un livre ambitieux qui réussit à montrer le désarroi et les cafouillages d'un adolescent provisoirement perverti par de très mauvaises fréquentations. Mais, franchement, la lecture m'a semblée assez ardue.
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J'ai lu ce livre sans grande passion, mais j'étais intéressée quand même et, une fois refermé, il m'a laissé des impressions agréables, comme lorsqu'on a lu quelque chose qui a de la valeur.

D'abord attirée par la peinture d'Egon Schiele en couverture et par la réputation de l'écrivain, j'ai décidé de lire Les Désarrois de l'élève Törless. Je n'avais pas envie de me livrer à des lectures parlant d'amour ou de passions, de sentiments qui auraient pu raviver ce dont je souhaitais guérir. Je n'étais pas non plus portée vers la littérature de guerre que j'ai pourtant affectionnée en avril avec Les Bienveillantes. Alors, une histoire de pensionnat pouvait me convenir.

Mais on ne peut pas résumer ce livre ainsi. Dès la première page, le lecteur est dans les pensées souvent confuses de Törless, un jeune garçon que ses parents ont placé dans une école. Il est d'abord très triste de cette séparation pour finalement y prendre goût. J'avoue n'avoir pas toujours compris certains de ses désarrois ou raisonnements, mais c'est tellement bien écrit qu'on se laisse porter par le style.

Törless se lie avec Reiting et Beineberg. Tout commence avec cette phrase que s'écrie Reiting au quatrième chapitre : « Dis donc, je l'ai eu ! (…) le voleur de casiers ! » Basini a dérobé de l'argent dans des casiers pour rembourser des dettes qu'il avait, mais il comptait le rendre. Cet événement va être le point de départ d'un chantage cruel auquel les trois camarades vont soumettre le jeune voleur. Il subira des humiliations, des sévices… et sera le révélateur de certains questionnements de Törless…

Musil s'est justifié sur les liens homosexuels qui se tissent dans ces pages :

« Je ne veux pas rendre la pédérastie compréhensible. Il n'est peut-être pas d'anomalie dont je me sente plus éloigné. Au moins sous sa forme actuelle.
On pourrait remplacer Basini par une femme, et l'homosexualité par le sadisme, le fétichisme, tout ce qui a quelque rapport avec des émotions aberrantes. »....

Présenté comme un roman de formation, c'est en effet celle de Törless qui s'opère petit à petit sous nos yeux.
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Le jeune Törless a été envoyé dans un pensionnat renommé, fréquenté par des fils d'aristocrates et de riches bourgeois. Törless, déchiré entre ses désirs pubères hétérosexuels et homosexuels, et une éducation rigide, parviendra-t-il à devenir un homme dans cette jungle de sadiques adolescents et de professeurs admirés.
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Il y a dans ce Törless beaucoup d'Ulrich de L'homme sans qualités et ce jeune homme qui s'interroge presque maladivement sur le sens de la vie, mène des expériences et parfois craint de mener celles que ses sentiments pourraient l'amener à faire, nous interroge !

Troublé, torturé, hors du monde qui l'entoure sans doute parce qu'il ne sait y faire face, Törless entame l'expérience de la manipulation, la domination de l'autre.

Témoin passif de certaines scènes violentes, il ne dit mot pour mieux appréhender les limites, certaines d'entre elles, il est complice par sa passivité mais aussi par des velléités qu'il ne sait transformer.

Une écriture toujours aussi technique, éloignée des figures de style mais puissante par sa profondeur, confère à l'ouvrage une atmosphère pesante, parfois très pesante.
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Que dire ? Un jeune garçon autrichien qui vit en internat découvre différents aspects de la sexualité avec ses camarades : certains sublimes, d'autres morbides. Éros et Thanatos traversent tout le roman et plongent le lecteur dans un profond désarroi face à la misère adolescente.
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— Törless, adolescent tourmenté, est en proie à de sourdes interrogations métaphysiques dans un internat autrichien, à la fin du XIXème siècle. Il comprend que la culture scolaire ne peut résoudre ses interrogations personnelles, à la fois intellectuelles, amoureuses ou éthiques. Comment distinguer le juste de l'injuste, par-delà les usages de sa classe et les conventions sociales ? Aussi se fait-il le complice de condisciples sadiques, et découvre qu'il existe des actions indignes des hommes. En quête d'identité, il réalise que la construction de sa propre expérience ne peut faire l'économie d'une profonde réflexion pour donner du sens à ses actes.
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Un bon roman sur l'adolescence dans l'Autriche de la fin du XIXème siècle.
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