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EAN : 9782070345663
128 pages
Gallimard (10/05/2007)
3.63/5   34 notes
Résumé :
Deux récits galants et exaltés par la grande plume romantique de La Confession d’un enfant du siècle.

« De tous les obstacles qui nuisent à l’amour, l’un des plus grands est sans contredit ce qu’on appelle la fausse honte, qui en est bien une très véritable. Croisilles n’avait pas ce triste défaut que donnent l’orgueil et la timidité ; il n’était pas de ceux qui tournent pendant des mois entiers autour de la femme qu’ils aiment, comme un chat autour d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Emmeline, une riche héritière de la grande bourgeoisie, tombe follement amoureuse d'un aristocrate sans le sou si bien qu'elle convainc ses parents de la laisser l'épouser. le ménage sera-t-il heureux ? ● C'est une nouvelle d'analyse psychologique, à la dimension autobiographique assumée, d'une grande délicatesse.
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Je n'avais lu De Musset quand je suis tombé sur ce petit texte.
Il ne m'a pas déplu, mais on sent un texte daté et peut-être même de commande.
Il s'agit d'une histoire d'amour dans une époque et un milieu où on ne travaille pas, mais où les rentes plus ou moins grandes permettent de voyager ou non. la musique est un luxe et la vie sociale se fait dans les salons. Dans ce monde là grandit une fille, Emeline, encore plus détachée des choses matérielles, de l'argent mais même de compétition amoureuse. Elle se marie jeune sur un coup de tête (ou peu s'en faut) et ne tombe amoureuse réellement que quelques années plus tard. Après "15 jours de bonheur" (y a t'il du sexe?) le mari l'apprend et l'amour devient impossible, parce que c'est la loi du romantisme français de ce temps là.
C'est assez bien écrit, notamment un poème de déclaration au milieu, mais cette histoire de rentiers (plus ou moins riche, on fait la distinction...) m'a paru soit passée... soit horriblement actuelle puisqu'on semble revenir à une société de classe...). Les riches n'ont pas de soucis matériels... alors ils s'en créent d'autres et pensent/déclarent que c'est la vraie vie... Musset parfois semble s'en amuser ou s'en désoler (voir citation) mais c'est ce genre de texte qui s'achetait et le faisait vivre... ou alors est ce une caricature des jeunes filles de l'époque (mais ma culture est insuffisante)
Ce genre de littérature, tout en psychologie et sans questionnement social (à moins encore une fois que ce ne soit une caricature), m'emmerde un peu, mais il faut bien changer ses lectures de temps en temps. Et on me dit parfois que je ne comprends rien à l'amour.
C'est peut-être seulement ça...
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Une courte nouvelle découverte grâce à une suggestion Babelio...
Je suis en train de lire des nouvelles De Balzac, et j'ai retrouvé certaines thématiques. Emmeline est décrite comme une jeune femme enjouée, avec un caractère assez indépendant, sportive - même si le mot est anachronique, artiste aussi. Elle est assez libre pour choisir elle-même son mari, dont elle est tombée amoureuse suite à un accident romanesque.
Mais l'amour ne dure pas, son mari la délaisse. Influencée par une tante libertine qui lui raconte ses "liaisons dangereuses" (le livre est cité par Musset lui-même), elle cède finalement à l'amour, qui pour elle ne peut être qu'une passion. Mais une passion tragique, c'est du romantisme du XIXème siècle...
Pauvre Emmeline, qui a tout pour être heureuse, mais l'adultère ne peut qu'être condamné dans cette société de la Restauration. Gilbert semble bien fade aux côtés de cette femme assez exceptionnelle - même s'il écrit un beau poème.
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Deux nouvelles légères, bien écrites, mais qui manquent un peu de punch à mon goût. Emmeline n'est rien qu'une histoire d'adultère très très classique, tandis que Croisilles est un conte de fées vécu par un jeune étourdi. J'ai passé un agréable moment en les lisant, mais rien de plus.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
À NINON
( déclaration à Emmeline )

Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L’amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C’est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m’en puniriez.

Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d’avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.

Si je vous le disais, qu’une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;
Peut-être diriez-vous que vous n’y croyez pas.

Si je vous le disais, que j’emporte dans l’âme
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :
Un regard offensé, vous le savez, madame,
Change deux yeux d’azur en deux éclairs de flamme ;
Vous me défendriez peut-être de vous voir.

Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.

Mais vous ne saurez rien. - Je viens, sans rien en dire,
M’asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre voix, je l’entends ; votre air, je le respire ;
Et vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos yeux ne verront pas de quoi m’être moins doux.

Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le soir, derrière vous, j’écoute au piano
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.

La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De mille souvenirs en jaloux je m’empare ;
Et là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.

J’aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J’aime, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ;
Et j’ai fait le serment d’aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; - je vous vois, c’est assez.

Non, je n’étais pas né pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout me le prouve, hélas ! jusqu’à ma douleur même…
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
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Les yeux fixés sur la pendule, elle se livra à des pensées qui ne lui étaient pas encore venues. Elle songea au passé, à l’avenir, à la rapidité de la vie ; elle se demanda pourquoi nous sommes sur terre, ce que nous y faisons, ce qui nous attend après. En cherchant dans son cœur, elle n’y trouva qu’un jour où elle eût vécu, celui où elle avait senti qu’elle aimait. Le reste lui sembla un rêve confus, une succession de journées uniformes comme le mouvement du balancier.
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De tous les obstacles qui nuisent à l’amour, l’un des plus grands est sans contredit ce qu’on appelle la fausse honte, qui en est bien une très véritable. Croisilles n’avait pas ce triste défaut que donnent l’orgueil et la timidité ; il n’était pas de ceux qui tournent pendant des mois entiers autour de la femme qu’ils aiment, comme un chat autour d’un oiseau en cage. Dès qu’il eut renoncé à se noyer, il ne songea plus qu’à faire savoir à sa chère Julie qu’il vivait uniquement pour elle ; mais comment le lui dire ?
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Les étourdis ont un heureux défaut : ils se désolent aisément, mais ils n'ont même pas le temps de se consoler, tant il leur est facile de se distraire. On se tromperait de les croire insensibles ou égoïstes ; ils sentent peut-être plus vivement que d'autres, et ils sont très capables de se brûler la cervelle dans un moment de désespoir ; mais ce moment passé, s'ils sont encore en vie, il faut qu'il aillent dîner, qu'ils boivent et mangent comme à l'ordinaire, pour fondre ensuite en larmes en se couchant. La joie et la douleur ne glissent pas sur eux ; elle les traversent comme des flèches ; bonne et violente nature qui sait souffrir, mais qui ne peut mentir, dans laquelle on lit tout à nu, non pas fragile et vide comme le verre, mais pleine et transparente comme le cristal de roche.
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Quand on se représente aujourd’hui ce qu’on appelait jadis un financier, on imagine un ventre énorme, de courtes jambes, une immense perruque, une large face à triple menton, et ce n’est pas sans raison qu’on s’est habitué à se figurer ainsi ce personnage. Tout le monde sait à quels abus ont donné lieu les fermes royales, et il semble qu’il y ait une loi de nature qui rende plus gras que le reste des hommes ceux qui s’engraissent non seulement de leur propre oisiveté, mais encore du travail des autres. M. Godeau, parmi les financiers, était des plus classiques qu’on pût voir, c’est-à-dire des plus gros ; pour l’instant il avait la goutte, chose fort à la mode en ce temps-là, comme l’est à présent la migraine. Couché sur une chaise longue, les yeux à demi fermés, il se dorlotait au fond d’un boudoir.
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Vidéo de Alfred de Musset
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « La confession d'un enfant du siècle », _in_ _Oeuvres de Alfred de Musset,_ ornées de dessins de M. Bida, Paris, Charpentier, 1867, p. 432.
#AlfredDeMusset #LaConfessionDUnEnfantDuSiècle #LittératureFrançaise
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