sous le charme des écrits les plus anciens - me suis un peu ennuyée, au delà de la justesse du trait, de l'économie, avec les articles satiriques, à l'exception des derniers qui touchent à notre façon de voir le monde, de le goûter, à notre conditionnement - une certaine férocité, une belle acuité, mais peut-être, comme les livres posthumes, un recueil un rien mineur
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Les rusés forestiers se contentent de veiller à maintenir un rien d'irrégularité, un arbre sortant un peu du rang pour accrocher le regard, une coupe de guingois ou un tronc abattu qu'on laisse là tout l'été. Car ils ont un sentiment très juste de la Nature et savent qu'à en faire plus, ils ne seraient pas crus. Les forêts sauvages ont quelque chose d'extrêmement peu naturel, de dégénéré. Chez elles, la non-nature, devenue la seconde nature de la Nature, retombe à la nature. Une forêt allemande ne se le permettrait pas.
les arbres et les prés d'un vert vénéneux, le ciel bleu paon, les rochers gris et rouges, les maisons d'un relief presque douloureux, comme si elles étaient prêtes à tout moment à sortir de leur façade ; et la couleur si zélée qu'elle déborde généralement un peu. Si le monde avait cet aspect, on n'aurait vraiment rien de mieux à faire que de lui coller un timbre dessus et de le jeter dans la première boite venue.
Personne au monde ne peut libérer ses pensées de la façon dont son époque porte d'habit du langage. De ce fait, personne ne peut savoir dans quelle proportion il pense vraiment ce qu'il écrit ; et l'homme, en écrivant, retourne beaucoup moins les mots que ceux-ci ne le retournent.
On ne pleure qu'à une déception simple : est-elle double, on réussit toujours à sourire.
Une amitié d'enfance, en effet, est chose d'autant plus singulière qu'on devient plus vieux. Les années ont beau vous changer des pieds à la tête et du moindre poil au fond du coeur, les relations réciproques se maintiennent remarquablement constantes.
Avec Rainer J. Hanshe, Mary Shaw, Kari Hukkila, Carole Viers-Andronico, Pierre Senges, Martin Rueff & Claude Mouchard
À l'occasion du dixième anniversaire de la maison d'édition new-yorkaise Contra Mundum Press, la revue Po&sie accueille Rainer Hanshe, directeur de Contra Mundum, Mary Shaw, Kari Hukkila, Carole Viers-Andronico & Pierre Senges. Rainer Hanshe et son équipe publient la revue Hyperion : on the Future of Aesthetics et, avec une imagination et une précision éditoriales exceptionnelles, des volumes écrits en anglais ou traduits en anglais (souvent en édition bilingue) de diverses langues, dont le français.
Parmi les auteurs publiés : Ghérasim Luca, Miklos Szentkuthy, Fernando Pessoa, L. A. Blanqui, Robert Kelly, Pier Paolo Pasolini, Federico Fellini, Robert Musil, Lorand Gaspar, Jean-Jacques Rousseau, Ahmad Shamlu, Jean-Luc Godard, Otto Dix, Pierre Senges, Charles Baudelaire, Joseph Kessel, Adonis et Pierre Joris, Le Marquis de Sade, Paul Celan, Marguerite Duras, Hans Henny Jahnn.
Sera en particulier abordée – par lectures et interrogations – l'oeuvre extraordinaire (et multilingue) de l'italien (poète, artiste visuel, critique, traducteur, « bibliste ») Emilio Villa (1914 – 2003).
À lire – La revue Hyperion : on the Future of Aesthetics, Contra Mundum Press.
La revue Po&sie, éditions Belin.
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